Catinus
avatar 08/01/2011 @ 23:21:06
Hardi ! Je me permets de proposer un autre extrait de ces délicieuses dictées que Simenon a écrites et au cours desquelles il laissait son esprit vagabonder sur des sujets les plus divers.
La question est : est-il excessif, sans nuance ?
Oups !


" Je savais qu’il existait des poissons dans la mer. J’en connaissais certaines espèces pour les avoir vues dans les poissonneries et pour en avoir mangé. Je n’imaginais pas leur vie.
Soudain, je la découvrais. L’eau était limpide, transparente. On pouvait voir la tête d’un congre à l’affut dans son trou. On pouvait voir aussi des girelles multicolores nager par bancs et tout à coup affolées par un poisson plus gros qui les mangeait. Il y avait les crabes, les langoustes, les raies, les murènes, que sais-je encore ?
Nuit et jour, ces poissons se guettaient les uns les autres, selon leur grosseur et selon les moyens de défense, pour s’entredévorer.
On m’avait appris, enfant, que la nature était harmonieuse et paisible.
Ici, elle n’était ni harmonieuse, ni paisible. Chaque poisson, chaque coquillage devait être sans cesse sur ses gardes sous peine d’être déchiqueté et dévorer. Une insensibilité totale. Rien qu’un perpétuel appétit.
( … ) J’aurais dû le savoir. Je le savais, d’une façon théorique, comme tout le monde. Mais ici, sous le ciel bleu, dans une mer bleue, c’était mille drames auxquels j’assistais chaque jour. "

Virgile

avatar 09/01/2011 @ 11:49:25
Ca fait un peu penser à cette nouvelle de Buzzati dans laquelle un type regarde par la fenêtre son paisible jardin puis que l'auteur décrit tous les carnages qui s'y déroulent au niveau des insectes et animaux qui l'habitent. :o)

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