La superposition des deux récits est bien troussée, ça me rappelle un exercice "deux témoignages" qu'on avait fait je ne sais plus quand cette année.
En fait, je ne connaissais rien des détails de la bataille de Waterloo, à part les échos littéraires : si l'on en croit Stendhal, ce fut un beau bordel . Il y aussi cette galéjade d'Alphonse Allais dont je n'arrive pas à retrouver la référence : c'est le défaut de prononciation d'un émissaire alsacien envoyé par Grouchy, qui demandait à être payé "blus cher" qui créa le malentendu, l'Empereur aurait donc en réalité été trop radin.
Et il y avait aussi le fameux "Waterloo morne plaine" de Totor.
Bref, sortant de ma torpeur historique qui confine à la stupeur, dès qu'il s'agit de guerres et de batailles (or il n'y a quasiment que de ça dans les bouquins), en tapant sur google (qui ne va pas tarder à porter plainte pour coups et blessures ) j'ai trouvé ça :
http://fh-augsburg.de/~harsch/gallica/…
Vu comme ça, ça rappelle certains commentaires de matches de foot, tels que parodiés dans Astérix : "le terrain était boueux et les sangliers avaient mangé des cochonneries"
Merci à SJB et à Charlemagne pour ces titillements de ma curiosité historienne, restée en jachère mais ne demandant qu'à être cultivée.
Et puis ne résistant pas à la fièvre lyrique de l'alexandrin du jeudi matin, voici un bijou exprès pour kikinenveu, quel souffle ! :
§
Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D'un côté c'est l'Europe et de l'autre la France.
Choc sanglant ! des héros Dieu trompait l'espérance ;
Tu désertais, victoire, et le sort était las.
O Waterloo ! je pleure et je m'arrête, hélas !
Car ces derniers soldats de la dernière guerre
Furent grands ; ils avaient vaincu toute la terre,
Chassé vingt rois, passé les Alpes et le Rhin,
Et leur âme chantait dans les clairons d'airain !
Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire ;
Il tenait Wellington acculé sur un bois.
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille,
Et parfois l'horizon, sombre comme la mer.
Soudain, joyeux, il dit : Grouchy ! - C'était Blücher.
L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme,
La mêlée en hurlant grandit comme une flamme.
La batterie anglaise écrasa nos carrés.
La plaine, où frissonnaient les drapeaux déchirés,
Ne fut plus, dans les cris des mourants qu'on égorge,
Qu'un gouffre flamboyant, rouge comme une forge ;
Gouffre où les régiments comme des pans de murs
Tombaient, où se couchaient comme des épis mûrs
Les hauts tambours-majors aux panaches énormes,
Où l'on entrevoyait des blessures difformes !
Carnage affreux! moment fatal ! L'homme inquiet
Sentit que la bataille entre ses mains pliait.
Derrière un mamelon la garde était massée.
La garde, espoir suprême et suprême pensée !
« Allons ! faites donner la garde ! » cria-t-il.
Et, lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil,
Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,
Cuirassiers, canonniers qui traînaient des tonnerres,
Portant le noir colback ou le casque poli,
Tous, ceux de Friedland et ceux de Rivoli,
Comprenant qu'ils allaient mourir dans cette fête,
Saluèrent leur dieu, debout dans la tempête.
Leur bouche, d'un seul cri, dit : vive l'empereur !
Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur,
Tranquille, souriant à la mitraille anglaise,
La garde impériale entra dans la fournaise.
Hélas ! Napoléon, sur sa garde penché,
Regardait, et, sitôt qu'ils avaient débouché
Sous les sombres canons crachant des jets de soufre,
Voyait, l'un après l'autre, en cet horrible gouffre,
Fondre ces régiments de granit et d'acier
Comme fond une cire au souffle d'un brasier.
Ils allaient, l'arme au bras, front haut, graves, stoïques.
Pas un ne recula. Dormez, morts héroïques !
