Septularisen
avatar 11/05/2025 @ 20:23:09

Concernant les nouvelles traductions qui dépoussièrent le texte, j'ai un sentiment très mitigé. La retraduction de "1984" faite en 2018 sur commande de Gallimard me semble un artifice purement commercial pour relancer les ventes d'un livre qui n'avait pas demandé qu'on le "booste". Je l'ai achetée et j'ai donc les 2 éditions en français et j'en veux à Gallimard de prendre ses lecteurs pour des idiots. Quand je lis le texte original en anglais, la première traduction en français (faite en 1950, de mémoire) et la nouvelle traduction (faite en 2018), je ne vois pas une traduction mais une modernisation pour l'adapter aux goûts du nouveau public, quitte à trahir le texte original pour le rendre plus "nerveux". En fait, c'est simple, je trouve que la nouvelle traduction est une trahison. Par exemple, la nouvelle traduction fait le choix de basculer la narration du passé au présent, pour dramatiser l'action comme dans un polar. Ainsi, la première phrase de 1984 est "It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen", ce qui donnait dans la première traduction "C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures." Dans la nouvelle traduction, on lit "C’est un jour d’avril froid et lumineux et les pendules sonnent 13 :00." De quel droit le traducteur change-t-il le temps de la narration ? Sinon, on n'a plus qu'à réécrire tous les livres en français du 19ème siècle pour les mettre au goût du jour.


Oui. C'est exactement ce que je dis plus haut...
Pour moi c'est juste du "commercial" pour vendre!..

En outre, il est assez irritant, quand on place les deux traductions en vis-à-vis, de ressentir la désagréable impression que la nouvelle traduction a cherché à tout prix à se démarquer de l'ancienne traduction, en remplaçant chaque fois que possible un mot par son synonyme, souvent sans rien apporter au texte (par exemple "Maison de la Victoire" qui devient "Résidence de la Victoire"). Surtout, les bonnes idées de la première traduction ont été remplacées par de nouvelles tournures maladroites et imprécises. Par exemple, la "novlangue", qui était une belle trouvaille (à tel point qu'elle est entrée dans le langage courant) est devenu le "néoparler". C'est très moche, et en plus ça me semble affadir la dénonciation d'Orwell d'un langage détourné de la vérité de parole.


Pareil. C'est exactement ce que je dis plus haut !

Quel est l'intérêt de lire "LA" Novlangue au lieu de "LE" Novlangue ?
Ou bien "Le grand frère" au lieu de "Big Brother", puisque de toute façon cette dernière expression est maintenant connue de tous et est passée dans notre langage courant?

Si ces nouvelles traductions n'apportent vraiment rien de nouveau, ne permettent pas d'améliorer la traduction, la compréhension du texte original, ne permettent pas de redécouvrir le texte...

Alors, quel en est l'intérêt ??



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