Calistoga 18/06/2008 @ 13:14:48
La critique tiède et désabusée de Aliénor sur Parc Sauvage m'a fait bondir et m'inscrire aussitôt sur Critiques Libres pour pouvoir y répondre et défendre l'idée que je me fais de la littérature (rien que cela)!
"Que connaissais-je d'Albertine? Deux ou trois profils sur la mer" écrit en 1925 Marcel Proust. Depuis lors, nous savons que la littérature ne peut épuiser un personnage en le nommant ou le décrivant. Réveille toi Aliénor ! C'est fini la toute puissance du romancier sur ses "personnages de papier". La perception du monde a changé ! Nous ne savons rien de rien et encore moins des individus qui nous entourent. Peut être que chez Gavalda, le récit fonctionne encore comme le voulaient les règles du roman au XIXème siècle. Mais ces ouvrages-là n'ont rien de contemporain. Ils resassent une forme et une psychologie usées et dépassées.

Ces généralités, certes un peu oiseuses, pour dire que Parc Sauvage est un monument d'émotion et de passion pures : un récit vertigineux qui donne à lire la vie, la vraie, celle qui hésite, se trompe, se reprend, bafouille et sourit comme le font Dora et Jacques.

Jacques Roubaud est un poète. C’est la langue cristalline et fragile de Dora que l’on entend dans ce récit. Les phrases sont courtes, heurtées, précises et simples. On sens une parole au plus proche des sentiments, des sensations, des craintes et des espoirs que l’on a lorsque l’on a douze ans.

L'histoire (avec sa grande hache, écrit Pérec) est présente tout au long du récit. On sent une menace très lourde peser sur la vie des ces enfants.

Pour le voir, il suffit de lire les mots de Roubaud les uns derrière les autres en étant disponible et à l'écoute. Aliénor, reprenez votre lecture, et vous sentirez votre coeur battre à 180 coups par minute et passer dans vos veines un peu de la vie de Dora. Tears at last.

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