Le reste de l'armée hésitait sur leurs corps
Et regardait mourir la garde. - C'est alors
Qu'élevant tout à coup sa voix désespérée,
La Déroute, géante à la face effarée
Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons,
Changeant subitement les drapeaux en haillons,
A de certains moments, spectre fait de fumées,
Se lève grandissante au milieu des armées,
La Déroute apparut au soldat qui s'émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut !
Sauve qui peut ! - affront ! horreur ! - toutes les bouches
Criaient ; à travers champs, fous, éperdus, farouches,
Comme si quelque souffle avait passé sur eux.
Parmi les lourds caissons et les fourgons poudreux,
Roulant dans les fossés, se cachant dans les seigles,
Jetant shakos, manteaux, fusils, jetant les aigles,
Sous les sabres prussiens, ces vétérans, ô deuil !
Tremblaient, hurlaient, pleuraient, couraient ! - En un clin d'œil,
Comme s'envole au vent une paille enflammée,
S'évanouit ce bruit qui fut la grande armée,
Et cette plaine, hélas, où l'on rêve aujourd'hui,
Vit fuir ceux devant qui l'univers avait fui !
Quarante ans sont passés, et ce coin de la terre,
Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire,
Ce champ sinistre où Dieu mêla tant de néants,
Tremble encor d'avoir vu la fuite des géants !
(…)
Victor Hugo (Les châtiments)
§
En fait, je ne connaissais rien des détails de la bataille de Waterloo, à part les échos littéraires : si l'on en croit Stendhal, ce fut un beau bordel . Il y aussi cette galéjade d'Alphonse Allais dont je n'arrive pas à retrouver la référence : c'est le défaut de prononciation d'un émissaire alsacien envoyé par Grouchy, qui demandait à être payé "blus cher" qui créa le malentendu, l'Empereur aurait donc en réalité été trop radin.
Et il y avait aussi le fameux "Waterloo morne plaine" de Totor.
Bref, sortant de ma torpeur historique qui confine à la stupeur, dès qu'il s'agit de guerres et de batailles (or il n'y a quasiment que de ça dans les bouquins), en tapant sur google (qui ne va pas tarder à porter plainte pour coups et blessures ) j'ai trouvé ça :
http://fh-augsburg.de/~harsch/gallica/…
Vu comme ça, ça rappelle certains commentaires de matches de foot, tels que parodiés dans Astérix : "le terrain était boueux et les sangliers avaient mangé des cochonneries"
Merci à SJB et à Charlemagne pour ces titillements de ma curiosité historienne, restée en jachère mais ne demandant qu'à être cultivée.
Et puis ne résistant pas à la fièvre lyrique de l'alexandrin du jeudi matin, voici un bijou exprès pour kikinenveu, quel souffle ! :
§
Waterloo ! Waterloo ! Waterloo ! morne plaine !
Comme une onde qui bout dans une urne trop pleine,
Dans ton cirque de bois, de coteaux, de vallons,
La pâle mort mêlait les sombres bataillons.
D'un côté c'est l'Europe et de l'autre la France.
Choc sanglant ! des héros Dieu trompait l'espérance ;
Tu désertais, victoire, et le sort était las.
O Waterloo ! je pleure et je m'arrête, hélas !
Car ces derniers soldats de la dernière guerre
Furent grands ; ils avaient vaincu toute la terre,
Chassé vingt rois, passé les Alpes et le Rhin,
Et leur âme chantait dans les clairons d'airain !
Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire ;
Il tenait Wellington acculé sur un bois.
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille,
Et parfois l'horizon, sombre comme la mer.
Soudain, joyeux, il dit : Grouchy ! - C'était Blücher.
L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme,
La mêlée en hurlant grandit comme une flamme.
La batterie anglaise écrasa nos carrés.
