Jules
15/05/2004 @ 13:19:52
De m'avoir fait connaître ce livre que je vais m'empresser d'aller chercher.

J'aurais pu passer à côté !

Yali 15/05/2004 @ 14:26:11
Sans vouloir jouer les empêcheurs de tourner en rond ni mettre en doute la qualité des critiques de Sahtki, le « merci » avant lecture, n’est-il pas quelque peu précipité ? Je suis en plein dans Bons baisers… et suis assez déçu. Le graphisme est loin d’être à la hauteur de celui de Maus, (mais a-t-il seulement jamais réussit à faire mieux, si ce n’est aussi bien, même dans ses première de couv ?) quant au scénario, à mon idée, il est très politiquement correct, pour nous, Européens, s’entends. Il va dans le sens d’une vision de l’Amérique telle que la plupart de nous la voie ou aimerait la voir, me fait penser, dans un autre genre, à « Hollywood ending » de Woody Allen, un scénario formaté expressément pour un public préalablement conquis.

Cela dit, Jules, j’aimerais beaucoup avoir ton opinion après lecture.

Yali 15/05/2004 @ 14:27:10
Sathki,
n’y vois là aucune attaque personnelle, parce que non, c’est vrai, nous ne sommes pas d’accord sur nos lectures, mais seulement, jusqu’à preuve du contraire.

Sahkti
avatar 15/05/2004 @ 20:03:11
Pas de souci Yali. Mais j'aimerais tout de même préciser qu'il ne s'agit pas du tout d'un album de BD, il n'y a donc pas de scénario ou d'histoire à raconter. Spiegelman nous livre les couvertures qu'il a dessinées pour le New Yorker au temps où il y bossait (dix ans de Une, ça compte). Des dessins de presse, ce n'est pas linéaire, c'est au coup par coup.
Une lecture différente de Maus, il faut absolument garder la nature de cet ouvrage en tête sous peine de trouver ça fade par rapport à Maus.

Yali 15/05/2004 @ 21:45:41
Oups, tu as tout à fait raison de le préciser, pardon, (déformation pro), entendez par scénar, sélection de planches, ici, en l’occurrence : choix des Unes permettant à Spiegelman de nous remettre dans le bain des événements d’alors, de les offrir comme repaire temporels pour illustrer une histoire : la sienne.
Cela étant corrigé (pas trop mal j’espère) ne trouves-tu pas ça, un brin trop dans le ton ? Même question à Jules.

Sahkti
avatar 15/05/2004 @ 23:53:11
Dans le ton de quoi Yali? Du politiquement correct?
Le New Yorker n'a jamais été à mes yeux un média très téméraire tu sais, même si il a eu le mérite de lancer quelques pavés dans la mare. Sur ce point, je préfère encore me référer à The Nation, un brin plus audacieux.
Maintenant, il faut savoir pourquoi Spiegelman a claqué la porte du journal: pour cause de censure et de ligne éditoriale fadasse. Il ne supportait plus de devoir corriger encore et encore ses dessins pour que ceux-ci se prêtent à la politique polie et hypocrite de son rédacteur. Ce dernier lui a laissé champ libre au début puis peu à peu, face à la pression politique et économique, il a commencé à imposer des limites à Spiegelman. Celui-ci s'est plié au début, il pensait pouvoir influencer les choses (il a d'ailleurs réussi à imposé quelques fois des dessins antérieurement refusés), mais devant les refus répétés, il a préféré partir.
Cette censure en douceur dont il a dû faire les frais pendant des mois se répercute sur ses dessins et donc sur l'ouvrage que tu tiens en mains.
C'est aussi cela qui fait son intérêt: se rendre compte à quel point le politiquement correct et la censure bushienne peuvent influencer un dessinateur dont on connaît pourtant l'audace et le coup de sang.
Je ne trouve pas cet ouvrage plat ou fade, il est le reflet d'une époque et d'une pratique que l'on retrouve très fréquemment dans les journaux américains: être constamment vigilant à ce qu'on peut dire et surtout ne pas dire.

Yali 16/05/2004 @ 00:44:30
Non, non, non, (Bordel, je récidive). Ce n’est pas ce que je veux dire, du tout. Mais il se trouve que, tout comme Woody Allen, Spigelman c’est surtout trouvé un public en Europe, (Maus, c’est d’avantage vendu europe qu’aux USA) et plus précisément en France, et que, les éditeurs, pour des raisons que nous connaissons tous, ont une tendance à nous livrer, non pas une sélection objective de ses Unes, mais bien une sélection qui auraient tendance à nous réconforter dans une vision confortable des USA : la notre. Spiegelman est un auteur que j’apprécie (les écrits, itou), et je ne remets pas en cause son travail, mais, et par exemple, ses dessins acides sur l’Europe, ceux sur la politique Française, par exemple, ne font jamais partie de la sélection qui nous est proposée. Je ne trouve pas non plus l’ouvrage plat et fade, simplement incomplet, et je crois que ce n’est pas vraiment la faute de Spiegelman, mais bien la faute d’une censure, une censure qui est notre, celle du : on vous vends ce que vous aimez, parce que c’est bien ainsi qu’on en vends le plus.
Sincèrement, il y avait une sélection plus représentative de son travail à faire, mais évidemment, elle n’aurait pas correspondu au lectorat pré conquis de Maus. (Que je ne critique pas, j’aime à 100% !)
Voilà tout, mais c’est un tout qui ressemble aussi, à la censure que les éditeurs de Spiegelman dénoncent et sur laquelle ils parient (et ils n'ont pas tort vu que ça marche) d'un point de vue marketing.

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