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KtiClo 28/06/2005 @ 17:14:47
Voici le fruit d'une collaboration entre Féeclo et Sahkti.

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Les armoires sont grandes ouvertes. Leur contenu étalé un peu partout, dans la chambre, sur le lit, en dessous, sur la table de la salle à manger, dans le salon. Partout. Des vêtements, de la vaisselle, des papiers, des souvenirs, des tas de souvenirs. Oui, ça forme comme des petits tas un peu partout.

La première chose que j'ai vue en arrivant, c'était un tas. En fait, beaucoup de tas. Minuscules puis de plus en plus grands. Des monticules de sable. Des îles. Toutes petites. Bancs de sable perdus au milieu d'une vaste piscine turquoise. Zones désertiques que j'ai trouvées jolies. Un peu effrayant aussi. Etre perdue sur un tas de sable, seule, au milieu de nulle part. Etait-ce cela la liberté?

Je m’arrête tout le temps, je m’arrête trop souvent. Ça n’avance pas. Je m’installe inconfortablement devant un tas, je prends un objet, je le tourne dans tous les sens. Il me rappelle tant de souvenirs. Je n’aurais pas cru être aussi attachée à quelques objets, à du matériel. Il faut que je trie, choisir ce que je range dans tel carton, ce dont je me débarrasse, c’est l’occasion et ce que je garde, ce que j’emmène avec moi. Pas grand-chose. Rien ne sert de m’alourdir.

Le prix du voyage, c'est aussi celui de s'affranchir des souvenirs et des objets qui nous retiennent prisonniers. J'avais glissé des livres dans un sac. Pas mal de vêtements également. Tout cela pesait si lourd. Comme si le poids de ma souffrance ne pouvait être dissocié de celui de mes bagages. J'avais emporté avec moi les tumultes d'une vie que je prétendais pourtant abandonner. Je clamais posséder le pouvoir de me défaire de tout cela une fois le premier pied posé. Arriver rimait avec liberté.

D’habitude je n’ai aucun problème pour ranger. C’est même un plaisir de classer les choses ou de préparer une valise pour partir en vacances. Mais cette fois je ne pars pas en vacances, je pars… vivre. Ailleurs. Loin. Pas si loin tout de même, mais plus loin que d’habitude. J’en ai vécu des déménagements : faire des caisses, défaire des caisses, monter des meubles, refaire des caisses, démonter des meubles. J’aime ça. Bouger, quitter un endroit, y laisser un peu de moi, discrètement, pour les suivants. Et arriver ailleurs, me réapproprier un lieu, m’y sentir bien. Ici je me sentais vraiment bien : les levers de soleil, les chants des oiseaux.

Mon premier achat fut un plan. J'en avais pourtant glissé un dans la valise, il me semblait désormais factice. Etrange impression qu'en imprimant l'image d'un lieu dans sa tête, on en devient le complice d'une manière ou d'une autre. Posséder l'endroit de cette manière me rendait ivre de plaisir. De pouvoir aussi. La puissance de la liberté.

Mais j’ai décidé de partir. De prendre la route, de poursuivre le chemin. Ce fut une décision difficile à prendre parce que je dois quitter mes amis, ma famille et ma sécurité. Tirer un trait sur ce que je connais pour plonger dans l’inconnu. Une seule certitude que j’emmènerai toujours avec moi, c’est moi-même. Ma confiance en moi. Je connais ma force, mes points faibles aussi. Je sais mes cafards et ce qui m’illumine. Ce qui me fait vibrer. Et c’est pour ça que je pars, parce que là-bas ça va vibrer très fort.

Personne ne m'attendait. Personne ne savait que j'arrivais. Là-bas, je n'avais aucune attache, je venais pour poser des jalons en pleine terre vierge de tout passé. L'atmosphère qui m'accueillit sentait le savon, celui qui lave les regrets et donne aux yeux qui piquent l'alibi des larmes. Je voulais que ma solitude ressemble à la liberté.

