…fut stoppé net dans son élan par un coup de feu jailli des pénombres. Dans un hurlement de douleur et de frustration, l’ours retomba lourdement sur ses pattes et s’enfuit en boitant, martelant chaque pas d’un grognement terrible.
Une pensée saugrenue traversa l’esprit de Jim: « Tiens, j’avais toujours cru qu’un animal blessé devenait plus dangereux encore… »
Il se retourna sur un Oisillon au sourire béat : « J’l'ai eu ! Putain de mère de Dieu, j’l’ai eu ! »
V’là qu’il se révélait enfin utile ce mioche. Rita-l’Avenir avait peut-être eu raison, après tout, quand, dans ce bar où il avait perdu Oreille-Percée, elle s’était levée brusquement, avait tendu son index vers l’Oisillon et avait ordonné à Jim : « Emmène-le avec toi. Il est en cavale. Faut pas qu’il retourne à l’assistance ou il mourra. Sauve-le et il te sauvera ». Il avait bien hésité, mais on ne discutait pas les visions de Rita-l’Avenir, alors, il avait emmené l’orphelin avec lui.
La scène de l’ours n’avait duré que quelques secondes, mais en reprenant ses esprits, Jim constata que la môme avait disparu.
« Lolita ? Lolita ? T’es où petite ? »
« Reviens, l’ours est parti, t’as plus d’raison d’avoir peur. »
Mais seul le vent glacé lui répondit en grinçant dans les arbres.
Il se tourna vers l’Oisillon : « Toi, tu r’tournes au camion, au cas qu’elle reviendrait. Moi, j’m’en vais la chercher. »
« Mouais », répondit Moineau, conciliant pour une fois, « D’ailleurs, j’commence à m’les cailler sec. J’vais m’les réchauffer dans l’camion. »
Jim prit une profonde inspiration qui lui gela les narines et s’enfonça à grandes enjambées dans la profondeur des bois.
Un peu plus loin, Lolita trébuchait contre un tronc d’arbre et s’effondrait dans la neige.
Les larmes chaudes qui coulaient sur son visage faisaient fondre les flocons qui s’y étaient accumulés. Elle grelottait ; le petit manteau qu’elle avait eu le temps d’enfiler avant de quitter l’arrière du camion était loin de suffire contre le froid terrible qui s’accentuait avec l’avancée de la nuit.
Elle se releva péniblement, essuya ses joues du revers de la main et se remit en marche, l’envie de retrouver son chat plus forte que sa fatigue et sa peur réunies.
Cette forêt était si grande ! Elle marchait de plus en plus vite, poussée par le besoin quasi-panique de rejoindre Tistou.
Mais plus elle avançait et plus les arbres semblaient se multiplier. Les toutes dernières lueurs du jour avaient maintenant complètement disparu, et elle sentait la peur lui mordre le ventre.
Elle était seule, toute seule. Pépé l’avait abandonnée, Tonton Jim l’avait abandonnée, et même Moineau. Et où donc était passé Tistou ? Peut-être avait-il était mangé par l’ours ? Cette pensée la figea sur place, glacée de froid et de terreur. Un poids venu du fond de son estomac grimpa inexorablement le long de son cœur et se bloqua dans sa gorge, lui coupant le souffle.
Elle posa sa petite main gelée sur son cou, comme si elle voulait en arracher la boule de terreur, mais l’air lui manquait, et elle sombra dans l’inconscience, son petit corps léger se laissant glisser dans la neige.
Le choc de la chute ou peut-être le froid du sol la réveillèrent immédiatement, et elle se retrouva le nez contre un paquet de poils noirs. Tistou ? Elle se mit sur les genoux et inspecta la petite forme recroquevillée. Elle avança une main timide vers le chat qui restait immobile. Et s’il ne bougeait plus… pour de vrai ? Pour toujours ?
Un sanglot se coinça dans sa gorge, mais, courageusement, elle toucha Tistou. La boule était chaude, et, sous le contact de la petite fille, le chat releva la tête, deux yeux verts et effrayés croisant le regard bleu non moins effrayé de Lolita qui s’empara du petit animal et le serra contre elle de toutes ses menues forces.
A cet instant, Jim surgit, haletant comme un phoque et crachant ses poumons. A la vue de Lolita tenant son chat, il s’arrêta et se plia en deux, les mains sur les genoux, le souffle coupé.
Son soulagement d’avoir retrouvé la petite fille fut de courte durée. La neige s’était arrêtée de tomber, et la lune, qui s’était levée, éclairait la scène d’une lumière inquiétante.
La forme à la robe noire et au visage blafard flottait, menaçante, à trois mètres du sol, entre Lolita et lui. Elle leva son bras gauche au ralenti – tiens, se dit Jim dans une de ces pensées saugrenues dont il prenait l’habitude, la Mort est gauchère ?? – et l’ombre de la faux se découpa sur la lune.