La plaine, où frissonnaient les drapeaux déchirés,
Ne fut plus, dans les cris des mourants qu'on égorge,
Qu'un gouffre flamboyant, rouge comme une forge ;
Gouffre où les régiments comme des pans de murs
Tombaient, où se couchaient comme des épis mûrs
Les hauts tambours-majors aux panaches énormes,
Où l'on entrevoyait des blessures difformes !
Carnage affreux! moment fatal ! L'homme inquiet
Sentit que la bataille entre ses mains pliait.
Derrière un mamelon la garde était massée.
La garde, espoir suprême et suprême pensée !
« Allons ! faites donner la garde ! » cria-t-il.
Et, lanciers, grenadiers aux guêtres de coutil,
Dragons que Rome eût pris pour des légionnaires,
Cuirassiers, canonniers qui traînaient des tonnerres,
Portant le noir colback ou le casque poli,
Tous, ceux de Friedland et ceux de Rivoli,
Comprenant qu'ils allaient mourir dans cette fête,
Saluèrent leur dieu, debout dans la tempête.
Leur bouche, d'un seul cri, dit : vive l'empereur !
Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur,
Tranquille, souriant à la mitraille anglaise,
La garde impériale entra dans la fournaise.
Hélas ! Napoléon, sur sa garde penché,
Regardait, et, sitôt qu'ils avaient débouché
Sous les sombres canons crachant des jets de soufre,
Voyait, l'un après l'autre, en cet horrible gouffre,
Fondre ces régiments de granit et d'acier
Comme fond une cire au souffle d'un brasier.
Ils allaient, l'arme au bras, front haut, graves, stoïques.
Pas un ne recula. Dormez, morts héroïques !
Le reste de l'armée hésitait sur leurs corps
Et regardait mourir la garde. - C'est alors
Qu'élevant tout à coup sa voix désespérée,
La Déroute, géante à la face effarée
Qui, pâle, épouvantant les plus fiers bataillons,
Changeant subitement les drapeaux en haillons,
A de certains moments, spectre fait de fumées,
Se lève grandissante au milieu des armées,
La Déroute apparut au soldat qui s'émeut,
Et, se tordant les bras, cria : Sauve qui peut !
Sauve qui peut ! - affront ! horreur ! - toutes les bouches
Criaient ; à travers champs, fous, éperdus, farouches,
Comme si quelque souffle avait passé sur eux.
Parmi les lourds caissons et les fourgons poudreux,
Roulant dans les fossés, se cachant dans les seigles,
Jetant shakos, manteaux, fusils, jetant les aigles,
Sous les sabres prussiens, ces vétérans, ô deuil !
Tremblaient, hurlaient, pleuraient, couraient ! - En un clin d'œil,
Comme s'envole au vent une paille enflammée,
S'évanouit ce bruit qui fut la grande armée,
Et cette plaine, hélas, où l'on rêve aujourd'hui,
Vit fuir ceux devant qui l'univers avait fui !
Quarante ans sont passés, et ce coin de la terre,
Waterloo, ce plateau funèbre et solitaire,
Ce champ sinistre où Dieu mêla tant de néants,
Tremble encor d'avoir vu la fuite des géants !
(…)
Victor Hugo (Les châtiments)
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SJB : Le voussoiement était collectif ;-)
Je peux affirmer avec la plus grande fermeté que Grouchy était à la ferme Marette le 18 juin à 11.30 hrs. Tous les auteurs - bons ou mauvais, partisans ou adversaires de Grouchy - sont unanimes. Ta remarque quant aux distances entre Walhain et Mont-Saint-Jean est parfaitement exacte et corrobore avec la plus grande simplicité le fait que, même en marchant à 11.30 hrs, Grouchy n'aurait jamais parvenir à Mont-Saint-Jean à temps pour modifier le cours des événements. Vitesse moyenne d'une colonne d'infanterie (avec ses impedimenta) : 2,5 km/hrs. Chemins détrempés par les tornades de pluie de la veille : inutile de venir dire que les fantassins pouvaient marcher plus vite dans de telles conditions. Donc, il aurait fallu compter 12 heures pour arriver à MSJ. Et à 23.30 hrs, les carottes étaient cuites et bien cuites.