Alors pourquoi est-ce que je n’arrive pas à avancer dans ce rangement, à mettre des objets dans des cartons, à me débarrasser du superficiel, à jeter les vieilleries ? Pourquoi est-ce que je garde ce galet ramassé sur une plage de Bretagne ? Et cette boite de dragée d’un récent baptême? Et toutes ces photos? Tous ces paysages photographiés lors de mes balades solitaires ? Non, ça j’emmène. Elles sont trop belles, je ne m’en lasse pas. Et ces lettres, ces courriers échangés. Je garde ou je ne garde pas? Je les mets dans un grenier, sous scellé pour que personne ne puisse lise nos confidences? Et si je prenais le temps de les relire, pour m’en imprégner avant de partir? Rien que d’y penser j’ai envie de pleurer. Je sais ce qu’elles contiennent, et ce qui va en ressurgir d’actes manqués, de mots non dits, d’absents pas encore oubliés. Non il ne faut pas que je les emporte avec moi, ça va me donner le cafard. Si je les lis là-bas dans un moment de solitude insupportable, je serai trop triste. Triste d’avoir quitté mes amis.

Très vite, je suis tombée amoureuse d'un étrange petit bonhomme en pierre brute, je le glisse dans ma poche comme bon me semble et je lui parle. Ses yeux sont drôles, grands et ronds, comme si il cherchait à capturer chaque image qui s'offre à lui. Je ne lui ai pas donné de nom. Pourquoi emprisonner ce que l'on aime par un vocable choisi par nous et qui ne témoigne qu'une forme d'appartenance à autrui. Il est là, c'est tout, ça me suffit. La douceur de la matière et l'apaisement qu'il fait naître en moi m'informent que je suis arrivée. C'est un caillou qui m'offre la liberté.

Parfois je me demande pourquoi je quitte ces personnes qui m’aiment? Parfois je me demande ce qu’ils vont faire sans moi, si je vais leur manquer. Ils ont l’air d’avoir mal de me voir partir. Pourtant ils veulent que je sois heureuse. Mais comment leur dire que je les aime, que je pars et que c’est ça mon bonheur? Comment leur dire que ça ne sert à rien de me promettre de venir me voir. Parce qu’ils n’auront pas le temps. Ils n’ont déjà pas assez de temps maintenant à me consacrer. Ils courent tout le temps, ils sont trop occupés, pris par un tas d’évènement, où trouveraient-ils au moins une semaine pour aller jusqu’à mon nouveau chez moi ? Je n’ai pas envie de leurs promesses parce que je sais qu’ils ne pourront pas les tenir. Puis il y a ceux qui se persuadent que je reviendrai très bientôt, que je ne pars pas si longtemps, et pas loin. Je ne parviens pas à leur faire comprendre que je ne veux pas faire le trajet retour avant un an. Un an, c’est peu et beaucoup à la fois. Il y a tant de vie dans douze mois.

Les premières semaines furent somptueuses. Mon regard errait de découverte en émerveillement. La correspondance expédiée ressemblait à une pièce de théâtre lyrique dans laquelle le paradis existait réellement et m'avait été confié. Mon bonheur était-il feint? Le silence était ma seule raison d'être. Pourquoi fallait-il que je demande à ces peurs qui surgissaient au creux de moi de se taire et de jouer du violon, musique légère qui apaisait mes maux et m'assurait que le bonheur ne pouvait être que cela, ce que l'on nomme liberté.

