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Mentor 21/08/2005 @ 19:08:40
Tu bois du vin mouton noir? C'est vrai. Pas très orthodoxe ça !
pas très catholique non plus
:-(

Tistou 21/08/2005 @ 19:22:36
Tu vois, si tu ne t'étais si nettement disqualifié, je pourrais te dire que ça, encore, ça n'est pas trop mal. Bon vu que tu es con comme un mouton, je ne te le dirais pas.
Par contre, pour ton édification personnelle, je te dirais qu'à cette maladroite tentative de prose poétique, je préfère ceci :

"C’étaient les jours d’enfance et d’insouciance, au secret des sous-bois, dans la chaleur de l’été qui se réverbérait sur les débris d’ardoise jonchant la terre du chemin. C’était le temps des rires, des ricochets dans l’eau, des chansons à tue-tête. La fêlure était là, pourtant, que je ne voyais pas. Dissimulée sous un bandage et l’épaisseur de tes vêtements, comme si de rien n’était.

C’étaient les matins embaumés par les effluves du café, l’éclat du soleil sur la cafetière de cuivre, les tartines à la confiture et le bruissement du vent dans les feuillages de la forêt toute proche. La fêlure était là, pourtant. Mais tout le reste. La fraîcheur de l’eau vive, la douceur et les saveurs d’un été ardennais, comme si de rien n’était.

C’étaient aussi les jours étranges. La grande salle claire et ses rangées de lits entourés de rideaux crème. Le silence. Les uniformes blancs mêlés au bleu et au beige des pyjamas. Et la fêlure se faisait perceptible, déracinement, cassure dans l’écoulement du temps. Mais je l’oubliais vite, perchée sur le bord de ton lit, bercée par les voix familières, comme si de rien n’était.

Et puis, c’étaient d’autres jours de bonheur. D’autres rires, le goût des speculoos et des massepains, le gui accroché au plafond dans la baie entre le salon et la salle à manger, les courses sur le parquet ciré et la froideur des carrelages de la salle de bain. Et la fêlure, à peine entr’aperçue, baignée d’eau savonneuse et de désinfectant, aussi vite oubliée, comme si de rien n’était.

Et vinrent des jours plus étranges.
Une absence. Une voix qui s’est tue.
Et puis plus rien.
Pendant longtemps, plus rien que ces quelques images.
Et le silence.

Jusqu’à l’heure froide et noire et solitaire où je t’ai retrouvé. Ce qui de toi est resté avec moi. La toute petite flamme que les grandes eaux n’éteindront pas.
Ce qui ne passe pas. Ne passera jamais."
Ah mais c'est vrai, c'est de Fée Carabine, qui s'occupe des oignons et autres pets ... C'est vrai, j'avais oublié.
Et bien pourtant, tu vois, moi je préfère ceci. On y sent vibrer de l'humain, de l'âme, du sentiment ... Tu comprends ? Non. Pas grave.
Et je préfère ceci aussi :

"Si lent ce silence,
Si lent, se balance,
Le ton de l’absence,
Le son du non-sens.

Silence… tu entends,
Le temps en suspens,
La douleur du vent,
Qui souffle autrement.

Silence… tu me tires,
M’attires et m’étires,
Tu sais bien saisir,
Mes éclats de rire,
Tu sais m’interdire,
Le bruit de mourir.

Silence, tu m’atteins,
M’attends et m’éteins,
M’étends près de toi,
Tais-toi pour une fois.

Si lent ce silence,
Si lent, se balance,
Quelqu’un te tuera,
D’un éclat de voix,
Quelqu’un m’emmènera,
D’un son loin de toi."
Bon, c'est vrai, c'est de Lyra, ça ne doit pas être digne de toi. Juste bon à remplir tes poubelles. Mais moi j'aime mieux. Il y a du sentiment (encore), de l'émotion ...

