Lire aussi Marc Bloch, "Apologie pour l'histoire ou métier d'historien" ! Une critique sur le site...
Je peux ouvrir un forum sur Orwell, c'est clair. Mais quelqu'un peut-il transférer le texte présent sous ce nouveau Forum, ce que je ne sais pas faire.
Le déplacer n'est pas possible (sauf peut-être pour Saule)
Soit tu peux le copier, soit je peux le faire mais ce sera un post de Ludmilla. Et pas avant demain.
Dans ce cas j'ajouterai au début que c'est un post de Falgo
Oui je peux le deplacer, Falgo si tu fais un nouveau sujet je deplacerai le message
Merci Saule de transférer le texte mal placé dans "Histoire Nationale" dans le sujet "George Orwell" que je viens d'ouvrir. Merci encore de compenser ainsi mes faiblesses. Falgo
Je me suis trompé, le forum est bien: "L'histoire, un roman national?"
Je n'avais pas pensé à cette solution!
Si je ne peux pas créer un post à la place de quelqu'un, je peux modifier le contenu d'un post
Falgo, j'ai remplacé le contenu de ton post dans "George Orwell" par le contenu du post qui était dans ce forum-ci .
Faut-il ou non conserver le post de Falgo
16/04/2024 @ 12:06:36
dans ce forum
ou le remplacer par un message indiquant le déplacement?
Si je ne peux pas créer un post à la place de quelqu'un, je peux modifier le contenu d'un post
Falgo, j'ai remplacé le contenu de ton post dans "George Orwell" par le contenu du post qui était dans ce forum-ci .
Faut-il ou non conserver le post de Falgo
16/04/2024 @ 12:06:36
dans ce forum
ou le remplacer par un message indiquant le déplacement?
Merci à tous. Le texte sur George Orwell est maintenant posté sous le titre "George Orwell" dans le chapitre Forums.
Merci à Cyclo de citer le livre fondamental de Marc Bloch qui détaille sa ,vision du métier d'historien, évidemment aussi dans une perspective nationale, à laquelle il faut rattacher son autre ouvrage "L'étrange défaite", également critiqué sur ce site.
La question fondamentale est de savoir ce que signifie écrire l'histoire. Il y a aujourd'hui (mais en réalité, quoique sous d'autres formes, jadis aussi), pour schématiser, deux façons de voir l'histoire : la première conception, sans doute la plus ancienne et la plus commune, consiste à s'en inspirer - plus ou moins librement - pour créer un récit adapté à des objectifs. En clair, il s'agit d'instrumentaliser le passé en vue d'un effet concret et immédiat : souder une communauté par la création d'un grand récit national, par exemple. Il s'agit donc d'une question politique et pragmatique, qui n'entretient avec la vérité qu'un rapport que l'on qualifiera pudiquement d'aléatoire (c'est une "histoire", au sens courant du mot, et le sourçage, souvent très partiel et partial d'ailleurs, n'est là que pour saupoudrer un vernis de scientificité sur l'ensemble) : sa raison d'être n'est pas là. Sans doute peut-on défendre, en revanche, les bénéfices sociétaux de ce type de récits historiques.
La seconde est scientifique et correspond au sens étymologique du terme (le grec "historie" signifie "enquête") ; la discipline historique, dans cette optique, ne consiste pas à créer ou remotiver des symboles nationaux, ni à flatter les bas instincts ou à exciter la fierté d'une population ou d'une partie d'icelle (bien qu'on y trouve tout de même une mise en récit à questionner) ; elle cherche à restituer les vies des hommes et des femmes du passé. C'est celle-ci qui domine largement à l'université, désormais, à tel point que seul.es les tenant.es de cette conception de l'histoire sont aujourd'hui appelé.es historien.nes (titre parfois revendiqué par les flamboyants personnages qui soutiennent la première conception, bien plus séduisante pour le public car créée dans le but de lui plaire, et donc omniprésente, quant à elle, sur les plateaux télé). Cette histoire est une quête (évidemment vaine) de vérité, la première existe pour qu'on en fasse un jour un blockbuster.
Ces deux visions peuvent tout à fait coexister ; elles visent un public différent, utilisent des méthodes différentes, pour un objectif différent. Aucune n'est meilleure que l'autre puisqu'elles ne sont absolument pas en compétition (bien que l'utilisation néfaste d'éléments de récits historiques mensongers dans le débat politique oblige parfois à réagir).
Ceci posé, on est en effet en devoir de se demander ce que doit être un cours d'histoire à l'école (à savoir qu'aujourd'hui, on oscille entre les deux sans résultats bien probants).
L'élève doit apprendre à s'intégrer dans une communauté (en partie) solidaire, où il devra donc remplir des devoirs envers les autres pour exercer ses droits ; cela suppose de reconnaître en l'autre un semblable, et un récit (le "roman national") semble être un outil pertinent pour ce faire.
Personnellement j'ai toutefois une réserve ; cet outil ne sera efficace que si l'ensemble de la communauté nationale (ou internationale ;) !) se reconnaît dans ce récit. En France, aujourd'hui, il faut donc en inventer un nouveau, qui fasse une place égale aux millions d'immigré.es de toutes origines, ce qui n'est pas forcément aisé, d'autant que c'est la droite qui semble faire de cette idée son cheval de bataille (avec pour conséquence que la gauche la considère désormais avec une méfiance un peu snob). Un récit inclusif peut souder entre eux des gens de toutes origines, mais un récit qui laisse de côté une partie de la population va surtout le diviser ; c'est une arme à double tranchant, et j'ai bien peur qu'on ne s'en serve n'importe comment vu l'ambiance générale du pays (mais j'espère me tromper).
