Pierrot
avatar 14/11/2019 @ 16:52:03
Clin d’œil Fanou03 : Pour ce coup de cœur .Publié en 1981

Chien d’ombre dans la nuit. (1979)

J'entends marcher dehors, tout est clos, il est tard.
Ma lampe seule veille.
Pas de vent, nul oiseau.
Qui passe dans le noir
A pattes de soleil?

C'est un chien d'autrefois parti pour l'au-delà
Comme on va à la chasse
Et qui revient, parfois, vérifier s'il a
Toujours ici sa place.

En silence, il m'appelle; en l'ombre il me regarde
Avec ses yeux d'Ailleurs;
Puis je l'entends courir sur son aire de garde,
J'entends battre son cœur.

Il rôde doucement pour n'éveiller personne,
Du portail au vieux puits,
Et l'effraie le salue de son long cri qui sonne
En l'air pur de la nuit.

Tendre ami disparu dont l'absence me blesse,
Est-ce toi ? Est-ce toi?
Boiras-tu quelque nuit l'eau fraîche que je verse
Dans ta jatte là-bas?

Mais rien ne me répond. Le rond de la caresse
Réintègre mes doigts.
Est-ce mon âme aussi qui tire sur sa laisse,
Mon chien de l'au-delà?"

Marc Alyn

Fanou03
avatar 14/11/2019 @ 17:05:06
Clin d’œil Fanou03 : Pour ce coup de cœur .Publié en 1981


Tu ne crois pas si bien dire, Pierrot: j'avais découvert ce poème à l'école je crois. Depuis il ne m'a jamais quitté en pensée. Quelle simplicité, quelle sobriété...pourtant que d'émotions passent à travers ce texte !

Ce doit être un texte des plus connu de Marc Alyn, qui a eu apparemment une œuvre poétique très riche. Je me suis toujours dis que j'aillais finir par me commander un ou plusieurs recueil de ce poète. Je vais finir par le faire...

"Le rond de la caresse
Réintègre mes doigts."

Fanou03
avatar 14/11/2019 @ 17:20:35
Et un grand merci tu l'auras compris Pierrot pour ce poème !

Myrco

avatar 14/11/2019 @ 19:43:47
Quel beau poème en effet si plein d'émotion, d'amour pour un être chéri et perdu !

Lobe
avatar 24/03/2020 @ 10:06:19
Il y a sur la plage quelques flaques d’eau
Il y a dans les bois des arbres fous d’oiseaux
La neige fond dans la montagne
Les branches des pommiers brillent de tant de fleurs
Que le pâle soleil recule

C’est par un soir d’hiver dans un monde très dur
Que je vis ce printemps près de toi l’innocente
Il n’y a pas de nuit pour nous
Rien de ce qui périt n’a de prise sur toi
Et tu ne veux pas avoir froid

Notre printemps est un printemps qui a raison.

Printemps, Paul Eluard

Cyclo
avatar 24/03/2020 @ 19:22:35
Je l'ai peut-être déjà envoyé, mais en ces temps de confinement, c'est un poème qui fait du bien.

L’amitié

Ce qui est beau, c’est un visage
Ce qui est beau, c’est l’amitié
Une robe qui s’en va un peu plus loin et volage
Laisse autour d’elle les oiseaux gazouiller.
Ce qui est beau, c’est le passage
De la brume à l’aurore et du cep au raisin
Ce qui est beau, c’est le ramage
Car tout ce qui vit sur la terre est du bien.
Ce qui est beau, c’est tout le monde
Ce qui est beau, c’est les filets
Du pêcheur qui s’en va près des rives profondes
Cueillir la sardine et le nacre des fées.
Ce qui est beau, c’est comme une onde
La marche en avant de l’homme et l’été
Qui revient tous les jours car toujours il triomphe.
Ce qui est beau, c’est l’amitié.