Et je préfère ça aussi :

"18 décembre,
dans la cuisine d’un logement HLM de Juvisy Sur Orge (Essonne)

************************************************************

- C’est tout de même une chance que tu aies fini par trouver ce travail. Je commençais à me faire du souci, avec tous ces loyers en retard…
- Oui, j’en suis bien content.
- Tout de même ! Quand je pense, toutes ces années d’études pour avoir tellement de mal à trouver un premier emploi!
- Oh, tu sais, ce n’est pas vraiment un emploi. Un essai d’un mois, simplement.
- Oui, oui, un essai, je sais bien. Seulement quand ils verront comme tu es capable et que tu ne rechignes pas à l’ouvrage, ils te garderont. Je ne me fais pas de souci pour ça.
- Tu sais, c’est pas sûr…
- Tu as tort de t’inquiéter. Je te connais, tu ne te rends pas justice. Tu manques de confiance en toi. Il faut y croire un peu, et puis, la SOCOFINAC, c’est une grosse boîte. Une fois que tu as le pied là-dedans, tu peux y faire toute ta carrière.
- J’y crois, j’y crois, mais…
- Ils t’ont mis à la compta tout de même. C’est stable, la compta. C’est pas comme la vente ou la création. Ca ne bouge pas sans arrêt. Non, non, moi je le sens. T’es casé. On est enfin tirés d’affaire, mon chéri.
- Tu sais, ma puce, il faut que je te dise que j’ai cru comprendre qu’ils ont pris quelqu’un comme ça, pour un mois, mais qu’ils n’ont pas vraiment l’intention de le garder.
- Pas l’intention de te garder ?
- Non, je ne crois pas.
- Oh mais, ne te laisse pas faire ! S’ils n’ont rien à te reprocher, dans un mois, ils ne peuvent pas se débarrasser de toi comme ça. Ca, j’en suis sûre! Tu ne te laisseras pas éjecter. Tu as une famille, tout de même !
- Oui, oui, mais…

Dans la chambre, Mathilde joue. Elle a six ans, elle est très sage. Elle peut jouer toute seule pendant des heures. Il paraît que c’est parce qu’elle est fille unique et qu’elle a beaucoup d’imagination. Son imagination justement, en ce moment, travaille pas mal. C’est que Noël approche, et ça fait beaucoup de choses à penser pour une petite fille.
Beaucoup de choses à rêver.
Beaucoup de choses à comprendre.
Mais c’est magique, Noël. A Noël, tout va mieux. Même Papa et Maman semblent plus détendus. Ce sont des grandes personnes, alors forcément, ils ont beaucoup de soucis ça se voit bien, mais c’est normal. La maman de Sabrina, qui lui a donné du chocolat, on dirait qu’elle n’en a pas de soucis. C’est pas possible, bien sûr, puisque c’est une grande personne, alors c’est juste que ça se voit moins.
On est le 18 décembre, dans une semaine, ce sera Noël. Mathilde a usé de ses toutes nouvelles connaissances en écriture pour rédiger une lettre au Père Noël. Elle y a mis beaucoup de choses. Enfin, pas tout ce qu’elle aurait voulu mettre, parce que c’était dur à écrire, et au bout d’un moment, Maman a dit que c’était bien comme ça, qu’elle écrirait un roman quand elle serait plus grande, mais pas tout de suite. Bon. Elle espère tout de même que le Père Noël comprendra et qu’il ne trouvera pas que deux ou trois grosses lignes, c’est trop peu.
Elle a mis aussi qu’elle voudrait avoir une robe de Princesse avec un voile et une couronne. Maman a dit que le Père Noël n’apportait pas toujours exactement ce qu’on demandait, mais parfois, à la place, quelque chose qui ressemble. Qu’est-ce qui peut ressembler à une robe de princesse ? Maman a des rideaux, qu’on mettait autrefois dans la cuisine, qui ressemblent à un voile de princesse. Mais en moins bien. Est-ce que c’est possible que le Père Noël lui apporte des rideaux ? Les vieux rideaux de la cuisine, ils sont rangés dans le placard, entre la chambre et les WC ; Elle va voir.
Mathilde va jusqu’au placard, qu’elle ouvre sans trop de mal. Il est fermé à clé, mais la clé est toujours dessus, parce que ses parents ont confiance et qu’ils savent qu’elle ne va pas toucher aux produits dangereux. Mathilde est une petite fille à qui on peut faire confiance.
Elle se trompe d’abord de sens, et la porte reste fermée à clé, mais elle comprend son erreur, tourne dans l’autre sens, deux fois, et la porte s’ouvre,. Les rideaux sont… mais ce ne sont pas les rideaux qu’elle voit. C’est un grand sac en plastique un « maxi », comme pour faire les courses de la semaine, mais ce n’est pas celui des courses de la semaine, c’est un nouveau, un sac qu’elle ne connaît pas. Elle tire un peu vers elle le bord du cabas et regarde. C’est tout rouge, rouge et blanc. C’est du tissu… et des poils aussi. Qu’est ce que c’est ? Ca fait penser au Père Noël. Elle regarde mieux, oui, ça ressemble au manteau du Père Noël et même, à sa barbe aussi.
Mathilde tire le tissu rouge, mais il est trop long et trop lourd et elle ne peut le sortir du sac. Elle tire les poils blancs légèrement argentés, ou rosés elle ne sait pas trop, et qui se trouvent dans un autre sac en plastique, plus petit, à l’abri du premier. Et Là, elle parvient à tirer l’objet. On dirait une perruque, des faux cheveux, ou alors une barbe, comme celle du Père Noël. Le Père Noël ?
Dans la cuisine, Papa et Maman discutent. Maman rit. C’est bien, ça. Cela faisait longtemps qu’elle ne riait plus. Elle est de bonne humeur, Mathilde va lui montrer ce qu’elle a trouvé.


