Leonard 24/09/2004 @ 16:29:28
Les fenêtres étaient closes et les rideaux fermés.
La chambre à coucher - ou plutôt le Q.G., comme il adorait la surnommer - était noyée dans une totale obscurité et suintait d'humidité. Cela puait ! Un lieu certainement pas recommandable pour un nez de parfumeur ou d'oenologue qui y auraient, sans le moindre doute, laisser les vibrisses : une odeur de sécrétions diverses (sperme, crachats, sueurs ...) faisait de ce lieu un paradis rêvé pour acariens en tous genres.

Les testicules desséchées et les bourses en compote, John souffrait terriblement. Le bassin endolori, englué dans sa sueur depuis peu refroidie, n'avait plus la force de se lever. Le dos collé au lit, il gisait moribond; couette, chaussettes, slips et autres dessous puants reposaient abandonnés à ses pieds. Des fragments de ripaille, avalés la veille, se bousculaient, tels des saumons remontant irrésistiblement la rivière, au seuil aride et acide de sa gorge. Il ne pouvait ni respirer ni vomir. Il sentait avec effroi que ses neurones, jadis actifs, avaient, sans sommation, déserté sa boîte crânienne pilonnée à coups de nuits blanches. Les paupières, à moitié ouvertes, le rassurait un bref instant que quelques neurones fidèles tenaient bon sur le front. Soudain, tel un tsunami, une panique violente s'empara de lui. Il s'entendait dire : " et si mes neurones venaient à disp...". À peine eût-il entamé son introspection que le bruit fracassant de milliers de gouttes d'eau s'écrasant au sol interrompit brusquement le fil de ses confuses idées. Il entendait! Dieu soit loué! Il crût d'abord qu'il pleuvait. Se resaisissant, au fur et à mesure qu'il émergeait de sa torpeur, il comprit qu'elle prenait sa douche. Le prénom lui revint prestement à l'esprit. Il pouvait tout oublier, même son propre prénom, mais pas celui de celle qui hante, depuis bientôt une semaine son être. Elle, c'est.... Anne.

Une fille d'apparence anodine. Pas plus grande que 16 poires, la silhouette mince et le corps bien soigné, elle devait passer au moins une heure par jour à veiller à son apparence externe. Les cheveux noirs aile de corbeau, soyeux et fins, semblaient chatouiller ses épaules nues. Les yeux légèrement bridés, les pommettes malaises et le front étroit où se logeait un regard obscurément envoûtant : le genre de fille volcan-éteint.

Anne s'était, depuis une semaine, totalement emparée de lui. Fasciné, abruti, abêti par un quelque chose d'insaisissable chez Anne, John l'ex-mari honnête était devenu une marionnette en chair et en os obéissant à ses moindres ordres fussent-ils débiles. Incompréhensible réaction pour un ancien soldat qui avait pourtant presque élu domicile au cachot pour insubordination, ébriété en service, usage de drogues et autres délits. Sa rencontre avec cette mystique jeune fille l'avait projeté, soudainement et en l'espace d'une semaine, dans un insoupçonnable univers.

C'était un lundi soir. John se sentait seul et tenait à rester seul. Il n'avait surtout pas envie d'aller dans un bar où il pouvait rencontrer l'une de ses multiples connaissances. Il choisit de sortir et de prendre un verre dans un bar discret et inconnu. Ce qu'il fit. Le bar était quasiment désert et d'un silence monastique. Seuls le "glouglou" des bouteilles, le crissement des chaises dérangées par un inévitable déhanchement, quelques intermittentes toux et de rares murmures meublaient l'espace sonore du bar. Le rire y semblait une denrée exotique. Estimation d'un regard panoramique et furtif : une dizaine de personnes, serveurs y compris, s'affairaient à boire ou à manger. Il se dirigea d'un pas nonchalant vers le comptoir. S'accouder faisait partie d'un rituel sacré auquel il était particulièrement attaché et le whisky était son anti-stress magique. À peine eût-il fini d'avaler le premier verre que son attention fût happée par un regard fugace assaisonné d'un sourire candide ; un hors-d'oeuvre séducteur absent de sa carte. Et pourtant!

Elle était seule. Assise, les fesses agrippées au rebord de la chaise. Légèrement écartés, ses deux coudes prenaient mollement appui sur la table. Le menton reposait sur ses deux mains superposées l'une sur l'autre formant un arc de triomphe sous lequel trônait un verre de jus d'orange fier de se vider au rythme des gorgées. Lentement et de manière sensuelle, elle s'amusait à effleurer de ses fines lèvres son verre pour y siroter la pulpe. Cet étrange et allumant manège l'intrigait. Il voulait bien y lire un message le confortant dans sa virilité. Un message du genre “ Viens donc, grand loup, t'asseoir à ma table “. Mais, son flair de dragueur averti lui suggéra plutôt un brin de méfiance. Peut-être attend-elle quelqu'un? Et un quart d'heure de bavardage avec un beau mâle dissiperait-il son ennui? Ces questions le rongeaient. Et il avait du mal à comprendre pourquoi, soudainement la présence cette jeune fille dans son champ de vision le troublait. Il lui sourit spontanément. Déception! La jeune fille qui, souriante, le fixait pourtant avec insistance leva, hautaine, son regard vers le plafond. Quelque peu froissé, il tourna sa tête vers le barman et lui demanda d'un langage gestuel un second verre.

Leonard 25/09/2004 @ 23:36:49
Critiques libres?
Je commence à me demander sérieusement si je ne me suis pas trompé de forum à voir déferler un silence si long.

