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Anecdote tout d'abord : à l'émission "Le masque et la plume" de dimanche dernier (22 novembre) il a été dit que les romans sociaux n'existaient pas en France. Mon chat, endormi sur mes genoux a sursauté au bond que j'ai fait : "Et Mordillat alors ?" (je vous l'accorde, j'exagère mais tout de même..).
A sa sortie j'ai lu "les vivants et les morts. Je suis l'avis de certains sur CL qui disent que Zola ou Hugo ne sont pas égalés. Certes... Bon accueil du public qui s'y est reconnu (ainsi que le dit Mordillat dans la vidéo à suivre).
Et je lis (et choisis tout compte fait le coup de gueule) que Xavier Darcos va remettre le 7 décembre le premier prix du "roman d'entreprise" .. !!! Non, c'est une blague ??
Eh non !! :
http://bibliobs.nouvelobs.com/20091125/16072/…
A sa sortie j'ai lu "les vivants et les morts. Je suis l'avis de certains sur CL qui disent que Zola ou Hugo ne sont pas égalés. Certes... Bon accueil du public qui s'y est reconnu (ainsi que le dit Mordillat dans la vidéo à suivre).
Et je lis (et choisis tout compte fait le coup de gueule) que Xavier Darcos va remettre le 7 décembre le premier prix du "roman d'entreprise" .. !!! Non, c'est une blague ??
Eh non !! :
http://bibliobs.nouvelobs.com/20091125/16072/…
Et je serais curieuse de savoir ce que les auteurs concernés (je ne les ai pas lus) en pensent....
Et je serais curieuse de savoir ce que les auteurs concernés (je ne les ai pas lus) en pensent....
Réaction de Gérard Mordillat :
http://bibliobs.nouvelobs.com/20091126/16114/…
Au hasard d'une autre lecture (promotion du livre de Stéphane Giocanti "Une histoire politique de la littérature" voici ce que je viens de trouver :
"Mais aujourd'hui? "Il n'y a plus ni grande cause collective ni grand récit politique, souligne Stéphane Giocanti. C'est l'époque des "petites causes", atomisées, communautaires. Patrick Chamoiseau défend la Martinique, tel auteur, la Tchétchénie, tel autre, l'homosexualité." Assurant le "service minimum", les écrivains peinent à se faire entendre. "Ils n'ont plus l'autorité morale et le pouvoir symbolique de leurs aînés." Et ils ne disposent plus du "public d'hier, pétri d'humanités, qui a fondu au fil des ans". L'ultime refuge des écrivains pour parler de politique: le passé, la trame historique. Emmanuel Carrère se saisit de la Géorgie de ses ancêtres; Yannick Haenel, de Jan Karski, le résistant polonais qui a tenté d'avertir le monde de la destruction des juifs d'Europe; Laurent Mauvignier, de la guerre d'Algérie; Olivier Sebban, de la guerre d'Espagne... "Cette ultime manière de se raccrocher à la réalité politique, conclut Stéphane Giocanti, c'est la preuve de l'effacement de l'écrivain."
Tiens, tiens...
Article complet :
http://lexpress.fr/culture/livre/…
Un lien très intéressant, merci Garance !
Même si ce journaliste n’est pas toujours facile à suivre dans son raisonnement, notamment quand il parle de Hugo et de Zola.
Je pense, pour ma part, que l’écrivain d’aujourd’hui est coincé par « politiquement correct ».
Autant en matière de mœurs il est de bon ton d’afficher tous ses vices, y compris la pédophilie et le tourisme sexuel, autant en matière de politique et de société il est de bon ton de se tenir au garde-à-vous la main sur la couture du pantalon.
Sinon, je trouve que c’est un peu facile de s’en prendre au public qui n’est plus comme autrefois « pétrit d’humanité » !
Quand j’entends ça, je pense toujours à la chanson de Charles Aznavour :
« Ce n’est pas ma faute mais celle du public qui n’a rien compris… »
Même si ce journaliste n’est pas toujours facile à suivre dans son raisonnement, notamment quand il parle de Hugo et de Zola.
Je pense, pour ma part, que l’écrivain d’aujourd’hui est coincé par « politiquement correct ».
Autant en matière de mœurs il est de bon ton d’afficher tous ses vices, y compris la pédophilie et le tourisme sexuel, autant en matière de politique et de société il est de bon ton de se tenir au garde-à-vous la main sur la couture du pantalon.
Sinon, je trouve que c’est un peu facile de s’en prendre au public qui n’est plus comme autrefois « pétrit d’humanité » !
Quand j’entends ça, je pense toujours à la chanson de Charles Aznavour :
« Ce n’est pas ma faute mais celle du public qui n’a rien compris… »
Je suis d'accord avec Garance et peut-être son chat.
Pour moi Mordillat est le Zola du XXe siècle. Les défis sociaux et économiques ont changé, il n'y a plus de charbonnages comme dans Germinal, le problème est celui de la mondialisation et des délocalisations et Mordillat pose à mon avis très bien les questions nécessaires dans ce thriller très bien écrit.
La misère a changé, les pauvres ont la télé et parfois internet, mais est-on bien sûr que la société ne soit pas déshumanisée? Un homme me racontait hier n'avoir plus que 50 centimes pour terminer son mois, il est fiché à la banque nationale et ne peut plus emprunter. Son chauffe eau vient de rendre l'âme et il doit se laver à l'eau froide.