Je prépare un départ et ne veux pas penser au retour. Je vais vivre là-bas. Il me faudra du temps pour m’adapter, apprivoiser les nouveaux lieux. Il faudra aussi du temps pour que je me trouve, que je me retrouve sans eux, que je parvienne à exister sans mes repères et habitudes. Et que je crée de nouveaux liens, parce que ce départ implique de couper mes liens actuels. Non, pas les couper, les rendre différent. Il y a des liens qui ne se déferont jamais. Des amitiés plus fortes que la distance ou l’absence. D’autres par contre, pas des personnes que j’aime moins pourtant, s’éloigneront à tout jamais. Mais ce n’est pas triste. Le plus important c’est tout ce que nous avons déjà vécu. Ce que nous avons partagé nous appartient à tout jamais, qu’importe l’avenir. Même si on ne se revoit pas.

Le sang de la terre coule désormais dans mes veines. Je ne me considère pourtant pas comme assimilée, intégrée, formatée, acclimatée… Je me tiens à l'écart de toute âme humaine, c'est le sol que j'ai épousé, pas ceux qui le foulent. Ma vie se déroule au gré des levers du soleil. Mon premier regard est pour l'eau, cet océan qui me ressemble et vacille sous le poids de la colère lorsque trop de larmes le font déborder. Mes yeux se perdent dans ces tons clairs, ma voix n'existe plus. Suis-je toujours vivante? Disparaître est ma plus grande liberté.

Comment leur dire que je pars pour suivre mon chemin personnel? Et que je suis arrivée à ce choix grâce à ce qu’ils m’ont apportés. Comment leur dire mon bonheur? Comment leur dire que c’est ça la vie: partir, changer d’air, s’éloigner. Et parfois revenir. Même si ce n’est pas sûr que je vais revenir. Si, sans doute pour régler quelques détails ou pour récupérer les caisses oubliées dans un grenier. Mais qu’est-ce qu’elles représenteront une fois que j’aurai amassé d’autres objets dans un autre endroit?

J'ai glissé dans un carton un livre, trois photos, un peu de terre, un prospectus et un morceau de tissu. Quelques objets. Une nouvelle vie que déjà j'emprisonne dans mes émotions. Je la fais mienne, elle m'a choisie. Le ciel azur est, ici, suffisant pour remplir les cœurs et les armoires. Pas de bibelots ou de souvenirs bien rangés. Aucune attache. Il me faut m'en convaincre. A tout prix, je conserverai cette liberté.

L’éventuel retour n’a pas d’importance. Ou peut-être que ça en a. Mais je ne peux pas leur dire. Je leur dirai que je reviendrai dans un an, que l’on se reverra comme si rien n’avait changé, que leurs promesses sont belles, que je les accueillerai tous, tous ceux qui viendront me voir au soleil. Que j’attendrai le facteur pour recevoir de leurs nouvelles. Même si je sais, au fond, que ce n’est pas vrai, qu’ils ne prendront pas le train jusqu’à moi, qu’ils se lasseront vite de m’écrire. Et nos relations vont s’effilocher. Ma famille va s’agrandir sans moi. Mes amis vont faire la fête sans moi. Ils vont aimer d’autres personnes, et être aimé aussi. Et moi à qui vais-je offrir mon amour ? A des inconnus ! Oui, à des gens qui aujourd’hui sont des inconnus et qui, demain feront partie de ma vie. Je ne sais pas qui je vais rencontrer demain, mais je me réjouis déjà de les découvrir. Mais qui va effacer les petits nuages gris dans ma tête avant que je n’aie de nouveaux amis ? Et mes amis, ils vont aimer, souffrir, pleurer, rire... sans moi ?

Ma terre d'accueil est maintenant derrière moi. Je la regarde s'éloigner. Le rouge du sol se mêle au vert des arbres. Et puis ce bleu qui emporte tout sur son passage. Lumineux, éblouissant. C'est sans doute son reflet qui fait briller mon regard devenu humide. Je ne laisse rien. A part mon nom dans un registre. Quelques mouchoirs dans une corbeille. Et mon âme ancrée dans ce sol que j'ai exploré pas à pas. Pas de bras pour me retenir ou de sourire pour m'accompagner. Seule je suis. Libre. Je me sens bien. Grisée par ce corps qui se déchire pour laisser sur place une partie de lui-même. Tissant ce fil qui aujourd'hui encore retient captive ce qui m'a été offert de plus beau, la liberté.