« Non », hurla Jim d’une voix que la panique rendait aiguë. « Un pacte ! Je réclame un pacte! Moi à sa place ! Tu la laisses et tu m’prends. T’y gagnes au change, j’ai plus de péchés à t’faire bouffer ! »
La faux marqua un temps d’arrêt sur la lune.
Une pensée saugrenue traversa l’esprit de Jim: « Tiens, j’avais toujours cru qu’un animal blessé devenait plus dangereux encore… »
Il se retourna sur un Oisillon au sourire béat : « J’l'ai eu ! Putain de mère de Dieu, j’l’ai eu ! »
V’là qu’il se révélait enfin utile ce mioche. Rita-l’Avenir avait peut-être eu raison, après tout, quand, dans ce bar où il avait perdu Oreille-Percée, elle s’était levée brusquement, avait tendu son index vers l’Oisillon et avait ordonné à Jim : « Emmène-le avec toi. Il est en cavale. Faut pas qu’il retourne à l’assistance ou il mourra. Sauve-le et il te sauvera ». Il avait bien hésité, mais on ne discutait pas les visions de Rita-l’Avenir, alors, il avait emmené l’orphelin avec lui.
La scène de l’ours n’avait duré que quelques secondes, mais en reprenant ses esprits, Jim constata que la môme avait disparu.
« Lolita ? Lolita ? T’es où petite ? »
« Reviens, l’ours est parti, t’as plus d’raison d’avoir peur. »
Mais seul le vent glacé lui répondit en grinçant dans les arbres.
Il se tourna vers l’Oisillon : « Toi, tu r’tournes au camion, au cas qu’elle reviendrait. Moi, j’m’en vais la chercher. »
« Mouais », répondit Moineau, conciliant pour une fois, « D’ailleurs, j’commence à m’les cailler sec. J’vais m’les réchauffer dans l’camion. »
Jim prit une profonde inspiration qui lui gela les narines et s’enfonça à grandes enjambées dans la profondeur des bois.
Un peu plus loin, Lolita trébuchait contre un tronc d’arbre et s’effondrait dans la neige.
Les larmes chaudes qui coulaient sur son visage faisaient fondre les flocons qui s’y étaient accumulés. Elle grelottait ; le petit manteau qu’elle avait eu le temps d’enfiler avant de quitter l’arrière du camion était loin de suffire contre le froid terrible qui s’accentuait avec l’avancée de la nuit.
Elle se releva péniblement, essuya ses joues du revers de la main et se remit en marche, l’envie de retrouver son chat plus forte que sa fatigue et sa peur réunies.
Cette forêt était si grande ! Elle marchait de plus en plus vite, poussée par le besoin quasi-panique de rejoindre Tistou.
Mais plus elle avançait et plus les arbres semblaient se multiplier. Les toutes dernières lueurs du jour avaient maintenant complètement disparu, et elle sentait la peur lui mordre le ventre.
Elle était seule, toute seule. Pépé l’avait abandonnée, Tonton Jim l’avait abandonnée, et même Moineau. Et où donc était passé Tistou ? Peut-être avait-il était mangé par l’ours ? Cette pensée la figea sur place, glacée de froid et de terreur. Un poids venu du fond de son estomac grimpa inexorablement le long de son cœur et se bloqua dans sa gorge, lui coupant le souffle.
Elle posa sa petite main gelée sur son cou, comme si elle voulait en arracher la boule de terreur, mais l’air lui manquait, et elle sombra dans l’inconscience, son petit corps léger se laissant glisser dans la neige.
Le choc de la chute ou peut-être le froid du sol la réveillèrent immédiatement, et elle se retrouva le nez contre un paquet de poils noirs. Tistou ? Elle se mit sur les genoux et inspecta la petite forme recroquevillée. Elle avança une main timide vers le chat qui restait immobile. Et s’il ne bougeait plus… pour de vrai ? Pour toujours ?
Un sanglot se coinça dans sa gorge, mais, courageusement, elle toucha Tistou. La boule était chaude, et, sous le contact de la petite fille, le chat releva la tête, deux yeux verts et effrayés croisant le regard bleu non moins effrayé de Lolita qui s’empara du petit animal et le serra contre elle de toutes ses menues forces.
A cet instant, Jim surgit, haletant comme un phoque et crachant ses poumons. A la vue de Lolita tenant son chat, il s’arrêta et se plia en deux, les mains sur les genoux, le souffle coupé.
Son soulagement d’avoir retrouvé la petite fille fut de courte durée. La neige s’était arrêtée de tomber, et la lune, qui s’était levée, éclairait la scène d’une lumière inquiétante.
La forme à la robe noire et au visage blafard flottait, menaçante, à trois mètres du sol, entre Lolita et lui. Elle leva son bras gauche au ralenti – tiens, se dit Jim dans une de ces pensées saugrenues dont il prenait l’habitude, la Mort est gauchère ?? – et l’ombre de la faux se découpa sur la lune.
