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Martin1

avatar 09/04/2020 @ 08:57:58
« Je ne m'étais pas rendu compte avant aujourd'hui que l'aliénation mentale pouvait présenter l'aspect de la puissance, du pouvoir. Réfléchis à cela : Peut-être que plus un homme est fou, plus il est puissant. Exemple : Hitler. Il y a là matière à méditation. »
-Ken Kesey, dans Vol au-dessus d'un nid de coucou, page 222.


Pour avoir un peu travaillé sur Hitler, je pense qu'on ne peut pas dire qu'il était fou. C'était un idéologue. il souffrait de la même "folie" que Rousseau, Robespierre ou Lénine...
Mais sa prise de pouvoir en 1933 n'est certes pas l'oeuvre d'un fou.

Martin1

avatar 09/04/2020 @ 08:58:56
« La souillure du corps, une aspersion d’eau ou un délai de quelques jours la détruit ; la souillure de l’âme ne peut disparaître avec le temps ; tous les fleuves du monde ne sauraient la laver » Cicéron, Des lois.

Blue Cat

avatar 09/04/2020 @ 22:35:02
Pour avoir un peu travaillé sur Hitler, je pense qu'on ne peut pas dire qu'il était fou. C'était un idéologue. il souffrait de la même "folie" que Rousseau, Robespierre ou Lénine...
Mais sa prise de pouvoir en 1933 n'est certes pas l'oeuvre d'un fou.

Sur ce sujet, j'avais aimé 'Pourquoi Hitler ? Enquête sur l'origine du mal' de Ron Rosenbaum.
Au delà du 'phénomène' Hitler, il y est question, plus généralement, du : 'Comment cela a-t-il été possible et accepté par une large population ?' Cette question vaut pour tous les dictateurs sanguinaires.

Radetsky
avatar 14/04/2020 @ 11:08:22
"... Tout homme a les principes de la chose qu'il possède "...

Günther Anders - L'Obsolescence de l'homme , I - 3, VI - p.330. Editions Ivrea

Martin1

avatar 14/04/2020 @ 16:21:33
"... Tout homme a les principes de la chose qu'il possède

Ce n'est pas très clair. Que veut il dire ?

Radetsky
avatar 14/04/2020 @ 17:26:46
"... Tout homme a les principes de la chose qu'il possède


Ce n'est pas très clair. Que veut il dire ?
Je résume fortement :
Günther Anders veut dire que les principes qui ont conduit à la conception de la chose, à sa fabrication, à sa mise en circulation, enfin à sa possession, s'emparent à leur tour du possesseur, qui devient alors la chose d'une chose, à moins qu'il ne refuse par un acte lucide de la conscience d'accepter ce renversement. Si j'osais une métaphore hardie, c'est une description de la damnation, recherchée puis acceptée.

{ - Je ne sais plus lequel des physiciens ayant assisté à la première explosion atomique dans le désert d'Alamo s'est exclamé : "...à ce moment-là nous avons su ce qu'était le péché..." - }

Dans son ouvrage (écrit dans les années 50), il faisait un bilan de la société humaine après Auschwitz et...Hiroshima, notamment par le démontage des principes des actions humaines, à la lumière de ces deux évènements (il entrevoyait avec horreur ce que risquait le monde en glissant sur cette pente).
Le tome 2 paru un peu plus tard (chez Fario pour la version française, en 2011) peut être considéré comme une étude de cas, des travaux pratiques, appliqués à ce qu'il appelait "La destruction de la vie à l'époque de la troisième révolution industrielle" (atome + media + informatique).

J'ai beaucoup d'estime pour ce philosophe qui a aussi payé de sa personne en tant qu'ouvrier d'usine (Pierre Bayle et Spinoza ont aussi travaillé de leurs mains...) et fui les cénacles à la mode...

