Lyra will 25/06/2005 @ 17:39:56
Bon, me voilà, avec deux jours de retard...
Je m'excuse encore.

Et puis, au niveau des contraintes, bon, c'est à peu près le bon nombre de signes, si on lit une lignes sur quatre, ça va.

Si vous avez pas le courage, après coup en plus, je ne vous en voudrais pas, j'aurais fait pareil ]:0J



Ah oui, tant que j'y pense, il y'aura quelques petites traductions, juste quand c'est nécessaire pour la compréhension du texte, je sais que ça coupe la lecture, mais y'avait pas internet en ce temps là, donc pas pu lui apprendre le français...

Bon allez, j'arrête de parler...

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Cheveux noirs, relevés, yeux noirs, soulignés, lèvres rouges, secret…
Et la robe ? Belle, rouge et noir, elle bouge le soir, quand je m’endors, elle me rappelle tout ça…
Il faut que cette poupée change de place. Là, en face de moi, avec ses regards, ses danses endiablées, ses claquement de mains. Et toute la musique qui émane d’elle comme un parfum trop corsé qui vous trotte dans la tête des heures et des heures… Mais non, elle ne bouge pas, c’est moi qui divague, c’est moi.
Je l’ai acheté le jour de mon arrivé, au souk, à Grenade.
Il y’a quatre mois, et pourtant, j’ai l’impression de la voir encore.
Ces ruelles me fascinaient, cette ville m’émerveillait. Les palais, l’architecture, les nombreuses fontaines, le syncrétisme, l’union de la culture espagnole et arabe, pour donner cette ville… magique, hors de tout.
Je ne savais pas encore à quel point.
Alors, Je m’y replonge une dernière fois, puis l’oublie, sinon ça me rendra fou, je le sais.
J’arrivais donc à Grenade, par une très chaude matinée de juillet, je déposais mes valises, j’avais prévu de rester tranquillement dans l’appartement climatisé, au moins la première journée. Mais la ville m’appelait, m’attirait, comme un aimant à mille facettes dont je voulais découvrir tous les aspects, tous à la fois, me dédoubler, me détripler, tout voir en…cinq jours.
Vous comprenez pourquoi je ne souhaitais perdre une minute.
Donc je commençais par le centre ville. Cathédrale, orangers, La corral del carbon… je découvrais à chaque instant les témoignages architecturaux de l’héritage musulman.
Je pénétrais tranquillement dans le souk, dans ces petite ruelles, certes un peu touristiques, mais tellement exceptionnelles ! Bousculé, accosté par deux ou trois gitanes, vendeuses de plantes magiques, ou bien qui, pour quelques pièces, lisaient l’avenir dans les lignes de la main. Je poursuivis tout de même mon chemin, deux brins magiques dans une main, un avenir incertain dans l’autre, regardant les petites vitrines, où il régnait un désordre pas croyable, mes yeux se posèrent alors sur cette poupée…
La première pensée qu’il me vint à l’esprit, au moment où je la vis, c’est qu’elle avait été réalisée d’après un model vivant, j’en étais certain, elle était trop… vivante pour n’être q’une simple poupée créée dans je ne sais quelle usine à la chaîne. Non, celle-ci était différente. Elle était, justement.
J’ouvris la petite porte du magasin, aussi bordélique que le laissait présager la vitrine, déposai un billet sur le comptoir, bafouillai deux trois mots en espagnol, et repartis avec la danseuse, emballée précieusement dans le carton.
Malédiction ou bénédiction ? Je me le demande encore aujourd’hui…
En sortant du petit magasin, je sentis comme… je ne sais pas, une sensation étrange, l’impression que quelqu’un m’observait, il y’avait des dizaines de personnes dans cette ruelle, donc rien d’anormal à ce que quelqu’un me lance un regard, me dévisage, et pourtant…
Je l’entendis alors pour la première fois. Un rire. Dans mon cou. Je me retournai, mais non, personne. De nouveaux chuchotements, puis ce rire, encore, qui semblait danser autour de moi. Tourner, virevolter. Et de l’air, des vagues d’air, comme une présence … comme une robe qui se lève et s’envole au rythme des pas… mais je ne le savais pas encore.

Je reprenais mes esprits, tentais de me convaincre que ce n’était que le fruit sucré de mon imagination…
Je continuai mon petit tour dans la ville, un peu perturbé par ce rire si singulier, si profond, si mélodieux, si…
Je commence tout juste à ne plus penser à cette étrange aventure lorsque je l’entendis, sa voix… pour la première fois. Sa voix décalée, hors du temps, hors du monde, hors de toute notion définissable, hors de tout adjectifs, de tout mots, si ce n’est ce « hors ».