Je peux affirmer avec la plus grande fermeté que Grouchy était à la ferme Marette le 18 juin à 11.30 hrs. Tous les auteurs - bons ou mauvais, partisans ou adversaires de Grouchy - sont unanimes. Ta remarque quant aux distances entre Walhain et Mont-Saint-Jean est parfaitement exacte et corrobore avec la plus grande simplicité le fait que, même en marchant à 11.30 hrs, Grouchy n'aurait jamais parvenir à Mont-Saint-Jean à temps pour modifier le cours des événements. Vitesse moyenne d'une colonne d'infanterie (avec ses impedimenta) : 2,5 km/hrs. Chemins détrempés par les tornades de pluie de la veille : inutile de venir dire que les fantassins pouvaient marcher plus vite dans de telles conditions. Donc, il aurait fallu compter 12 heures pour arriver à MSJ. Et à 23.30 hrs, les carottes étaient cuites et bien cuites.
A la question de savoir qui était Fleischman, c'est bien cela. Il a même été directeur de l'INR. On se souvient que c'est lui qui a commenté à la radio l'enterrement du roi Albert et celui de la reine Astrid. C'était un fou absolu de Napoléon et il lui a consacré de nombreux ouvrages et articles, notamment dans le Bulletin de la Société belge d'Etudes napoléoniennes dont il était fondateur. Deux ouvrages à lire :
FLEISCHMAN (Théo) – Ce que Napoléon disait de Waterloo à Sainte-Hélène – Bruxelles, Société belge d’Etudes napoléoniennes – 8° - 20 p (Extrait du Bulletin de la Société belge d’Etudes napoléoniennes, 21) IV 20.128 A 18
FLEISCHMAN (Théo) et AERTS (Winand) – Bruxelles pendant la bataille de Waterloo – Bruxelles, Renaissance du Livre, 1956 –260 pp. B 4162 66
Les cotes sont celles de la Bibliothèque royale.
Il faut y ajouter un célèbre "En écoutant parler Napoléon" paru chez Brepols, fin des années 50, qui est tout-à-fait intéressant.
Ajoutons que Fleischmann s'est impliqué avec enthousiasme dans la création du Musée du Caillou. Cest vraiment un personnage incontournable dans le paysage napoléonien en Belgique. Quoique "napoléoniste" au dernier degré, ce n'en est pas moins un auteur sérieux et fort agréble à lire. A +.
FLEISCHMAN (Théo) – Ce que Napoléon disait de Waterloo à Sainte-Hélène – Bruxelles, Société belge d’Etudes napoléoniennes – 8° - 20 p (Extrait du Bulletin de la Société belge d’Etudes napoléoniennes, 21) IV 20.128 A 18
FLEISCHMAN (Théo) et AERTS (Winand) – Bruxelles pendant la bataille de Waterloo – Bruxelles, Renaissance du Livre, 1956 –260 pp. B 4162 66
Les cotes sont celles de la Bibliothèque royale.
Il faut y ajouter un célèbre "En écoutant parler Napoléon" paru chez Brepols, fin des années 50, qui est tout-à-fait intéressant.
Ajoutons que Fleischmann s'est impliqué avec enthousiasme dans la création du Musée du Caillou. Cest vraiment un personnage incontournable dans le paysage napoléonien en Belgique. Quoique "napoléoniste" au dernier degré, ce n'en est pas moins un auteur sérieux et fort agréble à lire. A +.