Pour moi Mordillat est le Zola du XXe siècle. Les défis sociaux et économiques ont changé, il n'y a plus de charbonnages comme dans Germinal, le problème est celui de la mondialisation et des délocalisations et Mordillat pose à mon avis très bien les questions nécessaires dans ce thriller très bien écrit.
La misère a changé, les pauvres ont la télé et parfois internet, mais est-on bien sûr que la société ne soit pas déshumanisée? Un homme me racontait hier n'avoir plus que 50 centimes pour terminer son mois, il est fiché à la banque nationale et ne peut plus emprunter. Son chauffe eau vient de rendre l'âme et il doit se laver à l'eau froide.
Relativisons, mon cher Leura, pour 6 milliards d’habitants dans le monde, se laver à l’eau froide serait un luxe…
Oui, SJB. Personnellement je me lave à l'eau chaude, mais parfois j'ai honte. Ce que je possède je l'ai acquis par mon travail, mais il y a beaucoup d'injustices et d'inégalités. Pas seulement au Darfour, mais chez nos voisins, ceux de la rue d'à côté.
Notre Part des Ténébres. Mordillat.
Livre jouissif, pas trés sérieux, mais rafraichissant - lu et approuvé.
Après la comparaison avec Zola, ma foi...
Livre jouissif, pas trés sérieux, mais rafraichissant - lu et approuvé.
Après la comparaison avec Zola, ma foi...
Après la comparaison avec Zola, ma foi...
La langue a évolué, les problèmes de société ne sont plus les mêmes mais l'esprit demeure.
Je suis d'accord avec Garance et peut-être son chat.
A bon chat bon rat.
J'ai lu souvent que Don Delillo était un auteur subversif. Je comprends qu'on puisse dire ça même si on ne trouve pas une dénonciation frontale, comme Zola pouvait le faire. Il y a pas mal d'auteurs américains dans la même veine (B1p en parlerait mieux).
Je pense aussi à quelques livres qui traitent du sujet des réfugiés : Eldorado de Laurent Gaudé ( http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/13085 ), ou un roman danois que je viens de lire et qui critique la politique danoise en matière d'immigration ( http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/21519 ).
Pour la politique économique, il y a beaucoup d'essais, études,.. (il en passe souvent sur le site). Peut-être que ce n'est pas le rôle du romancier de critiquer le système économique (il tomberait vite dans la trivialité) ? C'est une question, je n'en sais rien. Une anecdote :pour moi, le plus subversif, c'est le PDG de TF1 qui avait dit à un journaliste que son métier consistait à abêtir les gens, pour les rendre perméables au message de coca-cola.
Parce que je crois qu'il a raison : l'intérêt des sociétés commerciales et de nos gouvernants c'est d'abêtir les gens. Ils deviennent meilleurs consommateurs et ils sont plus faciles à gouverner. Et donc, tout les auteurs de romans ou d'essais qui élèvent le niveau des gens, sont quelque part subversifs.
Je pense aussi à quelques livres qui traitent du sujet des réfugiés : Eldorado de Laurent Gaudé ( http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/13085 ), ou un roman danois que je viens de lire et qui critique la politique danoise en matière d'immigration ( http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/21519 ).
Pour la politique économique, il y a beaucoup d'essais, études,.. (il en passe souvent sur le site). Peut-être que ce n'est pas le rôle du romancier de critiquer le système économique (il tomberait vite dans la trivialité) ? C'est une question, je n'en sais rien. Une anecdote :pour moi, le plus subversif, c'est le PDG de TF1 qui avait dit à un journaliste que son métier consistait à abêtir les gens, pour les rendre perméables au message de coca-cola.
Parce que je crois qu'il a raison : l'intérêt des sociétés commerciales et de nos gouvernants c'est d'abêtir les gens. Ils deviennent meilleurs consommateurs et ils sont plus faciles à gouverner. Et donc, tout les auteurs de romans ou d'essais qui élèvent le niveau des gens, sont quelque part subversifs.
Après la comparaison avec Zola, ma foi...
La langue a évolué, les problèmes de société ne sont plus les mêmes mais l'esprit demeure.
Bon argument sur le fond ; rien à redire.
Bon, j'avoue ne pouvoir m'empécher d'étre admiratif de ce panache devenu si rare en cette époque de lécheculs, de courtisans : refuser un prix, c'est digne.
Lorsqu'une certaine auteure réfugiée en Allemagne, n'a pas rejetée la ridicule médaille littéraire, elle, de crainte de perdre la salutaire subvention sans doute.
Il est vrai que Mordillat écrit des livres à hauteur d'hommes et de femmes, quant une certaine littérature ne parle que de nombrils.
Il est vrai que Mordillat écrit des livres à hauteur d'hommes et de femmes, quant une certaine littérature ne parle que de nombrils.
Nombrils...humains ??
Il est vrai que Mordillat écrit des livres à hauteur d'hommes et de femmes, quant une certaine littérature ne parle que de nombrils.
Nombrils...humains ??
Pas forcément, vu qu'il doit bien exister des auteurs zoophiles...mais en général : oui, humains.
Anecdote tout d'abord : à l'émission "Le masque et la plume" de dimanche dernier (22 novembre) il a été dit que les romans sociaux n'existaient pas en France.
Je ne sais pas trop ce que c'est que les romans sociaux ; mais la littérature dite "du travail" est très vivante.
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