Elle me dit alors, avec une voix notée de musique :

Venga conmigo,
Te muestro como,
En tiempo remoto,
El me encerro
Te muestro como,
Desde yo vivo,
En este cuerpo…

Venga conmigo
Puedes matarle
Puedes vengarme,
Y ayudarme…
Salir del cuerpo
Muneca triste,
Y liberarme,
De mi verdugo…
*

C’est alors que je l’ai vu, pour la première fois… Je sais, ça fait beaucoup de premières fois en peu de temps, si j’avais pu, croyez moi, j’aurais espacé un peu plus les surprises.
Identique à la poupée, vêtue de rouge et de noir, sa longue chevelure bouclée était relevée comme un tourbillon d’eau noir, quelque fois, une mèche s’échappait, elle s’empressait alors de la remettre dans le courant, l’air de rien, et le torrent se remettait à tourner, en rond, aval et amont confondus.
Il me semblait qu’elle n’avait pas d’enveloppe charnelle. Je ne saurais pas dire exactement pourquoi, je le sentais, c’est peut-être cet aspect « hors » qui me l’avait fait deviner.
Je dis « deviner » parce que j’ai su par la suite que j’avais vu juste.
Je la regardai, mais elle ne riait plus, elle leva les yeux vers moi, ses yeux noirs, voilés par les larmes. Elle chuchota encore, en s’approchant de moi, dansant lentement :


Venga conmigo,
Te muestro como,
En tiempo remoto,
El me encerro
Te muestro como,
Desde yo vivo,
En este cuerpo…

Venga conmigo
Puedes matarle
Puedes vengarme,
Y ayudarme…
Salir del cuerpo
Muneca triste,
Y liberarme,
De mi verdugo…


Moi qui bafouille habituellement deux ou trois mots d’espagnol qui se résument à Coca cola por favor, je compris chacun des mots qu’elle fredonna. Il en découlait une détresse et une tristesse infinies.

A ma grande surprise – encore une, décidément – je lui répondis naturellement en espagnol.
- De acuerdo, voy a ayudarte.
Que pouvais-je lui refusais ? Rien, absolument rien…
Elle se remit alors à rire, me prit la main, me guida à travers la rue, en dansant, courant et riant, et moi derrière, qui ne comprenais rien, qui me demandais où on courrait comme ça, et si on allait encore longtemps passer du rire aux larmes…

Je sentais sa main, sa paume dans ma peau, tous son être plein… de vie. Et pourtant elle n’avait pas d’enveloppe charnelle, je le savais, en la voyant passer à travers quelques corps touristiques. Le problème, c’est que moi, j’étais bel et bien là, je bousculais les autres, et trébuchais en entraînant quelques personnes dans ma course. Ca m’a d’ailleurs valu deux ou trois claques assez douloureuse. Et elle riait, riait ! Et j’avais mal, mal…
A bout de souffle, je réussis à articuler quelques mots et lui demandai où elle nous emmenait à cette allure.
Elle me répondit, en riant :
- En el decimoséptimo siglo…

Au dix-septième siècle… ?
Je compris en voyant les images des habitants et des touristes s’estomper peu à peu pour laisser place à des hommes d’un autre temps, et les bâtiments disparaître totalement tour à tour, ou bien être seulement remplacés par des constructions plus conformes à l’architecture de l’époque.
Je devenais fantôme parmi les humains, ce n’était plus elle l’intrus, le phénomène étrange, mais moi. Il fallait peut-être que je rie aussi ? Non, non, elle le faisait très bien toute seule, et puis je n’avais plus trop le cœur à ça, pas que j’avais envie de pleurer non plus, mais bon, j’étais perplexe, subjugué et perplexe.