« Non », hurla Jim d’une voix que la panique rendait aiguë. « Un pacte ! Je réclame un pacte! Moi à sa place ! Tu la laisses et tu m’prends. T’y gagnes au change, j’ai plus de péchés à t’faire bouffer ! »
La faux marqua un temps d’arrêt sur la lune.
Voilà, je le mets maintenant, sinon, je ne le mettrai jamais! A force de lire et relire, je ne comprends plus mon texte! :-)
Soyez indulgents, c'est mon tout premier texte 'public'.
Soyez indulgents, c'est mon tout premier texte 'public'.
Bon, le problème de l'ours est réglé, on n'en parle plus ! Beaucoup de bruit pour rien...
Excellente continuité dans le genre, dans l'action.
On commence tout doucement à remonter le temps et à entr'apercevoir les parcelles d'un passé plus ou moins récent des ces deux là.
Quant au fantasme morbide de ce pauvre Jim, je me demande ce que Kilis va en faire !
Bravo Sorcius pour ce premier essai, transformé ! Fatigant, n'est-ce pas ?
Excellente continuité dans le genre, dans l'action.
On commence tout doucement à remonter le temps et à entr'apercevoir les parcelles d'un passé plus ou moins récent des ces deux là.
Quant au fantasme morbide de ce pauvre Jim, je me demande ce que Kilis va en faire !
Bravo Sorcius pour ce premier essai, transformé ! Fatigant, n'est-ce pas ?
Merci Monique!
Oui, trèèèèès fatigant! :-)
Oui, trèèèèès fatigant! :-)
Bravo Sorcius. C'est très chouette et ça prend le chemin du conte...
De jolies images, une ambiance.
"Mais plus elle avançait et plus les arbres semblaient se multiplier. Les toutes dernières lueurs du jour avaient maintenant complètement disparu, et elle sentait la peur lui mordre le ventre."
Est-ce que c'est à moi maintenant?
C'est ça, Mo?
Je ne sais plus où aller vérifier....
De jolies images, une ambiance.
"Mais plus elle avançait et plus les arbres semblaient se multiplier. Les toutes dernières lueurs du jour avaient maintenant complètement disparu, et elle sentait la peur lui mordre le ventre."
Est-ce que c'est à moi maintenant?
C'est ça, Mo?
Je ne sais plus où aller vérifier....
Non Kil ! Erreur, c'est Sido ! Je suis pas réveillée, Yali a raison, j'ai même laissé passer une grosse faute... snif
Bon , tu m'otes un poids; ç'eut été difficile pour moi aujourd'hui car pas beaucoup de temps.
Bonne chance Sido, alors!
Bonne chance Sido, alors!
Pas mal du tout!!! Je dirais même très bien!! On continue dans la lancée et au passage on nous distille quelques informations sur Jim et l'Oisillon. Très chevalresque le sacrifice que propose Jim! Reste à savoir ce que va en faire Sido!
Merci beaucoup les zamis! Ca me fait plaisir.
Bon courage Sido.
Bon courage Sido.
Cool… :-)
Le catalogue est mis à jour, incluant le texte de Sorcius.
Au fait, bravo Sorcius ;-)
Au fait, bravo Sorcius ;-)
Bigre.
Super : on continue vraiment à en redemander...
Episode 6
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He ben! J'ai eu chaud! Déconne pas Sido, pour la suite!
Si c'est ton premier texte sur Vos Ecrits, Sorcius, tu dois être rassurée. En tous cas tu peux. C'est écrit dans la continuité de tout ce qui s'est fait, et tu as posé quelques mines pour les suivants! J'aime bien l'image de la faux qui se découpe dans la lune. Ouais, j'ai bien aimé ton texte.
Si c'est ton premier texte sur Vos Ecrits, Sorcius, tu dois être rassurée. En tous cas tu peux. C'est écrit dans la continuité de tout ce qui s'est fait, et tu as posé quelques mines pour les suivants! J'aime bien l'image de la faux qui se découpe dans la lune. Ouais, j'ai bien aimé ton texte.
Sido va nous faire une suite surprenante que je n'en serais pas surprise...
Ouiiiinnnn t'as tué mon ours. Méchant, méchant, pas gentil du tout !!!!
JE RIGOLES ! En fait j'ai adoré, surtout l'image de la fin. Ouffff t'as sauvé le p'tit mimi alors tout va bien. Vraiment je te félicites pour ton courage à participer à cet exercice, surtout pour une première. BRAVO !
JE RIGOLES ! En fait j'ai adoré, surtout l'image de la fin. Ouffff t'as sauvé le p'tit mimi alors tout va bien. Vraiment je te félicites pour ton courage à participer à cet exercice, surtout pour une première. BRAVO !
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