Des larmes coulent sur mes joues. Ce sont les larmes d’un bonheur sans limite et d’une infinie tristesse. Ambiguïté de la vie. Des sentiments mélangés qui partent dans tous les sens. Comme ces objets autour de moi. Ces petits morceaux de vie, ces monceaux de rien. Juste la partie visible de ce que je vis. L’invisible est tellement plus fort. C’est ce qui me pousse vers l’avant, ce qui m’aide à partir. A laisser ceux que j’aime. Pour qu’ils en aiment d’autre, et qu’ils m’oublient un peu, beaucoup, passionnément, lentement, distraitement.

Là-bas personne ne pense à moi et moi je pense à tous ceux que je n'ai pas connus. Je ne les regrette pas. Je sais qu'ils sont là. Eux et puis d'autres, que je ne connaîtrai pas non plus. Cela me rend sereine. L'idée que là, ailleurs, des visages ne demandent qu'à être découverts. Par d'autres que moi. La vie ne s'arrête pas. Elle nous emmène avec elle au gré de ses envies. Se laisser bercer par les flots du destin, emporter avec soi les plus beaux rêves qui soient… cela ressemble-t-il, même un peu, à la liberté?

Aujourd’hui, au milieu de ces objets épars, il faut que je pleure. Que mes larmes soient solitaires parce que je n’ai pas envie de leur dire que je suis triste, que j’ai mal aussi et surtout que j’ai peur, que j’ai la frousse, la trouille. J’ai envie de leur offrir ma joie profonde et forte et surtout ma confiance. L’avenir plein de belles expériences, de nouvelles rencontres, et même de solitude enrichissante. C’est ça que j’ai envie de leur dire, que je les aime et qu’il faut que je parte. Que je ne les oublierai pas même si je ne les revois jamais. Qu’il faut que je parte seule, que j’emmène mes trois valises, mes deux cartons de souvenirs, que je remplisse le coffre de ma voiture. Un dernier coup de klaxon comme adieu ou à la revoyure.
J’ai envie de leur dire de m’oublier un peu, de ne garder que l’essentiel et de vivre. En toute circonstance de choisir la vie.

E la nave va…

Zou 28/06/2005 @ 18:04:36
Deux destins à la fois différents et semblables qui s'entremèlent et se partagent. Deux voies différentes qui chantent à l'unisson. Voilà qui est très beau. Vous y avez tout mis, votre tête, votre coeur et vos tripes. Exercice pas facile mais je ne pense pas me tromper en devinant que certes vous en êtes sorties "chamboulées" sûrement mais animées d'une force nouvelle, celle qui pousse le petit navire à prendre le large un peu plus léger et celle des souvenirs qui sont aussi le ressort du présent. Bon vent Fée Clo et bonne continuation Sahkti.

Lyra will 28/06/2005 @ 20:10:47
Un texte qui me laisse un peu triste, ça ne l'est pourtant pas forcément, mais bon, je regarde le verre à moitié vide, alors qu'il est également à moitié plein.
En tout cas, un très joli duo, bien écrit, on en oublie le reste pour se plonger dans vos vies, vos départs.

C'est bien de l'avoir écrit.

Et puis j'ai relevé cette phrase, puisque, je ne sais pas, mais je crois que c'est celle qui ressemblerait le plus à mes sentiments si je devais partir à mon tour, un jour.

Et mes amis, ils vont aimer, souffrir, pleurer, rire... sans moi ?

