Par contre, je pourrais très bien concevoir que N. ait pu confondre le village avec la ferme de Mont-Saint-Jean... Ils sont tous deux indiqués avec la même légende "Mont-St-Jean" dans des corps très proches. Donc en donnant la direction générale du "village", il entendait peut-être la"ferme".
On va dire que je m'acharne, mais je crois que c'est bien là qu'il faut trouver la solution. Reprenons :
1° Nous sommes tous d'accord pour dire que d'aucun point où s'est tenu N., il n'est pas possible de voir la chaussée à hauteur de Mont-Saint-Jean. Donc qu'elle passe à droite où à gauche importe peu.
2° Nous sommes tous d'accord pour dire que le tracé porté sur la carte de cabinet n'a aucune importance puisque N. n'en disposait pas le 18 juin 1815.
3° En regardant bien la carte chorographique de Ferraris, on s'aperçoit qu'au-dessus du dessin du carrefour des chaussées de Nivelles et de Charleroi, il y a un petit symbole. Selon la légende, c'est un "hameau sans église". Par contre, dans le fameux coude de la chaussée à hauteur de la ferme de Mont-Saint-Jean, il y a deux symboles : une ferme ET une chapelle. La ferme de Mont-Saint-Jean comporte en effet une chapelle. Les légendes, comme je l'ai indiqué, sont d'un corps très proche : "Mont-St-Jean".
La gravure de Dupuy et la carte de Capitaine montrent exactement la même chose.
Au premier coup d'oeil, la ferme et cette chapelle semblent être une petite agglomération. similaire à Merbe-Braine, par exemple.
Donc il est possible que N. ait effectivement pris la ferme de MSJ et sa chapelle pour un petit village. D'où l'indication du village dans son ordre de 11.00 hrs.
Bernard Coppens nous donne, p. 158, un dessin où il représente physiquement la manière dont Napoléon aurait "décalé" les points remarquables. Il dit aussi que N. a pris la ferme pour le hameau. Sur ce point, nous sommes donc tous d'accord.
Mais c'est à partir de là que cela se complique. Il aurait pris la Belle-Alliance pour la Haye-Sainte et Rossomme pour la Belle-Alliance. C'est ici que cela ne va pas. Cette route pavée que N. a emprunté passe à gauche de la Belle-Alliance et à droite de La Haye-Sainte. Il voit cette route; pas de doute à ce propos. Elle n'a pas changé depuis 1772, elle n'a pas fait l'objet de travaux de rectification ; elle est, non seulement sous ses yeux, elle est sous les sabots de son cheval. Sur la carte, la Haye-Sainte et le cabaret de Belle-Alliance sont bien situés comme dans la réalité, à droite et à gauche de la chaussée. Le cabaret de la Belle-Alliance est, à cette époque, une simple chaumière, sans annexe. La Haye-Sainte, au contraire, est une belle grosse ferme en carré, avec porche-colombier, verger, potager, etc. Il était impossible de les confondre.
Par contre, le dessin de Bernard Coppens, à y regarder de près, n'est pas aussi clair qu'il paraît au premier coup d'œil. Dans les parages immédiat du petit personnage qui représente N. (N 2), on voit deux bâtisses : lesquelles ? Si l'on s'en tient au dessin, il doit s'agir du Trimotiau, à gauche, et de la Belle-Alliance à droite. Ce n'est pas ce qu'indique la légende qui écrit Belle-Alliance au-dessus d'un bâtiment qui doit être la masure de De Coster, quoique l'indication "Maison De Coster" soit décalée d'un centimètre sur la droite. Bref, le schéma est tout sauf clair.
Les lecteurs qui se sont précipités en rangs serrés pour aller se procurer le livre de Coppens (et s'ils ne l'ont fait, je les engage à le faire le plus vite possible) seront juges.
Entre parenthèse, le seul bâtiment sur lequel il est à peu près certain que N. ne se soit pas trompé, c'est justement cette "Maison De Coster". Le pauvre De Coster était à côté de Napoléon et cela m'étonnerait beaucoup qu'il n'ait pas dit à l'empereur que cette baraque était la sienne. Les fanas de N. peuvent bien dire, après lui à Sainte-Hélène, que De Coster ne lui donna que de fausses indications, on n'est pas obligé de les croire...
La carte de Soult. Je vais schématiser.
" Carte de la Belgique et des quatre départemens réunis de la rive gauche du Rhin, dressée au Dépôt gl de la Guerre dans les mois de mai et juin 1815". Carte en partie manuscrite, en partie gravée, plume et aquarelle, papier entoilé. échelle gr. : ca 1 pouce/2 lieuezs de 25 au degré ou de 2280 toises
échelle numérique : 1/345 600.
S'étend jusqu'à La Haye au nord, jusqu'au Rhin depuis Colmar à l'est, jusqu'à Colmar et Chartres au sud, et jusqu'à Dieppe à l'ouest.
La partie gravée se compose des ff. 3, 7 et de la plus grande partie de la f. 8 de la Carte de France d'après la carte de Cassini réduite au quart par L. Capitaine, augmentée par P. Belleyne (gravure en 1790, revue ensuite) La partie manuscrite concerne le haut de la f. 8 depuis Mannheim et Luxembourg ainsi que les territoires situés à l'est d'Andenne et au nord de Breda.
De gros tirets à l'encre bleue indiquent le tracé de la frontière franco-belge de 1814.
Appartint à Jean de Dieu Nicolas Soult, maréchal de France, duc de Dalmatie; propriété de ses héritiers jusqu'en 1982. Passée en vente publique et acquise par la British Library (Add.ms. 63.585)
Référence : Lemoine-Isabeau, La cartographie du territoire belge de 1780 à 1830, Bruxelles, Musée de l'Armée et d'Histoire militaire, Centre d'Histoire militaire, travaux n° 29, 1997.
" Carte de la Belgique et des quatre départemens réunis de la rive gauche du Rhin, dressée au Dépôt gl de la Guerre dans les mois de mai et juin 1815". Carte en partie manuscrite, en partie gravée, plume et aquarelle, papier entoilé. échelle gr. : ca 1 pouce/2 lieuezs de 25 au degré ou de 2280 toises
échelle numérique : 1/345 600.
S'étend jusqu'à La Haye au nord, jusqu'au Rhin depuis Colmar à l'est, jusqu'à Colmar et Chartres au sud, et jusqu'à Dieppe à l'ouest.
La partie gravée se compose des ff. 3, 7 et de la plus grande partie de la f. 8 de la Carte de France d'après la carte de Cassini réduite au quart par L. Capitaine, augmentée par P. Belleyne (gravure en 1790, revue ensuite) La partie manuscrite concerne le haut de la f. 8 depuis Mannheim et Luxembourg ainsi que les territoires situés à l'est d'Andenne et au nord de Breda.
De gros tirets à l'encre bleue indiquent le tracé de la frontière franco-belge de 1814.
Appartint à Jean de Dieu Nicolas Soult, maréchal de France, duc de Dalmatie; propriété de ses héritiers jusqu'en 1982. Passée en vente publique et acquise par la British Library (Add.ms. 63.585)
Référence : Lemoine-Isabeau, La cartographie du territoire belge de 1780 à 1830, Bruxelles, Musée de l'Armée et d'Histoire militaire, Centre d'Histoire militaire, travaux n° 29, 1997.
Au passage, celle-ci justifierait d'autant plus la confusion entre le carrefour (réel) chemin de Ohain/chaussée Bxl-Charleroi avec celui de la chaussée de Nivelles/chaussée Bxl-Charleroi...? Non?
Je ne crois pas. La chaussée de Nivelles est bien représentée avec les points qui la bordent (censés représenter les arbres), comme la chaussée de Charleroi. Elle va jusqu'à Mont-Saint-Jean et puis s'arrête. Le chemin d'Ohain, sur la carte de Soult, par d'Alsemberg, passe par Braine-l-Alleud, traverse les deux chaussées et par vers le nord-est vers Ohain, La Hulpe et va jusqu'à la chaussée pavée de Bruxelles à Wavre. On peut effectivement la prendre pour un axe de grande circulation, mais pas pavée. Cette impression est vite corrigée par un simple coup d'oeil sur la carte de Ferraris.
