Saint Jean-Baptiste 14/08/2009 @ 23:17:01
Ben, Radestky, ça se discute – si tu on peut (?) Il faudrait d'abord s'entendre sur la définition du roman et du récit.
Je ne retrouve pas À l'ouest Rien de Nouveau (j'ai dû le prêter) mais je crois que mon édition le présentait comme roman et, pour moi, c'est de la littérature en son genre.
Et Le Grand Troupeau de Jean Giono, c'est bel et bien un roman littéraire... Et quel roman...!

Micharlemagne

avatar 15/08/2009 @ 09:16:31
Dans l'immense "saga" de Jules Romains "Les hommes de bonne volonté" (27 volumes !...) les t. 14 "Le drapeau noir", t. 15 "Prélude à Verdun" et t. 16 "Verdun".

Micharlemagne

avatar 15/08/2009 @ 09:18:27
Maxence Vander Meersch : "Invasion 14". Le point de vue plus civil des occupés de 1914.

Radetsky 15/08/2009 @ 12:04:04
Ben, Radestky, ça se discute – si tu on peut (?) Il faudrait d'abord s'entendre sur la définition du roman et du récit.
Je ne retrouve pas À l'ouest Rien de Nouveau (j'ai dû le prêter) mais je crois que mon édition le présentait comme roman et, pour moi, c'est de la littérature en son genre.
Et Le Grand Troupeau de Jean Giono, c'est bel et bien un roman littéraire... Et quel roman...!

Tu as tout à fait raison, car Remarque et Giono, eux, y sont allés ! , ils ne sont donc pas allogènes au milieu, au temps, au contexte qu'ils traduisent dans leurs livres, fussent-ils arrangés à la manière romanesque, et de l'avis de bien d'anciens "poilus" qui les ont lus, ce sont des "romans" authentiques dans ce qu'ils expriment et transmettent.
Je dis simplement ceci : écrire abstraitement un livre sur la guerre ou la déportation cinquante ou cent ans plus tard revient, en dehors du travail attribuable aux historiens, à esthétiser (donc à réifier) la souffrance humaine sans qu'il en sorte ou une empathie, ou/et une expérience, qui porteraient à modifier la perception qu'a le lecteur de sa propre nature et de celle du monde.
Pascal écrivait quelque chose comme : "je crois aux témoins qui se font tuer..." Formule qui résume assez bien le fond de ma pensée.

Micharlemagne

avatar 16/08/2009 @ 10:04:11
Et voilà pourquoi Stendhal n'aurait jamais dû écrire la "Chartreuse", ni Tolstoï "Guerre et Paix"...

Saint Jean-Baptiste 16/08/2009 @ 12:15:14
Et voilà pourquoi Stendhal n'aurait jamais dû écrire la "Chartreuse", ni Tolstoï "Guerre et Paix"...

...Et Joseph Roth, La Marche de Radetzky.