- Papa, Maman. Regardez ! J’ai trouvé un truc comme la barbe du Père Noël !
- Montre !
- Où as-tu trouvé cela ? demande Maman qui semble vraiment très surprise pour une maman.
- Dans le placard.
- Dans le placard ? Mais qui l’a apporté ?
Elle se tourne vers son mari, soudain exsangue qui se racle la gorge et marmonne
- Eh bien… Tu sais…
- Il préfère se tourner vers Mathilde pour bien s’expliquer avec elle.
- Viens ici, mon Trésor, dit-il, en la hissant sur son genou.
- Tu sais, Mathilde, quelque fois, il y a des grandes personnes qui se déguisent en Père Noël pour amuser les enfants. Ca ne veut pas dire que le Père Noël n’existe pas. Non. Pas du tout. Mais il faut bien comprendre qu’il ne peut pas être partout à la fois, alors que tous les enfants du monde ont envie de le voir en même temps. Comment veux-tu qu’il fasse ? Eh bien, ce n’est pas compliqué. Il engage des assistants. Des messieurs qui s’habillent comme lui et qui vont à sa place, rencontrer les enfants dans les endroits où il ne peut pas aller. Et je dois porter ce costume à un de ces messieurs, pour qu’il puisse aller remplacer le Père Noël dès demain matin, quand j’irai à mon travail. Parce qu’en fait, il habite à côté de mon bureau. Tu comprends ?
- Oui, Papa.
- Alors, ne va pas abîmer son costume ou le Père Noël ne sera pas content. Va remettre tout cela en place. Et après, tu pourras regarder la télé. Tu te mettras dans le canapé, il faut que je voie quelque chose tranquillement avec Maman.
- Oui d’accord.
Il l’embrasse. Une tape sur les fesses, elle repart.

Mathilde satisfaite va ranger bien soigneusement la douce barbe blanche dans son sac en plastique. Elle pense aux Pères Noël qu’elle a déjà vus… Celui du grand Magasin, c’était sûrement le vrai, mais celui du métro… pas sûr. On aurait dit qu’il sentait un parfum qui pue. Ca mérite réflexion tout cela, mais bien sûr, Papa a raison, on ne peut pas faire autrement. Il faut des faux Pères Noël.

Dans la cuisine, les deux parents se regardent en silence. Au bout d’un moment, Maman lâche,
- Alors c’est ça ton boulot d’un mois ? T’as raison, m’étonnerait qu’ils te prolongent.
Il ne répond pas, regarde le sol entre ses pieds.
- Ah, la vache ! fait-elle en se tournant à nouveau vers les pâtes, sur la cuisinière.
Elle pleure.
Et il est 18h 50."

Bon, c'est de Sibylline. Comment tu l'avais qualifiée déja ? Oh, un terme très élégant ... Dommage je ne m'en souviens plus.
Et bien moi, j'aime mieux.

Celui là aussi :

"Ton nom est sur mes lèvres
Sous mon crâne c’est un lièvre
Il court, il cabriole
Dans mes savanes folles

Ton nom est dans ma bouche
Quand ma langue le touche
Il a le goût de toi
Comme un goût de sous-bois

Ton nom est dans mes yeux
Comme un défi aux cieux
Un désir, une envie
Qui traverse mes nuits

Ton nom est dans mon ventre
Dans ma chair, bien au centre
Il irradie, pareil
À un petit soleil

Ton nom est sur mes lèvres
Comme un baiser de fièvre
Il parcourt de frissons
La peau de ma chanson"

Non, tu ne vas aimer non plus. Normal c'est de Kilis. Dommage, moi j'aime mieux.

Mais au fait, tu aimes quoi précisément si tu sais ce qu'aimer veut dire. Aimer avec le coeur, tu sais, cette pompe qui joue aussi un autre rôle. Peut être que pour toi ça n'est qu'une pompe ? En tout cas tu nous pompes.

Lecharmeur 22/08/2005 @ 04:18:56
Tu vois, si tu ne t'étais si nettement disqualifié, je pourrais te dire que ça, encore, ça n'est pas trop mal. Bon vu que tu es con comme un mouton, je ne te le dirais pas.
Par contre, pour ton édification personnelle, je te dirais qu'à cette maladroite tentative de prose poétique, je préfère ceci :

"C’étaient les jours d’enfance et d’insouciance, au secret des sous-bois, dans la chaleur de l’été qui se réverbérait sur les débris d’ardoise jonchant la terre du chemin. C’était le temps des rires, des ricochets dans l’eau, des chansons à tue-tête. La fêlure était là, pourtant, que je ne voyais pas. Dissimulée sous un bandage et l’épaisseur de tes vêtements, comme si de rien n’était.

C’étaient les matins embaumés par les effluves du café, l’éclat du soleil sur la cafetière de cuivre, les tartines à la confiture et le bruissement du vent dans les feuillages de la forêt toute proche. La fêlure était là, pourtant. Mais tout le reste. La fraîcheur de l’eau vive, la douceur et les saveurs d’un été ardennais, comme si de rien n’était.

C’étaient aussi les jours étranges. La grande salle claire et ses rangées de lits entourés de rideaux crème. Le silence. Les uniformes blancs mêlés au bleu et au beige des pyjamas. Et la fêlure se faisait perceptible, déracinement, cassure dans l’écoulement du temps. Mais je l’oubliais vite, perchée sur le bord de ton lit, bercée par les voix familières, comme si de rien n’était.

Et puis, c’étaient d’autres jours de bonheur. D’autres rires, le goût des speculoos et des massepains, le gui accroché au plafond dans la baie entre le salon et la salle à manger, les courses sur le parquet ciré et la froideur des carrelages de la salle de bain. Et la fêlure, à peine entr’aperçue, baignée d’eau savonneuse et de désinfectant, aussi vite oubliée, comme si de rien n’était.

Et vinrent des jours plus étranges.
Une absence. Une voix qui s’est tue.
Et puis plus rien.
Pendant longtemps, plus rien que ces quelques images.
Et le silence.

Jusqu’à l’heure froide et noire et solitaire où je t’ai retrouvé. Ce qui de toi est resté avec moi. La toute petite flamme que les grandes eaux n’éteindront pas.
Ce qui ne passe pas. Ne passera jamais."
Ah mais c'est vrai, c'est de Fée Carabine, qui s'occupe des oignons et autres pets ... C'est vrai, j'avais oublié.
Et bien pourtant, tu vois, moi je préfère ceci. On y sent vibrer de l'humain, de l'âme, du sentiment ... Tu comprends ? Non. Pas grave.
Et je préfère ceci aussi :

"Si lent ce silence,
Si lent, se balance,
Le ton de l’absence,
Le son du non-sens.

