Antinea
avatar 04/01/2007 @ 15:30:12
Clarinette78, ta critique éclair complètement acerbe m'a donné un bon fou rire !
Je n'ai ni lu Autant en emporte le Vent ni Scarlett, mais je suis une grande fan du film de Fleming, avec son inoubliable Vivien liegh et son Atlanta en flammes. J'adore ce film, Scarlett y est loin d'être la gamine capricieuse que tout le monde décrit, elle est seulement prête à tout pour sauver la vie de sa famille et de son domaine. Je n'ai d'ailleurs jamais compris comment on pouvait dire que c'était une histoire à l'eau de rose: tout de même, elle se marie par déception ou intérêt, tue, vole. Rhett est un rustre qui va dans les bouges et est prêt à tout pour lui-même... non vraiment, rien à voir avec une mignonette histoire d'amour. En plus, cette pauvre Scarlett que tout le monde s'accorde à prendre pour une peau-de-vache prend soin de la femme de celle qu'elle aime (au début), Ashley (le belâtre à la vivacité d'un mollusque).
De même, je me suis précipitée sur la suite TV adaptée du roman que tu viens de critiquer de façon cinglante (et drôle) dès qu'il fut diffusé (y'a belle lurette maintenant). J'y ai trouvé les acteurs très bons, Timothy Dalton est excellent, Joanne Whalley aussi. Mais l'histoire, comme tu le dis pour le livre (et si elle est bien adapté dans ce téléfilm) est à pleurer de niaiserie, pleine d'impossibilités si l'on considère le caractère de Scarlett dans le livre de Margaret Mitchell (ex: donner Tara à sa soeur, Ah !). Et j'en passe.
Alors, Clarinette78, oui, je suis de ton avis sauf que je critique par rapport aux films.
Comment se consoler, nous, fans des aventures de Scarlett ? Et bien, il courait le bruit qu'une nouvelle suite allait être écrite car celle d'Alexandra Ripley n'avait pas fait l'unanimité (et comment). Mais cela sera-t-il fait un jour ?
Se contenter de la fin d'Autant en emporte le vent et se dire que Scarlett retourne à Tara afin de lui restituer un peu de sa grandeur passée, Tara qui est finalement le véritable amour de sa vie.
Ne pas se soucier de la suite et faire comme ce brave Rhett: "Frankly my dear, I do not give a dam" ?
Dernières précisions, ma soeur a récemment visité la maison de Margarett Mitchell à Atlanta et elle y a vu des objets du film (oh!) et elle a pu y apprendre que, dans le tout premier manuscrit, Scarlett s'appellait quelque chose comme "Pepsi" ou "Petsi" (c'est séduisant ce nom, gloups !), que Tara n'existait pas, que sa famille était très pauvre et que les hommes (cette moule d'Ashley aussi !) se rendaient aux réunions du Klux Klux Klan ! Gloups !
L'éditeur a bien fait d'y mettre son grain de sel.

Antinea
avatar 04/01/2007 @ 15:35:31
oups ! il y a des fautes ! Sorry ! De plus il faut lire " prend soin de la femme de l'homme qu'elle aime". Cela doit être le grippe ! Allez, une aspirine et au lit !