Radetsky 26/09/2011 @ 10:08:55
J'ai pris quelques métros de retard, mais le malentendu subsiste au sujet des livres "de" guerre ou "sur" la guerre. La guerre en tant que contexte (ou prétexte) au déroulement de destins humains par ailleurs décrits dans d'autres circonstances est une chose, et n'importe qui peut recourir à l'occasion à son imagination créatrice, ce qui est le propre de toute littérature et ne fait pas débat. La guerre en tant qu'expérience vécue et devenue indissociable de la personne de celui qui écrit, est une autre chose qui n'a plus rien à voir avec la précédente. Il est rarissime dans ce dernier cas qu'on en fasse des romans entendus comme forme littéraire sui generis ), sinon chez Jean Bernier par exemple, ou encore Barbusse et Dorgelès qui y ont rajouté beaucoup de procédés littéraires (qui leur ont été reprochés par Jean-N. Cru, mais qui se justifiaient sans doute à l'époque en raison de l'énormité de ce qu'il fallait faire admettre à ceux de l'arrière). C'est dans ces deux derniers exemples que le risque réside de tomber dans le pathos, voire dans le mensonge par dénaturation, au risque de fausser la réalité. S'il faut accorder un crédit certain à ceux qui "y" sont allés - Tolstoï a été mobilisé en Crimée, Roth a été correspondant de guerre comme Hemingway et Malaparte, Remarque a été aux tranchées - y compris dans la manière de restituer leur expérience, la plupart des autres - à commencer par le père Hugo qui n'a jamais porté d'uniforme et dont le Waterloo des Misérables est une habile mise en scène mais rien d'autre - même Stendhal qui fut militaire mais ne s'est jamais battu, et Vigny qui fit de nécessité vertu et se contenta de trimballer son bel uniforme rouge avec pour seule gloire une blessure au genou...en manoeuvres, n'ont produit que des oeuvres de composition.
La littérature a longtemps été hantée par la nécessité du récit. Récit linéaire ou circulaire, avec ses canons (horresco referens !) de beauté, ses règles de temps, etc. etc. Encore aujourd'hui le storytelling règne sur la communication, la politique, l'économie et sur ce qui surnage de la littérature : il faut absolument raconter une belle histoire, autrement dit donner finalité et cohérence même à des choses qui ne peuvent pas en avoir. Qui a approché les écrits du colonel Ardant-du-Picq (ma promo à Saumur lui était dédiée), si justement loué par N. Cru, a entrevu l'anhistoricité de la guerre ; celle-ci ne fait pas de doute pour ceux qui y sont plongés : il n'y a plus de temps, de lieu, de circonstances, de sentiments, de trame, de fil conducteur à la pensée, de lien, d'histoire, rien, rien sinon l'instinct de la bête qui sait qu'elle va crever absurdement... et qui peut-être en réchappe, mais c'est provisoire et ça va recommencer pendant des jours, des années... Qui a entendu des balles claquer au-dessus de sa tête, qui a jamais senti l'odeur du cadavre ? Claude Simon (31e régiment de Dragons) a tenté de rendre dans son écriture cette rupture de toute logique du récit, tout comme avec Gracq la pesante absurdité de la guerre en soi. Ceux-là aussi "en" étaient et les procédés habiles et courants de la littérature de récit ont disparu. Comment aurait écrit Camus dans les tranchées ?
Il n'y a qu'une seule comparaison possible à ce qu'ont tenté de dire ceux qui avaient les moyens intellectuels et matériels de le faire depuis 1915/16 (99,99% se sont tus, j'en connais même parmi les miens qui se sont tus mais suicidés 50 ans plus tard, ayant revécu dans leur sommeil de chaque nuit les bombardement, les cris des copains hurlant de douleur) : l'expérience des camps. Ni Robert Antelme, ni Primo Levi n'ont fait de littérature.
Do you pige ?
Je laisse à Théodor Adorno la conclusion : "...il est barbare d'écrire de la poésie après Auschwitz..."

JulesRomans
avatar 20/08/2012 @ 16:24:02
Des ouvrages de fiction ou d'historiens qui viennent de sortir autour de la Grande Guerre

http://www.ceuxde14.fr/category/a-laffiche/

Parfois des bibliographies thématiques autour d'albums de BD sur un aspect de la Première guerre mondiale par exemple

"Une vision poignante des territoires occupés par l’armée allemande dans la BD à travers des souffrances de femmes vivants dans la Meuse, les Ardennes et la Belgique"

http://ceuxde14.fr/2012/07/…

ou des titres de BD regroupés comme "Deux séries inégales de BD qui questionnent la place des femmes dans la Grande Guerre : Notre Mère la Guerre et Un long destin de sang"

http://ceuxde14.fr/2012/02/…

De nouveaux textes de critique en gros toutes les 3 semaines.

Les anciens existent sur internet et sont accessibles en tapant dans GOOGLE un nom d'un rédacteur plus "Ceux de 14"

Pierrequiroule

avatar 20/08/2012 @ 18:36:02
"La forêt des pendus" de Liviu Rebreanu :)

JulesRomans
avatar 21/08/2012 @ 07:38:45
Sur le site "regard sur la première guerre"

http://regards.grandeguerre.free.fr/pages/…

la bibliographie et les actualités s'arrêtent à 2008.

