Panty 15/06/2005 @ 18:30:56
Correspondance des moitiés

03 Avril 1996

Mon amour,
Ce n’est pas par hasard, si c’est en ce beau moi d’avril que je décide de t’écrire. Tu ne dois probablement plus te souvenir de moi. Si? Il y a exactement un an, tu te trouvais dans une sombre boite de nuit, et tu me tenais contre ton torse, un main sur mes fesses et l’autre tenant un verre de bière. Répond-moi, t’en souviens-tu ? Cette traînée que tu comptait abandonner dans deux heures, c’était moi. Et je désire me venger, Victor. Hé, je connais ton nom. Tu crois quoi ? Que j’allais partir, retourner chez moi, une fois ton œuvre accomplie dans une des chambres d’hôtel le plus proche ? Non, j’ai fait des recherches, Victor. Je connais tout de toi à présent. Et tu vas payer…

Pas de bol, la fille sur qui t’es tombée était tarée…

PS : Répond-moi à cette adresse :

Mademoiselle Delrad
16, rue de l’Abîme
8500 Grelcourt
------------------

15 Avril 1996

Mon cœur,
Comme je me doutais, tu ne m’as pas répondu. C’est pas grave, je comprend. Mais je te croyais plus intelligent. Tu crois que je pensais naïvement que tu me répondrais ? Bien sûr que non. Alors j’ai des arguments, vois-tu. Il me semble que tu aies une femme si je ne m’abuse. Elle se nomme Nathalie, a 32 ans, elle aime la glace à la banane et le sucre vanillé. Elle a un grain de beauté sur l’épaule droite. Et elle va bientôt déguster de nouvelles croustillantes si son gentil mari qui a fricoté à gauche à droite il y a un an ne daigne pas répondre à sa gentille petite traînée tarée. Alors fait gaffe, mon chou, il n’y a qu’un avertissement…

N’oublie pas :

Mademoiselle Delrad
16, rue de l’Abîme
8500 Grelcourt
------------------

16 Avril 1996

Madame,
Je ne vous connais pas, et ne désire pas vous connaître. Vos accusations sont sans fondements. Si vous continuez à me harceler ainsi, je porte plainte. De plus, l’adresse que vous m’avez donnée mène à une maison inhabitée. Malgré cela, je ne vois pas d’autre solution que d’y envoyer cette présente. Je ne vois absolument pas de quoi vous voulez parler, mais je vous conseille d’aller rendre visite au très professionnel M. Trevor, un praticien spécialiste en psychologie, le meilleur de la région.

Bien à vous,
Victor
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Premier Mai 1996

Mon chou,
Alors, tu m’as finalement répondu. Je suis sur que, pendant un petit temps, tu t’es dit que je t’avais oublié. Mais non. Et j’ai encore quelques tours dans mon sac. J’imagine ta tête après avoir lu l’ancienne lettre ; de peur pour « le bien être » (laisse-moi rire…) de ton couple, tu décides d’aller voir l’adresse indiquée. Non mais tu me prend pour une conne ? Bien sur que j’habitait pas là. Mais c’est bien, tu as quand même envoyé une lettre. Et je l’ai reçue. En tout cas, tu vois très bien de quoi je parle. Ne ment pas. J’ai un cadeau pour toi. Un très beau cadeau. Mais je ne te le divulguerai qu’une fois ta mémoire revenue.
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2 Mai 1996

Hélène,
Tu as gagné. Tu es toujours aussi maligne. Voilà. Je l’avoue. Je te connais. J’ai trompé ma femme. Avec toi. Mais ce n’était qu’une passade. Je t’assure. Une passade, rien d’autre. Crois-moi s’il te plait. Alors, montre-moi ce que tu veux me montrer et basta. Fini. On pars chacun de notre côté.
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6 Mai 1996

Mon loulou,
Mon cadeau, c’est une histoire. Une belle histoire d’amour, de haine, de tristesse et d’espoir. C’est l’histoire d’une pauvre type. Un pauvre type, qui, un jour, décide d’aller dans un bar se taper la première femme venue. Seulement, voilà. La femme que tu t’es faites, elle est enceinte.

Ha, j’imagine ton cœur remonter dans ta poitrine. Mais c’est de l’humour. Ne t’inquiète pas, je n’ai toujours pas d’enfant. Ça, c’était une petite vengeance personnelle. Non, la vraie histoire, c’est que, après, cette blondasse décide de se venger et d’en parler à sa femme, sans que le pauvre type ne le sache. Seulement, sa femme avait elle aussi quelque chose à dire au pauvre type. Alors, les deux femmes décident de s’allier. Sache que cette petite correspondance est aussi la vengeance de ta femme. La blondasse, travaillant dans un bureau de Poste, n’a eu aucun mal à intercepter les lettres qui lui étaient destinées. Mais le vrai but de cette correspondance, ce n’est pas cette double vengeance, c’est juste une annonce. Ta femme m’a dit de te dire qu’elle te pardonnait, après t’avoir fait souffrir ces derniers temps. Elle estime être quitte. Et elle me dit aussi de te dire que, dans 9 mois, vous serez 3. Voilà pour la petite annonce. Maintenant, va retrouver ta femme. Quant à moi, tu ne me verras plus jamais.

Tistou 15/06/2005 @ 21:06:53
Amusant comme tout, Panty. Le texte vaut plus pour l'idée que pour le style, qui, forcément, dans le cadre de lettres mi-anonymes mi-dénonciation, peut être très relâché.
Le ton de la dernière lettre qui donne la clef de l'histoire est peut être à revoir ? J'ai eu un peu de mal. C'est confus alors que la révélation devrait se faire plus comme un éblouissement.

Sahkti
avatar 16/06/2005 @ 07:33:57
Restée sur le côté, je n'ai pas souri, je n'ai pas non plus frémi. Ecriture trop légère, ton un peu trop simpliste pour une correspondance d'une telle cruauté.
L'idée est intéressante mais aurait méritée d'être davantage développée, plus afinnée, avec plus d'épaisseur.

FéeClo
avatar 16/06/2005 @ 09:12:09
Dans la dernière lettre tout est révél trop rapidement et trop confusément... on s'y perd un peu.
Mais il y a de l'idée!

FéeClo
avatar 16/06/2005 @ 09:53:08
Dans la dernière lettre tout est révél trop rapidement et trop confusément... on s'y perd un peu.
Mais il y a de l'idée!

"révélé"

Loupbleu 21/06/2005 @ 01:29:24
Jolie idée, je confirme ! Le style des lettres peut petre plus relaché en effet, mais il manque probablement des détails pour donner plus de tension : un des moyens est peut-être (à essayer) que la lettre pose des questions au lieu de donner des réponses. Par exemple :

"Pas de bol, la fille sur qui t’es tombée était tarée…"
peut-être quelquechose du genre :
"Tu ne serais pas tombé sur une fille tarée ?"

Enfin, ce n'est qu'une suggestion.

Pour la dernière lettre, je crois aussi qu'il faudrait quelquechose de plus clair, de plus tranchant. Peut-être un moyen est de donner des lieux, des dates, des faits précis de façon très froide; dans les premières lettres on ne sait pas trop si c'est la vérité ou un délire, le fait d'être très précis donnerait peut-être un bon effet ? Encore une fois juste une suggestion ...

En tout cas bravo pour cette bonne idée et bonne continuation dans l'écriture !

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