Jean-Pierre Voidiès


Cyclo
avatar 28/03/2020 @ 11:55:52
Chant du printemps

Pour une jeune fille noire au talon rose
 
I
Des chants d’oiseaux montent lavés dans le ciel primitif
L’odeur verte de l’herbe monte, Avril !
J’entends le souffle de l’aurore émouvant les nuages blancs de mes rideaux
J’entends la chanson du soleil sur mes volets mélodieux
Je sens comme une haleine et le souvenir de Naëtt sur ma nuque nue qui s’émeut
Et mon sang complice malgré moi chuchote dans mes veines.
C’est toi mon amie – Ô ! Écoute les souffles déjà chauds dans l’avril d’un autre
   continent
Oh ! écoute quand glissent, glacées d’azur, les ailes des hirondelles migratrices
Écoute le bruissement blanc et noir des cigognes horizontales à l’extrême de
   leurs voiles  déployées
Écoute le message du printemps d’un autre âge, d’un autre continent
Écoute le message de l’Afrique lointaine et le chant de ton sang !
J’écoute la sève d’Avril qui dans tes veines chante.  
II 
Tu m’as dit :
— Écoute mon ami, lointain et sourd, le grondement précoce de la tornade
   comme un feu roulant de la brousse
Et mon sang crie d’angoisse dans l’abandon de sa tête trop lourde livrée aux
   courants électriques.
Ah ! là-bas l’orage soudain, c’est l’incendie des côtes blanches, de la blanche
   paix de l’Afrique mienne.
Et dans la nuit où tonnent de grandes déchirures de métal
Entends plus près de nous, sur trois cents kilomètres, tous les hurlements des
   chacals sans lune et les miaulements félins des balles
Entends les rugissements brefs des canons et les barrissements des pachydermes    
   de cent tonnes.
Est-ce l’Afrique encore cette côte mouvante, cet ordre de bataille, cette longue
   ligne rectiligne, cette ligne d’acier et de feu ?…
Mais entends l’ouragan des aigles-forteresses, les escadres aériennes tirant à
   pleins sabords
Et foudroyant les capitales dans la seconde de l’éclair.
Et les lourdes locomotives bondissent au-dessus des cathédrales
Et les cités superbes flambent, mais bien plus jaunes, mais bien plus sèches
   qu’herbes de brousse en saison sèche.
Et voici que les hautes tours, orgueil des hommes, tombent comme les géants
   des forêts avec un bruit de plâtras
Et voici que les édifices de ciment et d’acier fondent comme la cire molle aux
   pieds de Dieu.
Et le sang de mes frères blancs bouillonne par les rues, plus rouge que le Nil —
   sous quelle colère de Dieu ?
Et le sang de mes frères noirs les Tirailleurs Sénégalais, dont chaque goutte
   répandue est une pointe de feu à mon flanc.
Printemps tragique ! Printemps de sang ! Est-ce là ton message, Afrique ?…
Oh ! mon ami — ô ! comment entendrai-je ta voix ? Comment voir ton visage
   noir si doux à ma joue brune, à ma joie brune
Quand il faut me boucher les yeux et les oreilles ?
III 
Je t’ai dit :
— Écoute le silence sous les colères flamboyantes de l’orage
La voix de l’Afrique planant au-dessus de la rage des canons longs
La voix de ton cœur, de ton sang, écoute-la sous le délire  de ta tête de tes cris.
Est-ce sa faute si Dieu lui a demandé les prémices de ses moissons
Les plus beaux épis, les corps les plus beaux élus patiemment parmi mille
   peuples ?
Est-ce sa faute si Dieu fait de ses fils les verges à châtier la superbe des nations ?
Écoute sa voix bleue dans l’air lavé de haine, vois le sacrificateur verser les
   libations au pied du tumulus.
Elle proclame le grand émoi qui fait trembler les corps aux souffles verts d’Avril
Elle proclame l’attente amoureuse du renouveau dans la fièvre de ce printemps
La vie qui fait vagir deux enfants nouveau-nés au bord d’un tombeau cave.
Elle dit ton baiser plus fort que la haine et la mort.
Je vois au fond de tes yeux troubles la lumière étale de l’été
Je respire entre tes collines l’ivresse douce des moissons.
Ah ! cette rosée de lumière aux ailes frémissantes de tes narines !
Et ta bouche est comme un bourgeon qui se gonfle au soleil
Et comme une rose couleur de vin vieux qui va s’épanouir au chant de tes
   lèvres.
Écoute le message, mon amie sombre au talon rose.
J’entends ton cœur d’ambre qui germe dans le silence et le Printemps.

