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Magicite
avatar 17/10/2024 @ 15:00:54
Une bise glaciale souffla comme un ventricule pressé, les flammes vacillèrent à un angle aigu de l’horizontale. Un cortège de tuyaux de cuivres vrombissent des sons de basses. Puis éclatent en sifflements rapides. Et s’éteignent pour reprendre en basses et repartir en chachas de lazzis désorganisés.
Le cercle des participants écoutèrent la nouvelle entrée de la chronique. Seul ceux de leur genre reconnurent de qui il s’agissait. Le plumitier grattait le grimoire à s’en blanchir les phalanges.


La poussière se soulevait du sol pour retomber comme un souffle se répétant au passage du train. Les plaines arides sont parcourues par les lignes parallèles des poutrelles métallique de la voie ferrée.
Le soleil écrase l’air et le colle sur la peau, bouillant dans la traînée des chaudrons de la locomotive.
Une main pâle tremble au soubresauts des wagons.
Sous le chapeau du vieillard immobile on peut voir la peau sèche, grise et sclérosée d’un visage, une décomposition de face aux yeux ternes.
Rentrent des écoliers en culottes courtes dans l’habitacle oblong. Les trois s’asseyent sur la banquette d’en face, ils n’ont plus trouvé de place dans les compartiments attenants les autres élèves. Alignés dans leurs shorts bleu foncé et leurs polos beige ils s’entre-regardent heureux d’être loin du maître tout en jetant des œillades furtives à l‘autre occupant.
L’un d’eux sort de derrière sa taille un bâton court en Y garni d’une élastique pour le montrer à ses camarades.
_‘’Hmpf’’ s’exclame l’homme momie.
Les garçonnets partagent leur attention sur le lance-pierre et la personne en face. Enveloppé dans un grand imperméable gris fermé et serré autour d’un corps malingre celui ci à de quoi étonner. Ses mains sont gantées et la peau terne et flétrie du visage couvert par un chapeau aux larges bords semble un pierre érodée par les temps. Des yeux sombres dans l’obscurité et des lèvres larges et parcheminées complètent le visage.
_‘’Euh vous allez bien monsieur, on peut vous donner de l’eau ou appeler les secours. ‘’ s’exprime le petit à l’opposé de celui au lance-pierre, pensant au fond de lui à toutes les aventures de la colo et aux méfaits qu’ils peuvent faire avec des bâtons et des élastiques.
L’être semble s’animer dans sa torpeur léthargique.
_’’Pas d’eau pour moi. Je crois que j’ai trouvé mon secours avec vous les enfants.’’
La langue grêle tourne encore pour finir:
_’’C’est bien que vous soyez là plein de vie. Je m’ennuyait tellement en route dans la fusée spatiale.’’
_’’Euh c’est n’importe quoi, t’a pas une fusée patiale c’est un twain !’’ s’exclame celui du milieu.

L’homme étrange toussa deux fois lentement comme un vieux chat à l’agonie.
La gorge hoqueta ensuite et ricana comme du calcaire broyé.
_’’houi pour l’instant mais je peut vous raconter comment aller sur la Lune.’’
Il s’anima.
L’un des petits dit ‘même pas vrai’ mais les autres maintenant qu’ils s’étaient assis et calmés de la montée dans le train et de la cohue avec les autres de trouver des places voulaient bien connaître l’histoire. L’effroi de ce vieux bizarre passé la surprise ils voyaient bien qu’il inspirait confiance. De fait il avait moins l’apparence d’un moribond. Le premier installé du wagon s’était redressé, montrait un peu plus signes d’animation.
Et la voie devint plus claire et agile à mesure qu’il parlait comme si avoir un auditoire le ramenait dans le monde.

Lorsque qu’il était jeune Howard fabriquait des brouettes lévitiques. Le principe est un peu celui de l’hélicoptère et de l’avion qui se déplace en altitude. Deux hélices se dressent des côtés de la brouette, sur des piques rigides expliqua le vieillard. Pour es actionner il y a un pédalier comme sur un vélo. Les bras peuvent remuer deux voiles tendues comme des ailes sur des rames. Avec assez d’élan en descendant une grande pente raide la brouette sur roulette peut décoller et faire un vol stationnaire en montant ou descendant.’’

