Page 1 de 1
Le roman culte de Stephen King vient de ressortir, chez JC Lattès (déjà éditeur à la base, pour ce roman) dans une nouvelle traduction, signée Jean Esch. Il faut savoir que depuis la sortie de ce roman chez nous (en 1979, il me semble), c'était Joan Bernard qui avait assuré la traduction, il n'en existait pas d'autres, et cette traduction souffrait de grosses lacunes : il manquait des pans entiers du roman (l'ayant lu en anglais après l'avoir lu en français, j'ai parfois eu l'impression de ne pas lire le même livre), pas des chapitres, mais des paragraphes, souvent en lien avec le personnage de George Hatfield ou celui du père de Jack Torrance.
Cette nouvelle traduction reprend, enfin, ces passages. Le nombre de pages est identique à l'ancienne édition Lattès (445 pages) mais avec une police de caractères plus petite. Une belle édition, d'ailleurs, cette nouvelle traduction, couverture rigide et gaufrée, tranches rouges... La traduction est très bonne, dommage juste d'avoir viré la traduction, par "Tromal", de "Redrum" et d'avoir laissé "Redrum". La traduction initiale n'était pas géniale, mais le fait d'avoir traduit "Redrum" par "Tromal" était un petit coup de génie qui permettait de donner un sens à ce terme inventé par King ("tromal" = "trop mal", et aussi, à l'envers, "la mort" ; rappelons que "Redrum" = "murder"), et c'est dommage de ne pas l'avoir conservé pour cette nouvelle traduction. Mais peut-être que Esch ne pouvait pas la reprendre, il n'en était pas le "découvreur".
Bref, je conseille de lire cette nouvelle (et définitive) version.
Cette nouvelle traduction reprend, enfin, ces passages. Le nombre de pages est identique à l'ancienne édition Lattès (445 pages) mais avec une police de caractères plus petite. Une belle édition, d'ailleurs, cette nouvelle traduction, couverture rigide et gaufrée, tranches rouges... La traduction est très bonne, dommage juste d'avoir viré la traduction, par "Tromal", de "Redrum" et d'avoir laissé "Redrum". La traduction initiale n'était pas géniale, mais le fait d'avoir traduit "Redrum" par "Tromal" était un petit coup de génie qui permettait de donner un sens à ce terme inventé par King ("tromal" = "trop mal", et aussi, à l'envers, "la mort" ; rappelons que "Redrum" = "murder"), et c'est dommage de ne pas l'avoir conservé pour cette nouvelle traduction. Mais peut-être que Esch ne pouvait pas la reprendre, il n'en était pas le "découvreur".
Bref, je conseille de lire cette nouvelle (et définitive) version.
Je n'ai que vu le film (excellent je trouve). Est-il fidèle dans l'esprit au livre?
Je n'ai que vu le film (excellent je trouve). Est-il fidèle dans l'esprit au livre?
Oula, absolument pas ! Le film est génial dans son genre, il fait vraiment flipper (c'est en tout cas, avec "La Maison du diable" de Robert Wise, le seul film d'angoisse qui, vraiment, me procure des moments de flippe), mais il ne respecte pour ainsi dire pas le roman de King. Ce dernier dira avoir adoré le film en tant que spectateur de films d'horreur, et l'avoir détesté en tant qu'auteur du roman initial. Et il l'a plus détesté qu'aimé, en gros.
Pour résumer, Kubrick et sa scénariste ont conservé les noms des personnages et des lieux, et le postulat de base (un hôtel hanté rend un homme, au passé difficile, fou criminel qui va s'en prendre à sa femme et à leur enfant, lequel enfant possède un don médiumnique), mais ils ont retiré tout ou presque de la trame scénaristique (les détails, le contexte, etc). Quelqu'un qui aura lu le roman se sentira totalement déstabilisé (j'ai longtemps pris ce film pour le pire du réalisateur, je ne l'aimais pas, à cause de ça) et se demandera si Kubrick et Dianne Johnson (la scénariste) l'ont lu, ce livre.
La fin est totalement différente, le personnage d'Ullmann aussi, et le pire, c'est que l'on a l'impression, en regardant le film, que le personnage joué par Nicholson est cinglé dès le départ, alors qu'il le devient à cause de l'hôtel dans le roman (différence énorme). Sans parler du personnage de Wendy, une femme blonde et séduisante, forte (moralement parlant), tout le contraire du personnage joué par Shelley Duvall, brune, et qui semble assez gauche, atone, passive.
Bref, deux oeuvres géniales, mais radicalement différentes ! A noter, King fera faire un remake en TVfilm en plusieurs parties en 1997, qui est bien plus respectueux du roman, mais ne possède pas la classe du film de Kubrick.
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre