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Je suis entrain de lire le Livre noir du communisme, et je n'ai pas manqué de consulter les critiques à son sujet.
Celle de Enzo me laisse songeuse, pour reprendre son expression.
Quand il dit que certains des collaborateurs de l'oeuvre sont des "marxistes mal repentis", ce n'est pas un argument mais un point de vue : pourquoi ne pas dire "repentis" tout court ? Et quand bien même seraient -ils mal repentis, le fait qu'ils reviennent sur leur engagement marxiste semble être un signe de recul, de retour sur soi. Et si ce n'est pas du recul, soit : leur point de vue dans ce livre est richement argumenté et appuyé sur des sources nombreuses, il me paraît donc digne d'intérêt.
Le pompon, c'est lorsqu' Enzo parle de Boudarel (cité dans la bibliographie et dans les notes de bas de page dans la partie consacrée au Vietnam). Boudarel a été un chef de la machine Vietminh et il aurait pu être condamné pour crime contre l'humanité. Mais :
- primo, le fait que ses bouquins soient utilisés comme source n'est en rien illégitime : toute production humaine, du simple fait qu'elle existe, est susceptible d'éclairer l'Histoire, soit parce qu'elle contient une parcelle de vérité, soit précisément parce qu'elle n'en contient pas (ex. : les Protocoles des Sages de Sion, fausse production sioniste mais vrai document très éclairant sur les sources du nazisme).
Le travail du scientifique (historien, sociologue, etc) consiste à décrypter le document en lui-même et les motivations qui l'ont fait naître. Les oeuvres de Boudarel sont à considérer en soi et en tant qu'elles ont été écrites par un ex-vietminh. Elles doivent donc être utilisées avec le discernement nécessaire si elles apportent un éclairage sur le sujet.
- secundo, le fait de comparer la citation de Boudarel avec un livre écrit par Vallat faisant état des crimes du nazisme me paraît déplacé. En effet, que je sache aucun des auteurs du Livre noir du Communisme n'a participé à la machine totalitaire communiste ; or avoir des idées (marxistes en l'occurence) n'est pas du tout la même chose et n'a pas les mêmes conséquences que les mettre en pratique.
Vallat (décédé) était un antisémite convaincu qui a agi en antisémite puisqu'il a notamment dirigé le Commissariat général aux questions juives. S'il avait écrit un livre de remise en cause sur le sujet, cela n'aurait pas été du tout dans la même perspective que le présent ouvrage. C'aurait pu être une confession, une réflexion personnelle, une diatribe, un pamphlet, pas le fruit d'un travail de recherche à vocation journalistique ou historique.
Au passage, contrairement à Enzo je ne rapprocherais pas Vallat du nazisme : tout antisémite qu'il était, Vallat n'adhérait pas au racisme tel qu'il était conçu par les nazis, il était jugé trop mou et c'est pour ça qu'il a été remplacé à la tête du commissariat aux questions juives.
Je rappelle que le Livre noir du Communisme a été composé collectivement par des chercheurs dans un souci d'information. Quel qu'ait été l'engagement politique des auteurs, il n'a pas à être pris en compte de prime abord. Au mieux peut-on en prendre note dans le cadre d'un débat sur l'élaboration du livre en soulignant les motivations personnelles des intervenants (qui existent toujours, ne le nions pas), mais de là à mettre en doute la probité des auteurs et de leur travail, il y a une marge...
Il est salutaire de critiquer le Livre Noir du Communisme comme tout travail de ce type, tout livre en général. Après tout, il n'est qu'un point de vue sur un sujet donné. Ce qui est important, c'est la sincérité des auteurs, leur honnêteté intellectuelle.
J'ai repris ce qu'en a dit Enzo car son procès d'intention ne me semblait pas valablement argumenté.
Celle de Enzo me laisse songeuse, pour reprendre son expression.
Quand il dit que certains des collaborateurs de l'oeuvre sont des "marxistes mal repentis", ce n'est pas un argument mais un point de vue : pourquoi ne pas dire "repentis" tout court ? Et quand bien même seraient -ils mal repentis, le fait qu'ils reviennent sur leur engagement marxiste semble être un signe de recul, de retour sur soi. Et si ce n'est pas du recul, soit : leur point de vue dans ce livre est richement argumenté et appuyé sur des sources nombreuses, il me paraît donc digne d'intérêt.
