Frunny
avatar 01/02/2025 @ 19:02:36
Un libraire parisien dont je ne citerai pas le nom refuse de mettre en vitrine les livres édités par Hachette…
Pas la peine d’être grand sage pour en deviner la raison mais gageons qu’il faut une sacré dose de co——-ie pour agir de la sorte.
Les librairies indépendantes vont mal et - au nom de l’idéologie- certains s’automutilent…
Les mêmes qui crachent sur Trump j’imagine !


Eric Eliès
avatar 01/02/2025 @ 22:57:56
J'ai cliqué sur le lien mais, vu m'importance du groupe Hachette, j'ai du mal à croire que des librairies puissent refuser de vendre des livres publiés par des maisons du groupe Hachette. Surtout que l'argument donné est stupide : ce ne sont les livres de "Bolloré" ! Tout Kadaré a été édité chez Fayard : pourquoi un libraire refuserait de me vendre un livre de Kadaré au prétexte qu'il est édité dans un groupe appartenant à Bolloré ? Ca n'a tellement pas de sens que je ne suis pas sûr que ce ne soit pas du buzz orchestré à des fins publicitaires, un peu comme le Spirou dont on avait tant parlé il y a quelques mois...

Stavroguine 02/02/2025 @ 00:15:02
C'est quand même assez dingue. Est-ce qu'on reproche à un marchand de pommes de choisir son fournisseur de pommes ? Tous les libraires constituent un fonds qui leur ressemble et aucun ne peut de toute facon vendre tous les livres. Comme le souligne Eric, ça va être difficilement tenable de ne vendre aucun livre d'une maison appartenant à Bolloré (et de se mettre à dos la partie la plus fortunée de sa clientèle) mais si le libraire veut prendre le risque, après tout pourquoi pas ? Je suis beaucoup plus choqué par l'assimilation de la constitution d'un fond à de la censure (tous les libraires sont donc les censeurs des livres qu'ils n'ont pas en stock ? Et d'autant plus dans la mesure où il me semble que les libraires sont tenus légalement de vendre les livres qu'on leur commande — mais même si je me trompe sur ce point, ne pas vendre un livre, ce n'est pas la même chose qu'en empêcher la publication) et plus encore par la très finaude transition avec les 80 ans de la liberation d'Auschwitz qui assimile très subtilement à des nazis les libraires qui font le choix de ne pas enrichir un soutien de l'extrême droite. On marche sur la tête.

Feint

avatar 02/02/2025 @ 11:00:16
Je me demande bien combien de libraires ça concerne. Tout est con là-dedans, à commencer par la façon dont l'affaire est amenée et la transition débile avec les camps.
Je suppose que la réaction des quelques libraires concernés doit être lié à la pratique courante, légale mais scandaleuse (et pratiquée par tous les grands groupes, pas seulement Hachette) de l'office sauvage, qui consiste à envoyer et à facturer au libraire des livres qu'il n'a pas commandé (et franchement, te forcer à payer avec ton argent pour que tu fasses des piles du livre de Bardella, je comprends ça puisse te faire mal au cul) si tu veux recevoir d'autres livres du même groupe. Il faut savoir que les éditeurs vivent à crédit avec l'argent des livres qu'ils ont envoyé en masse aux libraires, les empêchant d'avoir de la place pour d'autres livres, livres qui seront renvoyés et remboursés plusieurs mois plus tard - mais alors il sera plus tard pour livres proposés par des maisons moins puissantes. C'est comme ça que Bolloré impose la vente de Bardella ou Zemmour. Mais comme en réalité les bénéfices représentent peanuts pour lui, censurer Hachette cause beaucoup plus de tort aux auteurs du groupe qui n'ont pas les moyens d'aller publier ailleurs (Kadaré ne risque pas grand-chose en comparaison) et aux libraires lui-même qu'à Bolloré. En tout cas le message assorti à la vente du livre, s'il est bien rédigé tel que rapporté dans l'émission, est à peu près aussi nul que l'émission elle-même ; il ne donne aucune explication sur le fond réel du problème.

Frunny
avatar 02/02/2025 @ 12:04:24
Te forcer à payer des livres que tu n’as pas commandé ?
Tu me vous très septique Feint.
Ça repose forcément sur un contrat. Tu ne peux pas obliger un commerçant à payer une livraison non commandée…

Feint

avatar 02/02/2025 @ 12:25:37
Te forcer à payer des livres que tu n’as pas commandé ?
Tu me vous très septique Feint.
Ça repose forcément sur un contrat. Tu ne peux pas obliger un commerçant à payer une livraison non commandée…
Figure-toi que c'est une pratique légale et très courante. Je suis heureux que ça te scandalise aussi (mais je n'en doutais pas).
Demande à un libraire ce que c'est que l'office sauvage.