Sibylline 25/09/2004 @ 23:39:43
On nous a reproché de critiquer.
On nous a dit que les gens aimaient bien déposer des textes pour les faire lire, mais n'avaient pas envie de connaître notre avis.
Bonsoir .

Leonard 25/09/2004 @ 23:48:45
Qui ça on?
C'est un forum ou une section de je ne sais quelle armée. Depuis quand des membres d'un forum recoivent des ordres?
Je serai curieux de le savoir.
Auquel cas, annoncez-le. Mettez une pancarte :" publiez vos textes et ne vous attendez à aucune critique".
Je l'aurai su, je ne me serai pas inscrit. C'est tout simple.

Bluewitch
avatar 26/09/2004 @ 12:00:07
Sybilline, c'est dommage ce ton négativiste que tu emploies souvent... S'offusquer pour si peu, c'est un peu dommage...

Léonard, je lis ton texte dans la minute et le commente...

Bluewitch
avatar 26/09/2004 @ 13:03:14
Glauque et dérangeant, comme début (pas dans le mauvais sens du terme). Ton décor est planté et cette femme intrigue. J'attend le suite pour savoir si ton personnage "à la merci" prendra un peu plus de consistance, car il me parait délibérément effacé.

Bluewitch
avatar 26/09/2004 @ 13:03:38
tu lui donnerais déjà un titre?? ;o)

Leonard 26/09/2004 @ 17:10:35
Merci pour ton commentaire. J'en prends note.
Ce n'est qu'un essai et à propos de titre je n'en déciderai qu'une fois le roman achevé.

Merci beaucoup.

Felixlechat

avatar 26/09/2004 @ 18:12:02
J'aime bien les deux coudes légèrement écartés.

Olivier Michael Kim
26/09/2004 @ 18:43:50
Je pense aussi que c'est glauque. L'atmosphère est bien rendue.

Une petite remarque :
Je trouve que les "testicules" arrivent comme un cheveux sur la soupe. On ne comprend pas tout de suite pourquoi. En parler plus tard, avant les bruits de la douche aurait peut-être été mieux.

Voilà... Pour l'instant.

Cordialement.

Olivier.

Azed 26/09/2004 @ 22:57:57
olivier a raison , pas beau cette histoire de testicules et de bourses dans un soitdisant roman , ou bien cest du x , non , pas beau , j'ai pas lu apres

Leonard 27/09/2004 @ 03:05:31
olivier a raison , pas beau cette histoire de testicules et de bourses dans un soitdisant roman , ou bien cest du x , non , pas beau , j'ai pas lu apres


Je me mords les doigts. J'aurais su ça, je n'aurais pas supprimé couilles. Mais c'est beau les couilles! madame.

Leonard 27/09/2004 @ 03:12:55

Je trouve que les "testicules" arrivent comme un cheveux sur la soupe. On ne comprend pas tout de suite pourquoi. En parler plus tard, avant les bruits de la douche aurait peut-être été mieux.


Merci pour le commentaire. En fait, le sens de "testicules" ne s'éclaircira vraiment que dans le troisième chapitre pour des raisons tenant à la chronologie du récit.

Merci encore une fois.

Azed 27/09/2004 @ 07:12:23
olivier a raison , pas beau cette histoire de testicules et de bourses dans un soitdisant roman , ou bien cest du x , non , pas beau , j'ai pas lu apres


Je me mords les doigts. J'aurais su ça, je n'aurais pas supprimé couilles. Mais c'est beau les couilles! madame.
a chacun ses gouts! mais je ne viens plus ici pour lire ces trucs , cest pas possible , en tout cas vos textes

Tistou 27/09/2004 @ 09:41:04
Tu as l'injonction facile Leonard!
Tu n'as pas l'air de te douter que peu de gens viennent lire Vos Ecrits d'une part, qu'encore moins s'expriment dessus, et qu'enfin il y a eu des évènements récents qui font fuir tout le monde et notamment les plus dynamiques d'entre nous. En plus le week end, c'est pas forcément la grande foule. Alors tu sais ...
Bon, le texte ...
Un peu comma Samba, ça ne me touche pas trop. On est directement dans le sordide et surtout sans arrière plan qui permette de comprendre ou d'appréhender la situation. Alors comme ça, ça fait sale pour être sale.
Mais bon, encore une fois, chacun réagit avec sa sensibilité ... Et ce que je ressens moi ...?
Plus j'y pense plus je pense que le problème là, c'est que ça vienne comme un cheveu sur la soupe, court, et donc sans possibilité de recadrer après plus de mises en compréhension.
Disons qu'on attend la suite?

Leonard 27/09/2004 @ 13:24:50
Tu as l'injonction facile Leonard!
Tu n'as pas l'air de te douter que peu de gens viennent lire Vos Ecrits d'une part, qu'encore moins s'expriment dessus


Merci pour l'info. Ayant vu près de 3000 membres inscrits, je me suis dit (à tort, je le sais maintenant) qu'une dizaine de commentaires me suffiraient pour y voir un peu plus clair. Erreur!
Merci beaucoup, je chercherai ailleurs pour la suite du roman et...autres textes. Bon courage ...avec Azeb et Cie.

Azed 27/09/2004 @ 14:05:59
Azed

Leonard 27/09/2004 @ 14:17:38
Azed


AZT sans T?

Azed 27/09/2004 @ 14:19:21
je sais pas ce que vous voulez , cest pas clair du tout ou alos la bagare? cest vachement sympa ici:!

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