Le pompon, c'est lorsqu' Enzo parle de Boudarel (cité dans la bibliographie et dans les notes de bas de page dans la partie consacrée au Vietnam). Boudarel a été un chef de la machine Vietminh et il aurait pu être condamné pour crime contre l'humanité. Mais :
- primo, le fait que ses bouquins soient utilisés comme source n'est en rien illégitime : toute production humaine, du simple fait qu'elle existe, est susceptible d'éclairer l'Histoire, soit parce qu'elle contient une parcelle de vérité, soit précisément parce qu'elle n'en contient pas (ex. : les Protocoles des Sages de Sion, fausse production sioniste mais vrai document très éclairant sur les sources du nazisme).
Le travail du scientifique (historien, sociologue, etc) consiste à décrypter le document en lui-même et les motivations qui l'ont fait naître. Les oeuvres de Boudarel sont à considérer en soi et en tant qu'elles ont été écrites par un ex-vietminh. Elles doivent donc être utilisées avec le discernement nécessaire si elles apportent un éclairage sur le sujet.
- secundo, le fait de comparer la citation de Boudarel avec un livre écrit par Vallat faisant état des crimes du nazisme me paraît déplacé. En effet, que je sache aucun des auteurs du Livre noir du Communisme n'a participé à la machine totalitaire communiste ; or avoir des idées (marxistes en l'occurence) n'est pas du tout la même chose et n'a pas les mêmes conséquences que les mettre en pratique.
Vallat (décédé) était un antisémite convaincu qui a agi en antisémite puisqu'il a notamment dirigé le Commissariat général aux questions juives. S'il avait écrit un livre de remise en cause sur le sujet, cela n'aurait pas été du tout dans la même perspective que le présent ouvrage. C'aurait pu être une confession, une réflexion personnelle, une diatribe, un pamphlet, pas le fruit d'un travail de recherche à vocation journalistique ou historique.
Au passage, contrairement à Enzo je ne rapprocherais pas Vallat du nazisme : tout antisémite qu'il était, Vallat n'adhérait pas au racisme tel qu'il était conçu par les nazis, il était jugé trop mou et c'est pour ça qu'il a été remplacé à la tête du commissariat aux questions juives.
Je rappelle que le Livre noir du Communisme a été composé collectivement par des chercheurs dans un souci d'information. Quel qu'ait été l'engagement politique des auteurs, il n'a pas à être pris en compte de prime abord. Au mieux peut-on en prendre note dans le cadre d'un débat sur l'élaboration du livre en soulignant les motivations personnelles des intervenants (qui existent toujours, ne le nions pas), mais de là à mettre en doute la probité des auteurs et de leur travail, il y a une marge...
Il est salutaire de critiquer le Livre Noir du Communisme comme tout travail de ce type, tout livre en général. Après tout, il n'est qu'un point de vue sur un sujet donné. Ce qui est important, c'est la sincérité des auteurs, leur honnêteté intellectuelle.
J'ai repris ce qu'en a dit Enzo car son procès d'intention ne me semblait pas valablement argumenté.
Merci Cookie 31, excellente analyse d'un livre controversé et ...d'un critiqueur très critiqué !
Ne te frappe pas, Cookie31, Enzo était quasiment un troll !
Ses critiques ont fait s'étriper des gens sur ce site.
Ses critiques ont fait s'étriper des gens sur ce site.
Merci à Aria et Saint Jean-Baptiste (soi dit en passant, quels pseudos inspirés, j'adore! Avec mon surnom de gâteau américain atterri en Haute-Garonne, de quoi j'ai l'air?) pour avoir pris le temps de me lire et pour leur appréciation!
Allez, tout le monde s'y met et enchaîne sur un joyeux débat!
Allez, tout le monde s'y met et enchaîne sur un joyeux débat!
Merci à Aria et Saint Jean-Baptiste (soi dit en passant, quels pseudos inspirés, j'adore! Avec mon surnom de gâteau américain atterri en Haute-Garonne, de quoi j'ai l'air?) pour avoir pris le temps de me lire et pour leur appréciation!
Allez, tout le monde s'y met et enchaîne sur un joyeux débat!
Moi aussi je tiens à féliciter Cookie 21 pour son analyse des plus pertinentes sur un sujet qui est loin de l'être !
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