Spirit
avatar 02/02/2025 @ 16:28:20
J'ai retiré ce passage de wikipedia ( ça vaut ce que ça vaut)


"Sud Radio est une station de radio privée généraliste d'information générale, sociale et politique, économique, sportive et de débat, à vocation nationale.

À partir des années 2010, Sud Radio est abondamment critiquée pour l'espace qu'elle accorde aux théories complotistes et aux idées d'extrême droite, et ce sans contradiction......"

Spirit
avatar 02/02/2025 @ 16:34:13
aussi ça

"En novembre 2005, Sud Communication vend Sud Radio et Wit FM à Sudporters, holding codétenue par le groupe Start, les stations Alouette et Scoop, et par le fonds FEDERI9. ...."

Spirit
avatar 02/02/2025 @ 16:39:17

@franckfinet8799
il y a 21 heures
Il est vrai que les librairies indépendantes se portent tellement bien qu’elles peuvent se permettre de boycotter….

Stavroguine 02/02/2025 @ 16:58:49

@franckfinet8799
il y a 21 heures
Il est vrai que les librairies indépendantes se portent tellement bien qu’elles peuvent se permettre de boycotter….


Précisément, on peut penser qu'on ne devient pas libraire pour devenir millionnaire. Plusieurs libraires de ma connaissance conçoivent leur métier comme une façon de s'engager, de militer, et pas seulement comme un commerce de livres où l'on refile au client les bouquins qui font le buzz. Certains militent pour une certaine conception de la littérature, d'autres mettent en avant des livres qui reflètent leur engagement politique. On peut en penser ce qu'on veut, y compris du mal et décider soi-même de boycotter ces lieux qui boycottent Bolloré. On peut aussi penser (ce serait mon cas) que si le combat est juste, les moyens employés ne sont pas forcément les meilleurs. Mais encore une fois, parmi la multitude de livres qui existent, je ne vois pas grand chose à redire dans le fait que tel libraire s'appuie sur tel ou tel critère pour passer ses commandes, indépendamment même de la pratique scandaleuse qu'evoque Feint.

Feint

avatar 02/02/2025 @ 17:08:43

Précisément, on peut penser qu'on ne devient pas libraire pour devenir millionnaire.
Il y a d'ailleurs à ce sujet une blague que les libraires et les éditeurs se disputent :
- Comment fait-on pour devenir millionnaire en étant libraire / éditeur ?
- En commençant milliardaire !

Spirit
avatar 02/02/2025 @ 18:00:59

@franckfinet8799
il y a 21 heures
Il est vrai que les librairies indépendantes se portent tellement bien qu’elles peuvent se permettre de boycotter….



Précisément, on peut penser qu'on ne devient pas libraire pour devenir millionnaire. Plusieurs libraires de ma connaissance conçoivent leur métier comme une façon de s'engager, de militer, et pas seulement comme un commerce de livres où l'on refile au client les bouquins qui font le buzz. Certains militent pour une certaine conception de la littérature, d'autres mettent en avant des livres qui reflètent leur engagement politique. On peut en penser ce qu'on veut, y compris du mal et décider soi-même de boycotter ces lieux qui boycottent Bolloré. On peut aussi penser (ce serait mon cas) que si le combat est juste, les moyens employés ne sont pas forcément les meilleurs. Mais encore une fois, parmi la multitude de livres qui existent, je ne vois pas grand chose à redire dans le fait que tel libraire s'appuie sur tel ou tel critère pour passer ses commandes, indépendamment même de la pratique scandaleuse qu'evoque Feint.


Je ne faisait que citer le commentaire sur sud radio de l'auteur de ce post, pour ma part je suis d'accord avec toi.

Spirit
avatar 02/02/2025 @ 18:05:51




je ne faisait que citer le commentaire sur sud radio de l'auteur de ce post, pour ma part je suis d'accord avec toi.

l'avatar est très proche, mais je peux me tromper

Eric Eliès
avatar 02/02/2025 @ 19:15:19

Précisément, on peut penser qu'on ne devient pas libraire pour devenir millionnaire. Plusieurs libraires de ma connaissance conçoivent leur métier comme une façon de s'engager, de militer, et pas seulement comme un commerce de livres où l'on refile au client les bouquins qui font le buzz.


@Stavro : je ne sais pas si tu avais vu le fil de Feint sur un auteur qui devait faire une signature dans une librairie de sa ville mais, malheureusement, c'est ce que deviennent visiblement certains libraires : des marchants de livres. L'événement avait été annulé par le libraire car l'auteur (j'ai oublié son nom) ne vendait pas assez et le libraire avait jugé que ça ne valait pas la peine de se donner du mal si ça ne remplissait pas le tiroir-caisse de la librairie...