Je contemplais ce paysage que je ne verrai sans doute plus jamais de ma vie, quoique il ne fut pas certain que je revis l’autre non plus…
Et puis je la regardais, aussi. Si extraordinaire, même dans son élément, elle semblait encore différente. On se dirigeait maintenant vers la montagne qui surplombait la ville, à travers les ruelles d’antan, courant comme des gamins qui auraient volé une pomme au marché. Arrivés sur une petite place, elle s’arrêta net. J’en profitai pour admirer le sol en pierres claires, où, ici et là, les cours d’eau de quelques centimètres traversaient la place comme autant de petites douves protégeant un palais de trésors culturels.
Je calquai mon regard sur celui de la jeune espagnole. Et je vis un palais, grandeur nature, une véritable merveille… Mise à part quelques modifications, il ressemblait bien à celui que j’avais prévu de visiter le lendemain, à présent ça semblait légèrement compromis, enfin…
- La Alhambra.
Me dit-elle en souriant.
Détournant son visage illuminé, elle me prit de nouveau la main, et se remit à courir, plus rapidement cette fois, je me demandais d’où elle tenait toute cette force.
Après quelques heures –fatigantes pour moi- de course intensive, nous arrivâmes devant la porte du palais, je ne me lassais pas de regarder chaque détail, d’examiner chaque parcelle énigmatique, et ce n’était que l’extérieur !
Mon adorable guide ferma les yeux quelques secondes, sembla murmurer des cantiques, ou des prières, je ne percevais que la douceur de sa voix, sans pour autant saisir les mots…
Avant que je puisse m’étonner d’avantage, nous nous retrouvâmes tous les deux dans le patio de los leones, à l’intérieur du palais.
Je la fixai quelques instants, j’attendais qu’elle m’explique, mais non, au lieu de ça, juste un petit sourire espiègle, je regrette à présent de ne pas avoir entendu ses chuchotements devant la porte…
Elle s’assit alors sur le bord de la fontaine, entourée de lions, elle semblait à sa place, au milieu de toutes ces merveilles. Nous nous ressourcions tous les deux quelques instants, lorsque je me rendis compte que nous n’étions pas seuls, seuls dans le patio, oui, mais, en y faisant plus attention, j’entendais de la vie à l’intérieur des murs.
Elle répondit à mon regard interrogateur en m’expliquant que de nombreux artistes vivaient ici, des danseurs, danseuses, comme elle auparavant, des musiciens, des peintres, des sculpteurs. Dont son bourreau. Elle m’expliqua également que les artistes s’étaient emparés du palais après le départ du dernier roi de Grenade, Boabdil, impliquant ainsi la fin au règne maure.
Sans me prévenir- je commençais à m’habituer à ce petit jeu -elle me prit la main, et m’entraîna dans le palais par la grande ouverture arquée, sculptée avec précision, donnant une importance à chaque détail. Après avoir franchi le petit couloir sombre, nous arrivâmes dans une vaste pièce ensoleillée, où je découvris les œuvres des hommes de ce siècle…
Je la sentais serrer ma main un peu plus fort, afin d’attirer l’attention pour que je vois son regard amusé, Je lui rendis son sourire, serra ma main à son tour, puis découvris des yeux cette pièce incroyable, observant tour à tour les toiles à demi blanches, les peintures achevées, les sculptures abandonnées sur les petites tables, ou les partitions de musiques raturées, déchirées et d’autres plus abouties.
C’est ici qu’elle m’expliqua ce que nous devions faire. Elle me raconta son histoire, pendant deux bonnes heures. Au bout d’une demi-heure, en voyant les regards inquiets que je lançais furtivement vers l’arc qui s’ouvrait sur un autre couloir, elle me rassura en me disant que les artistes ne créaient jamais le dimanche après-midi.
Elle m’apprit donc de quelle manière elle était arrivée jusque ici, comment elle avait connu son bourreau, qui, avant d’avoir été celui de son corps, avait été celui de son cœur. Elle m’expliqua que les choses avaient rapidement mal tournée, qu’il tyrannisait toute la petite communauté. Elle seule s’était interposée, ce qui lui avait valu quatre siècles de vie enfermée à l’intérieur de cette poupée, condamnée à l’immobilité, à l’impossibilité de danser.
Elle m’a ensuite raconté tous les périples qu’elle a connus en tant que poupée, et comment elle s’est finalement retrouvée quatre cent ans plus tard dans une boutique pour touristes.
Enfin, elle m’exposa notre plan d’attaque.
- Tienes que destruir una de sus creaciones.
- Es todo ?