Il ôta ses gants un à un avant de regarder ses mains devant lui paumes tournées vers le haut. La chair était veinée, pâlotte fluctuant entre la blancheur d’une craie et de la chair terne. Il reprit alors que les trois enfants se demandait quoi se demander de ce qu’ils entendent.

Après avoir découvert une base extra-terrestre derrière une colline en vol stationnaire Howard rejoint la NASA pour améliorer ses brouettes. Une version à réacteur prévue pour l’espace permettait enfin à son invention de se déplacer en avant. Des boutons sous les rames permettait d’augmenter ou de réduire la puissance des réacteurs à l’arrière de l’habitacle de la brouette. Finalement après des tests et essais un fuseau et un carénage sont ajoutés et la brouette blindée volante ressemblait à un petit missile. Comme c’était un véhicule seulement une place Howard construit à la NASA un autre véhicule, une fusée classique à propulsion autonome mais avec un bec de pélican capable de traverser les champs d’astéroïdes en avalant les obstacles.

L’un des enfants tira la langue pour montrer qu’il n’en croyait pas un mot.
Les autres ados rirent carrément. L’un se grattait un bouton.

La chair des mains et du visage sous le chapeau perdait ses boursouflures, se lissant comme le givre fond en eau. La voie avait celle d’un stentor orateur. L’air jaillit du visage vers le centre de la cabine de train faisant pression, anticyclone; une tornade minuscule.

_’’Mais je peut vous emmener en train galactique.’’

Ce qu’Howard avait fait avec les technologies trouvées dans la base extra-terrestre de l’autre versant de la colline défiait la gravité et l’artisanat des brouettes.
Comme si il y avait un mécanisme caché ou ce que c’était l’apothéose tour d’illusionniste l’homme se redressa et leva les bras en l’air, doigts tendus et écartés.
Le train accéléra et décolla de la piste de linteaux de fer dans une secousse brève qui laissa la place à un flottement. Par les fenêtres la campagne, paysage défilant habituel du transit ferroviaire sauf que ce paysage s’amenuisait à mesure que l’avion train fusée grimpait follement en altitude. L’homme d’âge mûr debout fait tournoyer ses bras comme des hélices, il devient plus jeune.
Les trois hommes dans leur habits trop courts regardent avec angoisse des fenêtres qui donnent sur l’espace infini de points blanc, bleu et rouge des étoiles immergés dans la nuit des interstices du néant.
Sombre, froide solitaire, picorée de lumières parmesan râpée finement sur la croûte de l’univers.
Il y a dans les nuages au-delà de la lumière du soleil un manoir accroché aux montagnes.
Des hommes courent dans la grande cour derrière les façades victoriennes,sous les lavis et plaques de bois des murs de la bâtisse. Une jument met bas, des barques flottent sous la lumière de lune et le lac réfléchit les mouvements des bateliers en tableau impressionniste. L’un d’eux agrippe un poisson au bout d’un long bâton. C’est peut-être Howard ce jeune pêcheur.
Puis des fenêtres à nouveau mais qui donnent sur un trou en forme d’orbite vide dans un crâne blanchit.
Les têtes tournées vers le ciel se sentent comme un plafond lointain au plus profond d’un souterrain.
Howard connaît cette sensation, incontournable aspiration à la destination vide et glaciale.
Mais aujourd’hui des petits d’humains se sont souvenus de lui pour plusieurs années, il revient à ce qui ressemble à une vie pour un revenant, le fantôme d’Howard.
Alors que trois petits se réveillent épuisés dans le train la silhouette en manteau sort de la gare.
Elle rejoint un garage pour y démarrer une vieille brouette lévitique. Le fantôme se dirige vers son bureau à la NASA, content d’avoir une nouvelle vie pas limité par les lois de la réalité.
Il vivra tant que des gens garderont des souvenirs de lui, comme tous les morts ils vivent de souvenir les fantômes.
C’est avec surprise qu’il reçut la visite de trois garnements effrontés. Ils avaient bien grandis quand ils eurent enfin réussit à trouver son laboratoire à la NASA, quatre-vingt ans et quelques.
Tous trois avaient la même idée en tête, que Howard leur apprenne à devenir des fantômes parce que le temps leur manquaient et qu’ils voulaient encore jouer avec des lance-pierres et s’amuser en voyage scolaire dans le monde.

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