Paris, Avril 1944
 
Hosties noires,
Editions du Seuil, 1948

Septularisen
avatar 17/04/2020 @ 20:55:53

Et un haïku pour ces temps difficiles:

Ce monde imparfait
mais pourtant recouvert de
cerisiers en fleurs

Kobayashi Issa (1763 - 1828)

Cyclo
avatar 25/04/2020 @ 21:17:11
Extraits de l'Ode maritime, de Fernando Pessoa, parue dans "Poésies et proses de Álvaro de Campos", trad. Dominique Touati. – Ed. de la Différence, 1989

Ah ! N’importe comment, n’importe où, partir !
Prendre le large, au gré des flots, des dangers et des mers,
Cingler vers le Lointain, vers l’Ailleurs, vers la Distance abstraite,
Indéfiniment, par les nuits mystérieuses et profondes,
Emporté comme la poussière par les vents, par les tempêtes !
Mais, partir, partir, une fois pour toutes, partir !
[…]
Les voyages en mer où nous sommes tous solidaires les uns des autres
D’une manière très spéciale, comme si un mystère maritime
Rapprochait nos âmes et nous rendait un instant
Patriotes transitoires d’une même patrie incertaine
Se déplaçant éternellement sur l’immensité des eaux !

Shelton
avatar 26/04/2020 @ 11:31:04
Relecture ce matin, avec beaucoup de plaisir, du recueil Les yeux d'Elsa d'Aragon...

Pierrot
avatar 04/05/2020 @ 15:39:27
Vivants

Oui. Je comprends qu'on aille aux fêtes,
Qu'on soit foule, qu'on brille aux yeux,
Qu'on fasse, amis, ce que vous faites,
Et qu'on trouve cela joyeux ;
Mais vivre seul sous les étoiles,
Aller et venir sous les voiles
Du désert où nous oublions,
Respirer l'immense atmosphère ;
C'est âpre et triste, et je préfère
Cette habitude des lions.


Victor-Hugo.
Bonjour : Je cherche une date de publication ? Merci

Blue Cat

avatar 04/05/2020 @ 16:59:09
LES YEUX


Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
> Des yeux sans nombre ont vu l’aurore ;
> Ils dorment au fond des tombeaux
> Et le soleil se lève encore.

Les nuits plus douces que les jours
> Ont enchanté des yeux sans nombre ;
> Les étoiles brillent toujours
> Et les yeux se sont remplis d’ombre.

Oh ! qu’ils aient perdu le regard,
> Non, non, cela n’est pas possible !
> Ils se sont tournés quelque part
> Vers ce qu’on nomme l’invisible ;

Et comme les astres penchants,
> Nous quittent, mais au ciel demeurent,
> Les prunelles ont leurs couchants,
> Mais il n’est pas vrai qu’elles meurent :

Bleus ou noirs, tous aimés, tous beaux,
> Ouverts à quelque immense aurore,
> De l’autre côté des tombeaux
> Les yeux qu’on ferme voient encore.

