Patman
avatar 04/11/2024 @ 13:37:39
Le Goncourt à Kamel Daoud (Houris) et le Renaudot à Gaël Faye (Jacaranda).... Sans surprise oserai-je dire tant ces deux là étaient annoncés favoris.

Frunny
avatar 04/11/2024 @ 14:11:32
Le Goncourt à Kamel Daoud (Houris) et le Renaudot à Gaël Faye (Jacaranda).... Sans surprise oserai-je dire tant ces deux là étaient annoncés favoris.


C’est beau la Politique et le Capitalisme…

Vince92

avatar 04/11/2024 @ 14:54:17
Le Goncourt à Kamel Daoud (Houris) et le Renaudot à Gaël Faye (Jacaranda).... Sans surprise oserai-je dire tant ces deux là étaient annoncés favoris.



C’est beau la Politique et le Capitalisme…


Peux-tu développer Frunny?
J'ai un peu suivi ce qu'était Houris et je trouve que promouvoir ce livre est justement très courageux politiquement.

Saint Jean-Baptiste 05/11/2024 @ 12:52:12
Sans surprise, en effet. Et c'est semble-t-il un bon choix. Je pense que Houris est un livre courageux, il parle de la guerre civile en Algérie, qui a suivi l’époque coloniale et que la dictature actuelle veut passer sous silence.
Il paraîtrait que l’auteur Daoud subirait la même sentence que Salman Rushdie.
Jacaranda est annoncé comme un beau livre. C'est, je crois, un témoignage sur le génocide rwandais de 1992.

Blue Cat

avatar 06/11/2024 @ 17:40:09
Rencontré Kamel Daoud pour une dédicace dans ma ville. Son livre, que j'ai lu, est important et courageux. Contente pour lui.

Frunny
avatar 09/11/2024 @ 08:52:21
Sans surprise, en effet. Et c'est semble-t-il un bon choix. Je pense que Houris est un livre courageux, il parle de la guerre civile en Algérie, qui a suivi l’époque coloniale et que la dictature actuelle veut passer sous silence.
Il paraîtrait que l’auteur Daoud subirait la même sentence que Salman Rushdie.
Jacaranda est annoncé comme un beau livre. C'est, je crois, un témoignage sur le génocide rwandais de 1992.


C'est bien ce que je voulais dire. ça n'a plus aucun rapport avec le littérature (même si son oeuvre littéraire est probablement bonne )
Macron qui va se prosterner au Maroc, Houris qui reçoit le prix Goncourt...
C'est probablement moi qui fait des raccourcis là ou il n'y a pas à en faire.


Eric Eliès
avatar 17/11/2024 @ 18:41:54
https://lestrepublicain.com/2024/11/…


Très intéressant mais qu'en penses-tu ? En tant qu'écrivain, toi qui t'es nourri de personnes réelles et de souvenirs intimes (par exemple pour Les singes rouges), est-ce que tu estimes que son inspiration est, comme l'affirme cette femme, une trahison et une violation du secret médical ? C'est compliqué, car c'est elle qui dévoile le lien en parlant dans un journal. Est-ce qu'une psychiatre a le droit d'échanger avec son mari d'une patiente dont le drame la marque et la bouleverse ? Est-ce que, si son mari est écrivain, il a le droit d'utiliser cette histoire (en prenant soin toutefois de ne pas compromettre la personne réelle) ? Personnellement, il me semble que la réponse est deux fois oui.

Eric Eliès
avatar 17/11/2024 @ 18:58:30
Sans surprise, en effet. Et c'est semble-t-il un bon choix. Je pense que Houris est un livre courageux, il parle de la guerre civile en Algérie, qui a suivi l’époque coloniale et que la dictature actuelle veut passer sous silence.
Il paraîtrait que l’auteur Daoud subirait la même sentence que Salman Rushdie.
Jacaranda est annoncé comme un beau livre. C'est, je crois, un témoignage sur le génocide rwandais de 1992.

