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La nuit était froide, mais nous avions passé une excellente soirée, ensemble, comme nous le faisions avant. Cela faisait des siècles que ce n’était plus arrivé… Je n’aurais pu choisir une autre nuit pour mourir, car celle-ci était de loin la meilleure que j’ai connue.
T’en souviens-tu ?
Nous avions commencé par un copieux repas dans mon restaurant préféré. Celui où les prix sont réellement exorbitants comparé à la nourriture qui nous est servie, mais où l’ambiance qui y règne me faisait oublier tous nos tracas de couple, de vie professionnelle et familiale… Et pour cause, quoi de mieux qu’un repas médiéval pour se détendre et s’amuser, surtout lorsque après celui-ci, des parties de jeu de rôle étaient organisée… Nous étions assis à la même table où nous avions fêté nos fiançailles… Encore de doux et tendres instants passés en ta présence. J’avais deux nouvelles à t’annoncer. Une bonne et une mauvaise, mais j’ai préféré ne rien dire, je ne voulais pas gâcher ma dernière soirée sur terre, surtout si je la passais en ta compagnie. Lorsque l’addition est arrivée, tu as fait la moue. Cela m’a tant fait rire… Entendant, cet éclat de joie, tu as déposé sur moi le plus doux des regards, tu t’es levé, et tu m’as embrassée…
Puis, nous sommes rentrés chez nous. Je n’y avais plus mis les pieds depuis quelques années, depuis que tu m’avais abandonnée… Rien n’avait changé. La présence de notre amour y était toujours aussi vive, mais il était trop tard, mes heures étaient comptées. Tu as allumé un bon feu et m’as servi un petit digestif. Tu es alors venu t’asseoir à mes côtés et m’a prise dans tes bras. Les étincelles de joie et d’amour que je percevais dans tes yeux m’ont littéralement fait pleurer de bonheur… Cela faisait maintenant 2 siècles que tu m’avais fait tienne et que je t’avais fait mien, mais ce soir, j’ai eu l’impression de revivre nos premiers ébats amoureux, timides et maladroits. Car c’est un fait, lorsque nous nous étions mariés, et que nous nous sommes abandonnés l’un à l’autre pour la première fois, ce n’était pas notre union que nous scellions ainsi, mais nous avions bel et bien atteint, l’Immortalité. Regarde toi, tu n’as pas changé… tu es toujours celui qui a fait frémir mon cœur, le seul qui ai pu le combler de bonheur… et regarde moi, malgré notre séparation et en cette nuit, où pour la dernière fois je peux me donner à toi, moi non plus je n’ai pas changé. Je suis toujours celle qui t’a rendu la part de toi-même qui te manquait tant, celle que tu trouvais extrêmement sensible et fragile, mais qui pourtant avait un caractère bien trempé…
Les flammes dansaient sur nos corps nus entrelacés, une douce musique montait en moi et s’intensifiait lorsque ton étreinte se faisait plus forte. Elle m’a rappelé tant de bons souvenirs… Et je me haïssais… Je me haïssais car au petit matin, je ne serais plus, car lorsque tu te réveilleras pour m’observer dormir, comme tu le faisais si souvent, tu t’apercevras que je ne respire plus, que mon corps s’est à tout jamais raidi et que tu seras seul, alors que désormais, tu étais revenu vers moi, alors que désormais tu ne voulais personne d’autre à tes côtés, alors que maintenant, tu voulais me voir porter tes enfants et les élever, avec moi… Je m’en veux tellement, si tu savais… Mais je pense que tu dois l’avoir ressenti… sinon, cette larme que j’ai vu perler au coin de ton œil n’avait aucune raison d’être…
Te rappelles-tu à quel point nous étions heureux ce soir-là, à quel point nous nous sommes aimés, à quel point ton sommeil a été doux, empli de rêves merveilleux et fantastiques… Moi je m’en rappelle… Lorsque tu t’es enfin endormis, après m’avoir embrassée langoureusement une dernière fois, après m’avoir dit que jamais plus tu ne me quitterais, tu n’as pas vu le poignard que j’ai sorti de mon sac, tu n’as pas vu le sang s’écoulé de mon ventre, de ma gorge et de mes poignets… non, tu n’as pas vu… et tu n’as rien entendu…
Je n’avais pas le choix… je n’avais plus le choix. Je devais mourir. C’était cela la mauvaise nouvelle que je ne voulais pas t’annoncer… la bonne parmi ceci, aurait été le fait que de toi, j’attendais déjà un enfant. Car ce n’était pas la première fois que nous faisions l’amour depuis que tu étais parti… Notre entrevue fugace dans cet ascenseur de l’immeuble où tu travail avait porté ses fruits, mais n’avait rien de commun avec cette nuit que j’ai passé à tes côtés. Je ne sais comment t’expliquer mon geste. Comment te dire ce qui m’a poussé à t’abandonner alors que pour la 2ème fois en 2 siècles de temps, nous serions unis pour l’éternité… Peut-être devrais-je tout te dire ?