Le Filet de Bœuf Wellington
(servilement copié dans mon livre de recettes)
Cette appellation désigne un filet de Boeuf tartiné d'une duxelles de Champignons et cuit dans une pâte feuilletée.
Hachez les Champignons faites-les sauter dans la moitié du beurre, rapidement, en assaisonnant et en joignant le persil haché en fin de cuisson. (Moi j'ajoute du Noilly sec, ou du Martini blanc sec)
D'autre part, faites dorer rapidement le rôti dans le reste du beurre, juste pour le saisir.
Etalez la pâte au rouleau en deux rectangles, l'un plus grand que l'autre pouvant envelopper le rôti, l'autre plus petit pour le couvercle.
Sur le plus grand rectangle, étalez une couche de Champignons posez le rôti par-dessus et recouvrez-le de champignons.
Rabattez la pâte tout autour de la viande comme pour un paquet.
Posez le couvercle par-dessus (vous pouvez le faire adhérer en badigeonnant le dessous de blanc d'oeuf).
Faites des décors sur les côtés et le dessus, à la roulette à pâtisserie et à la pointe du couteau.
Ménagez trois trous sur le dessus où vous glisserez un bristol roulé pour former cheminée.
Ceci afin de permettre l'évacuation des vapeurs de cuisson et éviter le ramollissement de la pâte.
Pour 6 à 8 personnes: 1,250 kg de filet de Boeuf
60 g de beurre,
sel,
poivre,
200 g de Champignons de couche,
un bouquet de persil,
700g de pâte feuilletée.
(servilement copié dans mon livre de recettes)
Cette appellation désigne un filet de Boeuf tartiné d'une duxelles de Champignons et cuit dans une pâte feuilletée.
Hachez les Champignons faites-les sauter dans la moitié du beurre, rapidement, en assaisonnant et en joignant le persil haché en fin de cuisson. (Moi j'ajoute du Noilly sec, ou du Martini blanc sec)
D'autre part, faites dorer rapidement le rôti dans le reste du beurre, juste pour le saisir.
Etalez la pâte au rouleau en deux rectangles, l'un plus grand que l'autre pouvant envelopper le rôti, l'autre plus petit pour le couvercle.
Sur le plus grand rectangle, étalez une couche de Champignons posez le rôti par-dessus et recouvrez-le de champignons.
Rabattez la pâte tout autour de la viande comme pour un paquet.
Posez le couvercle par-dessus (vous pouvez le faire adhérer en badigeonnant le dessous de blanc d'oeuf).
Faites des décors sur les côtés et le dessus, à la roulette à pâtisserie et à la pointe du couteau.
Ménagez trois trous sur le dessus où vous glisserez un bristol roulé pour former cheminée.
Ceci afin de permettre l'évacuation des vapeurs de cuisson et éviter le ramollissement de la pâte.
Pour 6 à 8 personnes: 1,250 kg de filet de Boeuf
60 g de beurre,
sel,
poivre,
200 g de Champignons de couche,
un bouquet de persil,
700g de pâte feuilletée.
J'ai oublié le principal : faire cuire au four préchauffé à 280° pendant 25 min. Il faut que la pâte soit bien croustillante mais que le filet reste bien saignant. Et ça, c'est le plus compliqué !...
Faut tout faire dans cette boutique !...
La carte de Soult. Je vais schématiser.
" Carte de la Belgique et des quatre départemens réunis de la rive gauche du Rhin, dressée au Dépôt gl de la Guerre dans les mois de mai et juin 1815". Carte en partie manuscrite, en partie gravée, plume et aquarelle, papier entoilé. échelle gr. : ca 1 pouce/2 lieuezs de 25 au degré ou de 2280 toises
échelle numérique : 1/345 600.
Merci pour ces précisions mais, et je suis désolé de ne pas l'avoir vu avant, l'échelle pose un problème.
1/345.600 cela veut dire que 1 cm sur la carte représente 3,45 km dans la réalité!
Donc Rossomme - Mont-St-Jean = environ 1 cm et Hougoumont - Papelotte 1/2 cm. Comment peut-elle comporter autant de précisions sur les carrefours avec tout le champ de bataille contenu dans moins d'1/2 cm²?