C'est bien ce que je voulais dire. ça n'a plus aucun rapport avec le littérature (même si son oeuvre littéraire est probablement bonne )
Macron qui va se prosterner au Maroc, Houris qui reçoit le prix Goncourt...
C'est probablement moi qui fait des raccourcis là ou il n'y a pas à en faire.


Frunny, je ne comprends pas ta remarque. Si tu veux dire que l'Algérie et le Rwanda ne sont pas des thèmes littéraires, tu as tort. Daoud écrit sur la guerre civile en Algérie et Faye sur le génocide rwandais comme tant d'écrivains qui ont écrit sur la 1ère GM, la 2ème GM, le Vietnam, etc. sur des drames qui ont marqué un pays et des vies... Est-ce qu'il y a un opportunisme politique dans ces prix ? Je ne pense pas. Quand il y a quelques années, "2084" de Boualem Sansal avait obtenu le grand prix de l'Académie française, Macron n'allait nulle part et le roman ne devait son prix qu'à sa grande valeur (en tout cas, c'est un roman que j'avais beaucoup aimé et pour lequel j'ai d'ailleurs pris le temps d'une longue critique éclair sur CL).

Feint

avatar 17/11/2024 @ 19:13:54
https://lestrepublicain.com/2024/11/…



Très intéressant mais qu'en penses-tu ? En tant qu'écrivain, toi qui t'es nourri de personnes réelles et de souvenirs intimes (par exemple pour Les singes rouges), est-ce que tu estimes que son inspiration est, comme l'affirme cette femme, une trahison et une violation du secret médical ? C'est compliqué, car c'est elle qui dévoile le lien en parlant dans un journal. Est-ce qu'une psychiatre a le droit d'échanger avec son mari d'une patiente dont le drame la marque et la bouleverse ? Est-ce que, si son mari est écrivain, il a le droit d'utiliser cette histoire (en prenant soin toutefois de ne pas compromettre la personne réelle) ? Personnellement, il me semble que la réponse est deux fois oui.
Je n'ai pas d'avis définitif sur la question, en fait. Je sais juste que, quand j'ai écrit les Singes rouges, j'ai demandé si je pouvais le faire et que rien n'a été publié qui n'ait été relu par l'intéressée avant publication.
Là, apparemment Kamel Daoud a demandé à l'intéressée, elle lui a répondu non. Il le fait quand même, il est honoré pour ça... C'est quand même gênant, comme position, sans parler du secret médical. Voilà encore un cas où publier sans nom d'auteur, comme je le propose, aurait un sens. Mais je ne connais pas les détails. Les seules choses que je sais concernent les critères d'attribution des prix ; apparemment celui-là cochait beaucoup de cases - y compris celle de courir le risque de critiques assez virulentes susceptibles de booster les ventes.

Frunny
avatar 21/11/2024 @ 08:31:10



Frunny, je ne comprends pas ta remarque. Si tu veux dire que l'Algérie et le Rwanda ne sont pas des thèmes littéraires, tu as tort. Daoud écrit sur la guerre civile en Algérie et Faye sur le génocide rwandais comme tant d'écrivains qui ont écrit sur la 1ère GM, la 2ème GM, le Vietnam, etc. sur des drames qui ont marqué un pays et des vies... Est-ce qu'il y a un opportunisme politique dans ces prix ? Je ne pense pas. Quand il y a quelques années, "2084" de Boualem Sansal avait obtenu le grand prix de l'Académie française, Macron n'allait nulle part et le roman ne devait son prix qu'à sa grande valeur (en tout cas, c'est un roman que j'avais beaucoup aimé et pour lequel j'ai d'ailleurs pris le temps d'une longue critique éclair sur CL).


Eric, je t’invite à parcourir l’article d’Actualitte qui conforte mon impression. Le Goncourt 2024 a un arrière goût politique.

Eric Eliès
avatar 21/11/2024 @ 19:54:02
@Frunny : est-ce que tu parles de cet article ?

https://actualitte.com/article/120451/…

Si c'est le cas, je ne suis absolument pas convaincu. On dirait que l'auteur considère que le prix a été attribué pour soutenir Gallimard et protester contre l'interdiction du livre en Algérie. Sa démonstration est gênante car il a l'air de dire que le Goncourt aurait dû choisir un autre livre (il y en avait bien un autre parmi les 500 ou 600 livres publiés chaque année !) pour ne pas mettre d'huile sur le feu... L'auteur ne se rend même pas compte que de ne pas attribuer un prix pour ne pas fâcher l'Algérie, c'est un critère aussi politique que décider d'attribuer le prix en soutien à un auteur contre la censure en Algérie !!! Mais, surtout, il ne fait que répéter que le Goncourt est devenu un prix trop biaisé par des enjeux politiques sans jamais donner un seul exemple. Quand on regarde la liste des derniers Goncourt ("Veiller sur elle" de J-B Andrea / " Vivre vite" de Bernadette Giraud " / " La mémoire des hommes" de M.Sarr / " L'anomalie" de Le Tellier), où sont les enjeux politiques ? Je n'en vois pas. Les luttes et magouilles du Goncourt, c'est les connivences et arrangements entre éditeurs pour se partager le jackpot des prix littéraires. Mais, en l'occurrence, l'arrière-goût politique me semble plutôt venir de l'autre côté de la Méditerranée que du Goncourt lui-même...

Feint

avatar 21/11/2024 @ 21:33:54
Les luttes et magouilles du Goncourt, c'est les connivences et arrangements entre éditeurs pour se partager le jackpot des prix littéraires.
C'est toujours vrai, mais pas seulement. On ne le dit pas au public, mais les prix littéraires d'automne, aujourd'hui, ont pour but principal d'assurer la survie des librairies. Il faut donc que le livre primé se vende - en évitant bien sûr qu'il soit déshonorant par sa médiocrité pour le jury. C'est la raison pour laquelle ce sont les grosses maisons (qui, pourtant, ne découvrent plus personne) qui obtiennent les prix : elles sont les seules à pouvoir assurer des réimpressions en nombre suffisant. Sans librairies, plus de littérature. La littérature est un art sous perfusion.

Eric Eliès
avatar 21/11/2024 @ 22:29:35
Les luttes et magouilles du Goncourt, c'est les connivences et arrangements entre éditeurs pour se partager le jackpot des prix littéraires.
C'est toujours vrai, mais pas seulement. On ne le dit pas au public, mais les prix littéraires d'automne, aujourd'hui, ont pour but principal d'assurer la survie des librairies. Il faut donc que le livre primé se vende - en évitant bien sûr qu'il soit déshonorant par sa médiocrité pour le jury. C'est la raison pour laquelle ce sont les grosses maisons (qui, pourtant, ne découvrent plus personne) qui obtiennent les prix : elles sont les seules à pouvoir assurer des réimpressions en nombre suffisant. Sans librairies, plus de littérature. La littérature est un art sous perfusion.


Si on en est là, c'est que les jours des librairies sont comptées. Personnellement, je n'achète pas sur Amazon mais l'essor des e-book paraît inéluctable. Cela dit, il suffirait de rétablir un système de précommande et d'impression à la demande (ça a existé) pour permettre à tous les éditeurs de s'en sortir. C'est assez simple et permettrait presque de mettre internet au service du livre ! Je crois que de petits éditeurs le font déjà...

Feint

avatar 22/11/2024 @ 08:53:29

Si on en est là, c'est que les jours des librairies sont comptées. Personnellement, je n'achète pas sur Amazon mais l'essor des e-book paraît inéluctable. Cela dit, il suffirait de rétablir un système de précommande et d'impression à la demande (ça a existé) pour permettre à tous les éditeurs de s'en sortir. C'est assez simple et permettrait presque de mettre internet au service du livre ! Je crois que de petits éditeurs le font déjà...
Le problème, c'est que les ventes ne se font plus que sur l'épaisseur des piles en librairie. Il n'y a que les livres qui sont visibles en librairie (par effet de masse) qui ont une chance de se vendre (et encore). Depuis plus de vingt ans que je suis dans le métier, je n'ai vu qu'une dégradation progressive qui paraît d'autant plus inéluctable que les gens lisent de moins en moins et que, quand ils lisent, ils lisent de moins en moins de littérature, et quasiment plus de littérature de création. Tous les gens du métier (du moins ceux qui sont intéressés par la littérature de création) le savent bien, mais il y a une sorte d'omerta : il ne faut pas le dire. Les prix d'automne servent de cadeaux ; ils ne sont pas forcément lus, mais au moins, ils sont vendus ; ça aide les libraires à survivre.