Par ailleurs, même si, à première vue, l'histoire universitaire n'est pas très adaptée aux besoins scolaires, elle a un intérêt puisqu'elle force à porter un regard critique analytique sur ses habitudes, et à comprendre que le "normal" et le "bizarre" (catégories chères aux élèves) sont choses bien relatives ; en d'autres termes, elle peut permettre, même à des jeunes, de prendre conscience de leur tendance naturelle à l'ethnocentrisme (Racine, déjà, disait que se plonger dans l'histoire, c'était voyager dans un pays étranger) ; et ce d'autant plus facilement que l'on s'intéresse à nos ancêtres, c'est-à-dire à des gens qu'on considère être "comme nous", et dont on se rendra compte en les étudiant qu'ils ne l'étaient pas du tout ; on verra par exemple qu'il y a mille fois plus de différence entre un Francilien du XXIe siècle et un Francilien du XVIe, qu'il n'y en a entre un Francilien du XXIe et un Péruvien, un Maghrébin, un Japonais, un Nigérian, un Roumain (on pourrait ajouter Russe, Ukrainien, sunnite, chiite, Israélien, Gazaoui...) de la même époque. Ce n'est pas une question sur laquelle j'ai des certitudes, mais il me semble que d'un point de vue civique, il y a là quelque chose à exploiter utilement.
La seconde est scientifique et correspond au sens étymologique du terme (le grec "historie" signifie "enquête") ; la discipline historique, dans cette optique, ne consiste pas à créer ou remotiver des symboles nationaux, ni à flatter les bas instincts ou à exciter la fierté d'une population ou d'une partie d'icelle (bien qu'on y trouve tout de même une mise en récit à questionner) ; elle cherche à restituer les vies des hommes et des femmes du passé. C'est celle-ci qui domine largement à l'université, désormais, à tel point que seul.es les tenant.es de cette conception de l'histoire sont aujourd'hui appelé.es historien.nes (titre parfois revendiqué par les flamboyants personnages qui soutiennent la première conception, bien plus séduisante pour le public car créée dans le but de lui plaire, et donc omniprésente, quant à elle, sur les plateaux télé). Cette histoire est une quête (évidemment vaine) de vérité, la première existe pour qu'on en fasse un jour un blockbuster.
Ces deux visions peuvent tout à fait coexister ; elles visent un public différent, utilisent des méthodes différentes, pour un objectif différent. Aucune n'est meilleure que l'autre puisqu'elles ne sont absolument pas en compétition (bien que l'utilisation néfaste d'éléments de récits historiques mensongers dans le débat politique oblige parfois à réagir).
Ceci posé, on est en effet en devoir de se demander ce que doit être un cours d'histoire à l'école (à savoir qu'aujourd'hui, on oscille entre les deux sans résultats bien probants).
L'élève doit apprendre à s'intégrer dans une communauté (en partie) solidaire, où il devra donc remplir des devoirs envers les autres pour exercer ses droits ; cela suppose de reconnaître en l'autre un semblable, et un récit (le "roman national") semble être un outil pertinent pour ce faire.
Personnellement j'ai toutefois une réserve ; cet outil ne sera efficace que si l'ensemble de la communauté nationale (ou internationale ;) !) se reconnaît dans ce récit. En France, aujourd'hui, il faut donc en inventer un nouveau, qui fasse une place égale aux millions d'immigré.es de toutes origines, ce qui n'est pas forcément aisé, d'autant que c'est la droite qui semble faire de cette idée son cheval de bataille (avec pour conséquence que la gauche la considère désormais avec une méfiance un peu snob). Un récit inclusif peut souder entre eux des gens de toutes origines, mais un récit qui laisse de côté une partie de la population va surtout le diviser ; c'est une arme à double tranchant, et j'ai bien peur qu'on ne s'en serve n'importe comment vu l'ambiance générale du pays (mais j'espère me tromper).
Par ailleurs, même si, à première vue, l'histoire universitaire n'est pas très adaptée aux besoins scolaires, elle a un intérêt puisqu'elle force à porter un regard critique analytique sur ses habitudes, et à comprendre que le "normal" et le "bizarre" (catégories chères aux élèves) sont choses bien relatives ; en d'autres termes, elle peut permettre, même à des jeunes, de prendre conscience de leur tendance naturelle à l'ethnocentrisme (Racine, déjà, disait que se plonger dans l'histoire, c'était voyager dans un pays étranger) ; et ce d'autant plus facilement que l'on s'intéresse à nos ancêtres, c'est-à-dire à des gens qu'on considère être "comme nous", et dont on se rendra compte en les étudiant qu'ils ne l'étaient pas du tout ; on verra par exemple qu'il y a mille fois plus de différence entre un Francilien du XXIe siècle et un Francilien du XVIe, qu'il n'y en a entre un Francilien du XXIe et un Péruvien, un Maghrébin, un Japonais, un Nigérian, un Roumain (on pourrait ajouter Russe, Ukrainien, sunnite, chiite, Israélien, Gazaoui...) de la même époque. Ce n'est pas une question sur laquelle j'ai des certitudes, mais il me semble que d'un point de vue civique, il y a là quelque chose à exploiter utilement.
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre