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L'application d’écriture la plus dangereuse du monde me propose un morceau de phrase propice à déclencher ma créativité. Je tente une deux trois quatre cinq fois, rien ne va. Tant pis, j'ai déjà des bouts d’idées sur un bloc-notes virtuel, ce sera eux mon invite. Et puis, j'ai des souvenirs, des choses que ces mots de vingt ans charrient. D’autres choses qu’au précédent appel du même type. Voire, aux précédents appels. Parce que depuis : vint tant de joie. Vinrent tant de larmes, ça ne collait pas, heureusement.
Les mariages ayant convolé pendant vingt ans, ce sont des noces de porcelaine. Comment s’appelle un divorce de vingt ans, alors. Car il y a vingt ans, dans la Somme, l'usine de porcelaine Lafarge à Limoges licenciait à tour de bras. Sans doute a-t-elle fermé, d’ici vingt ans en feront-ils un musée. Comme la faïencerie de Sarreguemines. Celle qui a semé des assiettes dans tous les vide-greniers de France. Le set complet Jeanne d’Arc, chez la grande tante d’une amie, et dans combien de foyers.
Toujours cette même année, en deux mille vingt-quatre moins vingt ans, je partais en vacances avec mes parents, disons dans les gorges du Verdon. On avait voulu aller dans le petit Colorado de ce département du Sud, le Lubéron. Le petit Colorado avant le grand Colorado dans lequel dix ans après j’atterrissais. Mais en deux mille quatre il n'y avait pas d'eau, ô circonstance rédhibitoire. Il y a vingt ans, qu’elle était la balance globale de l’eau : sans doute plus d'eau ici, moins d'eau là. À quoi ressemblait la mer Aral : plus d’eau. À quoi ressemblaient les littoraux de confettis dans les eaux à lagon : moins d’eau.
2004, je commençais à porter des lunettes, certaines de mes amies d'aujourd'hui l'ignorent encore. La myopie, c’est mal voir de loin. Si elles ne savent pas, c’est le fait d’une autre pathologie : mal dire de près. La myopie est provoquée par le manque de lumière. L’aberration de lire dans l’obscurité, sagesse populaire. Pourtant ce n'est pas l'effort pour ce faire qui gâte la vue, c’est le manque de soleil. Sa lumière est nécessaire pour faire des cornées bien rondes, m’a dit Arte.
Vingt ans, ce sont autant, entre autres choses, de translations dans l'espace. Ce sont des centimètres gagnés, des proximités perdues. Teu teu teu, je ne parlerai plus de disparitions. Been there, done that, dans un texte qui décrit un hangar, le hangar de CL, sans même besoin d’appel. Est-ce que le vase de Soisson pouvait être en porcelaine ? Car il va bien avec le thème, des choses qui se brisent. Vingt ans rédigés en vingt minutes : ce dont je dispose, ou ce que je m'alloue.
Oh, finir sur ce que m’évoquent vraiment ces vingt ans : Moustaki qui chante Votre fille a vingt ans, dans le camping-car familial, sur la route du Verdon. Qui chantera à ma mère Votre fille a trente ans, puisque tous les moustachus se sont passé le mot pour mourir, en Moselle. Jamais la nostalgie ne finit. Pour la route, je retente le générateur aléatoire. Je clique encore, une deux trois fois. Enfin ! il me le propose, en version anglaise : ils étaient ensemble depuis vingt-cinq ans. À dans cinq ans, donc, si d’ici là CL fête les lustres.
Les mariages ayant convolé pendant vingt ans, ce sont des noces de porcelaine. Comment s’appelle un divorce de vingt ans, alors. Car il y a vingt ans, dans la Somme, l'usine de porcelaine Lafarge à Limoges licenciait à tour de bras. Sans doute a-t-elle fermé, d’ici vingt ans en feront-ils un musée. Comme la faïencerie de Sarreguemines. Celle qui a semé des assiettes dans tous les vide-greniers de France. Le set complet Jeanne d’Arc, chez la grande tante d’une amie, et dans combien de foyers.