Silence… tu entends,
Le temps en suspens,
La douleur du vent,
Qui souffle autrement.

Silence… tu me tires,
M’attires et m’étires,
Tu sais bien saisir,
Mes éclats de rire,
Tu sais m’interdire,
Le bruit de mourir.

Silence, tu m’atteins,
M’attends et m’éteins,
M’étends près de toi,
Tais-toi pour une fois.

Si lent ce silence,
Si lent, se balance,
Quelqu’un te tuera,
D’un éclat de voix,
Quelqu’un m’emmènera,
D’un son loin de toi."
Bon, c'est vrai, c'est de Lyra, ça ne doit pas être digne de toi. Juste bon à remplir tes poubelles. Mais moi j'aime mieux. Il y a du sentiment (encore), de l'émotion ...

Et je préfère ça aussi :

"18 décembre,
dans la cuisine d’un logement HLM de Juvisy Sur Orge (Essonne)

************************************************************

- C’est tout de même une chance que tu aies fini par trouver ce travail. Je commençais à me faire du souci, avec tous ces loyers en retard…
- Oui, j’en suis bien content.
- Tout de même ! Quand je pense, toutes ces années d’études pour avoir tellement de mal à trouver un premier emploi!
- Oh, tu sais, ce n’est pas vraiment un emploi. Un essai d’un mois, simplement.
- Oui, oui, un essai, je sais bien. Seulement quand ils verront comme tu es capable et que tu ne rechignes pas à l’ouvrage, ils te garderont. Je ne me fais pas de souci pour ça.
- Tu sais, c’est pas sûr…
- Tu as tort de t’inquiéter. Je te connais, tu ne te rends pas justice. Tu manques de confiance en toi. Il faut y croire un peu, et puis, la SOCOFINAC, c’est une grosse boîte. Une fois que tu as le pied là-dedans, tu peux y faire toute ta carrière.
- J’y crois, j’y crois, mais…
- Ils t’ont mis à la compta tout de même. C’est stable, la compta. C’est pas comme la vente ou la création. Ca ne bouge pas sans arrêt. Non, non, moi je le sens. T’es casé. On est enfin tirés d’affaire, mon chéri.
- Tu sais, ma puce, il faut que je te dise que j’ai cru comprendre qu’ils ont pris quelqu’un comme ça, pour un mois, mais qu’ils n’ont pas vraiment l’intention de le garder.
- Pas l’intention de te garder ?
- Non, je ne crois pas.
- Oh mais, ne te laisse pas faire ! S’ils n’ont rien à te reprocher, dans un mois, ils ne peuvent pas se débarrasser de toi comme ça. Ca, j’en suis sûre! Tu ne te laisseras pas éjecter. Tu as une famille, tout de même !
- Oui, oui, mais…