J’ai été maudite, par une femme que je ne connais pas, mais qui elle me connaît bien. Cela s’est produit environ un mois avant que je ne porte ton enfant. Elle m’a dit que j’étais la seule à pouvoir l’aider, mais qu’elle ne pourrait tout m’expliquer qu’en temps et en heure voulus. Pendant 7 jours elle m’a fait jeûner et méditer dans sa cave, au froid, avec comme seule substance nutritive un grand verre d’eau par jour. Je n’aurais jamais dû accepter, mais bon cœur m’avait perdu, de plus je ne pensais pas te revoir un jour, donc ce mauvais traitement m’importait peu. Au bout du 7ème jour, mon esprit avait presque basculé dans la folie, mais seule ton image me ramenait vers le monde réel. Elle m’a alors rejointe, a prononcé une phrase dans une langue que je ne comprenais pas et tout autour de moi est devenu étincelant… l’endroit dans lequel je me trouvais à présent était d’une pureté à faire pâlir Dieu lui-même. Elle m’a alors dit qu’elle attendait quelqu’un… un démon, mais qu’il était trop tard pour m’échapper.
Je crois que ce n’est que quelques heures plus tard que le démon nous est apparu. Il avait pris une forme humaine pour ne pas m’effrayer d’avantage, mais dans ses yeux seules la haine et la rage y trouvaient leur place. Il m’a expliqué que je n’avais été que l’innocente victime d’une puissante magicienne noire. Elle m’avait choisie pour la configuration qu’avaient étoiles et planètes le jour de ma naissance. De plus, elle s’avait que j’étais Immortelle, et que donc, je résisterais au jeun qu’elle m’a fait subir… Je lui ai servi de fil conducteur, de catalyseur…. J’étais folle de rage. Je savais que ce ne serait pas elle qui payerait la conséquence de ses actes, mais bien moi. Le démon m’a marquée et la malédiction a instantanément pris forme… Pendant 2 mois, j’ai essayé de voir s’il m’était possible de faire quelque chose contre cela, mais personne n’a pu m’aider… Quelque chose au fond de moi me brûlait de l’intérieur… Ma transformation allait commencer. Les douleurs qu’elle m’infligerait serait trop aiguës, je perdrais l’esprit et ferais des choses qui pourraient m'être préjudiciables, des actes répréhensibles qui ne feraient qu'alourdir encore ma dette, ce fardeau que je n'avais pas demandé mais qui maintenant, quoi que je fasse m'étais attribué … Je ne pourrais supporter la souffrance que tu devrais subir à cause de cela…. J’ai donc préféré mourir, dans tes bras, emportant avec moi tout l’amour qu’il m’était possible d’emporter et sachant qu’au fond de toi, tu m’aimerais toujours.
Le matin lorsque tu as ouvert les yeux, tu as déposé un tendre baiser sur mon front… sentant qu’il était froid, tu as paniqué. Tu as vu le sang, tu as pleuré… il était trop tard. Mais, sache que mon suicide n’a pas été vain, il m’a libérée… Et à présent à tes cotés et ce pour l’Eternité, non plus sous cette forme charnelle que tu aimais tant serrer contre toi, je resterai et t’attendrai.
6 juin 2004
T’en souviens-tu ?
