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Nous sommes sur un site littéraire alors je ne résiste pas au plaisir de soumettre à l’attention de nos très honorés lecteurs cet extrait de Marcel Brion dans Blanche de Castille, qui montre, s’il le fallait, que ce grand historien est aussi un excellent écrivain.
« De tout temps il y eu parmi les bergers des hommes singuliers. Leur familiarité avec le ciel étoilé, les bêtes silencieuses, la sagesse patiente de la nature, développe chez eux une tendance à la rêverie, à la méditation. Ils savent beaucoup de choses que les hommes des villes ont oubliées. Leur communion avec la terre, dans cette solitude féconde où l’individu retrouve les chemins de cette compréhension profonde, les incline vers un panthéisme, où Dieu se manifeste en toutes choses. Peut-être, aussi, gardent ils quelques liens avec les forces mystérieuses que le citadin ignore, que le paysan a cru dompter, et que le berger seul respecte, aime, dans le secret de son cœur. Il lui arrive de vivre de plain-pied avec le monde fantastique, ce qui l’aide à discerner le passage des anges, des fées, des démons, là où le voyageur non prévenu ne verrait qu’un vent couchant les herbes ou froissant l’une contre l’autre les cimes des arbres. »
« De tout temps il y eu parmi les bergers des hommes singuliers. Leur familiarité avec le ciel étoilé, les bêtes silencieuses, la sagesse patiente de la nature, développe chez eux une tendance à la rêverie, à la méditation. Ils savent beaucoup de choses que les hommes des villes ont oubliées. Leur communion avec la terre, dans cette solitude féconde où l’individu retrouve les chemins de cette compréhension profonde, les incline vers un panthéisme, où Dieu se manifeste en toutes choses. Peut-être, aussi, gardent ils quelques liens avec les forces mystérieuses que le citadin ignore, que le paysan a cru dompter, et que le berger seul respecte, aime, dans le secret de son cœur. Il lui arrive de vivre de plain-pied avec le monde fantastique, ce qui l’aide à discerner le passage des anges, des fées, des démons, là où le voyageur non prévenu ne verrait qu’un vent couchant les herbes ou froissant l’une contre l’autre les cimes des arbres. »
Un historien-écrivain à l'ancienne disparu depuis 40 ans (comme le temps passe). Jusqu'à assez récemment je passais régulièrement devant sa maison de la rue du Bac à Paris (il y a une plaque commémorative). Je me souviens avoir lu sa biographie de Charles le Téméraire et aussi celle de Tamerlan. Merci SJB de faire revivre 40 ans plus tard cet immense écrivain ! D'autant qu'il doit être difficile aujourd'hui de se procurer ses livres à part chez des bouquinistes.
! D'autant qu'il doit être difficile aujourd'hui de se procurer ses livres à part chez des bouquinistes.Pas pour ce livre, réédité en 2022 (Taillandier)
Je découvre Marcel Brion sous un autre jour : je ne le connaissais que comme écrivain fantastique ! J'ai dans ma bibliothèque son livre de nouvelles - que je n'ai pas encore toutes lues - intitulé "Les escales de la haute nuit", avec une couverture lugubre à souhait !
Je n'ai lu que sa biographie de Mozart, mais j'avais bien aimé l'élégance de son écriture...
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