Détruire une de ses créations ? Mais enfin, c’était un jeu d’enfant, je m’attendais à tout autre chose, à une aventure dangereuse, je ne sais pas moi, un truc à risque quoi !
- Pero no cualquier créacion…**
Ah, me disais bien aussi. Il allait bien falloir que la chose se corse à un moment où à un autre…
- Te escucho.***
Alors elle se mit à parler, parler, un débit hallucinant, comme si elle souhaitait rattraper quatre cent ans, en quatre cent minutes, parce que c’est un peu près le temps qu’on a passé à discuter là-dedans. Jusqu’à la tombée de la nuit. De tout, de rien, puis surtout de notre plan.
Ce que je devais faire, en réalité, c’était réussir à détruire sa plus puissante création, en locurance, un éléphant. En bois, bien entendu.
Comment ? En le brisant. Seul problème, il y avait enfermé la quasi-totalité de son pouvoir, elle était intouchable. Si j’y parvenais, ma danseuse pouvait revenir à la vie, la sienne, d’il y’a quatre cent ans, danser un bout de chemin, puis mourir, comme tout être humain. Si j’échouais, elle restait bloquée à l’intérieur de la poupée. Condamnée à rester immobile, ou bien à vivre quelques instants avec un nouvel acquéreur de l’objet, dans quatre cent petites années…
Quant à moi… elle me dit de ne pas y penser. Je ne savais pas trop comment l’interpréter…
Il fallait s’emparer de la statuette avant le levé du soleil, seul moment où un homme peut déverser sa puissance, comme ils l’appellent ici, dans un objet, ou une œuvre artistique.
Je n’ai jamais cru à la magie ni à toutes ces histoires de sorciers, mais avec tout ce qu’il m’arrivait depuis ce matin, je ne m’étonnais plus de rien, ni ne chercher à m’étonner.
L’éléphant devait être en notre possession vers quatre heures du matin, et nous devions le détruire aux alentours de cinq heures, à l’heure de sa création.
A priori tout semblait très simple, demain j’étais de retour en vacances !
Il était à présent une heure, il nous restait approximativement trois heures. Je fis le tour de la salle, je ne me lassais pas de regarder toutes ces splendeurs, des tableaux magnifiques, des partitions pour plusieurs voix, des sortes de violons aux cordes épaisses, de la peinture sur verre, des robes presque aussi belles que celle de ma danseuse. Je crois que j’aurais été bien moins émerveillé dans une salle remplie d’or et de diamants.
Je la regardais souvent, son visage, ses yeux, son maquillage. Nous passâmes la dernière heure à discuter, à rire, à rêver, peut-être qu’après cette aventure, je pourrais rester ici, avec elle. Elle dut lire dans mes pensées, et, en guise de réponse, déposa un baiser sur mes lèvres. Je ne connaissais même pas son nom. Elle me regarda quelques instants dans les yeux, puis me dis, doucement :
- Es la hora.
Elle fit un signe de tête vers une petite étagère d’or, au fond de la salle.
Je m’approchai prudemment.
Sous une cloche de verre, se trouvait l’animal de bois, sculpté dans l’ébène, peint de quelque traits blancs ici et là, soulignant la trompe, les oreilles, les pattes, les défenses, d’un fin coup de pinceau. Je me demandais alors comment une chose si belle et créée avec autant de talent, pouvait servir un être si mauvais. Je ne crois pas avoir vu dans ma vie quelque chose de si envoûtant que cet éléphant.
A part elle, bien sûr. Si belle.
Je tendais la main vers la cloche de verre, afin de voir l’éléphant de plus près, quand elle me l’attrapa violemment avant même que je ne sois rentré en contact avec le dôme. Elle me fit non de la tête. Je compris alors mon imprudence. Je reculai d’un pas, pour éviter toute tentation, puis la laissai faire.
Elle ferma les yeux, pris la même expression qu’il y’a quelques heures devant la porte du palais, puis se mit à chuchoter. A nouveau, je ne comprenais rien. C’était entre le silence et le murmure, totalement coupé du reste, de moi. Je fus tiré de ce demi- silence par un bruit de verre cassé, je pris peur, me retournai, puis fus rassuré par son sourire, je vis alors la cloche à nos pieds, en morceaux éclatants, reflétant la lumière de la nuit.
L’éléphant était maintenant à nu, éclairé par je ne sais quelle lumière, peut-être qu’il éclairait seulement par sa beauté. Elle me fit signe de le prendre, que c’était le moment où jamais…
L’idée de le toucher me mettait dans un état de peur et d’excitation, ça me faisait de la peine de briser un si bel objet, mais ce n’était que du bois, et je le faisais pour elle.
Je pris mon courage à deux mains, les tendis doucement vers l’éléphant, et, à la seconde où mon doigt entra en contact avec l’animal…
- Espera ! Espera !****
- Que ?

