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Forums  :  Vos écrits  :  DES ZESTES D’ESPOIRS

Spirit
avatar 23/05/2005 @ 15:30:52
Je suis du sombre peuple de la nuit
Devant lequel l’on ferme son huis
Je suis du peuple qui inspire la peur
Vous enferme dans la plus atroce terreur

Je suis celui qui hante vos cauchemars
Le soir lorsque vous vous couchez tard
Celui que l’on oublie au petit matin
Craignant qu’il ne hante vos lendemains

Je suis votre toute petite et tendre enfance
Quand les monstres vous tiraient dans leurs danses
Je suis sorti du plus profond de votre passé
Du temps ou vous n’osiez même plus rêver

Et me voilà ici en ce funeste soir
Simplement pour le plaisir de vous revoir
Vous me manquiez, assurément, c’est certain
A quoi vous mentir et faire le malin

Depuis que vous m’avez ainsi chassé
Refoulé et pour tout dire presque oublié
J’ai suivi un bien malheureux chemin
Mais sachez que maintenant je reviens

De moi vous aviez tout oublié, jusqu’à mon nom
J’en ai comment dire une flopée, une vrai cargaison
Pour vous les rappeler il suffit de tirer de mon chapeau
Les billets sur lesquels sont écrits tous ces mots

Mais voilà que votre main soudain tremble
Vos souvenirs reviennent par bribes il me semble
Allons ne vous faites pas attendre, prenez les donc
Ce ne sont que des bouts de papier, des mots quelconques

Ha ! je reconnais bien là votre courage
Vous ne l’aviez donc pas perdu avec l’âge
Mais lisez-moi ce morceau de feuillet
Ne vous faites pas trop longtemps prier

Allons pas de larmes, cessez de vous apitoyer
Et ce papier décidez-vous à le déplier
Vous pleurez ? il est bien temps maintenant
Comme l’à dit votre Dieu « qu’as-tu fais de ton talent ? »

Vous me dégouttez presque de vous voir ainsi
Moi qui pensais que j’en serais ravi
Et bien pas du tout, je suis même fatigué
Peut être est-il pour moi l’heure de rentrer

Je vous quitte sans aucuns remords
Et vous laisse à votre triste sort
Vous aviez le choix, la possibilité
De pouvoir enfin vous racheter

Vous êtes tous identiques en de pareils moments
Et votre triste prestance ne tient qu’un instant
Adieu donc, je vais partir, m’en retourner
Vers la nuit noire où vous m’aviez laissé

Mais attendez avant tout il faut que je vous dise
Avant que dans le quotidien votre âme ne s’enlise
Ces mots qui vous ont effrayés sans les avoirs lus
Ne sont que : regrets, tristesse et amours perdus

Parfois dits, parfois lus mais jamais oubliés
Ils sont votre futur, votre présent et votre passé
Moi je ne suis là que parce que vous m’appeliez
Et que dans votre verre vous alliez vous noyer

Je respecte votre chagrin et pars avec le mien
Je l’ai là dans ma poche bien serré dans ma main
Si ce soir vous me faites en partant un sourire
Ce chagrin je le garde et je m’en vais l’occire

Voilà qui est mieux, la vie semble revenir
J’espère qu’elle ne voudra plus jamais partir
Il est l’heure, il est temps que je me sauve
Mon sac est lourd , je ne peux prendre de pose

Adieu et à jamais, ou du moins je l’espère
Mais je sais que le cafard guette de son repère
Les âmes tristes qui désespérément se laissent faire
Au risque de ce noyer dans cette horrible mer

Il est un bien étrange et curieux compagnon
Qui bien qu’il semble pleinement doué de raison
Vous sautes dessus quand vous lui tournez le dos
Et vous déchire avant que vous n’ayez pu dire un mot.

Zou 23/05/2005 @ 16:10:19
Ton titre est bien choisi Spirit. A un certain moment on a vraiment l'impression d'une éclaircie et puis zouuu, le dernier vers ! Tu peux pas t'empêcher, hein ! ;-))) En tout cas, belle endurance dans les vers. J'ai pas compté mais il y en a beaucoup beaucoup...et je n'ai pas décroché même si personnellement, je préfère les poèmes plus courts et moins classiques quant à la forme. Belle performance.

Sahkti
avatar 23/05/2005 @ 16:20:37
Deux ou trois mots qui ressortent un peu maladroitement comme "huis" ou "dégouttez" (un seul T, Spirit).

J'aime le côté classique et magistral, cette impression que ça pourrait être un texte lu à haute voix dans un lien rempli de résonnance.
Peut-être quelques vers boîteux, trop ou trop peu de pieds. Sinon, l'ensemble se tient.