Eric Eliès
avatar 22/11/2024 @ 09:26:14

Le problème, c'est que les ventes ne se font plus que sur l'épaisseur des piles en librairie. Il n'y a que les livres qui sont visibles en librairie (par effet de masse) qui ont une chance de se vendre (et encore).


Je ne sais pas... De mémoire, France24 avait récemment diffusé le résultat d'un sondage sur les pratiques de lecture en Europe, au bilan plus optimiste : la France était un pays où les gens lisaient encore beaucoup (même si env. 25% des personnes déclarent ne lire aucun livre par an), dont les jeunes. Mais la nature des livres lus n'était pas évoquée et je pense effectivement que la littérature de création n'y est pas majoritaire... En tout cas, pour revenir aux piles, mon premier réflexe devant une grosse pile est un réflexe de recul : ça me fait fuir plutôt que ça ne m'attire !

Feint

avatar 22/11/2024 @ 09:52:32

Le problème, c'est que les ventes ne se font plus que sur l'épaisseur des piles en librairie. Il n'y a que les livres qui sont visibles en librairie (par effet de masse) qui ont une chance de se vendre (et encore).



Je ne sais pas... De mémoire, France24 avait récemment diffusé le résultat d'un sondage sur les pratiques de lecture en Europe, au bilan plus optimiste : la France était un pays où les gens lisaient encore beaucoup (même si env. 25% des personnes déclarent ne lire aucun livre par an), dont les jeunes. Mais la nature des livres lus n'était pas évoquée et je pense effectivement que la littérature de création n'y est pas majoritaire... En tout cas, pour revenir aux piles, mon premier réflexe devant une grosse pile est un réflexe de recul : ça me fait fuir plutôt que ça ne m'attire !
Bien sûr Eric, mais sans vouloir te flatter, tu n'as pas grand-chose en commun avec le lecteur moyen : tu lis même de la poésie contemporaine ! Pour qu'un livre ait quelque chance de se vendre, il faut 1) que le lecteur en ait entendu parler (à la télé, c'est la seule chose qui marche encore vraiment) 2) que, après en avoir entendu parler, il tombe dessus en librairie - et donc que le livre soit visible. Une relation bien avertie me disait que, si je venais dans la même (très grosse maison) (ce qui n'est pas possible, ce que j'écris est trop clivant et surtout trop "disparate" - et je suis trop vieux), mes ventes seraient multipliées par 10 (ce qui ne me permettrait pas de vivre pour autant). Si j'en juge par le million d'exemplaires que cette même relation a vendu l'année suivante, je veux bien le croire.

Eric Eliès
avatar 22/11/2024 @ 11:05:19

Si j'en juge par le million d'exemplaires que cette même relation a vendu l'année suivante, je veux bien le croire.

Ah ben finalement, tu es donc ami avec Sylvain Tesson ? :P

Feint

avatar 22/11/2024 @ 12:06:46

Si j'en juge par le million d'exemplaires que cette même relation a vendu l'année suivante, je veux bien le croire.


Ah ben finalement, tu es donc ami avec Sylvain Tesson ? :P
Haha ! Non, c'est quelqu'un d'autre. (Mais ce n'est pas parce que je trouve l'écriture de Tesson sans intérêt et ses idées réacs et que c'est un fils à papa que je ne pourrais pas avoir des relations amicales avec lui. Il n'y a pas que la littérature et la politique dans la vie.)

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