Toujours cette même année, en deux mille vingt-quatre moins vingt ans, je partais en vacances avec mes parents, disons dans les gorges du Verdon. On avait voulu aller dans le petit Colorado de ce département du Sud, le Lubéron. Le petit Colorado avant le grand Colorado dans lequel dix ans après j’atterrissais. Mais en deux mille quatre il n'y avait pas d'eau, ô circonstance rédhibitoire. Il y a vingt ans, qu’elle était la balance globale de l’eau : sans doute plus d'eau ici, moins d'eau là. À quoi ressemblait la mer Aral : plus d’eau. À quoi ressemblaient les littoraux de confettis dans les eaux à lagon : moins d’eau.
2004, je commençais à porter des lunettes, certaines de mes amies d'aujourd'hui l'ignorent encore. La myopie, c’est mal voir de loin. Si elles ne savent pas, c’est le fait d’une autre pathologie : mal dire de près. La myopie est provoquée par le manque de lumière. L’aberration de lire dans l’obscurité, sagesse populaire. Pourtant ce n'est pas l'effort pour ce faire qui gâte la vue, c’est le manque de soleil. Sa lumière est nécessaire pour faire des cornées bien rondes, m’a dit Arte.
Vingt ans, ce sont autant, entre autres choses, de translations dans l'espace. Ce sont des centimètres gagnés, des proximités perdues. Teu teu teu, je ne parlerai plus de disparitions. Been there, done that, dans un texte qui décrit un hangar, le hangar de CL, sans même besoin d’appel. Est-ce que le vase de Soisson pouvait être en porcelaine ? Car il va bien avec le thème, des choses qui se brisent. Vingt ans rédigés en vingt minutes : ce dont je dispose, ou ce que je m'alloue.
Oh, finir sur ce que m’évoquent vraiment ces vingt ans : Moustaki qui chante Votre fille a vingt ans, dans le camping-car familial, sur la route du Verdon. Qui chantera à ma mère Votre fille a trente ans, puisque tous les moustachus se sont passé le mot pour mourir, en Moselle. Jamais la nostalgie ne finit. Pour la route, je retente le générateur aléatoire. Je clique encore, une deux trois fois. Enfin ! il me le propose, en version anglaise : ils étaient ensemble depuis vingt-cinq ans. À dans cinq ans, donc, si d’ici là CL fête les lustres.
Vaste message sur le passage des ans, des années en quelques phrases. Joli texte un peu mélancolique.
Par boutade avec ma vouivre que j'évoque dans mon texte, on s'est retrouvé à 50 ans après s'être perdu de vue durant 35, on se dit qu'on va profiter des cinquante prochaines années ensemble à fond.
J'aime ses petites rides au coin de yeux, ça veut dire qu'elle aime rire, j'aime ses cheveux un peu plus gris.
Et elle apprécie ma maturité.
Et comme nous sommes encore curieux de tout, la jeunesse ne disparaît pas tout à fait.
J'aime ses petites rides au coin de yeux, ça veut dire qu'elle aime rire, j'aime ses cheveux un peu plus gris.
Et elle apprécie ma maturité.
Et comme nous sommes encore curieux de tout, la jeunesse ne disparaît pas tout à fait.
Formidable texte Lobe !
"Vint ans de joie"
Comme j'auras aimé la faire celle-là!
Et certains passage me parlent tellement ! Comme la fermeture des usines de porcelaine à Limoges, de faïence de Sarreguemines ! Moi la collectionneuse dont les assiettes sont devenues si nombreuses que les murs refusent de les recevoir et que maintenant je mange dedans ! En dehors des licenciements qu'elle tristesse cet abandon de faiseurs de patrimoines...
Et l'eau qui ne coule plus.
Et le camping-car ,compagnon de mes vies (oui je peux le dire à mon âge)
Et ce hangar CL quelle nostalgie Lobe ! Comme tu as grandie ,sous tous les angles...
Mais tu es toujours là, et tu fais partie de ce qui me fait rester sur ce site aux ressources insoupçonnées..
Grand merci !
"Vint ans de joie"
Comme j'auras aimé la faire celle-là!
