Dirlandaise

avatar 13/10/2007 @ 16:16:31
Merci Malic pour cette belle critique d'un livre de Barbara Pym que je n'ai pas encore lu mais que je vais faire sans faute.

Ta critique m'en a donné vraiment le goût. Quelle belle histoire d'amour comme Pym sait si bien les concocter.
;-)

Saule

avatar 13/10/2007 @ 17:43:37
Oui moi aussi, j'aurais voulu me le procurer sur le champ mais n'étant pas valide pour l'instant je devrais attendre un peu. J'ai aimé chacun de ses romans et cette critique me convainc que ce sera encore le cas.

A propos de l'homosexualité, je pense que Barbara Pym traite de la même manière, c'est-à-dire sans le mentionner, ce sujet dans d'autre roman : ainsi à maintes reprises on trouve des vieilles filles seules qui vivent ensemble, sans qu'on ne sache trop si c'est par convénience et simple amitié ou plus...

Aria
avatar 15/10/2007 @ 00:38:13
Espérons que Malic aura convaincu plus de 2 lecteurs !
Comme lui, je suis fan de Miss Pym depuis bien longtemps.

Je me permets d'ajouter que toutes les critiques de Malic sont excellentes, pleines de finesse. Dommage qu'il ne nous en livre pas plus souvent. ;-)

Saule, courage pour cette immobilisation forcée. :)

Malic 15/10/2007 @ 12:34:24
Merci à Dirlandaise et Aria pour vos appréciations. J’en suis très touché, à la fois pour moi et pour Barbara Pym.

Aria, quand je réussis à convaincre deux lecteurs, je suis aux anges. Mon plus grand succès à ce jour sur CL, c’est « l’omelette byzantine » de Saki, que j’ai réussi à faire acheter à deux lectrices. Pour être honnête, il faut dire que seule l’une des deux l’a apprécié. L’autre, c’est tout juste si elle ne ma pas demandé de lui rembourser son achat…

Dirlandaise, je suis inconditionnel de Barbara Pym depuis longtemps, j’ai lu l’intégralité de ses romans et nouvelles ainsi que sa biographie et je compte bien lire un jour son journal (pour ces deux ouvrages, en anglais bien sûr, faut pas rêver quand même !) Contrairement à nombre de lecteurs, je ne trouve pas que son intérêt se limite à « un charme délicieusement désuet.» Evidemment, cet aspect là existe aussi puisque le monde qu’elle décrit appartient au passé mais pour ce qui est de la description des sentiments et de la vie quotidienne, elle n’est pas du tout démodée.

« La douce colombe est morte » appartient à la période « sombre » de Barbara Pym. Je ne suis d’ailleurs pas loin de penser qu’il le plus amer encore que « Quatuor d’automne ». Les héros de ce dernier sont de petits employés, aux ressources modestes, sans charme physique ni véritable culture. Chez eux, la résignation va presque de soi. Alors que Leonora a, comme on dit, « tout pour être heureuse » et pourtant…

En revanche, le dernier roman de Barbara Pym (« Un brin de verdure ») retrouve une sorte de sérénité et pour l’auteur ce n’est sans doute pas sans rapport ave la réapparition de la religion. En passant, je ne comprends pas pourquoi Saint-Germain-Des-Prés dans sa critique éclair dit que ce roman est inachevé. Pym l’a écrit alors qu’elle était dans une rechute du cancer qui devait l’emporter mais elle l’a bel et bien mené à son terme. Peut-être SGDP confond-elle avec la romance d’Emma, qui elle, reste inachevée (mais prometteuse quand même)…

Contrairement à Elisabeth Taylor, Barbara Pym a très souvent puisé sa matière romanesque dans sa propre expérience, même si elle a très largement brodé autour. Pour « La douce colombe est morte », la situation vient d’une liaison qu’elle avait eu avec un antiquaire, de 18 ans son cadet, « une amitié amoureuse » comme elle en a connu plusieurs. Et elle avait en commun avec Leonora le souci de son élégance même si ne bénéficiait pas d’un physique aussi attrayant.

