J'ai été acheter le magazine, pour avoir le DVD. Horreur ! Le magazine est rédigé par Jacques Logie (voire critiques sur le site). Bon de toute façon c'est le DVD qui m'intéressait.
Tu me pardonneras d'avoir oublié de te le dire. J'ai eu la même réaction que toi... Mais, tout comme toi, c'était le DVD qui m'intéressait. Lis quand même attentivement la revue. Tu y feras d'étonnantes découvertes, comme par exemple, comment un docteur es lettres peut clacher le français contre les murs. Cela commence par le chapeau de la p. 4 : "Mais les Puissances ne se laissèrent pas prendre à ces ouvertures, dont elles doutaient de la sincérité." En français, on aurait sans doute écrit : "Mais les puissances (Halte à l'invasion des majuscules superfétatoires) ne se laissèrent pas prendre à ces ouvertures de la sincérité desquelles elles doutaient".
Page 30, colonne 1 : "La nuit, Napoléon dormit peu, dérangé à tout moment par les allants et venats, l'un lui rendant compte d'une mission, l'autre venu chercher des ordres" (sic, sic et re-sic)
Quant à l'exactitude historique...
Page 9, colonne 3, à propos de l'ordre de mouvement du 14 juin 1815 : "La colonne de droite (...) marcherait de Philippeville sur Châtelet, par Florennes et Gerpinnes." Or il n'a JAMAIS été question de Châtelet dans les ordres de Napoléon avant le 15 juin 1815 à 15.15 hrs.
Page 10, colonne 3, à propos des ordres donnés par le prince d'Orange : "Le Prince (sic : Halte à l'invasion...), après avoir ordonné à Chassé de concentrer sa division à Haine-Saint-Paul..." Il a été prouvé et reprouvé vingt fois par les historiens néerlandais que le prince d'Orange n'avait JAMAIS donné ces ordres pour l'excellente raison que quand il monte à cheval pour se rendre à Bruxelles, il ignore absolument que les Français ont franchi la frontière.
Et ainsi ad libitum.
Je te laisse le plaisir de la découverte. ;-)
Page 30, colonne 1 : "La nuit, Napoléon dormit peu, dérangé à tout moment par les allants et venats, l'un lui rendant compte d'une mission, l'autre venu chercher des ordres" (sic, sic et re-sic)
Quant à l'exactitude historique...
Page 9, colonne 3, à propos de l'ordre de mouvement du 14 juin 1815 : "La colonne de droite (...) marcherait de Philippeville sur Châtelet, par Florennes et Gerpinnes." Or il n'a JAMAIS été question de Châtelet dans les ordres de Napoléon avant le 15 juin 1815 à 15.15 hrs.
Page 10, colonne 3, à propos des ordres donnés par le prince d'Orange : "Le Prince (sic : Halte à l'invasion...), après avoir ordonné à Chassé de concentrer sa division à Haine-Saint-Paul..." Il a été prouvé et reprouvé vingt fois par les historiens néerlandais que le prince d'Orange n'avait JAMAIS donné ces ordres pour l'excellente raison que quand il monte à cheval pour se rendre à Bruxelles, il ignore absolument que les Français ont franchi la frontière.
Et ainsi ad libitum.
Je te laisse le plaisir de la découverte. ;-)
Un petit mot encore. De son vivant, Jacques Logie n'a jamais voulu répondre à mes remarques et a imperturbablement (quel mot impossible !) continué à publier les mêmes bêtises. Je crois bien que ce magazine est le dernier avatar d'un texte que j'avais passé au crible à son intention, il y a plus de dix ans. Avant de le vilipender, j'attendais naturellement que Logie s'explique. Mais pas un mot... Rien, sinon un regard de mépris dans un cocktail accompagné d'un "J'ai bien lu votre lettre. Très intéressant !". Naturellement, je ne suis pas "docteur ès lettres de la Sorbonne"... Après quoi il est retourné au buffet, rouspéter auprès du bourgmestre de Lasne pour une histoire de peinture de lignes blanches sur la voie publique.
Et maintenant qu'il est mort, il ne me répondra certainement plus...
Et maintenant qu'il est mort, il ne me répondra certainement plus...
Hello,
texte sans intérêt, il y a déjà eu bien trop de choses d'écrites sur ce fou qu'était Napoléon Buonaparte, qui avait tellement honte de ses origines qu'il en avait francisé son patronyme en "Bonaparte", Bonabatre (bon à battre) aurait été un meilleur choix.
Un dictateur de plus qui s'inscrit dans une longue lignée commençant dans les tréfonds de l'antiquité pour se continuer jusqu'à nos jours.
Pourquoi pas un panégérique d'Adolf aussi ...
Bref, à oublier très vite.
Sheitan
texte sans intérêt, il y a déjà eu bien trop de choses d'écrites sur ce fou qu'était Napoléon Buonaparte, qui avait tellement honte de ses origines qu'il en avait francisé son patronyme en "Bonaparte", Bonabatre (bon à battre) aurait été un meilleur choix.
Un dictateur de plus qui s'inscrit dans une longue lignée commençant dans les tréfonds de l'antiquité pour se continuer jusqu'à nos jours.
Pourquoi pas un panégérique d'Adolf aussi ...
Bref, à oublier très vite.
Sheitan
On avait déjà tout dit du "Petit Tondu" ou de l' "Ogre corse" sur ce site, mais pas encore n'importe quoi. Voilà, c'est fait !
CHARLES NAPOLÉON à WATERLOO
Le Prince Charles Napoléon sera l'invité, ce mardi 4 mai 2009, de la commune de Waterloo (Belgique).
Il donnera une conférence à 19 heures, en la salle Jules Bastin de la maison Communale, sur les ambitions et les limites de l'Europe napoléonienne.
À l'issue de cette conférence il présentera son dernier ouvrage : Napoléon par Napoléon, un recueil de pensées maximes et citations qu'il a puisées parmi les 36 000 lettres de la correspondance de l'Empereur.
Charles Napoléon dédicacera son livre après la conférence.
L'entrée est gratuite mais la réservation est obligatoire au : 02 / 352 98 81.
Ou à : yves.vandercruysen@publilink.be
Je cède la parole à notre spécialiste napoléonien Micharlemagne pour nous expliquer qui est le Prince Charles Napoléon...
;-))
Le Prince Charles Napoléon sera l'invité, ce mardi 4 mai 2009, de la commune de Waterloo (Belgique).
Il donnera une conférence à 19 heures, en la salle Jules Bastin de la maison Communale, sur les ambitions et les limites de l'Europe napoléonienne.
À l'issue de cette conférence il présentera son dernier ouvrage : Napoléon par Napoléon, un recueil de pensées maximes et citations qu'il a puisées parmi les 36 000 lettres de la correspondance de l'Empereur.
Charles Napoléon dédicacera son livre après la conférence.
L'entrée est gratuite mais la réservation est obligatoire au : 02 / 352 98 81.
Ou à : yves.vandercruysen@publilink.be
Je cède la parole à notre spécialiste napoléonien Micharlemagne pour nous expliquer qui est le Prince Charles Napoléon...
;-))
C'est l'arrière-arrière-petit-fils du prince Jérôme, le plus jeune frère de Napoléon et c'est le prétendant actuel au trône impérial. A l'aspect, l'antithèse de son illustre arrière-grand-oncle : très grand, les yeux clairs, blond et très calme. Je crains toutefois que sa conférence ne soit, comme son livre, légèrement orienté...
Est-il le petit-fils du Prince Léon qui, comme tu le sais mieux que moi, était le gendre de Léopold II ?
Parce que lui, le Prince Léon, était un fervent républicain.
Pourquoi la conférence de Charles (ou son livre ?) serait-elle orientée ?
Parce que lui, le Prince Léon, était un fervent républicain.
Pourquoi la conférence de Charles (ou son livre ?) serait-elle orientée ?
CHARLES NAPOLÉON à WATERLOO.
La salle se remplit d'élégance et d'élite. Du beau monde !
Des dames sorties tout droit du dernier magazine de mode accompagnent - mais de loin - des messieurs habillés comme des milords.
On se reconnaît dans la salle ; les élégantes se saluent d'un petit geste de la main ; une main dont chaque doigt lance des petits éclairs de diamants.
Pour la première fois que je sors sans cravate... ! J'avais cru bon de me mettre à la mode d'aujourd'hui, et j'ai l'air d'un pouilleux. Mais peu importe ; dans cette salle qui réunit le tout-Bruxelles branché, je ne connais personne et personne ne me connaît. J'ai beau chercher partout, Micharlemagne n'est pas là...
Tout à coup, les parlottes et les sourires mondains s'estompent. Quelqu'un s'annonce quelque part... Un monsieur, haut de taille, d'une élégance raffinée, complet gris-cendre, gilet discret et cravate rouge flamboyante à petits pois blancs avec le nœud petit et serré comme il se doit – pardi ! on n'est pas en Amérique – s'avance sur la scène : c'est Charles Napoléon arrière-arrière-petit-neveux de l'Empereur Napoléon Bonaparte qui, en son temps, mit l'Europe à genoux, avant de tomber ici même, à Waterloo.
Curieusement, il a le charme et l'élégance très british ; un peu gauche, penché légèrement vers l'avant et les mains à plat sur les poches de son veston : un mélange de Prince de Galle et de Monsieur Hulot.
Serge Kublat, le Bourgmestre de Waterloo, le suit. Il va nous le présenter. Il a plutôt l'air du paysan à pieds plats qui aurait mis son beau costume du dimanche.
Mais il faut le dire, il parle bien, sans papier ; et le public écoute le grand homme de la Wallonie avec sympathie. On aurait pu s'attendre à des ronds de jambes devant le Monseigneur Charles Napoléon, mais pas du tout : notre grand homme parle avec une déférence discrète et un respect de bon aloi puis, quand il a dit ce qu'il fallait, il cède la parole au héros du jour...
(à suivre)
La salle se remplit d'élégance et d'élite. Du beau monde !
Des dames sorties tout droit du dernier magazine de mode accompagnent - mais de loin - des messieurs habillés comme des milords.
On se reconnaît dans la salle ; les élégantes se saluent d'un petit geste de la main ; une main dont chaque doigt lance des petits éclairs de diamants.
Pour la première fois que je sors sans cravate... ! J'avais cru bon de me mettre à la mode d'aujourd'hui, et j'ai l'air d'un pouilleux. Mais peu importe ; dans cette salle qui réunit le tout-Bruxelles branché, je ne connais personne et personne ne me connaît. J'ai beau chercher partout, Micharlemagne n'est pas là...
Tout à coup, les parlottes et les sourires mondains s'estompent. Quelqu'un s'annonce quelque part... Un monsieur, haut de taille, d'une élégance raffinée, complet gris-cendre, gilet discret et cravate rouge flamboyante à petits pois blancs avec le nœud petit et serré comme il se doit – pardi ! on n'est pas en Amérique – s'avance sur la scène : c'est Charles Napoléon arrière-arrière-petit-neveux de l'Empereur Napoléon Bonaparte qui, en son temps, mit l'Europe à genoux, avant de tomber ici même, à Waterloo.
Curieusement, il a le charme et l'élégance très british ; un peu gauche, penché légèrement vers l'avant et les mains à plat sur les poches de son veston : un mélange de Prince de Galle et de Monsieur Hulot.
Serge Kublat, le Bourgmestre de Waterloo, le suit. Il va nous le présenter. Il a plutôt l'air du paysan à pieds plats qui aurait mis son beau costume du dimanche.
Mais il faut le dire, il parle bien, sans papier ; et le public écoute le grand homme de la Wallonie avec sympathie. On aurait pu s'attendre à des ronds de jambes devant le Monseigneur Charles Napoléon, mais pas du tout : notre grand homme parle avec une déférence discrète et un respect de bon aloi puis, quand il a dit ce qu'il fallait, il cède la parole au héros du jour...
(à suivre)
J'en ai profité pour dévisager discrètement les gens dans la salle ; il m'a semblé reconnaître ici, le Maréchal Jourdan le vainqueur de Fleurus, et là l'enfant chéri de la victoire le Maréchal Masséna. Là, dans le fond, le grand rouquin qui tourne le dos à la scène et qui boude, c'est le Maréchal Ney. Ses amis, les Généraux Gazan, Claparète et Villate sont à côté de lui.
Mais le brave Maréchal a tort de bouder : L'arrière-arrière-arrière-grand-père de l'orateur est le Prince Jérôme, dernier frère de Napoléon. Jérôme n'avait pas beaucoup d'estime pour son grand frère mais au moins, lui, il n'a pas trahi : il était à Waterloo.
C'était certes un enfant gâté, c'était le petit dernier des Bonaparte ; il était né 15 ans après l'empereur et, en fait, il avait vécu dans un autre monde : il était parti très jeune en Amérique où il avait épousé une riche héritière. Puis il avait abandonné sa riche américaine, pour épouser, sur recommandation du grand frère, la belle et grassouillette Princesse de Wurtemberg.
Cette princesse était adorable. Elle lui est toujours restée fidèle et elle aimait la famille Bonaparte et surtout Napoléon : après 1815, son plus grand souhait aurait été de s'installer avec les siens à Sainte-Hélène pour tenir compagnie à l'Empereur dans son exil.
Le Prince de Metternich, et le Prince de Prusse sont arrivés en retard. Ils rejoignent Blücher et le Duc de Wellington qui, un peu goguenard, les invitent à s'asseoir. Puis ils papotent gaiement sans se soucier de l'orateur. Je crois qu'ils ne comprennent pas le français.
Et, enfin, arrive en retard, en retard comme toujours, Grouchy ! Il esquisse un sourire un peu gêné, il s'assied... et il s'endort.
Monseigneur remercie «Monsieur le Maire» de Waterloo pour ses mots gentils et, dans un silence de cathédrale, devant un publique en extase, il commence son exposé.
Il nous retrace le portrait de son arrière-arrière-grand-oncle d'après les extraits des 34 mille lettres qui étaient encore en sa possession et qu'il a déposées récemment aux Archives de France.
C'est une sorte de portrait psychologique du grand homme mais sans partialité : il n'escamote pas les deux grandes forfaitures de son règne : le massacre des prisonniers turcs devant Saint-Jean-d'Acre et l'assassinat du Duc d'Enghien.
Par ailleurs il insiste, et c'est bien normal pour un Bonaparte, sur les qualités de son grand-oncle.
Il nous brosse le portrait d'un Napoléon attachant, de culture méditerranéenne, plus intuitive que rationnelle ; d'une rapidité d'esprit et d'une intelligence foudroyante.
Par quelques extraits de son courrier, il nous montre quelle était sa rapidité de jugement : il évaluait les événements, les hommes et les situations avec une rapidité et une exactitude à peine imaginable.
Quelques extraits des lettres d'amour à Joséphine et Marie-Louise nous font découvrire un homme de cœur et trop souvent mal-aimé.
Les grands personnages de l'Histoire disparaissent toujours sous leurs actes et leurs faits d'armes.
On connaît la vie de Napoléon par le jalonnement de ses victoires et de ses défaites mais l'homme est trop souvent ignoré. On oublie que sous l'uniforme du soldat il y a un cœur qui bat ; c'est de ce cœur que nous parle le conférencier.
Assurément, Charles Napoléon est un grand orateur : son élocution est claire avec un peu de précipitation qui laisse paraître l'émotion, de temps en temps, lors de l'une ou l'autre citation.
Il se veut convaincant : ses mains soulignent le mot dans un mouvement vers le public avec les doigts qui s'ouvrent légèrement puis se referment en coup de poing.
Un moment, l'orateur s'excuse d'être un peu long. Suprême coquetterie d'un surdoué... mais un murmure dans la salle l'encourage à continuer.
(à suivre)
Mais le brave Maréchal a tort de bouder : L'arrière-arrière-arrière-grand-père de l'orateur est le Prince Jérôme, dernier frère de Napoléon. Jérôme n'avait pas beaucoup d'estime pour son grand frère mais au moins, lui, il n'a pas trahi : il était à Waterloo.
C'était certes un enfant gâté, c'était le petit dernier des Bonaparte ; il était né 15 ans après l'empereur et, en fait, il avait vécu dans un autre monde : il était parti très jeune en Amérique où il avait épousé une riche héritière. Puis il avait abandonné sa riche américaine, pour épouser, sur recommandation du grand frère, la belle et grassouillette Princesse de Wurtemberg.
Cette princesse était adorable. Elle lui est toujours restée fidèle et elle aimait la famille Bonaparte et surtout Napoléon : après 1815, son plus grand souhait aurait été de s'installer avec les siens à Sainte-Hélène pour tenir compagnie à l'Empereur dans son exil.
Le Prince de Metternich, et le Prince de Prusse sont arrivés en retard. Ils rejoignent Blücher et le Duc de Wellington qui, un peu goguenard, les invitent à s'asseoir. Puis ils papotent gaiement sans se soucier de l'orateur. Je crois qu'ils ne comprennent pas le français.
Et, enfin, arrive en retard, en retard comme toujours, Grouchy ! Il esquisse un sourire un peu gêné, il s'assied... et il s'endort.
Monseigneur remercie «Monsieur le Maire» de Waterloo pour ses mots gentils et, dans un silence de cathédrale, devant un publique en extase, il commence son exposé.
Il nous retrace le portrait de son arrière-arrière-grand-oncle d'après les extraits des 34 mille lettres qui étaient encore en sa possession et qu'il a déposées récemment aux Archives de France.
C'est une sorte de portrait psychologique du grand homme mais sans partialité : il n'escamote pas les deux grandes forfaitures de son règne : le massacre des prisonniers turcs devant Saint-Jean-d'Acre et l'assassinat du Duc d'Enghien.
Par ailleurs il insiste, et c'est bien normal pour un Bonaparte, sur les qualités de son grand-oncle.
Il nous brosse le portrait d'un Napoléon attachant, de culture méditerranéenne, plus intuitive que rationnelle ; d'une rapidité d'esprit et d'une intelligence foudroyante.
Par quelques extraits de son courrier, il nous montre quelle était sa rapidité de jugement : il évaluait les événements, les hommes et les situations avec une rapidité et une exactitude à peine imaginable.
Quelques extraits des lettres d'amour à Joséphine et Marie-Louise nous font découvrire un homme de cœur et trop souvent mal-aimé.
Les grands personnages de l'Histoire disparaissent toujours sous leurs actes et leurs faits d'armes.
On connaît la vie de Napoléon par le jalonnement de ses victoires et de ses défaites mais l'homme est trop souvent ignoré. On oublie que sous l'uniforme du soldat il y a un cœur qui bat ; c'est de ce cœur que nous parle le conférencier.
Assurément, Charles Napoléon est un grand orateur : son élocution est claire avec un peu de précipitation qui laisse paraître l'émotion, de temps en temps, lors de l'une ou l'autre citation.
Il se veut convaincant : ses mains soulignent le mot dans un mouvement vers le public avec les doigts qui s'ouvrent légèrement puis se referment en coup de poing.
Un moment, l'orateur s'excuse d'être un peu long. Suprême coquetterie d'un surdoué... mais un murmure dans la salle l'encourage à continuer.
(à suivre)
Amusant que ce compte-rendu de la rencontre avec le descendant de Napoléon. Haut en couleur.
Alors, il continue, mais plus très longtemps car, au fond, il avait tout dit...
Après cette conférence – applaudie comme il se doit - et les remerciements d'usage, la foule se précipite à l'étage pour acheter le livre de l'homme du jour et pour le faire dédicacer par son auteur.
Évidemment, c'est l'aimable bousculade habituelle et, pour la circonstance, le public d'élégance et d'élite a oublié les règles de bonne éducation. L'égoïsme naturel est revenu au gallot : personne ne m'invite à passer devant lui.
Je fais remarquer à la vendeuse du livre qu'elle a collé une étiquette sur le prix où elle a indiqué un euro de plus. Elle ne sourit pas, elle ne dit rien et, comme elle a renversé son pot de rimmel sur sa figure, je ne sais pas voir si elle rougit.
L'attente est longue mais on ne s'ennuie pas. Je me trouve dans un groupe de bonnes dames, dont l'une, d'un âge plutôt mur – elle pourrait être ma mère, se pose les mêmes questions que moi : Charles est-il le descendant du Comte Léon ?
- Mon petit-fils est allé voir sur wiquipi-je-sais-pas-quoi, dit-elle, mais peut-on se fier à ces machins d'ordinateur ?
Je lui propose de demander à l'intéressé ; je lui conseille de dire :
- Puis-je vous poser une question, s'il vous plait, Monseigneur ?
Arrivée enfin à la table des dédicaces, elle n'hésite pas :
- Quelles sont vos liens de parenté avec Clémentine et Léon ?
- Ben, heu ! la Princesse Clémentine était ma grand-mère...
Et puis tout de suite il évoque des souvenirs d'enfance :
- Nous passions des vacances en Ardennes avec nos cousins...
- Ah ! oui, bien sûr, avec les de White... Ils étaient très nombreux, n'est-ce pas, j'ai bien connu la plus jeune, figurez-vous... etc, etc...
Les papotages commencent et vont bon train. Le Monseigneur s'amuse et nous aussi.
Il me dédicace enfin mon livre. Il écrit mon prénom, je lui demande d'ajouter celui de ma femme et j'hésite un moment à lui demander d'ajouter celui de ma belle-mère et puis je me souviens à temps qu'elle n'aime pas Napoléon.
Je suis sorti dans la douceur du soir avec les bonnes dames qui continuaient leurs considérations généalogiques :
- Le grand homme est donc l'arrière-petit-fils de notre Roi Léopold II... et le descendant de Charles-Quint par son arrière-grand-mère qui était née Habsbourg, comme vous savez, très chère...
De l'Empereur Napoléon, il n'était plus question. On est patriote ou on ne l'est pas !
Mon nouveau livre, tout beau tout neuf, de 280 pages, avec un beau portrait de Napoléon sur la couverture et une aimable dédicace en belle page, trône désormais fièrement juste devant moi, au milieu de mon capharnaüm et me dit avec insistance :
-Lisez-moi, lisez-moi, lisez-moi...
(À ... près de Waterloo - mai 2009)
Après cette conférence – applaudie comme il se doit - et les remerciements d'usage, la foule se précipite à l'étage pour acheter le livre de l'homme du jour et pour le faire dédicacer par son auteur.
Évidemment, c'est l'aimable bousculade habituelle et, pour la circonstance, le public d'élégance et d'élite a oublié les règles de bonne éducation. L'égoïsme naturel est revenu au gallot : personne ne m'invite à passer devant lui.
Je fais remarquer à la vendeuse du livre qu'elle a collé une étiquette sur le prix où elle a indiqué un euro de plus. Elle ne sourit pas, elle ne dit rien et, comme elle a renversé son pot de rimmel sur sa figure, je ne sais pas voir si elle rougit.
L'attente est longue mais on ne s'ennuie pas. Je me trouve dans un groupe de bonnes dames, dont l'une, d'un âge plutôt mur – elle pourrait être ma mère, se pose les mêmes questions que moi : Charles est-il le descendant du Comte Léon ?
- Mon petit-fils est allé voir sur wiquipi-je-sais-pas-quoi, dit-elle, mais peut-on se fier à ces machins d'ordinateur ?
Je lui propose de demander à l'intéressé ; je lui conseille de dire :
- Puis-je vous poser une question, s'il vous plait, Monseigneur ?
Arrivée enfin à la table des dédicaces, elle n'hésite pas :
- Quelles sont vos liens de parenté avec Clémentine et Léon ?
- Ben, heu ! la Princesse Clémentine était ma grand-mère...
Et puis tout de suite il évoque des souvenirs d'enfance :
- Nous passions des vacances en Ardennes avec nos cousins...
- Ah ! oui, bien sûr, avec les de White... Ils étaient très nombreux, n'est-ce pas, j'ai bien connu la plus jeune, figurez-vous... etc, etc...
Les papotages commencent et vont bon train. Le Monseigneur s'amuse et nous aussi.
Il me dédicace enfin mon livre. Il écrit mon prénom, je lui demande d'ajouter celui de ma femme et j'hésite un moment à lui demander d'ajouter celui de ma belle-mère et puis je me souviens à temps qu'elle n'aime pas Napoléon.
Je suis sorti dans la douceur du soir avec les bonnes dames qui continuaient leurs considérations généalogiques :
- Le grand homme est donc l'arrière-petit-fils de notre Roi Léopold II... et le descendant de Charles-Quint par son arrière-grand-mère qui était née Habsbourg, comme vous savez, très chère...
De l'Empereur Napoléon, il n'était plus question. On est patriote ou on ne l'est pas !
Mon nouveau livre, tout beau tout neuf, de 280 pages, avec un beau portrait de Napoléon sur la couverture et une aimable dédicace en belle page, trône désormais fièrement juste devant moi, au milieu de mon capharnaüm et me dit avec insistance :
-Lisez-moi, lisez-moi, lisez-moi...
(À ... près de Waterloo - mai 2009)
Excellent reportage ! La princesse Clémentine était tombée raide dingue du prince Léon (en réalité, le prince Napoléon-Victor). Cela ne plut pas du tout à Léopold II qui, tout en étant un Orléans par sa mère, ne voulait pas brouiller la Belgique avec la république française. C'est du moins ce qui s'est dit "officieusement". En réalité, la princesse était le véritable bâton de vieillesse de son vieux papa et il redoutait de se retrouver tout seul. Il a donc fallu attendre la mort du roi pour enfin convoler en justes noces. L'aînée de leurs enfants, la princesse Marie-Clotilde, a épousé en 1938, le comte Serge de Witt, un noble émigré russe.
Le prince Charles Napoléon, que tu as rencontré, s'est déclaré républicain et est entré en conflit avec son fils Jean-Christophe lors de son divorce. Ce dernier est né en 1986 et est reconnu comme prétendant officiel par les bonapartistes "purs et durs".
Je disais que le livre de Charles devait être orienté parce que je doute beaucoup qu'il dise beaucoup de mal de son illustre arrière-grand-oncle.
Le prince Charles Napoléon, que tu as rencontré, s'est déclaré républicain et est entré en conflit avec son fils Jean-Christophe lors de son divorce. Ce dernier est né en 1986 et est reconnu comme prétendant officiel par les bonapartistes "purs et durs".
Je disais que le livre de Charles devait être orienté parce que je doute beaucoup qu'il dise beaucoup de mal de son illustre arrière-grand-oncle.
Passion, passion, quand tu nous tiens..
Après avoir lu les deux premiers épisodes, je pensais retrouver une narration. Et là, reportage.
J'ai bien aimé.
Trois moments d'histoire mais toujours la même passion. Sauf pour la belle-mère... Avec qui je discuterais plutôt étant donné que je suis hermétiquement close... et fermement insensible aux faits d'armes, de pouvoir et d'armée quels qu'ils soient et où que ce soit. Mais j'avais un voisin, vieux monsieur très distingué qui était un Napoléonien convaincu, aussi désireux que toi ou Mich de tout connaître sur l'homme, les batailles, le contexte... enfin tout quoi et qui était a-do-ra-ble. Comme quoi...