Peut-être suivi d'une mandarine Napoléon, comme digestif.
1° Nous sommes tous d'accord pour dire que d'aucun point où s'est tenu N., il n'est pas possible de voir la chaussée à hauteur de Mont-Saint-Jean. Donc qu'elle passe à droite où à gauche importe peu.
D'accord. J'ajouterais qu'il est même important qu'il n'ait pas vu clairement la ferme sinon on aurais peu de raisons de croire qu'il ait pu faire l'erreur.
2° Nous sommes tous d'accord pour dire que le tracé porté sur la carte de cabinet n'a aucune importance puisque N. n'en disposait pas le 18 juin 1815.
D'accord.
3° En regardant bien la carte chorographique de Ferraris, on s'aperçoit qu'au-dessus du dessin du carrefour des chaussées de Nivelles et de Charleroi, il y a un petit symbole. Selon la légende, c'est un "hameau sans église". Par contre, dans le fameux coude de la chaussée à hauteur de la ferme de Mont-Saint-Jean, il y a deux symboles : une ferme ET une chapelle. La ferme de Mont-Saint-Jean comporte en effet une chapelle. Les légendes, comme je l'ai indiqué, sont d'un corps très proche : "Mont-St-Jean".
La gravure de Dupuy et la carte de Capitaine montrent exactement la même chose.
Au premier coup d'oeil, la ferme et cette chapelle semblent être une petite agglomération. similaire à Merbe-Braine, par exemple.
Donc il est possible que N. ait effectivement pris la ferme de MSJ et sa chapelle pour un petit village. D'où l'indication du village dans son ordre de 11.00 hrs.
Oui. Et s'il a aperçu quelques toitures par dessus le carrefour/la crête, ça a même dû le renforcer dans son idée (hypothétique) que le hameau était au et derrière le croisement chemin de Ohain/chaussée N5.
Bernard Coppens nous donne, p. 158, un dessin où il représente physiquement la manière dont Napoléon aurait "décalé" les points remarquables.
Le problème du document de la page 158 est qu'il comporte un décalage des notes (qui n'est pas forcément dû à l'auteur...?) et une flèche en trop au centre gauche (5 flèches pour 4 noms).
Par contre les "confusions potentielles" sont clairement indiquées et identifiables.
Pour le détails des positions des bâtiments côté français, on peut aussi émettre l'hypothèse que ce sur quoi Napoléon et sont état-major se sont concentrés, ce sont les objectifs: "un hameau derrière un carrefour et une grosse ferme en avant côté gauche de la route". On regarde la carte (de Capitaine ;) ), et bien oui, cela correspond à Mont-St-Jean.
Pourquoi aurait-il analysé en détail les bâtiments qu'il a déjà dépassé? Pensez-vous que, lorsqu'il s'est arrêté au Caillou, il s'est empressé de vérifier si le bâtiment où il comptait établir son QG était bien situé à cet endroit sur la carte?
Comme me disait un ami, la carte servait à l'époque pour trouver sa direction, pour identifier un objectif opérationnel... pour le tactique pur, on se fie à ce qu'on voit et Napoléon voit une grosse ferme, à gauche de la route, près d'un carrefour au-delà duquel il aperçoit peut-être les toitures d'un hameau... Mont-St-Jean! :-)
Les lecteurs qui se sont précipités en rangs serrés pour aller se procurer le livre de Coppens (et s'ils ne l'ont fait, je les engage à le faire le plus vite possible) seront juges.
Nous sommes encore d'accord! L'intérêt de cet ouvrage ne vaut pas seulement le détour, il mérite le déplacement.
Il était grand temps de secouer (une fois de plus car l'auteur l'a déjà fait) les poncifs de l'histoire englués dans les récits aveuglés de propagande hellénienne comme ceux de Thiers, Houssaye, Logie...
D'ailleurs si on peut trouver (comme le montre B.C.) des explications à l'orientation des travaux des écrivains du XIXe siècle, on peut se demander d'où vient l'aveuglement et le manque d'esprit critique de ceux de la fin du XXe!!!?