Dans la chambre, Mathilde joue. Elle a six ans, elle est très sage. Elle peut jouer toute seule pendant des heures. Il paraît que c’est parce qu’elle est fille unique et qu’elle a beaucoup d’imagination. Son imagination justement, en ce moment, travaille pas mal. C’est que Noël approche, et ça fait beaucoup de choses à penser pour une petite fille.
Beaucoup de choses à rêver.
Beaucoup de choses à comprendre.
Mais c’est magique, Noël. A Noël, tout va mieux. Même Papa et Maman semblent plus détendus. Ce sont des grandes personnes, alors forcément, ils ont beaucoup de soucis ça se voit bien, mais c’est normal. La maman de Sabrina, qui lui a donné du chocolat, on dirait qu’elle n’en a pas de soucis. C’est pas possible, bien sûr, puisque c’est une grande personne, alors c’est juste que ça se voit moins.
On est le 18 décembre, dans une semaine, ce sera Noël. Mathilde a usé de ses toutes nouvelles connaissances en écriture pour rédiger une lettre au Père Noël. Elle y a mis beaucoup de choses. Enfin, pas tout ce qu’elle aurait voulu mettre, parce que c’était dur à écrire, et au bout d’un moment, Maman a dit que c’était bien comme ça, qu’elle écrirait un roman quand elle serait plus grande, mais pas tout de suite. Bon. Elle espère tout de même que le Père Noël comprendra et qu’il ne trouvera pas que deux ou trois grosses lignes, c’est trop peu.
Elle a mis aussi qu’elle voudrait avoir une robe de Princesse avec un voile et une couronne. Maman a dit que le Père Noël n’apportait pas toujours exactement ce qu’on demandait, mais parfois, à la place, quelque chose qui ressemble. Qu’est-ce qui peut ressembler à une robe de princesse ? Maman a des rideaux, qu’on mettait autrefois dans la cuisine, qui ressemblent à un voile de princesse. Mais en moins bien. Est-ce que c’est possible que le Père Noël lui apporte des rideaux ? Les vieux rideaux de la cuisine, ils sont rangés dans le placard, entre la chambre et les WC ; Elle va voir.
Mathilde va jusqu’au placard, qu’elle ouvre sans trop de mal. Il est fermé à clé, mais la clé est toujours dessus, parce que ses parents ont confiance et qu’ils savent qu’elle ne va pas toucher aux produits dangereux. Mathilde est une petite fille à qui on peut faire confiance.
Elle se trompe d’abord de sens, et la porte reste fermée à clé, mais elle comprend son erreur, tourne dans l’autre sens, deux fois, et la porte s’ouvre,. Les rideaux sont… mais ce ne sont pas les rideaux qu’elle voit. C’est un grand sac en plastique un « maxi », comme pour faire les courses de la semaine, mais ce n’est pas celui des courses de la semaine, c’est un nouveau, un sac qu’elle ne connaît pas. Elle tire un peu vers elle le bord du cabas et regarde. C’est tout rouge, rouge et blanc. C’est du tissu… et des poils aussi. Qu’est ce que c’est ? Ca fait penser au Père Noël. Elle regarde mieux, oui, ça ressemble au manteau du Père Noël et même, à sa barbe aussi.
Mathilde tire le tissu rouge, mais il est trop long et trop lourd et elle ne peut le sortir du sac. Elle tire les poils blancs légèrement argentés, ou rosés elle ne sait pas trop, et qui se trouvent dans un autre sac en plastique, plus petit, à l’abri du premier. Et Là, elle parvient à tirer l’objet. On dirait une perruque, des faux cheveux, ou alors une barbe, comme celle du Père Noël. Le Père Noël ?
Dans la cuisine, Papa et Maman discutent. Maman rit. C’est bien, ça. Cela faisait longtemps qu’elle ne riait plus. Elle est de bonne humeur, Mathilde va lui montrer ce qu’elle a trouvé.


- Papa, Maman. Regardez ! J’ai trouvé un truc comme la barbe du Père Noël !
- Montre !
- Où as-tu trouvé cela ? demande Maman qui semble vraiment très surprise pour une maman.
- Dans le placard.
- Dans le placard ? Mais qui l’a apporté ?
Elle se tourne vers son mari, soudain exsangue qui se racle la gorge et marmonne
- Eh bien… Tu sais…
- Il préfère se tourner vers Mathilde pour bien s’expliquer avec elle.
- Viens ici, mon Trésor, dit-il, en la hissant sur son genou.
- Tu sais, Mathilde, quelque fois, il y a des grandes personnes qui se déguisent en Père Noël pour amuser les enfants. Ca ne veut pas dire que le Père Noël n’existe pas. Non. Pas du tout. Mais il faut bien comprendre qu’il ne peut pas être partout à la fois, alors que tous les enfants du monde ont envie de le voir en même temps. Comment veux-tu qu’il fasse ? Eh bien, ce n’est pas compliqué. Il engage des assistants. Des messieurs qui s’habillent comme lui et qui vont à sa place, rencontrer les enfants dans les endroits où il ne peut pas aller. Et je dois porter ce costume à un de ces messieurs, pour qu’il puisse aller remplacer le Père Noël dès demain matin, quand j’irai à mon travail. Parce qu’en fait, il habite à côté de mon bureau. Tu comprends ?
- Oui, Papa.
- Alors, ne va pas abîmer son costume ou le Père Noël ne sera pas content. Va remettre tout cela en place. Et après, tu pourras regarder la télé. Tu te mettras dans le canapé, il faut que je voie quelque chose tranquillement avec Maman.
- Oui d’accord.
Il l’embrasse. Une tape sur les fesses, elle repart.