Tiens puisqu'il y paraît que sur ce thread pardon ce fil y a des clous qui s'enfoncent, ne pouvant, trop ignare, mettre mon grain de sel sur la queue de l'aigle impérial (ouf !), je le mets sur l'orthographe de SJB, rien que pour faire l' intéressante, enfin, style que j'ai quelque chose à dire :
voilas, quaistions ortografe, ge cygnal ke g'est repairet une ôtre fote trai villène dan le premié taixtes de Esjibé :
Issi : "j'aurais la vie qu'*à* eue mon père"
et biens nont, il fo écrire "j'aurais la vie qu' *a* eue mon père", quart c'es le vairbe avoire et nons pa la préposission !
es c'et ancor plu graves ke la *bute* au lieux de la "butte" parseke s'ait une fote gramatical !! mai je panse, conaissans l'oteure, ke c'es une sinple aireure de frape dus a in momans des tourderis, alor il fô pardoné.
(p'tain ce que c'est dur d'écrire en faisant une faute à chaque mot, vous imaginez pas !)
voilas, quaistions ortografe, ge cygnal ke g'est repairet une ôtre fote trai villène dan le premié taixtes de Esjibé :
Issi : "j'aurais la vie qu'*à* eue mon père"
et biens nont, il fo écrire "j'aurais la vie qu' *a* eue mon père", quart c'es le vairbe avoire et nons pa la préposission !
es c'et ancor plu graves ke la *bute* au lieux de la "butte" parseke s'ait une fote gramatical !! mai je panse, conaissans l'oteure, ke c'es une sinple aireure de frape dus a in momans des tourderis, alor il fô pardoné.
(p'tain ce que c'est dur d'écrire en faisant une faute à chaque mot, vous imaginez pas !)
Saperlipopette ! On aurait peur de poster trop vite...
"Saperlipopette !" Encore bien que Micharlemagne n'est pas Cambronne ! ;-))
Non, c'est Tintin ! :-))) On connaît ses vrais classiques. Une variante : Saperlotte ! SJB : un gros courriel vous attend dans votre boîte aux lettres.
C'est amusant, cette idée de tenir conversation sous DEUX rubriques différentes. On réflécit à l'une pendant que l'on rédige sur l'autre :-). Schizophrénie en vue !
C'est amusant, cette idée de tenir conversation sous DEUX rubriques différentes. On réflécit à l'une pendant que l'on rédige sur l'autre :-). Schizophrénie en vue !
Enfin, quand je dis réflécir...
A entendre Beethoven il avait vraiment la pêche le Christ, au Mont des Oliviers. Je plaisante, c'est parce que je me lève en écoutant France Musique ce matin. Je verrais mieux du Dusapin de Noël. Bonne journée. Aïe aïe aïe j'ai peur du grand vérificateur. vous savez pas, mais moi je crois que c'est Provis le grand vérificateur. ça fait rien il est pas là. : )
Excuses, ce message ne vous est pas destiné.
:-). Schizophrénie en vue !
Ce n'est rien cher Micharlemagne à côté de l'autisme qui me pousse à continuer à poster sur ce fil comme si je n'existais pas.
Non Sido, tu n'as pas eu tort de parler ici même de Beethoven, je suis de plus en plus convaincue que le pianotage est un jeu de sourds, je n'ai pas encore terminé la dernière fugue, mais ça fait partie de ces voeux que je vais prononcer sous le gui. Plus que trois jours de mon Waterloo perso et après ça, je vais aller réïntégrer mon petit Ste Hélène à moi ( qui est non pas une île célèbre mais un hôpital psy où séjournent moulte fous qui se prennnent pour Napoléon -1er, convient-il de préciser- !)