Je retirai rapidement mes mains, paniqué à l’idée de la voir paniquée.
- Que pasa !?
- He olvidado… esta hechizado, no he Conjujado la maldicion…
*****
Elle commençait à s’éloigner de l’animal, je la suivais, pour une fois, c’est moi qui lui prit la main. Il fallait s’en aller rapidement, tant pis on reviendrait, ce n’était que partie remise, j’essayais de la rassurer… Elle se serra contre moi un moment, puis m’entraîna vers la sortie arquée. Nous courions à une allure folle à travers les peintures, les sculptures, les instruments. Je m’arrêtais quelques secondes lorsque nous arrivâmes à l’air libre, afin de reprendre mon souffle. Je ressentais une sensation étrange autour de nous, comme un vent qui nous enveloppait, un appel d’air, et de la musique…
- De la musica ?!
Elle ne répondit pas, se contenta de se retourner lentement, avec une expression d’horreur dans les yeux.
Je suivis son regard, et je cru rêver. Ou halluciner, ou je ne sais pas exactement mais… les violons, en l’air, jouaient. Les couleurs se mélangeaient, les sculptures prenaient vie, nous regardaient… L’éléphant, dont la patte faisait à peu près ma hauteur, s’avançait vers nous, férocement. Et les violons continuaient de jouer, et l’air nous aspirait dans ce tourbillon d’art dévastateur, je me sentais séparé de ma danseuse, je lui tins la main fermement, la serra contre moi, et l’embrassa, juste nous deux l’espace de quelques secondes au milieu de ce brouhaha, de ce chaos beau et terrible.
Puis je la vis, aspirée de l’autre côté, elle me jeta un dernier regard, reconnaissant et implorant. Je restais immobile quelques secondes, incapable de bouger, puis fut absorbé à mon tour, la musique m’assourdissait, je ne ressentais plus rien, mon corps s’engourdissait, j’avais l’impression de me quitter, j’eu juste le temps d’apercevoir l’éléphant, puis… plus rien.

Ce fut l’aventure la plus extraordinaire qu’il m’ai été donné de vivre, je ne regrette rien, j’ai goûté à son rire, à ses yeux, et ce qu’il s’est passé par la suite, ça n’a plus tellement d’importance au fond… Je vis dans le souvenir de cette après midi de juillet…Je suis restée à Grenade depuis, je n’en bouge plus. Je ne sais pas où elle est, je ne l’ai jamais revu… Il ne me reste que cette poupée, là en face, dans la vitrine. Elle est peut-être à l’intérieur, mais pour elle comme pour moi, il n’y a aucun moyen de reconnaissance.
Des fois, quand je m’endors, elle bouge… Là, en face de moi, avec ses regards, ses danses endiablées, ses claquement de mains. Et toute la musique qui émane d’elle comme un parfum trop corsé qui vous trotte dans la tête des heures et des heures… Mais non, elle ne bouge pas, c’est moi qui divague, c’est moi…

Je garde sa voix au fond de moi, plus rien ne peut m’atteindre, plus rien ne me gène, à part peut-être cette trompe, je ne m’y fais pas.

Lyra will 25/06/2005 @ 17:40:46
*(traduction approximative française qui ne rime pas :'0(...)

Viens avec moi,
Et je te montre comment,
Il y’a très longtemps,
Il m’enferma
Et je te montre comment,
Depuis je vis,
Dans ce corps

Viens avec moi,
Tu peux le tuer,
Tu peux me venger,
Et m’aider…
Sortir de ce corps…
Poupée triste…
Et me délivrer
De mon bourreau...

** Mais pas n'importe quelle création...

*** je t'écoute.

**** Attends ! Attends !

***** J'ai oublié... Il est ensorcelé... Je n'ai pas conjuré le mauvais sort.


Et deux petits liens del patio de los leones ;0)

http://berga.eslov.se/projekt/images/…

http://alhambradegranada.org/historia/…


Bien sûr l'histoire des artistes qui se sont emparés du palais est totalement inventée :0)
(Dommage !)

Mentor 25/06/2005 @ 17:58:11
Ah ah ah!! Lyra; les derniers mots!! ;-)))))
J'ai lu d'une traite, d'un souffle, en apnée.
En apesanteur
Quel joli conte, quel beau rêve, quel superbe voyage dans le temps!
Tu es pardonnée de nous avoir fait attendre, sûr!!
Alors, à part que tu sembles vraiment fâchée avec quelques passés simples (c'est pourtant simple dirait Provis... ;-)), ou alors ton en locurance ça c'est du néologisme!... ;-))), à part cela c'est superbement bien écrit.
Tu nous fais visiter Grenade, celui d'aujourd'hui et celui d'hier, et son Alhambra. Je ne savais pas qu'il y avait un "souk"?!
Tu nous fait courir, par ces chaleurs, tu nous emmènes dans ton imagination débridée. Avec bonheur.
Oui, un bonheur de lire ces lignes vivantes, débridées, joyeuses, attractives, mystérieuses, attachantes, je vais manquer d'adjectifs, j'arrête.
Cette poupée te ressemble Lyra.
Magnifique, merci!