Clarinette78 04/01/2007 @ 21:03:25
Antinea, en ce qui concerne Autant en emporte le vent, je suis parfaitement d'accord avec toi. Je ne sais pas d'où lui vient cette réputation de film ou de roman à l'eau de rose, car Scarlett est une femme abominable dans le livre (Autant en emporte le vent). C'est la pire des égoïstes qui soit, même si elle ne trompe jamais physiquement ses maris successifs. Elle ment, elle est hypocrite, immature, elle vole ses clients lorsqu'elle monte sa fabrique de bois, elle abandonne ses deux premiers enfants, Wade et Ella (nés de Charles et de Franck).
Par ailleurs, en relisant le livre, il m'est apparu qu'il s'agissait avant tout d'une grande fresque historique. La passion amoureuse n'est là qu'en filigranne, ce n'est qu'un "prétexte "pour que le lecteur ingurgite 1500 pages d'histoire de la guerre de Sécession (que j'ai relus avec un immense plaisir...) Il y de longues descriptions des affres de la guerre : corps estropiés, blessures en tout genre, poux, etc... Bon, je sais, ce n'est pas non plus Primo Levi et les camps de concentration, mais quand même, ce n'est pas un livre tendre !!! En fait, Scarlett devient méchante et dure à cause de la guerre. C'est ça qui rend le livre d'autant plus poignant : au fur et à mesure que le livre progresse, on la voit sombrer dans un égoïsme, une solitude, une cruauté morale sans bornes, alors que son Rhett (Ah ! Rhett ! Amour de mes treize ans !!! Clark ! Pourquoi nous as-tu quittés si tôt ! Pourquoi avions-nous quatre-vingt ans de différence d'âge !!), son Rhett, donc, l'attend, la guette, l'aime en secret...
Par ailleurs, les personnages font vraiment partie du Ku Klux Klan, dans le troisième tome et ils se font choper par les Yankees : c'est comme cela que meurt Franck Kennedy, son second mari. Ashley, lui, est sauvé in extremis par Rhett qui fait croire qu'ils avaient été rendre visite à Belle Wattling, la prostituée.
Il n'en demeure pas moins que la "suite", Scarlett, est profondément ridicule. C'est une trahison pure et simple pour les fans du livre, du film, comme moi. Madame Ripley ira rôtir dans les flammes de l'enfer pendant que Margarett Mitchell est au paradis. J'ai cru comprendre qu'il s'agissait d'une arnaque commerciale : le livre est sorti simmultanément dans 25 pays, au moment de Noël, en 1991.
Alors, au menu, puisqu'on y est : découverte de Charleston, de l'Irlande, niaiseries en tout genre, (Scarlett dit "Ey Bébé !" à sa petite fille qu'elle a eu de Rhett, après ses ébats de sirène sur la plage (cf ma critique du livre) lorsqu'elle nait !! Non mais vous voyez Scarlett O'Hara dire ça ????? ) Rhett, quant à lui, divorce en secret et se remarie avec une copie conforme de Mélanie Hamilton (Quelle imagination !!!). Pendant ce temps, Ashley Wilkes propose à Scarlett de se remarier !!! Yeah ! Vive Dallas et Suellen ! Barbara Cartland and Co !!!

Clarinette78 04/01/2007 @ 21:24:18
Antinea, en ce qui concerne ce que tu me dis à la fin de ton message, c'est super intéressant ! J'adorerais aller aux USA pour visiter la maison de Margarett Mitchell !
Une nouvelle fin est prévue ? Moi, je me suis déjà racontée plein de fins imaginables et possibles...
- Scarlett crie le nom de Rhett lorsqu'elle est malade, dans son délire, après sa fausse couche provoquée par Rhett. Mama accourt, va voir Rhett qui se saoule la gueule dans la pièce d'à côté en se reprochant d'avoir tué son aimée et lui dit que Scarlett l'appelle. Lui, court à son chevet, ils se disent qu'ils s'aiment, prennent conscience que leur petite fille Bonnie est précieuse, donc ils l'éduquent ensemble et elle ne meurt pas. Tout est bien qui finit bien.
- Seconde fin possible, après la vraie fin : Scarlett retourne à Tara, remet tout en ordre. Rhett retourne la voir, se rend compte qu'il avait dit ce qu'il lui a dit par dépit, qu'il l'aime toujours...Elle le laisse revenir à lui, comme elle a vraiment changé, mûri, etc...Et tout est bien qui fini bien.

Je trouve que ce qui créé le mythe, c'est le fait qu'il n'y ait pas vraiment de fin...La frustration du lecteur est totale. Mais c'est ce qui fait les chefs d'oeuvre : la possibilité ouverte à l'imagination...

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