René-Sully Prudhomme


Septularisen
avatar 05/05/2020 @ 21:52:09
Et un poème pour nous aider à supporter ces temps difficiles et qui reflète admirablement bien la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement…

«APRÈS QUE DE NOIRES VAPEURS ONT PESÉ SUR NOS PLAINES»

Après que de noires vapeurs ont pesé sur nos plaines
Une longue et morne saison durant, voici venir un jour.
Né de l’aimable Sud, qui lave et qui efface
Des cieux malades toutes les méchantes traces.
Les mois d’anxiété, guérissant de ses maux,
Tient pour un droit longtemps perdu d’être effleuré par Mai,
Les paupières s’amusent de la fraîcheur qui passe,
Comme les pétales de rose des gouttes des pluies de l’été.
Et les plus sereines pensées nous entourent : celles des feuilles
En train d’éclore – des fruits mûrissant en silence – des soleils d’automne
Souriant le soir sous les javelles sages -
De la douce joue de Sappho – du souffle d’un enfant qui dort –
Du sable qui, grain par grain, s’écoule au sablier des heures -
D’un ruisseau forestier – d’une mort de Poète.

John KEATS

Et pour ceux qui douteraient que l’histoire est un éternel recommencement, le poème de KEATS (1795 – 1821), ci-dessus, a été écrit le 31 janvier… 1817 !


Lobe
avatar 07/06/2020 @ 16:13:27
Pas vraiment un poème, les mots d'Edouard Glissant (Extrait des Carnets inédits, New York, mai 2008).

L’eau d’ici

« L’eau qui tout simplement coule, dlo koulé dlo, l’eau qui s’évapore, l’eau de minuit, l’eau dans les mains offerte, l’eau des morts de soif, l’eau de la toilette de nos défunts, l’eau qui ne stagne jamais, l’eau tarie de la rivière Lézarde, l’eau de la rosée du soir, l’eau que nous buvons en cercle, l’eau à vau l’eau, l’eau qui tout bas frissonne, l’eau de boue, l’eau des peuples sans eau, dlo monté monn, l’eau des sables rouges, l’eau douce mêlée d’eau de mer aux embouchures des fleuves, l’eau des égouts du monde, l’eau de ceux dont la gorge est en feu et dont la parole s’efface ; l’eau des 100 000 morts. »

Fanou03
avatar 26/08/2020 @ 11:11:21
Clin d'oeil à Cyclo, amateur de cargo

"J'aime les grands cargos arrêtés dans les rades"

J’aime les grands cargos arrêtés dans les rades,
Qui ne se mêlent pas à la vie de la ville
Et libèrent le soir des marins éperdus

Il faudra bien qu'un jour j'étouffe le nomade,
Mais au coin de quel quai et dans quel port de mer,
Dans quelle rue où les fanaux seront témoins,
Sur le seuil de quel bar, écœuré d'exotisme,

Louis Brauquier

Septularisen
avatar 10/06/2021 @ 12:02:17
Et maintenant que les temps "difficiles" semblent derrière nous, encore une fois un poème de John KEATS (1795 - 1821), qui encore une fois, reflète admirablement bien la situation dans laquelle nous nous trouvons actuellement…

"A QUI EST DEMEURÉ LONGTEMPS CONFINÉ DANS LA VILLE"

A qui est demeuré longtemps confiné dans la ville
Il est bien doux d'absorber son regard
Dans le visage ouvert et beau du ciel - d'exhaler une prière
En plein sourire du firmament bleu.
Qui donc est plus heureux, lorsque, dans le contentement du cœur,
Il sombre de fatigue sur une couche agréable au creux
D'une houle d'herbes, et lit une tendre
Et gracieuse histoire d'amour et de langueur?
De retour au foyer le soir, une oreille
Captant les notes de Philomène - un œil
Guettant la course scintillante du petit nuage qui vogue
Il pleure d'un tel jour la fuite si rapide:
Rapide comme une larme versée par un ange au passage
Et qui tombe dans l'éther transparent, en silence.

Et encore une fois, pour ceux qui douteraient que l’histoire est un éternel recommencement, John KEATS a écrit ce poème en juin 1816!