Et certains passage me parlent tellement ! Comme la fermeture des usines de porcelaine à Limoges, de faïence de Sarreguemines ! Moi la collectionneuse dont les assiettes sont devenues si nombreuses que les murs refusent de les recevoir et que maintenant je mange dedans ! En dehors des licenciements qu'elle tristesse cet abandon de faiseurs de patrimoines...
Et l'eau qui ne coule plus.
Et le camping-car ,compagnon de mes vies (oui je peux le dire à mon âge)
Et ce hangar CL quelle nostalgie Lobe ! Comme tu as grandie ,sous tous les angles...
Mais tu es toujours là, et tu fais partie de ce qui me fait rester sur ce site aux ressources insoupçonnées..
Grand merci !
Ah que d'émotions, Lobe ! On a vu grandir, plutôt mûrir, la jeune femme que tu es devenue, sur CL. Toujours assez énigmatique derrière tes écrits, tu nous offres chaque fois des textes riches en émotions.
A saluer encore et toujours ton initiative du Calendrier de l'après, exercice très fédérateur qui nous a tenus en haleine !
Merci d'être toujours parmi nous, malgré cette époque compliquée où les jeunes gens ne prennent plus le temps de...
A saluer encore et toujours ton initiative du Calendrier de l'après, exercice très fédérateur qui nous a tenus en haleine !
Merci d'être toujours parmi nous, malgré cette époque compliquée où les jeunes gens ne prennent plus le temps de...
Vingt minutes chrono ? C'est ça ?On prend Lobe, on prend ...
J'ai un peu de mal à bien entrer dans ton texte, Lobe. De la nostalgie, oui, j'en trouve, des souvenirs, oui, tu nous en livres mais j'ai du mal à trouver le lien.
Par contre ta présence est précieuse. Elle était espérée, elle est là.
Merci d'avoir participé, et laisse tomber l'application d'écriture la plus dangereuse du monde. Ton écriture est au-dessus de tout ça !
J'ai un peu de mal à bien entrer dans ton texte, Lobe. De la nostalgie, oui, j'en trouve, des souvenirs, oui, tu nous en livres mais j'ai du mal à trouver le lien.
Par contre ta présence est précieuse. Elle était espérée, elle est là.
Merci d'avoir participé, et laisse tomber l'application d'écriture la plus dangereuse du monde. Ton écriture est au-dessus de tout ça !
Lobe s'est inscrite sur C.L. en Juin 2011. Elle a posté son premier texte en Septembre 2012 et en a posté 80 à ce jour.
Des textes de sa propre initiative, beaucoup de participations aux exos, direct ou non. Elle en a initié elle-même, dont le mémorable "Calendrier de l'Après" comme le rappelle Piéronnelle. Elle a participé à "Bohain" (un de mes souvenirs les plus intenses), aux MM 7 et 8, aux 10 ans de V.E. et aux 20 ans de C.L.. Sa participation est marquée d'une belle régularité.
Lobe sacrifie également à l'activité de base du site ; les critiques. 23 principales et 26 éclairs. Elle est plus active finalement sur V.E..
Avec 2151 posts, ça en fait un forumeuse régulière mais pas compulsive. Un profil équilibré.
Des textes de sa propre initiative, beaucoup de participations aux exos, direct ou non. Elle en a initié elle-même, dont le mémorable "Calendrier de l'Après" comme le rappelle Piéronnelle. Elle a participé à "Bohain" (un de mes souvenirs les plus intenses), aux MM 7 et 8, aux 10 ans de V.E. et aux 20 ans de C.L.. Sa participation est marquée d'une belle régularité.
Lobe sacrifie également à l'activité de base du site ; les critiques. 23 principales et 26 éclairs. Elle est plus active finalement sur V.E..
Avec 2151 posts, ça en fait un forumeuse régulière mais pas compulsive. Un profil équilibré.
« L'application d’écriture la plus dangereuse du monde… »
Allons, allons, Lobe, par pour toi, voyons ! Aucune écriture ne te fera jamais trébucher. Un fois de plus, tu nous surprends. Ah ! Quelle imagination ! Magnifique texte !