Martin1

avatar 14/04/2020 @ 21:24:23
à Radetsky : Intéressant.
J'ai lu beaucoup de philo, mais je ne me souviens pas d'avoir lu cette idée, c'est assez intéressant.
Quoiqu'en y réfléchissant bien, je pourrai faire des liens avec la Société du Spectacle de Guy Debord... ou avec, l'anneau Unique de Tolkien, celui que tu ne possèdes pas mais qui te possède ? ;-)

Concernant les ouvriers philosophes, tu aurais pu aussi citer le plus emblématique d'entre eux : Proudhon ! Qu'aurait-il écrit lui-même s'il n'avait pas été ouvrier typographe ?

Radetsky
avatar 14/04/2020 @ 21:52:51

Concernant les ouvriers philosophes, tu aurais pu aussi citer le plus emblématique d'entre eux : Proudhon ! Qu'aurait-il écrit lui-même s'il n'avait pas été ouvrier typographe ?

C'est vrai, je suis impardonnable... ;-)

Radetsky
avatar 14/04/2020 @ 21:55:30

Concernant les ouvriers philosophes, tu aurais pu aussi citer le plus emblématique d'entre eux : Proudhon ! Qu'aurait-il écrit lui-même s'il n'avait pas été ouvrier typographe ?

C'est vrai, je suis impardonnable... ;-)

Non, doublement impardonnable, car moi-même fils de typographe...

Martin1

avatar 14/04/2020 @ 23:02:31

Non, doublement impardonnable, car moi-même fils de typographe...

Sapristi ! Et tu n'as encore rien publié ? "Fils de typographe" ça passerait bien dans une biographie sur Wikipedia ;-)

Saint Jean-Baptiste 15/04/2020 @ 12:08:41

"Fils de typographe"
Et moi, je suis typographe "diplômé", la-la-lè-re…
Mais je ne suis pas philosophe, ah non ! pas du tout philosophe. Sauf parfois, au café du Commerce, quand j’ai bu un petit coup sans modération…;-))

Martin1

avatar 15/04/2020 @ 16:17:59

Et moi, je suis typographe "diplômé", la-la-lè-re…
Mais je ne suis pas philosophe, ah non ! pas du tout philosophe. Sauf parfois, au café du Commerce, quand j’ai bu un petit coup sans modération…;-))

:-))

Fanou03
avatar 01/05/2020 @ 11:23:55
« Souvent, ce que la vaillance accomplit avec peine,
la parole l’obtient aisément à point nommé,
si elle sait donner de justes apaisements »

Apollonios de Rhodes, Les Argonautiques

Fanou03
avatar 19/05/2020 @ 14:53:33
« Entre tous les êtres qui respirent et qui rampent sur la Terre, il n'en est pas de plus lamentable que l'homme »
Zeus, dans l'Iliade d'Homère, Chant XVII

Fanou03
avatar 19/05/2020 @ 15:11:53
« De même qu’un formidable feu déchaîne sa fureur dans les gorges profondes d’une montagne aride; l’incendie dévaste la profonde forêt, et le vent, en poursuivant les flammes, de tous côtés les fait tourbillonner; de même, Achille avec sa pique s’élançait en tous sens, pareil à démon, pourchassant, massacrant. La terre noire ruisselait de sang. De même qu’un laboureur attelle des bœufs au large front pour fouler l’orge blanche sur une aire solidement aplanie; les épis sont bientôt allégés de leurs graines sous les pieds des des bœufs au fort mugissement ; de même, poussé par Achille au valeureux courage, ses chevaux aux sabots emportés foulaient ensemble cadavres et boucliers. Le dessous de l’essieu tout entier était souillé de sang, tout comme l’était, par les éclaboussures que projetaient les sabots des chevaux et les jantes des roues, la rampe du char. Mais le fils de Pélée brûlait de se couvrir de gloire, et il souillait de poussière et de sang ses redoutables mains. »

Homère, l'Iliade, chant XX

Radetsky
avatar 22/05/2020 @ 07:50:40
"Il passa la moitié de sa vie à dormir et l'autre à ne rien faire..."
Je crois que c'est La Fontaine, à propos de lui-même.

Pieronnelle

avatar 22/05/2020 @ 11:32:37
"Il passa la moitié de sa vie à dormir et l'autre à ne rien faire..."
Je crois que c'est La Fontaine, à propos de lui-même.