Mathilde satisfaite va ranger bien soigneusement la douce barbe blanche dans son sac en plastique. Elle pense aux Pères Noël qu’elle a déjà vus… Celui du grand Magasin, c’était sûrement le vrai, mais celui du métro… pas sûr. On aurait dit qu’il sentait un parfum qui pue. Ca mérite réflexion tout cela, mais bien sûr, Papa a raison, on ne peut pas faire autrement. Il faut des faux Pères Noël.

Dans la cuisine, les deux parents se regardent en silence. Au bout d’un moment, Maman lâche,
- Alors c’est ça ton boulot d’un mois ? T’as raison, m’étonnerait qu’ils te prolongent.
Il ne répond pas, regarde le sol entre ses pieds.
- Ah, la vache ! fait-elle en se tournant à nouveau vers les pâtes, sur la cuisinière.
Elle pleure.
Et il est 18h 50."

Bon, c'est de Sibylline. Comment tu l'avais qualifiée déja ? Oh, un terme très élégant ... Dommage je ne m'en souviens plus.
Et bien moi, j'aime mieux.

Celui là aussi :

"Ton nom est sur mes lèvres
Sous mon crâne c’est un lièvre
Il court, il cabriole
Dans mes savanes folles

Ton nom est dans ma bouche
Quand ma langue le touche
Il a le goût de toi
Comme un goût de sous-bois

Ton nom est dans mes yeux
Comme un défi aux cieux
Un désir, une envie
Qui traverse mes nuits

Ton nom est dans mon ventre
Dans ma chair, bien au centre
Il irradie, pareil
À un petit soleil

Ton nom est sur mes lèvres
Comme un baiser de fièvre
Il parcourt de frissons
La peau de ma chanson"

Non, tu ne vas aimer non plus. Normal c'est de Kilis. Dommage, moi j'aime mieux.

Mais au fait, tu aimes quoi précisément si tu sais ce qu'aimer veut dire. Aimer avec le coeur, tu sais, cette pompe qui joue aussi un autre rôle. Peut être que pour toi ça n'est qu'une pompe ? En tout cas tu nous pompes.


Vous vivez un dilemme terrible.
Ludico est un gars exécrable et j'en conviens (en toute conscience).
Il écrit merveilleusement bien et c'est indéniable. Tout le monde est unanime à le penser. Le dire serait le réhabiliter, lui donner une crédibilité et ça, il n'en est pas question. La crapule y perdrait la vie (infarctus à l'horizon).
Prenez du recul et jugez.
Ludico est comme une pluie torrentielle.
Il s'abat et tout le monde crie au mauvais temps, se pare d'un parapluie ou n'ose plus sortir. Et dàs qu'il s'en va ou qu'il est chassé par les administrateurs suite à délation massive et coordonnée par la crapule, le forum refleurit ... certains critiques viennent même visiter le forum vos écrits et y deviennent membres actifs...de nouvelles têtes se pointent et on est plus accueillant à leur égard et la famille grandit.
Je vous suis d'une énorme utilité et vous n'en êtes pas encore conscients.
Je suis la merde qui dissipe l'ennui et la monotonie.
Je suis l'ordure qui vous donne la vie.
Je suis le miroir où vous n'avez d'autre choix que de regarder en face votre laideur et vos "cochâneries" (néologisme dégoûtant).
Mentor s'occupera des fautes d'or...thographe, je le prophétise et je l'en remercie. Ça flattera durablement son ego :)))

Ludico humainement saoûl

Haîssez-moi! Cela rendra Krystelle un peu plus heureuse, elle qui connaît le secret du bonheur.

Signé : Le mouton malheureux, haineux, stupide qui a besoin d'un psy (amen).

Toronto, le 21 Août 2005.

Martell
avatar 22/08/2005 @ 07:25:39
Ne cherche pas à te définir inutilement.
Tu n'es qu'un pov'type moche.