Cyclo
avatar 10/06/2021 @ 13:26:23
Encore un beau poème tout simple :

Comme elles me sont amies les étoiles
ô qu’il m’est compagnon le soleil
et le mer et le vent
et les voix et les voiles
et l’amour et le chant et les moissons pareilles
sur ma lèvre une goutte de lumière cligne
c’est le feu si petit de l’amitié qui chante

ton absence en moi a ouvert une déchirure
mais cette plaie vive se transforme en sillon
une fois passée l’avenue des chagrins
qu’y planterai-je
un arbre
ou des fleurs inutiles cueillies sur les chemins ?

une simple chanson s’est posée sur mes lèvres
et tout me persuade qu’il faut rendre
qu’il faut se rendre
rien ne nous appartient

(Philippe Forcioli, ''Routes de feuilles", G. Berenèze, 2008)

Pierrot
avatar 18/08/2021 @ 15:28:13
Un poème comme je les aime...

Adieu !

Adieu ! Je crois qu’en cette vie
Je ne te reverrai jamais.
Dieu passe, il t’appelle et m’oublie ;
En te perdant je sens que je t’aimais.
Pas de pleurs, pas de plainte vaine.
Je sais respecter l’avenir.
Vienne la voile qui t’emmène,
En souriant je la verrai partir.
Tu t’en vas pleine d’espérance,
Avec orgueil tu reviendras ;
Mais ceux qui vont souffrir de ton absence,
Tu ne les reconnaîtras pas.
Adieu ! Tu vas faire un beau rêve
Et t’enivrer d’un plaisir dangereux ;
Sur ton chemin l’étoile qui se lève
Longtemps encor éblouira tes yeux.
Un jour tu sentiras peut-être
Le prix d’un cœur qui nous comprend,
Le bien qu’on trouve à le connaître,
Et ce qu’on souffre en le perdant.
Alfred de Musset


Pierrot
avatar 30/10/2021 @ 09:19:34
Stances élégiaques.

Ce ruisseau, dont l'onde tremblante
Réfléchit la clarté des cieux,
Paraît dans sa course brillante
Étinceler de mille feux ;
Tandis qu'au fond du lit paisible,
Où, par une pente insensible,
Lentement s'écoulent ses flots,
Il entraîne une fange impure
Qui d'amertume et de souillure
Partout empoisonne ses eaux.
De même un passager délire,
Un éclair rapide et joyeux
Entr'ouvre ma bouche au sourire,
Et la gaîté brille en mes yeux ;
Cependant mon âme est de glace,
Et rien n'effacera la trace
Des malheurs qui m'ont terrassé.
En vain passera ma jeunesse,
Toujours l'importune tristesse
Gonflera mon coeur oppressé.
Car il est un nuage sombre,
Un souvenir mouillé de pleurs,
Qui m'accable et répand son ombre
Sur mes plaisirs et mes douleurs.
Dans ma profonde indifférence,
De la joie ou de la souffrance
L'aiguillon ne peut m'émouvoir ;
Les biens que le vulgaire envie
Peut-être embelliront ma vie,
Mais rien ne me rendra l'espoir.
Du tronc à demi détachée
Par le souffle des noirs autans,
Lorsque la branche desséchée
Revoit les beaux jours du printemps,
Si parfois un rayon mobile,
Errant sur sa tête stérile,
Vient brillanter ses rameaux nus,
Elle sourit à la lumière ;
Mais la verdure printanière
Sur son front ne renaîtra plus.
Gérard de Nerval

Fanou03
avatar 30/10/2021 @ 10:18:11
"Voici que la saison décline"

Voici que la saison décline,
L’ombre grandit, l’azur décroît,
Le vent fraîchit sur la colline,
L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

Août contre septembre lutte ;
L’océan n’a plus d’alcyon ;
Chaque jour perd une minute,
Chaque aurore pleure un rayon.

La mouche, comme prise au piège,
Est immobile à mon plafond ;
Et comme un blanc flocon de neige,
Petit à petit, l’été fond.

Victor Hugo

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