Bolcho
avatar 23/05/2005 @ 17:12:36
Bonjour Spirit.
Il y a plein d’idées dans ton truc et quelques bien jolies formulations.
Mais je butte sans cesse sur la forme des vers. Rien à faire. On est là à l’orée d’un alexandrin qui se marche lui-même sur les pieds et cela crée une tension perpétuelle. Tu induis un rythme mais sans le tenir. Pourtant, il ne faudrait pas grand-chose pour y parvenir. J’ai essayé avec les trois premières strophes. Mais attention, suis pas un poète moi, rien qu’un faiseur.

Je suis du sombre peuple enturbanné de nuit
Devant lequel on ferme et son cœur et son huis,
Je suis du peuple vil qui inspire la peur
Et qui vous clôt dedans une atroce terreur.

Je suis celui qui hante un de vos cauchemars
En l’épuisante nuit où vous vous couchez tard,
Celui que l’on oublie au retour du matin
Tant on craint qu’il ne hante aussi le lendemain.

Je suis votre petite et toute tendre enfance
Quand les monstres venaient vous tirer dans leur danse ;
Je suis sorti du plus profond de ce passé
Au temps où vous n’osiez ni dormir ni rêver.

Spirit
avatar 23/05/2005 @ 17:19:08
J'écris "à l'oreille",parfois je compte.Le probléme vient peut être de ce que lorsque je lis ce que j'écrit je ne le lis pas de la même façon que les autres le liront, c'est forcément plus facile de lire ses propres mots que ceux des autres.C'est peut être de la que vient la faille.

Fee carabine 23/05/2005 @ 20:31:43
Oui, il y a quelques petites anicroches, mais vraiment beaucoup de force et d'émotion dans ce texte, et de très belles images. J'aime particulièrement l'évocation des cauchemars d'enfance de la 3ème strophe. Un très beau texte, Spirit.

Eireann 32 23/05/2005 @ 22:03:39
Salut Spirit,
-Tu le sais dans la région nous avons une certaine pudeur
Donc sortant de ma réserve, je te dis bravo de tout cœur-
Tentative bien maladroite de poésie. SVP, ne comptez, ni ne regardez les pieds, j’ai fais cela toute ma vie.
Félicitations, tu m’as fait sortir d’une certaine retenue, moi qui viens rarement dans ces forums.

Saint Jean-Baptiste 23/05/2005 @ 22:33:17
Un très beau thème très bien pensé, et ce genre ci te va très bien !
Mais je suis un peu comme Bolcho, je trouve que quand la forme est bonne les idées passent mieux.
Et il s'en suffirait de si peu !
Par exemple la quatrième strophe :

Et me voilà ici en ce funeste soir
Pour goûter le plaisir simplement de vous voir
Vous me manquiez, c'est sûr, c'est sûr et c'est certain
A quoi bon vous mentir et faire le malin

Mais moi non plus, je ne suis pas poète, je ne suis qu'un faiseur de mots qui rimaille pour le plaisir.
Il y a une règle très simple : par exemple :
Faire le fou : fai-re-le-fou
Faire un fou : fai-run-fou

Bien, bien, je ne veux pas non plus faire le petit prof, hein, c'est plutôt par sympathie pour toi. :o)
Mais continue : c'est en poètant qu'on devient poèteur ! (hem, à vérifier, ça !) :o)

Spirit
avatar 23/05/2005 @ 23:02:26
Ce poéme as une histoire comme la plupart des miens.Je l'ai commencé en parlant de moi(noir portrait) puis au fils des strophes je me suis dédoublé pour en venir a une personalité que je ne comptais pas aborder mais qui est née dans la surenchére des mots et des idées.
L'écrit est souvent une thérapie et une expiation.(docteur!docteur!).
Merci a tous pour vos critiques et encouragements.

Spirit
avatar 23/05/2005 @ 23:29:12
Désole me suis pas assez relus il fallait lire:


Vous me manquiez, assurément, c’est certain
A quoi bon vous mentir et faire le malin

Krystelle 26/05/2005 @ 14:57:49
J'ai lu ce poème d'une traite, presque en retenant mon souffle.
Je n'ai pas buté sur le rythme (mais je ne suis pas poète pour un sou), peut-être un peu sur le vocabulaire mais rien de bien méchant!
Bravo en tout cas!

Tistou 08/06/2005 @ 20:49:00
J'ai eu du mal. Reste ésotérique pour moi, et pas de l'ésotérisme tourné vers du beau, du lumineux, ou du qui donnerait espoir. Non, de l'ésotérisme qui se regarderait dans un miroir dans le noir et qui donc ne verrait rien ... ce que je n'ai pas vu justement ! Désolé.

Kicilou 23/06/2005 @ 15:19:26
J'aime beaucoup, dans ton style. Même si je ne suis pas fane du noir, celui-ci est fort.
J'ai eu du mal avec certains rytmes mais on te l'a déjà dit alors passons.
J'aime cette façon de raconter quelque chose de long, de complexe, en vers. Ca ne doit pas être un exercice simple et tu t'en tires avec les honneurs pour moi.
C'est très complet, prenant, vraiment agréable à lire.
Bravo Spirit !

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