20 ans de divorce de porcelaine qui t’inspire : « dans la Somme, l'usine de porcelaine Lafarge à Limoges licenciait à tour de bras. Sans doute a-t-elle fermé, d’ici vingt ans en feront-ils un musée. Comme la faïencerie de Sarreguemines. Celle qui a semé des assiettes dans tous les vide-greniers de France. Le set complet Jeanne d’Arc, chez la grande tante d’une amie, et dans combien de foyers ».
En Belgique ce sont les cristalleries du Val Saint Lambert qu’on retrouvent dans tous les greniers des vieilles maisons des arrières grandes tantes…
Qu’est ce que notre anniversaire parvient à t’évoquer… ! Les gorges du Verdon, « petit Colorado » de France, les campings en famille…
Mais nous découvrons que tu es un pigeon voyageur : le vrai Colorado et quoi encore…?
Je suis de ceux qui se souviennent de toi sans lunettes et, si nous étions entre nous, je te dirais que je ne me souviens que de ton beau sourire… Alors, à dans 5 ans pour une rencontre CL ?
;-))
Allons, allons, Lobe, par pour toi, voyons ! Aucune écriture ne te fera jamais trébucher. Un fois de plus, tu nous surprends. Ah ! Quelle imagination ! Magnifique texte !
20 ans de divorce de porcelaine qui t’inspire : « dans la Somme, l'usine de porcelaine Lafarge à Limoges licenciait à tour de bras. Sans doute a-t-elle fermé, d’ici vingt ans en feront-ils un musée. Comme la faïencerie de Sarreguemines. Celle qui a semé des assiettes dans tous les vide-greniers de France. Le set complet Jeanne d’Arc, chez la grande tante d’une amie, et dans combien de foyers ».
En Belgique ce sont les cristalleries du Val Saint Lambert qu’on retrouvent dans tous les greniers des vieilles maisons des arrières grandes tantes…
Qu’est ce que notre anniversaire parvient à t’évoquer… ! Les gorges du Verdon, « petit Colorado » de France, les campings en famille…
Mais nous découvrons que tu es un pigeon voyageur : le vrai Colorado et quoi encore…?
Je suis de ceux qui se souviennent de toi sans lunettes et, si nous étions entre nous, je te dirais que je ne me souviens que de ton beau sourire… Alors, à dans 5 ans pour une rencontre CL ?
;-))
Plein d'humour, mêlés à leur contrepoint. ça remue comme des pensées s'alternant, un peu déstabilisant.
Une ambiance douce-amère, où jamais la nostalgie ne finit, comme peut-être l'inspiration et le souvenir.
Bel écrit Lobe, impression de changements/événements qui flottent dans l'eau du temps,impression plus que compréhension et ce n'est pas grave...peut-être cela la magie de l'écriture ;)
Une ambiance douce-amère, où jamais la nostalgie ne finit, comme peut-être l'inspiration et le souvenir.
Bel écrit Lobe, impression de changements/événements qui flottent dans l'eau du temps,impression plus que compréhension et ce n'est pas grave...peut-être cela la magie de l'écriture ;)
En mal d'inspiration, en manque de temps, quelques notes dans ta tête te suffisent à écrire pour te joindre à nous. Avec quelques souvenirs personnels, et ce joli mot "porcelaine" pour relier le tout.
Et ce sens de la formule qui fait qu'on a toujours beaucoup de plaisir à te lire. Merci d'avoir écrit et d'être là.
Seul bémol, j'ai pris un coup de vieux quand tu cites Moustaki chantant "Votre fille a vingt ans" alors que je n'ai dans la tête que la version de Reggiani. Mais même Moustaki n'est pas de ta génération :-)))
Et ce sens de la formule qui fait qu'on a toujours beaucoup de plaisir à te lire. Merci d'avoir écrit et d'être là.
Seul bémol, j'ai pris un coup de vieux quand tu cites Moustaki chantant "Votre fille a vingt ans" alors que je n'ai dans la tête que la version de Reggiani. Mais même Moustaki n'est pas de ta génération :-)))
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