Nothingman

avatar 25/06/2005 @ 18:20:59
Que dire Lyra sinon que ça valait la peine d'attendre et de lire un peu plus que prévu! -))
Tu nous emmene dans une danse endiablée, effrenée, dans laquelle se mélange histoire et magie. J'ai apprécié les descriptions précises de Grenade. Je me suis senti dépaysé le temps de la lecture et rien que pour ça, bravo. J'ai aimé également l'insertion des citations espagnoles. Ca apporte beaucoup de rythme. Maintenant la fin m'a un peu gêné. Un peu comme si tu avais dû terminer trop vite, un peu comme si tu te sentais l'obligation d'en finir. Cela m'a procuré une sensation bizarre de lire cette fin, brusque, rapide alors que dans la première partie du texte, tu avais bien pris le temps de ciseler tes personnages et décortiquer leur moindre mouvement. Mais ce n'est peut-être qu'un sentiment personnel et je le répète, cela ne nuit en rien à la qualité de ton texte. Bravo Lyra!!

Tistou 25/06/2005 @ 18:31:46
Moi aussi j'ai été envoûté Lyra. Peut être le poupée ... quelque part ... par ici ... Non !
Oui envoûté par l'histoire. Après pour ce qui est de la façon de la raconter, il y a à redire. Tu l'as fait vite et on sent un déficit de relecture pour quelques fautes et maladresses facilement éliminables. Notamment, au niveau de l'emploi des temps des verbes, il y a parfois un mélange ... bizarre.
Par contre il y a des images, des petites bouffées de délire, très prenantes, très personnelles.
On a du mal à croire qu'il s'agit d'un homme. Tout au plus un jeune adolescent, et ça c'est amusant !
Je dirais une chrysalide en passe de terminer sa mue. Ca te va ?

Lyra will 25/06/2005 @ 18:37:18
il y a parfois un mélange ... bizarre.

Je veux bien te croire :0))))))))

Je dirais une chrysalide en passe de terminer sa mue. Ca te va ?

Oui, oui, même si c'est un retraité, c'est vous qui voyez ;0)

Bolcho
avatar 26/06/2005 @ 15:03:47
Tu nous invites là à un bien beau voyage et dans l’espace et dans le temps. J’ai parfois pensé à une sorte d’Edgar Poe qui se serait inspiré à Grenade pour changer : le côté sophistiqué et mystérieux. Si c’est pas un compliment, ça ! D’un autre côté, j’ai pourtant trouvé que c’était un peu long (pas à cause de la consigne : les consignes sont aussi faites pour être violées) mais parce que le propos s’en trouve un peu dilué. Faut dire que c’est peut-être de ma faute : j’ai un peu du mal à suivre dans ce genre d’univers et la dernière phrase par exemple, je ne suis même pas sûr de comprendre. Oui, j’ai honte…

Loupbleu 26/06/2005 @ 17:03:44
Quelle belle idée Lyra ! Et il y a vraiment beaucoup de qualité dans ton texte !

J'ai beaucoup aimé la première partie : l'écriture vive, inventive, les petites bribes de poésies (Excellent, j'aime beaucoup ce procédé !). La course dans Grenade est une excellente façon de visiter la ville. Il y a une façon de tenir l'action, la description, la nostalgie et le suspens qui est excellente. J'adore aussi la façon de traiter l'aspect fantastique.

Après l'arrivée au palais, je trouve que le récit devient plus lent, et peut-être un peu trop dilué. Au niveau de la structure, je crois qu'il y a un peu trop de temps entre la découverte du "mystère" de la poupée et l'action qui suit.

La fin est aussi peut-être un peu précipitée, je suis comme Bolcho, pas certain d'avoir tout à fait compris. Malgré tout ceci, il y a dans cette seconde partie des idées et des choses très jolies.

Dans l'ensemble, j'aime beaucoup ton style pour raconter cette histoire, vivant, surprenant, léger et profond avec beaucoup d'imagination. Je trouve que tu rends dans ta prose un univers proche de celui de ta poésie. Et la lecture est très agréable.

Bravo pour ce texte, j'ai pris beaucoup de plaisir à sa lecture, et j'avoue, je suis épaté !