En attendant, il vous faudra encore subir mes petites notes :
Voici donc mon histoire historique et napoléonienne du jour :
SJB tu as a parlé de Cambronne, j'y pensais hier en butant sur une pierre de mon chemin favori "
"Damned" m'écriai-je, pour rester dans la BD Belge, avec Black et Mortimer. Mais je pensais inconvenamment à la fameuse interjection cambronnienne et cela m'a remis en mémoire une anecdote qui en dit long sur le sens de l'humour des fans de Napoléon :
Au début de leur carrière d'amuseurs publics à la télé (en noir et blanc et avec une seule chaine), Jean Yanne et Jacques Martin coproduisaient une émission très drôle qui s'appelait 1=3. JM et JY jouaient eux mêmes dans les sketches qu'ils inventaient. Or ils eurent l'idée rigolote de présenter la bataille de Waterloo sous forme de course cycliste :
Trois pelés et un tondu en bicorne (l'Empereur, joué par Jacque Martin) ramaient ferme sur leurs vélos, si l'on peut ainsi dire. Le commentaire en voix off narrait je suppose les principaux ingrédients de la "course"dont le retard énorme de Grouchy. Je suppose car j'étais âgée de mettons à peine 9 ou 10 ans et nombre de ces détails me passaient au dessus de la tête.
A la fin du sketche, le type à bicorne et ses coéquipiers, accablés, tiraient des têtes de six pieds. Un journaliste s'approche d'eux avec un micro, chacun y va de son commentaire bref et désabusé, quand c'est au tour de Cambronne, il dit "eh bien, je n'aurai qu'un mot , qu'un seul mot" et il ouvre la bouche pour le prononcer, mais à ce moment là, plus de son ! et la bannière "censuré" qui apparaît en diagonale sur l'écran ! Le tout enlevé tambour battant. Avec mes parents (instituteurs ), nous étions "morts de rire" comme on dit maintenant chez nos amis les djeuns.
L'unique journal tV de l'époque ( Télé-magazine ) reçut des milliers de lettres protestation de napoléoniens outrés par le fait d'avoir mis l'empereur sur un vélo, tout d'abord cela nous amusa, mais ensuite nous fumes bien tristes : les plaintes étaient allées jusqu'au procès en diffamation et aux oreilles du Général.
L'hilarante émission de Jean Yanne et Jacques Martin fut interdite du jour au lendemain, à notre grand dam :
C'est qu'on ne badinait pas avec la censure à la tV en ce temps là, merde alors !
Quoique... J'ignorais que la censure - y a-t-il un autre mot ? - était encore si rigoureuse sous de Gaulle. Punir une émission parce qu'elle s'était un peu moqué de Napoléon, c'est bien raide. Tant qu'on y est, il vaudrait mieux s'en prendre à ces associations "napoléoniennes" qui, une fois par an viennent se couvrir de ridicule sur le champ de bataille en défilant en uniforme d'opérette derrière un orchestre de fantaisie. Je ne parle pas des quelques sociétés - souvent anglaises ou allemandes - qui sont devenues des "pros" de la reconstitution, qui "chipotent" sur l'authenticité du moindre détail et dont le travail est passionnant pour l'historien. (Il est quand même étonnant d'entendre des grognards "pur jus" s'adresser la parole en anglais et des officiers donner leurs ordres en français avec l'accent cockney...)
Non, je parle de ces associations qui prétendent - dernière nouveauté - se "réapproprier" (sic) le champ de bataille à coup d'inaugurations de plaques commémoratives, le plus souvent placées au mauvais endroit. Rien qu'à Plancenoit, il existe six plaques ou stèles célébrant l'une ou l'autre personnalité ou l'une ou l'autre unité française s'étant illustré dans les parages. Non que ces hommes ou ces unités aient démérité, loin de là. Mais trop, c'est trop, et, pour tout arranger, ces plaques sont souvent d'un mauvais goût affligeant. Pour parler belge, cela fait souvent "vlek"...
Il faudrait quand même bien qu'un jour, quelqu'un réfléchisse au fait qu'il y a eu 40.000 morts ou blessés graves sur ce champ de bataille et que ces morts méritent un minimum de respect. Et s'il y a quelque chose à faire à Waterloo, c'est de se mettre ensemble pour, enfin, créer un musée vraiment digne de ce nom qui présenterait au public les extraordinaires collections du Musée royal de l'Armée et d'Histoire militaire au lieu de les laisser moisir dans les réserves. On peut rêver...