Nous avions commencé par un copieux repas dans mon restaurant préféré. Celui où les prix sont réellement exorbitants comparé à la nourriture qui nous est servie, mais où l’ambiance qui y règne me faisait oublier tous nos tracas de couple, de vie professionnelle et familiale… Et pour cause, quoi de mieux qu’un repas médiéval pour se détendre et s’amuser, surtout lorsque après celui-ci, des parties de jeu de rôle étaient organisée… Nous étions assis à la même table où nous avions fêté nos fiançailles… Encore de doux et tendres instants passés en ta présence. J’avais deux nouvelles à t’annoncer. Une bonne et une mauvaise, mais j’ai préféré ne rien dire, je ne voulais pas gâcher ma dernière soirée sur terre, surtout si je la passais en ta compagnie. Lorsque l’addition est arrivée, tu as fait la moue. Cela m’a tant fait rire… Entendant, cet éclat de joie, tu as déposé sur moi le plus doux des regards, tu t’es levé, et tu m’as embrassée…
Puis, nous sommes rentrés chez nous. Je n’y avais plus mis les pieds depuis quelques années, depuis que tu m’avais abandonnée… Rien n’avait changé. La présence de notre amour y était toujours aussi vive, mais il était trop tard, mes heures étaient comptées. Tu as allumé un bon feu et m’as servi un petit digestif. Tu es alors venu t’asseoir à mes côtés et m’a prise dans tes bras. Les étincelles de joie et d’amour que je percevais dans tes yeux m’ont littéralement fait pleurer de bonheur… Cela faisait maintenant 2 siècles que tu m’avais fait tienne et que je t’avais fait mien, mais ce soir, j’ai eu l’impression de revivre nos premiers ébats amoureux, timides et maladroits. Car c’est un fait, lorsque nous nous étions mariés, et que nous nous sommes abandonnés l’un à l’autre pour la première fois, ce n’était pas notre union que nous scellions ainsi, mais nous avions bel et bien atteint, l’Immortalité. Regarde toi, tu n’as pas changé… tu es toujours celui qui a fait frémir mon cœur, le seul qui ai pu le combler de bonheur… et regarde moi, malgré notre séparation et en cette nuit, où pour la dernière fois je peux me donner à toi, moi non plus je n’ai pas changé. Je suis toujours celle qui t’a rendu la part de toi-même qui te manquait tant, celle que tu trouvais extrêmement sensible et fragile, mais qui pourtant avait un caractère bien trempé…
Les flammes dansaient sur nos corps nus entrelacés, une douce musique montait en moi et s’intensifiait lorsque ton étreinte se faisait plus forte. Elle m’a rappelé tant de bons souvenirs… Et je me haïssais… Je me haïssais car au petit matin, je ne serais plus, car lorsque tu te réveilleras pour m’observer dormir, comme tu le faisais si souvent, tu t’apercevras que je ne respire plus, que mon corps s’est à tout jamais raidi et que tu seras seul, alors que désormais, tu étais revenu vers moi, alors que désormais tu ne voulais personne d’autre à tes côtés, alors que maintenant, tu voulais me voir porter tes enfants et les élever, avec moi… Je m’en veux tellement, si tu savais… Mais je pense que tu dois l’avoir ressenti… sinon, cette larme que j’ai vu perler au coin de ton œil n’avait aucune raison d’être…
Te rappelles-tu à quel point nous étions heureux ce soir-là, à quel point nous nous sommes aimés, à quel point ton sommeil a été doux, empli de rêves merveilleux et fantastiques… Moi je m’en rappelle… Lorsque tu t’es enfin endormis, après m’avoir embrassée langoureusement une dernière fois, après m’avoir dit que jamais plus tu ne me quitterais, tu n’as pas vu le poignard que j’ai sorti de mon sac, tu n’as pas vu le sang s’écoulé de mon ventre, de ma gorge et de mes poignets… non, tu n’as pas vu… et tu n’as rien entendu…
Je n’avais pas le choix… je n’avais plus le choix. Je devais mourir. C’était cela la mauvaise nouvelle que je ne voulais pas t’annoncer… la bonne parmi ceci, aurait été le fait que de toi, j’attendais déjà un enfant. Car ce n’était pas la première fois que nous faisions l’amour depuis que tu étais parti… Notre entrevue fugace dans cet ascenseur de l’immeuble où tu travail avait porté ses fruits, mais n’avait rien de commun avec cette nuit que j’ai passé à tes côtés. Je ne sais comment t’expliquer mon geste. Comment te dire ce qui m’a poussé à t’abandonner alors que pour la 2ème fois en 2 siècles de temps, nous serions unis pour l’éternité… Peut-être devrais-je tout te dire ?