Spirit
avatar 26/06/2005 @ 17:23:13
Ou as tu été chercher toutes ces idées?J'adore l'histoire et la façon dont tu la raconte. Des images se forment instantanément à la lecture,c'est très beau. Cela valait le coup que tu nous livres ça un peu plus tard (tu sais ménager tes effets toi! hein?). Bravo!

Saint Jean-Baptiste 26/06/2005 @ 23:37:57
Hé bien ça Lyra, tu n'as pas fini de nous étonner ! :o))
Mais quelle histoire, quelle imagination ! Tu n'as pas pu inventer ça ? Non, c'est certainement du vécu ! :o)
C'est très bien écrit, un beau vocabulaire, du rêve, de l'exotisme, tout y est pour faire une belle histoire.
C'est une vraie réussite, bravo Lyra !

Lyra will 27/06/2005 @ 00:51:41
Non, c'est certainement du vécu ! :o)

J'aurais bien aimé ! :0)
Je n'ai vécu que le décor :'0(

Mais c'est déjà quelque chose en soi !!
j'veux vivre là-bas !!
:0))


Merci pour vos critiques, c'est gentil :0)

Sahkti
avatar 27/06/2005 @ 10:39:07
Il y a quelques petites choses qui me dérangent un peu.
Tout d'abord ces mots en espagnol que tu dois ensuite traduire pour ceux qui ne comprendraient pas. Tu l'as dit toi-même, ça coupe un peu le récit et personnellement, je trouve que ça n'apporte pas grand-chose de les placer en V.O. dans le texte, juste un peu plus de folklore, mais ça ne me paraissait pas indispensable.
Il y a aussi quelques répétitions dans le texte qui finissent par se faire sentir.
Et puis tu sembles t'être disputée avec Monsieur Orthographe :)
Ensuite, par moments, j'ai trouvé que ça sentait trop le guide touristique. Comme si tu avais besoin d'en dire ou d'en faire trop pour décrire l'endroit, ça casse un peu la spontanéité du texte, dommage. Trop de narration.

Je ne sais pas comment te dire, mais j'ai le sentiment que ce texte n'est pas vraiment à sa place dans cet exercice, il mérite autre chose, une place à part entière qui te permettrait de le développer, de le rendre plus vivant (aère un peu les phrases). Fais-en une nouvelle, développe, étoffe, ce texte gagnerait à être retravaillé car les idées sont excellentes, tu as fait preuve d'une belle imagination.

FéeClo
avatar 27/06/2005 @ 10:50:06
ça valait la peine d'attendre...

Personnellement les mots en espagnol ne m'ont pas dérangé... parce que je les comprends et qu'ils laissent en moi un goût de voyage, d'aventure et d'amour...

Trop long pour l'exercice, trop court pour tout ce que tu sembles avoir envie de partager...

Zou 28/06/2005 @ 09:43:08
Bon Lyra. J'ai lu ton exercice en deux temps. La première partie hier, la seconde aujourd'hui. J'ai nettement préféré cette dernière. La première est pour moi trop longue, j'avais un peu l'impression que tu tournais en rond avant le décollage. C'est sans doute ce qui me l'a faite abandonner en cours de route. J'ai trouvé la seconde est plus dense, plus cohérente. Pour moi le ton général est un peu trop léger au regard du contenu et les détails bien que nombreux un peu superficiels. Mais l'ensemble démontre une réelle et belle imagination. Et la toute fin m'a bien plu même si elle aussi aurait pu être traitée de façon plus dramatique aussi. En tout cas, tu as là une suberbe étoffe avec une trame solide. Il reste à la travailler, la draper encore et je pense que ça pourrait faire une nouvelle bien agréable.

Krystelle 28/06/2005 @ 10:50:29
L’idée est très bonne. Certains passages sont très poétiques et les descriptions sont réussies dans l’ensemble. Par contre c’est vrai qu’on sent que les contraintes t’ont gênées, notamment le nombre de signes. Parfois ta plume prend son temps et à d’autres moments elle s’accélère un peu trop. Lors que tu écris par exemple : « Je n’ai jamais cru à la magie ni à toutes ces histoires de sorciers, mais avec tout ce qu’il m’arrivait depuis ce matin, je ne m’étonnais plus de rien, ni ne chercher à m’étonner » : il me semble que tu cherches à justifier en 2 lignes un étonnement qu’il aurait mériter plus d’espace pour être crédible.
Tu nous offres donc un joli voyage et un bon texte que tu aurais pu cependant travailler un peu plus et développer sans crainte de trop dépasser le nombre de signes autorisés.