Non, je parle de ces associations qui prétendent - dernière nouveauté - se "réapproprier" (sic) le champ de bataille à coup d'inaugurations de plaques commémoratives, le plus souvent placées au mauvais endroit. Rien qu'à Plancenoit, il existe six plaques ou stèles célébrant l'une ou l'autre personnalité ou l'une ou l'autre unité française s'étant illustré dans les parages. Non que ces hommes ou ces unités aient démérité, loin de là. Mais trop, c'est trop, et, pour tout arranger, ces plaques sont souvent d'un mauvais goût affligeant. Pour parler belge, cela fait souvent "vlek"...
Il faudrait quand même bien qu'un jour, quelqu'un réfléchisse au fait qu'il y a eu 40.000 morts ou blessés graves sur ce champ de bataille et que ces morts méritent un minimum de respect. Et s'il y a quelque chose à faire à Waterloo, c'est de se mettre ensemble pour, enfin, créer un musée vraiment digne de ce nom qui présenterait au public les extraordinaires collections du Musée royal de l'Armée et d'Histoire militaire au lieu de les laisser moisir dans les réserves. On peut rêver...
Pour Sido : Cette petite erreur d'aiguillage me donnera au moins l'occasion de rappeler que Beethoven dédia, en son temps, sa 3° Symphonie "Héroïque" à Bonaparte et qu'il en ratura rageusement la dédicace quand Napoléon se fit couronner empereur, comme n'importe quel Bokassa venu. Quelques années plus tard, le grand Ludwig composa un morceau - héroïque également ! - dédié à Wellington, suite à la bataille de Vitoria. Après Waterloo, il estima qu'il en avait assez fait à la gloire du maréchal britannique et se contenta d'écrire une marche intitulée "Pariser Einzug" que l'armée prussienne joua en entrant à Paris, en juillet 1815.
Pour continuer avec les deux grands hommes :
de Cavanna
"Beethoven était tellement sourd que toute sa vie il a cru qu'il faisait de la peinture"
de Mae-Canard-enchaîné (du sud-ouest ) :
* Un nouvel éclairage sur la campagne d'Italie :
Naples, au néon et Rome, acétylène *
pompompom (air connu)
...son frère Léon en lui crevant l'bidon
lui a cloué le bec Benzène ...
de Cavanna
"Beethoven était tellement sourd que toute sa vie il a cru qu'il faisait de la peinture"
de Mae-Canard-enchaîné (du sud-ouest ) :
* Un nouvel éclairage sur la campagne d'Italie :
Naples, au néon et Rome, acétylène *
pompompom (air connu)
...son frère Léon en lui crevant l'bidon
lui a cloué le bec Benzène ...
Ludwig avait été épaté par l'homme, il fut déçu par le politique et agit en conséquence. Cela prouve qu'il était moins bête que Johnny Halliday.
Bref : "Oost-West, thuis best"...
Bref : "Oost-West, thuis best"...
Ouate ? is it du patois flamingant ?
C'est de l'excellent néerlandais ! Il faudrait quand même bien qu'un jour, on sache en France qu'il existe dans le monde, en Europe et même en France, d'autres langues que le français. Si, d'aventure, tu te rends à Dunkerque, tu apprendras que cette expression signifie : "Est-Ouest, c'est à la maison qu'on est le mieux."
Je débarque un peu tard sur ce forum, mais j'ai envie de dire tout le bien que je pense de ces excellents textes de SJB. La description est très belle, et le petit côté fantastique... SJB, tu crois en la réincarnation? Ce n'est pas admis par l'Eglise, ça.
;-)
et la transcarnation ?
:-). Schizophrénie en vue !
C'est qu'on ne badinait pas avec la censure à la tV en ce temps là, merde alors !
Ben oui, c'est la bonne conclusion qu'il faut tirer de ton histoire.
Le monde à bien changé en 50 ans ...et en bien !
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