J’ai été maudite, par une femme que je ne connais pas, mais qui elle me connaît bien. Cela s’est produit environ un mois avant que je ne porte ton enfant. Elle m’a dit que j’étais la seule à pouvoir l’aider, mais qu’elle ne pourrait tout m’expliquer qu’en temps et en heure voulus. Pendant 7 jours elle m’a fait jeûner et méditer dans sa cave, au froid, avec comme seule substance nutritive un grand verre d’eau par jour. Je n’aurais jamais dû accepter, mais bon cœur m’avait perdu, de plus je ne pensais pas te revoir un jour, donc ce mauvais traitement m’importait peu. Au bout du 7ème jour, mon esprit avait presque basculé dans la folie, mais seule ton image me ramenait vers le monde réel. Elle m’a alors rejointe, a prononcé une phrase dans une langue que je ne comprenais pas et tout autour de moi est devenu étincelant… l’endroit dans lequel je me trouvais à présent était d’une pureté à faire pâlir Dieu lui-même. Elle m’a alors dit qu’elle attendait quelqu’un… un démon, mais qu’il était trop tard pour m’échapper.
Je crois que ce n’est que quelques heures plus tard que le démon nous est apparu. Il avait pris une forme humaine pour ne pas m’effrayer d’avantage, mais dans ses yeux seules la haine et la rage y trouvaient leur place. Il m’a expliqué que je n’avais été que l’innocente victime d’une puissante magicienne noire. Elle m’avait choisie pour la configuration qu’avaient étoiles et planètes le jour de ma naissance. De plus, elle s’avait que j’étais Immortelle, et que donc, je résisterais au jeun qu’elle m’a fait subir… Je lui ai servi de fil conducteur, de catalyseur…. J’étais folle de rage. Je savais que ce ne serait pas elle qui payerait la conséquence de ses actes, mais bien moi. Le démon m’a marquée et la malédiction a instantanément pris forme… Pendant 2 mois, j’ai essayé de voir s’il m’était possible de faire quelque chose contre cela, mais personne n’a pu m’aider… Quelque chose au fond de moi me brûlait de l’intérieur… Ma transformation allait commencer. Les douleurs qu’elle m’infligerait serait trop aiguës, je perdrais l’esprit et ferais des choses qui pourraient m'être préjudiciables, des actes répréhensibles qui ne feraient qu'alourdir encore ma dette, ce fardeau que je n'avais pas demandé mais qui maintenant, quoi que je fasse m'étais attribué … Je ne pourrais supporter la souffrance que tu devrais subir à cause de cela…. J’ai donc préféré mourir, dans tes bras, emportant avec moi tout l’amour qu’il m’était possible d’emporter et sachant qu’au fond de toi, tu m’aimerais toujours.
Le matin lorsque tu as ouvert les yeux, tu as déposé un tendre baiser sur mon front… sentant qu’il était froid, tu as paniqué. Tu as vu le sang, tu as pleuré… il était trop tard. Mais, sache que mon suicide n’a pas été vain, il m’a libérée… Et à présent à tes cotés et ce pour l’Eternité, non plus sous cette forme charnelle que tu aimais tant serrer contre toi, je resterai et t’attendrai.
6 juin 2004
Ton texte est magnifique, plein de désespoirs et d'amour. Ton style est beau et envoutant, j'aurai aimé en lire plus..
Bonjour. C'est la 1ere fois que je te lis. Nouvelle ? Une très belle écriture. Mais je n'ai pas été tout à fait convaincue par l'histoire. Ou alors, je n'ai pas tout compris. En quoi consite au juste la malédiction ? Elle qui est immortelle, comment n'a t elle pas su résister ? 7 jours de jeun m'apparaissent bien peu pour venir à bout mentalement d'une femme comme elle. Je dirai donc que le début de l'histoire m'a beaucoup plu, de même que ton style fluide et riche mais je suis restée sur ma faim quant à la chute. A te relire bientôt ?
Bienvenue Elhorianne puisque ... première fois me semble-t-il ?
Bien écrit (en 2004 ?). Bizarre. Aime-je ? Je ne sais pas.
Pas trop compris le passage de la malédiction ?
Bien écrit (en 2004 ?). Bizarre. Aime-je ? Je ne sais pas.
Pas trop compris le passage de la malédiction ?
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