Quelques remarques tout de même au-delà de ta passion respectable :
Dit-on un homme "haut de taille" ? ça me semble incongru mais pour le coup c'est peut-être ma réflexion qui l'est.. Prince de Galle, ça prend un"s". Tu salueras de ma part si tu le connais personnellement Grouchy, j'aurais sans doute fait une sieste avec lui...
Je trouve que tu exagères un peu quand tu t'apitoies sur le coeur de Napoléon. Oh, le pauvre, il n'aurait pas été aimé par les dames, ben oui, il avait un coeur... mais très honnêtement, je ne sais pas ce qu'il aurait pu offrir à ces dames. L'amour ne me semble pas avoir beaucoup de place dans ce genre d'existence... Mais là je m'avance et tu vas peut-être me remonter les bretelles (que je n'ai pas d'ailleurs!).
J'ai beaucoup aimé le regard distancié que tu portes sur ce petit monde lors de la dédicace. Foin du savoir-vivre, sonnez la charge et en avant pour la dédicace !
Quant à "gallot" il s'agit plutôt de "galop" n'est-ce pas ?
D'autre part, je ne vois pas comment la vendeuse peut avoir renversé son pot de rimmel sur son visage puisque normalement le rimmel se met sur les paupières... JLB vérifie ta documentation, m...., avant d'écrire des trucs sur les femmes !!
Autre chose, je trouve que le conseil que tu as donné à cette personne concernant la question qu'elle devait poser à l'écrivain est très risquée !!
"Puis-je vous poser une question..." Et s'il avait répondu non, tu imagines la honte de cette femme ? Non, vraiment tu exagères ! :))
Dernière chose, franchement "Monseigneur", c'est passé de mode.
Je trouve ça insupportable. Vraiment vraiment. Et là, je ne rigole pas du tout (écrivis-je en souriant).
Allez, bonne lecture MSJB
Après avoir lu les deux premiers épisodes, je pensais retrouver une narration. Et là, reportage.
J'ai bien aimé.
Trois moments d'histoire mais toujours la même passion. Sauf pour la belle-mère... Avec qui je discuterais plutôt étant donné que je suis hermétiquement close... et fermement insensible aux faits d'armes, de pouvoir et d'armée quels qu'ils soient et où que ce soit. Mais j'avais un voisin, vieux monsieur très distingué qui était un Napoléonien convaincu, aussi désireux que toi ou Mich de tout connaître sur l'homme, les batailles, le contexte... enfin tout quoi et qui était a-do-ra-ble. Comme quoi...
Quelques remarques tout de même au-delà de ta passion respectable :
Dit-on un homme "haut de taille" ? ça me semble incongru mais pour le coup c'est peut-être ma réflexion qui l'est.. Prince de Galle, ça prend un"s". Tu salueras de ma part si tu le connais personnellement Grouchy, j'aurais sans doute fait une sieste avec lui...
Je trouve que tu exagères un peu quand tu t'apitoies sur le coeur de Napoléon. Oh, le pauvre, il n'aurait pas été aimé par les dames, ben oui, il avait un coeur... mais très honnêtement, je ne sais pas ce qu'il aurait pu offrir à ces dames. L'amour ne me semble pas avoir beaucoup de place dans ce genre d'existence... Mais là je m'avance et tu vas peut-être me remonter les bretelles (que je n'ai pas d'ailleurs!).
J'ai beaucoup aimé le regard distancié que tu portes sur ce petit monde lors de la dédicace. Foin du savoir-vivre, sonnez la charge et en avant pour la dédicace !
Quant à "gallot" il s'agit plutôt de "galop" n'est-ce pas ?
D'autre part, je ne vois pas comment la vendeuse peut avoir renversé son pot de rimmel sur son visage puisque normalement le rimmel se met sur les paupières... JLB vérifie ta documentation, m...., avant d'écrire des trucs sur les femmes !!
Autre chose, je trouve que le conseil que tu as donné à cette personne concernant la question qu'elle devait poser à l'écrivain est très risquée !!
"Puis-je vous poser une question..." Et s'il avait répondu non, tu imagines la honte de cette femme ? Non, vraiment tu exagères ! :))
Dernière chose, franchement "Monseigneur", c'est passé de mode.
Je trouve ça insupportable. Vraiment vraiment. Et là, je ne rigole pas du tout (écrivis-je en souriant).
Allez, bonne lecture MSJB
Garance
Merci d'avoir lu et disséqué, c'est très gentil.
Pour le "haut de taille", j'assume mais pour le "gallot", je rentre sous terre... C'est affreux ! ;-((
Le pot de rimmel, j'assume aussi même si ça porte sans doute un autre nom.