Quant au fond du débat sur Hachette :

On peut en penser ce qu'on veut, y compris du mal et décider soi-même de boycotter ces lieux qui boycottent Bolloré. On peut aussi penser (ce serait mon cas) que si le combat est juste, les moyens employés ne sont pas forcément les meilleurs. Mais encore une fois, parmi la multitude de livres qui existent, je ne vois pas grand chose à redire dans le fait que tel libraire s'appuie sur tel ou tel critère pour passer ses commandes,

Hachette possède Grasset, Fayard, Larousse, etc. qui publient Garcia Marquez, Kadaré et tant d'autres, connus ou moins connus. C'est complètement idiot de dire que tel ou tel "auteur" appartient à Bolloré parce qu'il est publié chez Bolloré. Ou alors il faut aller au bout et s'abstenir d'écouter certains artistes parce que leur maison de disques appartient à Vivendi/Universal, de consommer les biens, dont des fruits et légumes, transportés par Bolloré Logistics (qui est le 1er domaine sur lequel Bolloré à construit sa fortune mais qu'il a revendu à CGA-CGM, détenu par un autre milliardaire : Rodolphe Saadé). En rajoutant Bernard Arnault, François Pinaut, la famille Mulliez, Bettancourt, etc. mais aussi Badinter, etc. (il est moins connu que l'avocat Robert Badinter était, grâce à son épouse, un ultra-riche), les milliardaires français possèdent toute l'économie française. Le seul moyen de boycotter leurs produits, c'est de vivre en autarcie dans le Larzac !!! Et de ne plus lire que les livres auto-édités et imprimés sur la presse à bras du village... :D

Stavroguine 02/02/2025 @ 19:44:47

Précisément, on peut penser qu'on ne devient pas libraire pour devenir millionnaire. Plusieurs libraires de ma connaissance conçoivent leur métier comme une façon de s'engager, de militer, et pas seulement comme un commerce de livres où l'on refile au client les bouquins qui font le buzz.



@Stavro : je ne sais pas si tu avais vu le fil de Feint sur un auteur qui devait faire une signature dans une librairie de sa ville mais, malheureusement, c'est ce que deviennent visiblement certains libraires : des marchants de livres. L'événement avait été annulé par le libraire car l'auteur (j'ai oublié son nom) ne vendait pas assez et le libraire avait jugé que ça ne valait pas la peine de se donner du mal si ça ne remplissait pas le tiroir-caisse de la librairie...


Oui, je l'ai lu et je crois même y être intervenu. On peut se réjouir que tous les libraires n'adoptent pas (encore ?) ces pratiques. J'écrivais mon message en pensant à des librairies parisiennes comme EXC ou Vendredi pour l'engagement dans la défense d'une certaine idée de la littérature, comme Le Monte en l'air, La Petite Egypte ou Le Pied à terre pour le positionnement politique. Je ne sais pas s'ils font partie des libraires qui boycottent Hachette, mais je sais qu'ils ne conçoivent pas leur métier comme un simple business. Et qu'on ne trouvera le livre de Bardella chez aucun des cinq.

Quant au reste, je suis d'accord avec toi quant au fait qu'on ne peut pas prétendre à une sorte de pureté dans l'époque actuelle (et c'est d'ailleurs effrayant qu'il soit rigoureusement impossible de ne pas enrichir un quelconque milliardaire en accomplissant les actes les plus essentiels de notre existence, ça en dit quand même long sur l'inégale répartition des richesses), mais ça n'empêche de s'engager d'une certaine manière, même si la lutte semble vaine. Encore une fois, on peut critiquer une mesure qui fait plus de mal aux auteurs (et notamment à ceux qui ont rejoint la galaxie Hachette et s'y sont liés avant le rachat par Bolloré) qu'aux finances du groupe Hachette. Mais on ne peut pas déplorer du même souffle que des libraires ne pensent qu'à faire du chiffre et que d'autres s'engagent quitte à ce que leurs revenus s'en ressentent.

Feint

avatar 02/02/2025 @ 19:46:40
Le seul moyen de boycotter leurs produits, c'est de vivre en autarcie dans le Larzac !!! Et de ne plus lire que les livres auto-édités et imprimés sur la presse à bras du village... :D
On peut aussi acheter en priorité des livres publiés par des éditeurs indépendants. Ce sont eux qui font tout le travail de découverte des nouveaux auteurs ; et il y a beaucoup d'auteurs anciens, entrés dans le domaine public ou non, qui sont publiés par des éditeurs indépendants. On peut très bien lire Kadaré chez Zulma, par exemple.

Feint

avatar 02/02/2025 @ 19:49:35
J'écrivais mon message en pensant à des librairies parisiennes comme EXC ou Vendredi pour l'engagement dans la défense d'une certaine idée de la littérature, comme Le Monte en l'air, La Petite Egypte ou Le Pied à terre pour le positionnement politique. Je ne sais pas s'ils font partie des libraires qui boycottent Hachette, mais je sais qu'ils ne conçoivent pas leur métier comme un simple business. Et qu'on ne trouvera le livre de Bardella chez aucun des cinq.
En revanche on y trouve les miens. C'est d'ailleurs le meilleur moyen de savoir si une librairie est bonne ou pas. ;)

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