Entre parenthèse, le seul bâtiment sur lequel il est à peu près certain que N. ne se soit pas trompé, c'est justement cette "Maison De Coster". Le pauvre De Coster était à côté de Napoléon et cela m'étonnerait beaucoup qu'il n'ait pas dit à l'empereur que cette baraque était la sienne. Les fanas de N. peuvent bien dire, après lui à Sainte-Hélène, que De Coster ne lui donna que de fausses indications, on n'est pas obligé de les croire...
Oui mais je répèterais ma remarque concernant le Caillou: Napoléon étant sur place, prendrait-il la peine de faire pareille vérification?
Ou alors, les cartes de l'époque étant ce qu'elles étaient, ne pourrait-il pas penser qu'elles comportent une erreur... de localisation!!! ;)
Le Filet de Bœuf Wellington
(servilement copié dans mon livre de recettes)
Ça a l'air bon! ;)
Le Filet de Bœuf Wellington
(servilement copié dans mon livre de recettes)
Ça a l'air bon! ;)
Ne pas oublier la sauce crémeuse et le vin... Je recommande le Château Mont-Redon 2005, pas trop cher et excellent ! ;-)
Et pour les riches, un Clos de Tart 2005, un bourgogne grand cru très très cher.
Oui mais je répèterais ma remarque concernant le Caillou: Napoléon étant sur place, prendrait-il la peine de faire pareille vérification?
Ou alors, les cartes de l'époque étant ce qu'elles étaient, ne pourrait-il pas penser qu'elles comportent une erreur... de localisation!!! ;)
Argument recevable ! M'enfin, pour avoir commandé des troupes sur le terrain (pas beaucoup, ni très nombreuses), je sais que la première chose que je faisais, c'était de vérifier avec quelqu'un qui connaissait le terrain, si je ne me gourais pas en lisant ma carte :
"Donc, ça, c'est bien la ferme Machin, et ça, le café Truc ?..."
Faudrait savoir s'il y avait une enseigne sur le cabaret de la Belle-Alliance... S'il n'y en avait pas, j'aurais demandé à De Coster. Sinon pourquoi m'encombrer d'un guide local ?
Argument recevable ! M'enfin, pour avoir commandé des troupes sur le terrain (pas beaucoup, ni très nombreuses), je sais que la première chose que je faisais, c'était de vérifier avec quelqu'un qui connaissait le terrain, si je ne me gourais pas en lisant ma carte :
"Donc, ça, c'est bien la ferme Machin, et ça, le café Truc ?..."
Faudrait savoir s'il y avait une enseigne sur le cabaret de la Belle-Alliance... S'il n'y en avait pas, j'aurais demandé à De Coster. Sinon pourquoi m'encombrer d'un guide local ?
Oui, je vois mais c'est un usage très moderne de la cartographie depuis qu'elle est devenue mathématique et pratiquement sans erreurs.
Peut-être mais où Napoléon a-t-il questionné son guide et que lui a-t-il demandé? S'il lui parle de Mont-St-Jean au niveau de Rossomme en mentionnant, par exemple, "un village au niveau d'un carrefour, précédé d'une grosse ferme"... il n'est pas sûr que son info soit décisive...
S'il semble s'être (Napo) trompé sur la position exacte de Mont-St-Jean, il semble que Decoster ne lui ait pas dit non plus que derrière le bois d'Hougoumont se trouve une ferme château protégée d'un mur...
Il ne lui a pas dit non plus qu'il est impossible de voir St-Lambert depuis le champ de bataille manifestement... :-D
Et puis, comment interpréter alors le témoignage de Foy et le discours de Drouot...?
"Donc, ça, c'est bien la ferme Machin, et ça, le café Truc ?..."
On ne peut pas exclure ce qu'un paysan roublard a dit à SJB lors de la reconstitution: à N. qui lui posait la question à propos de la ferme Machin, le paysan aurait honteusement donné une fausse indication. Pour la reconstitution:
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Peut-être suivi d'une mandarine Napoléon, comme digestif.
...et d'un verre de son cognac préféré : un Courvoisier VS. ;-)
Pour Saint-Lambert, on est d'accord. C'est Napoléon qui prétend avoir vu les Prussiens vers une heure. A y regarder de près, c'est le seul. Là, la démonstration de Coppens est péremptoire et je m'y rallie à 200 %.