Mais soit ! je revoie ma documentation. ;-))
Le "Monseigneur" c'est un peu grotesque aujourd'hui. Je croyais que c'était réservé aux Archevêques.
Mais, c'est son titre et il semble y tenir beaucoup. Après tout, il n'a peut-être pas tort, il faut assumer...
Pour le cœur de Napoléon, tu as certes raison : Napoléon était un goujat. Mais enfin, il a aimé Joséphine (et aussi Marie-Louise) et il lui arrivait d'être émouvant :
« ...J'ai tout quitté pour te voir, te presser dans mes bras... Tu n'y étais pas : tu cours les villes et les fêtes, tu t'éloignes de moi quand j'arrive, tu n'aimes plus ton cher Napoléon... » etc... etc...
Merci d'avoir lu et disséqué, c'est très gentil.
Pour le "haut de taille", j'assume mais pour le "gallot", je rentre sous terre... C'est affreux ! ;-((
Le pot de rimmel, j'assume aussi même si ça porte sans doute un autre nom.
Mais soit ! je revoie ma documentation. ;-))
Le "Monseigneur" c'est un peu grotesque aujourd'hui. Je croyais que c'était réservé aux Archevêques.
Mais, c'est son titre et il semble y tenir beaucoup. Après tout, il n'a peut-être pas tort, il faut assumer...
Pour le cœur de Napoléon, tu as certes raison : Napoléon était un goujat. Mais enfin, il a aimé Joséphine (et aussi Marie-Louise) et il lui arrivait d'être émouvant :
« ...J'ai tout quitté pour te voir, te presser dans mes bras... Tu n'y étais pas : tu cours les villes et les fêtes, tu t'éloignes de moi quand j'arrive, tu n'aimes plus ton cher Napoléon... » etc... etc...
« ...J'ai tout quitté pour te voir, te presser dans mes bras... Tu n'y étais pas : tu cours les villes et les fêtes, tu t'éloignes de moi quand j'arrive, tu n'aimes plus ton cher Napoléon... » etc... etc...
Snif, MSJB tu viens de plomber mon après-midi :((
Je vais de ce pas éplucher mes oignons, je vais essayer de ne pas les laisser brûler (dixit Marie)...
La troisième partie est ma préférée. Dans les deux précédentes, j'avais du mal à appréhender l'ensemble de la scène et la truculance des discours étant donné mon coté complètement inculte pour tout ce qui est napoléonnien (à l'exception de l'oeuvre de Portalis, forcément, je suis juriste...). La troisième partie est vraiment bien rendue avec tout ce beau monde bien élevé, donnant du Monseigneur à tout va, mais qui se marche sur les pieds au moment de la dédicace. C'est très très bien rendu.
Et après tout, on peut très bien se renverser du rimmel sur le visage si on veut, vraiment, radicalement, cacher ses rougeurs... ;-)
Et après tout, on peut très bien se renverser du rimmel sur le visage si on veut, vraiment, radicalement, cacher ses rougeurs... ;-)
Mich' et SJB vous étiez dans le mêm camp à la bataille de Waterloo ?
J'ai bien peur que non... SJB tenait la bride cheval du maréchal Ney, tandis que je me trouvais sur la place de Braine-l'Alleud occupé à me faire offrir à boire par les jolies Brainoises. Bon, vers cinq heures, cela a un peu changé et il a fallu aller au boulot, mais vu la tamponne que je tenais, tout s'est passé comme dans un rêve. C'est ce qu'on pourrait appeler une anesthésie préventive.
Mich' et SJB vous étiez dans le mêm camp à la bataille de Waterloo ?Oui, je me souviens, j'ai vu Mich à Braine-l'Alleud avec les envoyés spéciaux du monde entier qui se saoulaient la g... avec les filles de cabarets et qui faisaient des paris à trois contre un pour Wellington...
Moi, au moment même, je trouvais que Napoléon aurait dû rester à l'île d'Elbe mais maintenant je suis heureux qu'il l'ait quittée : les Cent jours sont une épopée légendaire de l'Histoire et puis Aragon n'aurait pas pu écrire sa Semaine Sainte et, la Chartreuse de Parme aurait été amputée d'un chapitre mémorable.
Sinon, Mich a bien vu : à Waterloo j'étais avec le Brave des Braves.
Je n'aime pas Napoléon, j'admire Bonaparte et j'aime bien le Maréchal Ney. C'est le Brutus de l'Histoire de France (en plus grand).
C'est dommage que Shakespeare ne l'ait pas connu, il en aurait fait son plus beau personnage de tragédie.
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