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Il avait deux mains, une langue et beaucoup de vide au milieu du crâne. J’aimais ses deux mains, et parfois sa langue. Souvent le vide, juste là, d’une oreille à l’autre.
Il parlait beaucoup, de rien. Avec le sourire. En oubliant. En perdant le fil. Je le laissais faire. Il m’amusait.
Nous ne restions pas assez de temps ensemble pour s’ennuyer vraiment. Parce que je n’en avais pas envie. Parce qu’il ne pouvait pas le concevoir, malgré ces nombreuses demandes. Du temps en plus, voilà ce qu’il nous aurait fallut, pour en finir. Lui et moi.
Il avait passé l’âge. Je courais après le siens. Il me faudrait encore quelque dizaine d’années pour y arriver, essoufflées, presque, mais satisfaite.
C’était en avril. Il pleuvait. Je l’aimais bien. Pas assez sans doute. Lui non plus d’ailleurs. Nous ne nous aimions pas. Mais nous le faisions bien. Nous nous séparions après s'être lancé quelques pics, quelques phrases assassines. Et des regards noirs, pour dire « à la prochaine fois »
C’était devenu ma drogue. Ma came. Ma morphine. Je détestais quelqu’un. Et je le faisais bien. C’était rassurant. Il y avait quelqu’un au dessous de moi. Je n’étais plus noyée dans la masse. J’avais ma victime. Mon insatiable minable.
Nous avions commencé par croire que cette attirance, puissante, naviguant jusqu’à la violence, n’était qu’un simple attrait sexuel. Ces peaux qui se frôlaient. Ces odeurs, piquantes, ces deux mains, sa langue, et le trou béant au milieu de sa tête.
Nous avons fais l’amour. Dans un hôtel. Je n’étais pas sa première, ce ne serait pas mon dernier. Les odeurs, les peaux, collées. Mêlées. Quelque chose clochait. Il y avait une humeur tendant vers le drame, alors que nous copulions. D’une manière passablement érotique d’ailleurs.
Et puis, tard dans la nuit, au milieu d’une période caressante, un doigt là, un refus, un passage en force, un bras qui se tend, et vient claquer. Sur l’autre. Je venais de lui donner un coup. Mon premier coup.
Révélation. Libération. Nous avons fini la nuit en bataille. Violente, sanglante. Nous nous détestions. Et sans un mot, nous ne pouvions faire autrement pour le faire comprendre. Pourquoi n’avons-nous pas écourté la séance après une telle évidence ? Ni lui ni moi ne le savons. Ne le savions.
C’était mon idiot. Ma vision exclusive de la misère. Et je ne pouvais pas m’en défaire.
Du sang sur les draps, parfois, des séances glissantes sur les carrelages blancs des chambres d’hôtel, des marques sur la peau, des odeurs de sueurs. Des odeurs enivrantes.
Des courses poursuites dans les parcs des villes, des corps écrasés contre les écorces d’un platanes, des luxations, des bleus, jamais de larmes. Un contentement. Un incroyable contentement.
Je le voyais arriver, de loin, de très loin, et mon cœur cessait de battre. Quelque seconde. Avant de repartir dans une course folle. Il était là. Ma vie s’éclairait. Tout allait mieux. Tout allait bien.
Dans un silence pesant. Des regards vides. Et des envies de l’écraser plus bas. Et son envie de se débattre, encore. Tout était bien. Ses deux mains, sa langue, et le néant, au milieu.
C’était la fin du mois d’avril. Il avait cessé de pleuvoir. Le soleil, au dessus de nos têtes. Les odeurs de fleurs. Beaucoup de fleurs. Ca sent si bon. Au milieu des fleurs et des couronnes, aujourd’hui.
Parmi vous, sa famille, ses amis, que je ne connais pas. Comme je ne le connaissais pas réellement non plus. Finalement. Ajourd’hui, je viens lui rendre un dernier hommage. Il aurait voulu que je le fasse.
Aujourd’hui, notre relation prend fin et cela me peine au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Oui, même vous, ses parents, même vous, ses amis.
J’ai perdu une part de moi-même. J’ai perdu l’essence des envies, de la vie. Aujourd’hui. Je pleurs. Presque.