Pour Hougoumont, je suis moins formel. Piré opérant sur la chaussée de Nivelles depuis la veille au soir, il a certainement dû se douter qu'il y avait quelque chose derrière ce bois. Mais qu'il y avait là une véritable forteresse, cela lui a certainement échappé. Il a beau dire que c'était une diversion, je n'en crois pas un mot. Il a beau raconter que c'est de la faute de son frère (sûrement pas la sienne, comme d'habitude) si on s'est acharné pendant huit heures sur ce point sans résultat, je suis persuadé du contraire. Comme par hasard, on n'a pas trace de cet ordre... Bizarre autant qu'étrange !... De toute façon, une chose est sûre : la reconnaissance a été mal conduite. Deux lanciers pour faire le tour du bois et aller voir ce qui se passait, ce n'était quand même pas le Pérou. Il y a faute tactique, c'est plus qu'évident.
Donc, finalement, malgré de grosses réticences au départ, je suis d'accord avec Coppens sur tous les points, sauf un, je ne crois vraiment pas que N. ait pris la Haie-Sainte pour autre chose. Il envoie Haxo voir s'il n'y a pas d'obstacle sur la route et celui-ci lui rapporte qu'il y a un abattis à hauteur de la ferme. Ajouté au fait que la brigade Bijlandt est bien visible sur le flanc du coteau et l'artillerie anglaise visible sur la crête, il savait que la ligne anglo-alliée était là. Ce qu'il ne savait pas, c'est ce que Wellington cachait derrière la ligne de crête. Il nous dit qu'il était bien content que Wellington n'ait pas bougé pendant la nuit et qu'il lui offre la bataille, on n'est pas non plus obligé de le croire. Il pouvait toujours croire que les alliés était en pleine retraite et que Wellington ne montrait qu'une arrière-garde... Si c'est le cas, il n'en dit rien... Après coup...
Il est persuadé que Wellington est "acculé à un bois" et qu'il n'a que la chaussée comme défilé. Pendant la nuit, on n'a pas entendu le charroi évacuer. (Et pour cause, le gros du charroi allié n'a pas bougé). Donc, si Wellington veut retraiter, il est occupé à le faire. Petit calcul : autant d'hommes, autant de défilement, autant de temps pour tomber sur les arrières alliés.
Donc, en fonçant vers le carrefour de Mont-Saint-Jean (direction générale, peu importe le nom de l'endroit, c'est le bout de l'entonnoir qui est visé), il y a moyen de semer la pagaille dans la retraite de Wellington et, sans aucun doute, de lui démolir une bonne partie de ses forces. D'où cet ordre de 11.00 hrs, où il n'y a pas la moindre idée de manoeuvre. Hougoumont ? Une précaution ! Des fois que Wellington s'aviserait de filer vers l'ouest plutôt que vers le nord. Parce que Napoléon est persuadé que Wellington va chercher à protéger sa ligne de communication avec Gand et Ostende. En cela, il est victime d'une idée reçue qu'ont eue tous les généraux quand ils faisaient face aux Britanniques : jamais ceux-ci ne se laisseraient couper de la mer. Mais N. commet ici encore une erreur grave : les deux tiers de l'armée de Wellington ne sont pas des Britanniques et leurs bases d'opération ne sont pas vers Ostende, mais vers la Hollande et l'Allemagne.
Cette brigade Bijlandt, en ligne sur la crête, est un piège. Napoléon va tomber dedans comme un seul homme.
Tout ceci mériterait un beaucoup plus long développement. Nous n'avons pas la place ici. Dommage, mais il faudra attendre... En attendant, on peut toujours relire
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
On n'a pas toujours l'occasion de se faire un peu de pub !
Pour Hougoumont, je suis moins formel. Piré opérant sur la chaussée de Nivelles depuis la veille au soir, il a certainement dû se douter qu'il y avait quelque chose derrière ce bois. Mais qu'il y avait là une véritable forteresse, cela lui a certainement échappé. Il a beau dire que c'était une diversion, je n'en crois pas un mot. Il a beau raconter que c'est de la faute de son frère (sûrement pas la sienne, comme d'habitude) si on s'est acharné pendant huit heures sur ce point sans résultat, je suis persuadé du contraire. Comme par hasard, on n'a pas trace de cet ordre... Bizarre autant qu'étrange !... De toute façon, une chose est sûre : la reconnaissance a été mal conduite. Deux lanciers pour faire le tour du bois et aller voir ce qui se passait, ce n'était quand même pas le Pérou. Il y a faute tactique, c'est plus qu'évident.
Donc, finalement, malgré de grosses réticences au départ, je suis d'accord avec Coppens sur tous les points, sauf un, je ne crois vraiment pas que N. ait pris la Haie-Sainte pour autre chose. Il envoie Haxo voir s'il n'y a pas d'obstacle sur la route et celui-ci lui rapporte qu'il y a un abattis à hauteur de la ferme. Ajouté au fait que la brigade Bijlandt est bien visible sur le flanc du coteau et l'artillerie anglaise visible sur la crête, il savait que la ligne anglo-alliée était là. Ce qu'il ne savait pas, c'est ce que Wellington cachait derrière la ligne de crête. Il nous dit qu'il était bien content que Wellington n'ait pas bougé pendant la nuit et qu'il lui offre la bataille, on n'est pas non plus obligé de le croire. Il pouvait toujours croire que les alliés était en pleine retraite et que Wellington ne montrait qu'une arrière-garde... Si c'est le cas, il n'en dit rien... Après coup...
Il est persuadé que Wellington est "acculé à un bois" et qu'il n'a que la chaussée comme défilé. Pendant la nuit, on n'a pas entendu le charroi évacuer. (Et pour cause, le gros du charroi allié n'a pas bougé). Donc, si Wellington veut retraiter, il est occupé à le faire. Petit calcul : autant d'hommes, autant de défilement, autant de temps pour tomber sur les arrières alliés.
Donc, en fonçant vers le carrefour de Mont-Saint-Jean (direction générale, peu importe le nom de l'endroit, c'est le bout de l'entonnoir qui est visé), il y a moyen de semer la pagaille dans la retraite de Wellington et, sans aucun doute, de lui démolir une bonne partie de ses forces. D'où cet ordre de 11.00 hrs, où il n'y a pas la moindre idée de manoeuvre. Hougoumont ? Une précaution ! Des fois que Wellington s'aviserait de filer vers l'ouest plutôt que vers le nord. Parce que Napoléon est persuadé que Wellington va chercher à protéger sa ligne de communication avec Gand et Ostende. En cela, il est victime d'une idée reçue qu'ont eue tous les généraux quand ils faisaient face aux Britanniques : jamais ceux-ci ne se laisseraient couper de la mer. Mais N. commet ici encore une erreur grave : les deux tiers de l'armée de Wellington ne sont pas des Britanniques et leurs bases d'opération ne sont pas vers Ostende, mais vers la Hollande et l'Allemagne.
Cette brigade Bijlandt, en ligne sur la crête, est un piège. Napoléon va tomber dedans comme un seul homme.
Tout ceci mériterait un beaucoup plus long développement. Nous n'avons pas la place ici. Dommage, mais il faudra attendre... En attendant, on peut toujours relire
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Grâce à l'obligeance d'un connaisseur chevronné de Braine-l'Alleud, j'ai reçu la copie d'un document extraordinaire. Il s'agit d'un plan dressé par un géomètre expert assermenté auprès du Souverain Conseil de Brabant montrant la situation de la ferme de Mont-Saint-Jean. Ce plan est daté du 26 mars 1754. Il montre que la route (non encore pavée à cette époque) passe bien à droite de la ferme, alors qu'un "piécente", un chemin piétonnier passe à l'emplacement de la chaussée actuelle. C'est donc exactement ce que montre la carte de Ferraris. Sur ce document, la "cense" de Mont-Saint-Jean ne ressemble nullement à ce qu'elle était en 1815. Deux bâtiments dont un corps de logis, datant donc de 1683, et une chapelle.
La décision de paver la route dite "des Wallons" a été prise par le gouverneur général Don Francisco Antonio de Agurto, marquis de Gastañaga (1685 - 1692), celui-là même qui a fait ériger la chapelle royale de Waterloo. La section qui se trouve entre le carrefour de Mont-Saint-Jean et le chemin d'Ohain a été pavée et rectifiée entre 1774 et 1776 par le sieur Olivet père, entrepreneur en pavement de Waterloo.
Par ailleurs, on trouve dans les archives, une lettre du censier de Mont-Saint-Jean, datée de 1772, qui se plaint à son propriétaire, l'Ordre de Malte, de l'état de vétusté et de l'exiguïté de sa ferme. On entreprit les travaux après le pavage de la route qui, dès lors passait à gauche de la ferme. On démolit tout sauf le corps de logis et ces travaux furent terminés en 1778, comme je le disais.
Donc, quand Ferraris lève sa carte en 1771 - 1772, il donne exactement la situation : la route non pavée et bordée de haies et le projet de rectification, sur la carte de cabinet, et la route "vraie" sur la carte chorographique. Le graveur a donc estimé inutile de rendre compte d'un projet qui, malheureusement pour lui, était justement en train de s'exécuter.
J'ajoute que sur le plan de notre géomètre, le carrefour de la route de Charleroi et de celle de Nivelles est garni de deux censes et de trois maisons. C'est bien ce qu'indique Ferraris qui montre, sur la carte de cabinet, deux censes et trois maisons et, sur la carte marchande, un hameau sans chapelle.
La décision de paver la route dite "des Wallons" a été prise par le gouverneur général Don Francisco Antonio de Agurto, marquis de Gastañaga (1685 - 1692), celui-là même qui a fait ériger la chapelle royale de Waterloo. La section qui se trouve entre le carrefour de Mont-Saint-Jean et le chemin d'Ohain a été pavée et rectifiée entre 1774 et 1776 par le sieur Olivet père, entrepreneur en pavement de Waterloo.
Par ailleurs, on trouve dans les archives, une lettre du censier de Mont-Saint-Jean, datée de 1772, qui se plaint à son propriétaire, l'Ordre de Malte, de l'état de vétusté et de l'exiguïté de sa ferme. On entreprit les travaux après le pavage de la route qui, dès lors passait à gauche de la ferme. On démolit tout sauf le corps de logis et ces travaux furent terminés en 1778, comme je le disais.
Donc, quand Ferraris lève sa carte en 1771 - 1772, il donne exactement la situation : la route non pavée et bordée de haies et le projet de rectification, sur la carte de cabinet, et la route "vraie" sur la carte chorographique. Le graveur a donc estimé inutile de rendre compte d'un projet qui, malheureusement pour lui, était justement en train de s'exécuter.
J'ajoute que sur le plan de notre géomètre, le carrefour de la route de Charleroi et de celle de Nivelles est garni de deux censes et de trois maisons. C'est bien ce qu'indique Ferraris qui montre, sur la carte de cabinet, deux censes et trois maisons et, sur la carte marchande, un hameau sans chapelle.
Remarquable trouvaille, Mich, vraiment remarquable !
Tu pourras maintenant terminer le récit "certifié exact" de la bataille de Waterloo...
On en était arrivé à l'entrée, un peu folklorique, des Hollando-Belges dans la bagarre... Tu te souviens ? :
http://critiqueslibres.com/i.php/forum/…
Tu pourras maintenant terminer le récit "certifié exact" de la bataille de Waterloo...
On en était arrivé à l'entrée, un peu folklorique, des Hollando-Belges dans la bagarre... Tu te souviens ? :
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Très intéressante cette histoire de carte, merci beaucoup.
Ainsi les cartes n'étaient pas fausses mais leurs données étaient obsolètes.
Évidemment les géographes de l'armée française ne peuvent pas vérifier l'état des routes de toute l'Europe.
La confusion de fermes reste plausible pour moi... ;-)
Pour un état exact des lieux à l'époque de la bataille, rien de tel que la carte de Craan.
Ainsi les cartes n'étaient pas fausses mais leurs données étaient obsolètes.
Évidemment les géographes de l'armée française ne peuvent pas vérifier l'état des routes de toute l'Europe.
La confusion de fermes reste plausible pour moi... ;-)
Pour un état exact des lieux à l'époque de la bataille, rien de tel que la carte de Craan.
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