J’arrête là, car avec les auteurs que j’aime, je risque d’être intarissable…

Dirlandaise, j’ai vu récemment que tu avais évoqué de Saki dans le forum "Quelisez-vous ?"
Comme l’a mentionné Aria, c’est un autre de mes auteurs favoris mais qui n’a de commun avec Barbara Pym que son humour ( mais très différent de celui de Pym) et surtout d’être britannique jusqu’au bout des ongles. Donc je mettrai quelques mots sur Saki un de ces jours.

Malic 08/11/2007 @ 13:33:19
Saule, je voulais te réponds, un peu tardivement, parce que je ne partage pas tout à fait ton point de vue sur l’homosexualité féminine chez barbara Pym. Effectivement on trouve assez souvent chez elle des femmes qui vivent sous le même toit mais rien dans leur comportement, dialogues etc ne permet de dire qu’il s’agit d’homosexualité et non pas de simple amitié, peur de la solitude, souci d’économie ou autre. Dans un des ses romans que j’ai relu récemment, un personnage se demande à propos je crois de la sœur du pasteur et de son amie (c’est peut-être dans « Un brin de verdure »), si par hasard elles seraient lesbiennes. Mais ce n’est qu’une supposition et ça ne va pas plus loin. En revanche dans « La douce colombe est morte », Il est évident qu’entre James et Ned ainsi qu’entre Colin, le protégé de Meg et son ami, il s’agit bien de relations amoureuses. Ce que je voulais dire, c’est qu’elles sont mises sur le même plan que les aventures féminines de James et que le terme d’ « homosexualité » ou équivalent n’est jamais employé. Simplement vers le début du livre, Humphrey se fait la remarque qu’il ignore quelle est « l’orientation sexuelle de son neveu ».

Il y a également un couple Gay (je ne sais pas si le terme existait), dans « Une corne d’abondance » (Pour Aria : « A glass of blessings ».)

Saule

avatar 08/11/2007 @ 22:48:46
Oui je partage tout à fait ce que tu dis, c'est en effet dans un brin de verdure qu'un personnage se pose la question du type de liens entre deux dames qui vivent ensemble et sous-entend une relation lesbienne. Et du coup je m'étais fait la réflexion que les livres de Pym contiennent souvent des couples de vieilles filles, sans pour autant que l'auteure ne dévoile du tout le type de relation. Il est vrai aussi que la solitude et la peur de vieillir seule revient souvent dans ses livres, que ce soit les vieilles filles, les veufs, les pasteurs non mariés,...

Pour le reste je suis tombé à 100% sous le charme Pymien, je ne sais plus à qui je le dois, toi, Aria, Féline ou Dirlandaise.

Aria
avatar 26/07/2009 @ 18:44:16
Chic, Malic est de retour !

Et voilà, aujourd'hui, une belle critique sur "Jane et Prudence" !
Merci Malic ! :)

Eva

avatar 01/08/2009 @ 11:02:28
Pour MALIC

Je voulais te demander, j'ai une amie qui a lu Crampton Hodnet, elle m'a dit qu'au final elle avait été décue parceque c'était un livre assez triste, qu'elle n'espérait pas cette fin, je ne sais pas je ne l'ai pas lu
MAIS je voulais te demander un conseil : par quel livre me conseilles tu de commencer pour découvrir Barbara Pym? Quatuor d'Automne? est ce que ses livres traitent tous d'amours impossibles? Il n'y en a aucun qui finit positivement?

Merci

Eva

avatar 02/08/2009 @ 10:11:23
Pour MALIC

Je voulais te demander, j'ai une amie qui a lu Crampton Hodnet, elle m'a dit qu'au final elle avait été décue parceque c'était un livre assez triste, qu'elle n'espérait pas cette fin, je ne sais pas je ne l'ai pas lu
MAIS je voulais te demander un conseil : par quel livre me conseilles tu de commencer pour découvrir Barbara Pym? Quatuor d'Automne? est ce que ses livres traitent tous d'amours impossibles? Il n'y en a aucun qui finit positivement?

Merci



Malic es tu là ? :)))

Malic 02/08/2009 @ 11:18:55
Pour MALIC

Je voulais te demander, j'ai une amie qui a lu Crampton Hodnet, elle m'a dit qu'au final elle avait été décue parceque c'était un livre assez triste, qu'elle n'espérait pas cette fin, je ne sais pas je ne l'ai pas lu
MAIS je voulais te demander un conseil : par quel livre me conseilles tu de commencer pour découvrir Barbara Pym? Quatuor d'Automne? est ce que ses livres traitent tous d'amours impossibles? Il n'y en a aucun qui finit positivement?