Mentor 28/06/2005 @ 21:29:47
Deux très beaux textes qui ne se rejoignent à aucun moment malgré le parallèle constant.
D'un côté un départ vers la Liberté qui a bien du mal à se déclencher.
De l'autre une arrivée, une découverte, puis un autre départ APRES avoir goûté à la Liberté.
Pourtant ces destins qui ne se croisent pas me laissent un goût un peu amer après lecture.
Trop grandes différences dans le traitement du sujet et dans les ressentis?
En fait je crois que j'aurais carrément préféré lire chacune de vous séparément! Voilà, c'est ça.
J'ai même un peu de mal à imaginer que vous avez vraiment travaillé ensemble. Je ne sens pas ça.
Voilà, j'ai été franc... ;-)
Cela dit, les écritures sont très belles. Il n'y a jamais un mot de trop ou manquant. C'est très sensible sans tomber dans la sensiblerie. J'ai bien capté les états d'esprit respectifs.
Je pense que pas mal d'entre nous ont dû vivre ce jour où il faut vraiment tourner une page, ou cette heure où l'on arrive sur une "Terre" inconnue pour y passer une tranche de vie.
Cela a été mon cas pour les 2 situations, aussi m'y suis-je bien retrouvé.
Tant que j'y pense - pour la forme - une phrase m'a accroché: "Je clamais posséder le pouvoir de me défaire"; bcp trop de verbe à la suite... ;-))
Agréable double lecture en tout cas, merci vous 2!
;-)

Saint Jean-Baptiste 28/06/2005 @ 22:06:00
Là, j'en reste sans voix !
Ce que les mots peuvent faire passer ! C'est superbe ! C'est surtout émouvant !
Et tellement vrai !
Citer au hasard : "c'est ça la vie : partir, changer d'air, s'éloigner" ; ben oui, on n'explique pas pourquoi, c'est comme ça ; un moment on "doit" partir, sinon on renonce à vivre, on renonce à lutter et on se laisse aller ; ça ne s'explique pas !
Votre texte fait passer des sensations formidables.
J'ai eu l'immense chance de faire un jour la connaissance des deux protagonistes de ce deux-mains et comme tous les habitués "des écrits" je sais que ce texte est dicté par des circonstances bien réelles ; et c'est d'autan plus émouvant.
J'admire la lucidité des sentiments et la force des mots pour les exprimer.
Faut-il dire qu'on reconnaît tout de suite de qui vient le texte en italique : plus intériorisé plus "pensé" et l'autre, plus descriptif plus visuel !
On ne peut qu'espérer que la toile internet sera assez grande pour réunir encore ce quatre mains malgré la distance qui va séparer ce duo si sympa !

Tistou 29/06/2005 @ 00:01:16
Emouvant effectivement vu le contexte du départ, du saut dans un relatif inconnu de Fée Clo. Je vois ce texte comme un "traitement"de Fée Clo par Sahkti. Quand le traitement en question est traité de cette manière, ça ne peut que nous réjouir et ne pas concerner uniquement que les 2 protagonistes.
De toutes façons, on ne t'abandonne pas Fée Clo. Tu sais toujours où nous rejoindre. Des possibilités de connexion, on en trouve toujours si l'on veut.
Les sentiments contradictoires avant un bouleversement de vie sont bien rendus ; l'angoisse mêlée à l'excitation, le regret de perdre des gens mêlés à la joie d'en découvrir d'autres bientôt, ...

FéeClo
avatar 29/06/2005 @ 09:28:28
Mentor, nous n'avons effectivement pas vraiment travaillé ensemble... en tout cas pas le texte. J'ai expliqué à Sahkti, qui a suivi de près ma prise de décision de partir, que j'avais envie d'écrire les sentiments mélangés que je vivais. Besoin de mettre ça sur le papier. Elle m'a proposé d'écrire en "deux voies": mon texte et le sien, en écho.

En lisant l'ensemble j'ai trouvé que ça faisait comme deux femmes qui se parlent sans vraiment s'écouter, deux monologues qui ne se croisent que si le lecteur veut y trouver un lien...