Il avait deux mains, une langue, et un trou béant au milieu du crâne.
Le jour où cet être si cher à mon cœur a poussé son dernier souffle, tout était enfin plus clair. Plus simple. Parfaite évidence. Matérialisation complète. Dieu sait si cela a été épuisant.
Aujourd’hui, tout est à nouveau redevenu comme avant, presque. Cela me blesse. Mais il va falloir dépasser ma peine. Et poursuivre. Sans lui. Je tiens à rendre hommage quoiqu’il en soit au talent indéniable des pompes funèbres. J’aurai bien sûr préféré que cela se termine autrement.
Cela aura été ma dernière preuve d’attachement. Le laisser ainsi, parfait. Enfin.
Bon.
Il parlait beaucoup, de rien. Avec le sourire. En oubliant. En perdant le fil. Je le laissais faire. Il m’amusait.
Nous ne restions pas assez de temps ensemble pour s’ennuyer vraiment. Parce que je n’en avais pas envie. Parce qu’il ne pouvait pas le concevoir, malgré ces nombreuses demandes. Du temps en plus, voilà ce qu’il nous aurait fallut, pour en finir. Lui et moi.
Il avait passé l’âge. Je courais après le siens. Il me faudrait encore quelque dizaine d’années pour y arriver, essoufflées, presque, mais satisfaite.
C’était en avril. Il pleuvait. Je l’aimais bien. Pas assez sans doute. Lui non plus d’ailleurs. Nous ne nous aimions pas. Mais nous le faisions bien. Nous nous séparions après s'être lancé quelques pics, quelques phrases assassines. Et des regards noirs, pour dire « à la prochaine fois »
C’était devenu ma drogue. Ma came. Ma morphine. Je détestais quelqu’un. Et je le faisais bien. C’était rassurant. Il y avait quelqu’un au dessous de moi. Je n’étais plus noyée dans la masse. J’avais ma victime. Mon insatiable minable.
Nous avions commencé par croire que cette attirance, puissante, naviguant jusqu’à la violence, n’était qu’un simple attrait sexuel. Ces peaux qui se frôlaient. Ces odeurs, piquantes, ces deux mains, sa langue, et le trou béant au milieu de sa tête.
Nous avons fais l’amour. Dans un hôtel. Je n’étais pas sa première, ce ne serait pas mon dernier. Les odeurs, les peaux, collées. Mêlées. Quelque chose clochait. Il y avait une humeur tendant vers le drame, alors que nous copulions. D’une manière passablement érotique d’ailleurs.
Et puis, tard dans la nuit, au milieu d’une période caressante, un doigt là, un refus, un passage en force, un bras qui se tend, et vient claquer. Sur l’autre. Je venais de lui donner un coup. Mon premier coup.
Révélation. Libération. Nous avons fini la nuit en bataille. Violente, sanglante. Nous nous détestions. Et sans un mot, nous ne pouvions faire autrement pour le faire comprendre. Pourquoi n’avons-nous pas écourté la séance après une telle évidence ? Ni lui ni moi ne le savons. Ne le savions.
C’était mon idiot. Ma vision exclusive de la misère. Et je ne pouvais pas m’en défaire.
Du sang sur les draps, parfois, des séances glissantes sur les carrelages blancs des chambres d’hôtel, des marques sur la peau, des odeurs de sueurs. Des odeurs enivrantes.
Des courses poursuites dans les parcs des villes, des corps écrasés contre les écorces d’un platanes, des luxations, des bleus, jamais de larmes. Un contentement. Un incroyable contentement.
Je le voyais arriver, de loin, de très loin, et mon cœur cessait de battre. Quelque seconde. Avant de repartir dans une course folle. Il était là. Ma vie s’éclairait. Tout allait mieux. Tout allait bien.
Dans un silence pesant. Des regards vides. Et des envies de l’écraser plus bas. Et son envie de se débattre, encore. Tout était bien. Ses deux mains, sa langue, et le néant, au milieu.
C’était la fin du mois d’avril. Il avait cessé de pleuvoir. Le soleil, au dessus de nos têtes. Les odeurs de fleurs. Beaucoup de fleurs. Ca sent si bon. Au milieu des fleurs et des couronnes, aujourd’hui.
Parmi vous, sa famille, ses amis, que je ne connais pas. Comme je ne le connaissais pas réellement non plus. Finalement. Ajourd’hui, je viens lui rendre un dernier hommage. Il aurait voulu que je le fasse.
Aujourd’hui, notre relation prend fin et cela me peine au-delà de tout ce que vous pouvez imaginer. Oui, même vous, ses parents, même vous, ses amis.
J’ai perdu une part de moi-même. J’ai perdu l’essence des envies, de la vie. Aujourd’hui. Je pleurs. Presque.
Il avait deux mains, une langue, et un trou béant au milieu du crâne.
Le jour où cet être si cher à mon cœur a poussé son dernier souffle, tout était enfin plus clair. Plus simple. Parfaite évidence. Matérialisation complète. Dieu sait si cela a été épuisant.
Aujourd’hui, tout est à nouveau redevenu comme avant, presque. Cela me blesse. Mais il va falloir dépasser ma peine. Et poursuivre. Sans lui. Je tiens à rendre hommage quoiqu’il en soit au talent indéniable des pompes funèbres. J’aurai bien sûr préféré que cela se termine autrement.
Cela aura été ma dernière preuve d’attachement. Le laisser ainsi, parfait. Enfin.
Bon.
J'aime. Limpide. Phrases courtes. Percutant. Violence teintée et style. Classieux dirait l'autre... ;-)
J'aime. Limpide. Phrases courtes. Percutant. Violence teintée et style. Classieux dirait l'autre... ;-)
merci ;-) ( au moins un avis, comme quoi ;-))
drole d'histoire! amour-baggare-coups-mort! enterrement , alors cest elle qui l'a tué? mais le trou dans le crane? cest pour dire qu'il est bete? enfin cest bien ecrit , tres clair a comprendre a par ce trou
Est-ce la fin d'un amour charnel ou le début d'une autre histoire?
drole d'histoire! amour-baggare-coups-mort! enterrement , alors cest elle qui l'a tué? mais le trou dans le crane? cest pour dire qu'il est bete? enfin cest bien ecrit , tres clair a comprendre a par ce trou
Merci ;-) Je me demande si il est necessaire de donner la (ou les ) réponse. Parce que finalement, le petit jeu était de laisser planer des doutes. ( je suis une petite joueuse, on va dire ;-))
Mais en découvrant vos avis, juste, je me demande aussi si les doutes que je pose sont bien emmener. Alors, la fin doit sans doute etre mal placée, trop rapide ou je ne sais quoi.
Sans doute à retravailler donc. ;-) ( comme d'habitude ;-))
Est-ce la fin d'un amour charnel ou le début d'une autre histoire?
Oui, donc, meme réponse que pour Azed ;-)
Du mal à rentrer dedans. Ca évoque beaucoup trop de choses à la fois pour moi. Et je ne m'y retrouve pas. Je l'ai relu 3 fois. Tu vois, mais non, comprends pas. Pas grave, d'autres apprécient. Et c'est peut être question d'habitude. Après tout ce n'est que ton premier texte parmi nous?
En tous cas, tu es très réactive. Inscrite le 29 et texte le 29! Félicitations et Bienvenue donc.
En tous cas, tu es très réactive. Inscrite le 29 et texte le 29! Félicitations et Bienvenue donc.
Du mal à rentrer dedans. Ca évoque beaucoup trop de choses à la fois pour moi. Et je ne m'y retrouve pas. Je l'ai relu 3 fois. Tu vois, mais non, comprends pas. Pas grave, d'autres apprécient. Et c'est peut être question d'habitude. Après tout ce n'est que ton premier texte parmi nous?
En tous cas, tu es très réactive. Inscrite le 29 et texte le 29! Félicitations et Bienvenue donc.
Merci pour le " bienvenue"( c'est fou ce qu'on peut remercier par ici ;-))
Effectivement, pour une entrée en matière, j'aurai mieux fait de choisir plus simple. Mais je tatonne, et n'ai aucune prétention. Je cherche, et d'avoir des avis exterieurs me sera certainement utile. Comme de me dire par exemple que vous n'avez rien compris, je prends note ;-)
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