Ça sent la haine et l'ennuie...

Mentor 22/08/2005 @ 08:31:34
Signé : Le mouton malheureux, haineux, stupide qui a besoin d'un psy (amen).
Qu'est-ce qu'on te plaint, mais qu'est-ce qu'on te plaint!... Et tu parles la latin en + ? :-))) Non, ce site n'a pas besoin de toi pour se distraire, même si tu y mets une ambiance de franche rigolade parfois. N'a pas besoin non plus de défenseur de l'orthographe, ici c'est juste pour des "jokes" qu'on en parle. N'a pas enfin besoin de recevoir de leçons d'un orgueilleux hypertrophié au bulbe rachidien dystrophié. Je n'ai toujours pas compris ton intérêt à tenter de foutre la zizanie (ici ou ailleurs). Mais ailleurs serait mieux. Pas pour les autres mais pour nous évidemment. Tu finiras bien par te lasser comme tu nous lasses. Rien d'autre à faire de tes soirées? C'est maigre. Tu es sans doute un cas d'école passionnant pour l'académie de psychiatrie, nous on ne peut rien pour toi. Navré.
:-(

Tistou 22/08/2005 @ 10:34:47
Au florilège du jour, d'abord en scoop :

"Vous vivez un dilemme terrible.
Ludico est un gars exécrable et j'en conviens (en toute conscience).
Il écrit merveilleusement bien et c'est indéniable. Tout le monde est unanime à le penser."
Tout le monde, en effet. L'unanimité est là, pas de doute. Peut être pas pour la merveille révélée ...

Puis de grans moments de lucidité :
"Je suis la merde qui dissipe l'ennui et la monotonie.
Je suis l'ordure qui vous donne la vie."

"Le mouton malheureux, haineux, stupide qui a besoin d'un psy (amen)."

Amen me gêne. Quand même.

Le rat des champs
avatar 22/08/2005 @ 12:31:24
Vous vivez un dilemme terrible.
Ludico est un gars exécrable et j'en conviens (en toute conscience).
Il écrit merveilleusement bien et c'est indéniable. Tout le monde est unanime à le penser. Le dire serait le réhabiliter, lui donner une crédibilité et ça, il n'en est pas question. La crapule y perdrait la vie (infarctus à l'horizon).
Prenez du recul et jugez.
Ludico est comme une pluie torrentielle.
Il s'abat et tout le monde crie au mauvais temps, se pare d'un parapluie ou n'ose plus sortir. Et dàs qu'il s'en va ou qu'il est chassé par les administrateurs suite à délation massive et coordonnée par la crapule, le forum refleurit ... certains critiques viennent même visiter le forum vos écrits et y deviennent membres actifs...de nouvelles têtes se pointent et on est plus accueillant à leur égard et la famille grandit.
Je vous suis d'une énorme utilité et vous n'en êtes pas encore conscients.
Je suis la merde qui dissipe l'ennui et la monotonie.
Je suis l'ordure qui vous donne la vie.
Je suis le miroir où vous n'avez d'autre choix que de regarder en face votre laideur et vos "cochâneries" (néologisme dégoûtant).
Mentor s'occupera des fautes d'or...thographe, je le prophétise et je l'en remercie. Ça flattera durablement son ego :)))

Ludico humainement saoûl

Haîssez-moi! Cela rendra Krystelle un peu plus heureuse, elle qui connaît le secret du bonheur.

Signé : Le mouton malheureux, haineux, stupide qui a besoin d'un psy (amen).

Toronto, le 21 Août 2005.


Tu me fais penser à Assurancetourix, le barde dans Astérix, tu sais celui dont il est dit que les avis sont partagés à son sujet, lui se trouvant génial et les autres le trouvant exécrable.

Mentor 22/08/2005 @ 13:26:55
Tu me fais penser à Assurancetourix, le barde dans Astérix, tu sais celui dont il est dit que les avis sont partagés à son sujet, lui se trouvant génial et les autres le trouvant exécrable.
si on peut appeler ça encore des avis "partagés"!... Un contre tous, c'est ça qui te plaît on dirait, petit don Quichotte de pacotille...
:-)))))

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