Merci pour vos commentaires et merci à Sahkti de m'avoir poussé à mettre ça ici... Seule je l'aurais laissé dans une boite avec d'autres textes trop personnels.

Sahkti
avatar 29/06/2005 @ 09:33:06
Merci pour la précision Féeclo. C'est pour cette raison que j'ai mis "fruit de la collaboration" dans l'intro, car c'est cela ce texte, à mes yeux, le fruit d'une collaboration. Le résultat de longs courriers échangés autour d'un départ, de discussions entre une Féeclo prudente et une Sahkti fonce-dedans. Et puis l'envie de poser des mots sans vraiment oser, le petit encouragement, l'envie de glisser d'autres mots entre les lignes. Tistou semble avoir bien perçu la chose.
Il ne s'agit pas ici d'un texte qui a été travaillé et retravaillé. C'est un jet unique, une relecture commune et voilà.
Je ne pense pas que nous lire séparément aurait été mieux Mentor, le but de la démarche était de donner un écho à la démarche de Féeclo, de créer un parallèle entre "celle qui va partir" et "celle qui est déjà partie".

Krystelle 29/06/2005 @ 14:37:18
Très émouvant en effet.L'angoisse des petits tas, l'achat du plan, les promesses... tout est dit, tout est là.
Deux départs, deux vies se mèlent ici pour nous offrir un très beau texte qui laisse derrière lui comme un vague à l'âme...

Spirit
avatar 30/06/2005 @ 17:56:56
Très émouvant,si ce n'était basé sur un ressentit je dirais que c'est la vision d'un départ immediat et la vision de ce même départ après quelques temps: les choses sont les mêmes mais un peu changées par le temps. Troublant.

Loupbleu 30/06/2005 @ 20:06:06
Texte sensible avec des sentiments très fouillés. J'ai aussi aimé la collaboration avec ces voix parallèles juste en écho.

La façon "d'explorer" la situation, les détails matériels, les sentiments, tout ça rend tout à fait bien et l'émotion passe aussi au lecteur. Peut-être un peu de pathos, mais qui s'explique tout à fait par la situation. J'ai trouvé que c'était écrit "juste".

Merci de nous faire partager ce texte. Je l'ai beaucoup apprécié.

Killgrieg 01/07/2005 @ 07:23:48
question:
doit-on être malheureux si notre femme fait un bel enfant avec son amant? (surtout si cet amant se révèle être une maîtresse.... pire une fée)

joli texte fait de jolies touches de sentiments;
parfois un peu trop explicites, peut-être, pour nous laisser loisir de vagabonder... Mais joli texte quand même

FéeClo
avatar 01/07/2005 @ 10:33:30
question:
doit-on être malheureux si notre femme fait un bel enfant avec son amant? (surtout si cet amant se révèle être une maîtresse.... pire une fée)


Tu peux te réjouir que ça l'a rendue fée aussi... ses mots utilisés comme de la poudre magique, des étincelles de courage ;o)

Kicilou 05/07/2005 @ 11:27:28
C'est très beau. ça entraine plusieurs sentiments pour moi. Une grande tristesse parce que l'air de rien, elle est omniprésente entre ces lignes et une envie de nouvelles découvertes, de grands horizons. Mais j'en sors un peu effrayée par tant de solitude.
Je pensais qu'il s'agissait des réflexions de la même personne écrites par deux auteurs différents concernant des moments séparés. Les deux se fusionnent assez facilement même s'ils ne correspondent pas paragraphe à paragraphe. Je les trouve compémentaire.
En tout cas, merci pour ce texte à deux voix, très fort.

Bluewitch
avatar 05/07/2005 @ 18:17:41
J'ai eu l'impression "d'écouter" ce texte autant que de le lire. Il y a une sonorité dans ces monologues, auxquels on colle inexorablement images et propres ressentis.
On sent l'exorcisme des émotions d'un côté, la sérénité de la liberté de l'autre.
Bravo les filles!

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