Giny 28/06/2005 @ 14:37:31
Lyra, j'ai vraiment aimé tes envolées lyriques, quoiqu'à certains moments le texte perdait de sa légèreté, s'apesantissait dans des descriptions inutiles.Ca me rappelle une nouvelle de Maupassant, mais je n'arrive plus à me rappeler laquelle(ton texte me l'a faite oubliée:))).Voilà, et j'espère que tu recommenceras à écrire, parce que ce texte était un enchantement

Lyra will 28/06/2005 @ 21:50:59
Merci pour vos critiques !
:0)


Je tiens compte de tout ça (en espérant que ça serve !!) j'aimerais bien progresser un peu, voir ce que c'est au moins une fois de faire un bon texte, de doser les descriptions, de faire moins de fautes ;0))

De faire moins long (mais ça je doute d'y arriver, c'est comme quand je parle, je commence, et puis, pour m'arrêter... bref, j'arrête ou je vais recommencer :0)

Et donc, tout ça pour en venir à une petite faveur :0)


Je dois avouer (à ma plus grande honte:0) que j'ai pas mal hésité devant certains passé simples (bon arrêtez de vous moquer maintenant ! ;0) bref, ça me semblait évident, et puis finalement à la première personne... hum hum.

Vous me l'avez fait remarquer à plusieurs reprises donc me suis dit que le flair ne faisait pas tout en conjugaison, apparemment :0))

Donc je me disais, que, peut-être, si un volontaire avait le temps, peut-être pas tout de suite, mais dès qu'il veut, il pourrait peut-être me corriger ça ? juste les passés simples ?


Bon, je sais que vous n'avez pas que ça à faire, donc si personne ne se propose, ça ne me vexera nullement, vous savez bien :0)

Voilà, encore merci pour tout :0)

Dirlandaise

avatar 28/06/2005 @ 22:00:24
Une pure merveille que ce texte ! Je ne me lasse pas de le relire. Quelle imagination ! C'est vivant, ça déborde de fantaisies et d'idées. Quelles petites fautes d'orthographe cependant mais rien de grave. Je n'ai pas aimé l'expression "corps touristiques" que je trouve tirée par les cheveux mais le reste se lit avec bonheur. Je le relirai encore et encore !
Moi qui étudie l'espagnol, j'ai apprécié les phrases dans cette langue. Bravo !
;-)

Tistou 28/06/2005 @ 22:37:50
Je dois avouer (à ma plus grande honte:0) que j'ai pas mal hésité devant certains passé simples (bon arrêtez de vous moquer maintenant ! ;0) bref, ça me semblait évident, et puis finalement à la première personne... hum hum.

Vous me l'avez fait remarquer à plusieurs reprises donc me suis dit que le flair ne faisait pas tout en conjugaison, apparemment :0))

Donc je me disais, que, peut-être, si un volontaire avait le temps, peut-être pas tout de suite, mais dès qu'il veut, il pourrait peut-être me corriger ça ? juste les passés simples ?

Dans ta boîte, Lyra.

Kicilou 01/07/2005 @ 11:54:11
j'aimerais bien progresser un peu, voir ce que c'est au moins une fois de faire un bon texte

Mais c'est un bon texte Lyra !! Même s'il est pas parfait (et quel texte l'est?) il est très bon !
Ah les derniers mots ! le dernier paragraphe me laissait deviner quelque chose de ce genre mais tu ne laches le morceau que dans les tout derniers mots ! trop fort !
C'est vrai que moi aussi, j'ai trouvé le début un petit peu long, ou pas aussi envoutant que la suite. Parce que la suite.. ouahou ! Trop fort, bien mené, coulé... envoutant !
Juste par moment, quelques cassures, que je ne sais pas trop à quoi attribuer... Soudain, un mot qui semble moins bien placé qu'un autre, une phrase qui condence un peu. Oui, peut-être que c'est parce que tu as voulu te limiter...
J'aime les phrase en Espagnol et aussi la traduction parce que je n'y comprends goute. Et l'air de rien, tu nous sors un poème (rimes et tout !) en espagnol ! trop fort ! (ok ! "fort" c'est mon mot aujourd'hui on dirait !)
Pour l'exercice... Bah c'est une excuse là parce que ça n'avait pas vraiment besoin d'être un exercice...
On sent de l'imagination, un style, une vraie envolée ! Persévère dans la prose Lyra, tu es douée !

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