Merci



Malic es tu là ? :)))

je suis bien là, mais je réfléchis un peu avant de te répondre...

Eva

avatar 02/08/2009 @ 11:28:36
Parceque j'ai l'impression qu'ils ont de l'humour mais ont un fond triste, mélancolique....

Eva

avatar 02/08/2009 @ 13:33:06
Parceque j'ai l'impression qu'ils ont de l'humour mais ont un fond triste, mélancolique....

Malic 03/08/2009 @ 10:57:08
Je ne te conseille pas de commencer par « Quatuor d’automne », qui est l’un de ses meilleurs romans mais aussi des plus sombres. Et pas davantage par «La douce colombe est morte». Mais en dehors de ces deux là, on ne peut pas dire que les romans de Barbara Pym sont « tristes et mélancoliques ». J’ai trouvé «Crampton Hodnet» très drôle. Peut-être ai-je une tendresse particulière pour celui-là parce que c’est le premier BP que j’ai lu. Tu cherches des «fins positives» ? Dans les romans de Barbara Pym, l’amour a une grande importance et l’intrigue se divise souvent en plusieurs intrigues sentimentales, certaines se terminant de façon positive et d’autres non. Les fans de Barbara Pym, principalement des femmes, semble-t-il, vantent souvent le sentiment de sérénité que leur procure sa lecture. Sans doute parce que le monde qu’elle décrit est un monde immuable et rassurant, figé dans ses conventions, rythmé par la vie religieuse et dans lequel le moindre écart prend un relief particulier.
Commence peut-être par « Une demoiselle comme il faut », dans lequel (si mes souvenirs sont bons), l’une des intrigues amoureuses se termine de façon positive.
Je peux aussi te conseiller Saki, dont les nouvelles sont presque toujours pleines d’allégresse même quand elles sont très noires et avec des fins « positives » même si non-conformes à la morale ! ( la sympathie du lecteur y va souvent à des personnages parfaitement immoraux selon les conventions sociales)

Aria
avatar 04/08/2009 @ 00:53:51
Je ne suis pas trop d'accord avec Malic : je trouve que la plupart des romans de Barbara Pym sont un peu tristes et nostalgiques. Les personnages s'ennuient, se satisfont de petits événements. Il faut les prendre comme ils sont.

C'est normal, c'était la vision de l'existence de l'auteur. Sa vie a été assez terne et elle n'a pas eu de chance avec les hommes.

La drôlerie est au deuxième/troisième degré, mais elle est bien présente. C'est un humour tout ce qu'il y a de plus anglais, mais il faut le comprendre. Un humour très fin, très léger. Ce n'est pas du "Wilt", fort heureusement.

Bon, je le répète, je suis une inconditionnelle de Miss Pym. En Grande-Bretagne, on la considère comme un excellent écrivain, trop méconnue de son vivant, dans la lignée de Jane Austen.
Beaucoup d'étudiants s'intéressent à son oeuvre.

Saule

avatar 13/08/2009 @ 21:29:11
Je suis d'accord à la fois avec Aria et avec Malic. Les romans de B. Pym ont ceci de triste qu'ils mettent en scène des "vieilles filles", statut assez courrant dans ce milieu mais pas nécessairement facile à vivre. Mais d'un autre côté c'est justement là que se trouve l'effet rassérénant si je puis dire.

C'est le même principe que le Mc Donald: celui qui est seul n'a pas envie d'aller manger dans un resto de luxe, ou tout le monde va le regarder de travers et lui-même se sentira triste de voir que les autres attablés en groupes ou en couples. Dans un fast-food, c'est normal d'être seul, on voit d'autres gens qui mangent seul, il se crée une sorte de fraternité.

En lisant B. Pym, on se sent serein de la même manière, ses personnages un peu seul et mélancoliques nous rejoigne dans notre propre "bleu à l'âme", on se sent accompagné, et cela nous déride de par son humour très réel (du style auto-dérision).

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