Paofaia
avatar 21/12/2013 @ 18:31:13
Il n'y a pas de "littérature" sur ou dans la guerre de 14-18. On ne fait pas de romans (à l'exception d'un ou deux titres, comme "La Percée" de Jean Bernier) avec la boue, la sanie, le sang, la peur, les rats, la souffrance, la solitude, le désespoir et la mort. Ou alors, on arrose le tout avec les écoeurants sirops de l'intrigue "amoureuse", comme le film débile ("un long dimanche...") qui exhibe des scènes de carnaval hollywwodien, mais sûrement pas la guerre.
Vous voulez des titres...en voici :
Maurice Genevoix : "Ceux de 14"
Jacques Meyer : "La biffe"
André Pézard : "Nous autres à Vauquois"
Gabriel Chevalier : "La Peur"
Daniel Mornet : "Tranchées de Verdun"
Blaise Cendrars : "La main coupée"
etc.etc.etc.
Ce sont des récits, carnets, tenus pas des Poilus et qui excluent tout travestissement, toute mise en forme "littéraire" ; mais ce qu'ils vivaient n'avait rien à voir avec la littérature. Il faut savoir ce qu'on veut : "savoir" précisément, ou se raconter des histoires fumeuses.
LA référence incontournable en fait de critique sur les ouvrages écrits pendant ou après 14-18, demeure le "Témoins" de Jean-Norton CRU (ISBN 2-86480-659-2), édité par les Presses Universitaires de Nancy, vite épuisé. Je ne sais pas si une réimpression a eu lieu ou non.
mais patience : 2014 arrivera vite et alors nous aurons une avalanche de rééditions !


Et bien.. je ne sais pas. Bien sûr la littérature ne va jamais retranscrire le vécu exact. Le témoignage s'en rapproche plus, et encore..Et même la poésie si on pense à Apollinaire.
De toutes façons, qui peut retranscrire un vécu sinon celui qui le vit, et encore sur le moment. Après, il en fait quand même de la littérature.

Lisant en ce moment le magnifique Bleu Horizon de Danielle Auby ( merci Feint, j'avais aimé aussi le roman de Jérôme Garcin qui porte le même titre, mais il est très différent), je pense qu'au contraire il est tout à fait possible ( et souhaitable) de faire de la littérature qui parle de ces guerres. Et des films, bien sûr.Car sinon, comment continuer à transmettre ?

Radetsky 23/07/2014 @ 13:12:55
Jean Giono : Refus d'obéissance (Gallimard 1937)
et toujours, pour une vue d'ensemble :
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/28215

Radetsky 23/07/2014 @ 13:45:11
Juste une référence CL à rajouter pour Giono cité auparavant :
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/42164

Windigo

avatar 19/11/2014 @ 18:49:27
Le livre noir du communisme : Crimes, terreur, répression de Collectif. http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/5404

Ça ne parle pas de la première guerre mondiale en tant que tel, mais il y a quelques chapitres qui couvrent la période 1914-1918, en Russie, à l'époque de Lénine, et de son communisme radical.

JulesRomans
avatar 19/11/2014 @ 19:13:28
"La Forêt des insoumis "
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/43171
pour adolescents et adultes

la série de BD
"La grande guerre de Charlie"
http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/41431

et plein de fictions sortis en 2013/2014 que je laisse recenser

Saint Jean-Baptiste 19/11/2014 @ 19:28:21
Thomas l'Imposteur de Jean Cocteau.
C''est une espèce de biographie imaginaire qui se passe pendant la Grande guerre ; un excellent petit roman !

http://www.critiqueslibres.com/i.php/vcrit/4658

Radetsky 22/09/2019 @ 13:47:45
Toujours dans le même fil :
"...Il y a des choses qu'on ne peut pas expliquer. Si on les explique, elles deviennent de la littérature..."
Vìctor del Àrbol

Cyclo
avatar 23/09/2019 @ 18:53:21
René Benjamin, avec "Gaspard", eut le prix Goncourt en 1915 et Duhamel en 1918 avec "Civilisation", tous deux traitent de la guerre 14-18. Le roman de Benjamin est assez bon, celui de Duhamel - plutôt une suite de récits - est remarquable d'humanité et très bien écrit.
N'oublions pas aussi Roger Martin du Gard, avec "L'été 14", une des parties de sa somme "Les Thbault".
Ni les écrivains allemands Ernst Glaeser ("Classe 1902"), Ernst Jünger ("Orages d'acier") et Ernst Wiechert ("La grande permission")...

Cyclo
avatar 23/09/2019 @ 18:55:19
Et notre Joseph Delteil méridional avec "Les poilus"...

Cyclo
avatar 23/09/2019 @ 19:05:23
Hemingway et "L'adieu aux armes"...
Emilio Lussu et "Les hommes contre"...
En fait il y a eu beaucoup d'auteurs qui en ont traité.

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