Et pourtant que de morales bien tournéés...
Mais il a laissé aussi des fables bien coquines et à ne pas, parait-il, laisser entre toutes les mains : -)

Martin1

avatar 04/06/2020 @ 12:05:40
Paradisum voluptatis plantavit dominus deus omnipotens a principio in quo posuit hominem, quem formaverat, et ipsius corpus ornavit veste candenti, sibi donans perfectissimam et perpetuam libertatem...

En français : "Au commencement Dieu tout-puissant planta un paradis de délices, dans lequel il posa l’homme qu’il avait façonné ; et l’ayant vêtu d’un manteau étincelant, il lui donna liberté parfaite et perpétuelle."

C'est par ces mots que commence le Liber Paradisius, acte juridique de Bologne, par lequel la commune italienne procède à la manumission (affranchissement) de 6000 serfs de son arrière-pays, en 1257.
Le texte se poursuit : "La noble cité de Bologne, qui toujours a lutté pour la liberté, en l'honneur de notre rédempteur le Seigneur Jésus-Christ, rachète à prix d'argent tous les hommes qui sont identifiés comme étant liés... à la condition servile dans la cité et le diocèse de Bologne, et décrète qu'ils seront libres;"
C'est un bel incipit, teinté d'un langage très clairement religieux, mais qui ne vient pas du tout d'un milieu ecclésiastique, mais bien plutôt un milieu de notaires et de juristes. Il annonce un chef-d'oeuvre de la rhétorique notariale : en Italie des communes, les notaires au service de la commune en sont arrivés à un niveau de raffinement littéraire qui annonce l'humanisme italien.
Ils mettent ce talent au service d'une sorte de parti, le Popolo (peuple), composé des principaux chefs des corporations citadines (les "Arts"), et s'appliquent à expulser les magnats gibelins de la ville par les Ordonnances sacrées et très sacrées de 1282. Conduits par des leaders charismatiques : en premier lieu Rolandino Passaggeri, auteur d'un fameux manuel de notariat ! Ces administrateurs brillants tirent parti du succès extraordinaire de l'Université de Droit de Bologne.
Le Popolo est venu au pouvoir vers 1250. Il tiendra jusqu'en 1337, date à laquelle il tombe sous l'autorité d'un seigneur (Taddeo Pepoli), puis en 1354 sous la domination politique des Visconti de Milan, puis enfin 1363 sous l'autorité pontificale de Gil Albornoz qui intègre Bologne dans les Etats Pontificaux.

Fanou03
avatar 17/06/2020 @ 22:18:55
"Ainsi Douglas se retira-t-il dans sa chambre tous les soirs de son enfance et de son adolescence, quittant sans être vu la table familiale à la manière furtive d’un solitaire ; il emportait un verre de lait et s’absorbait dans l’étude des cartes qu’il avait acquise au hasard, qui toutes le fascinaient parce qu’il percevait intuitivement ce que seuls les cartographes les plus perspicaces avaient compris avant lui, que les cartes ne dessinaient pas seulement les contours du monde physique, mais qu’elles représentent aussi la géographie de l’inconscient. Dans leur tentative pour rendre toujours plus précisément la réalité matérielle, les dresseurs de cartes dessinaient aussi l’évolution de l’imagination, la quête de la vérité."

Tim Pears, Un été brûlant


Fanou03
avatar 17/06/2020 @ 22:31:12
(Le cruel et redoutable Capitaine Janus est en train d'écraser Alcor et sa navette sous le pieds de son Golgoth)

Janus, à Alcor : « Pourquoi un terrien protège-t-il le Prince de l’Espace ? »
Arctarus (qui arrive au secours de son ami Alcor) : « Parce que nous sommes d’accord. Parce que nous luttons tous deux pour que la Paix règne »
Janus : « Ah ah ah ah [rire sardonique] les hommes de bonnes volontés m’ont toujours beaucoup amusé »

Goldorak, épisode 7, "Le Festin des Loups"

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