Il pleut
Averse averse averse averse averse averse
ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie ô pluie!
gouttes d'eau gouttes d'eau gouttes d'eau gouttes d'eau
parapluie ô parapluie ô paraverse ô!
paragouttes d'eau paragouttes d'eau de pluie
capuchons pèlerines et imperméables
que la pluie est humide et que l'eau mouille et mouille!
mouille l'eau mouille l'eau mouille l'eau mouille l'eau
et que c'est agréable agréable agréable
d'avoir les pieds mouillés et les cheveux humides
tout humides d'averses et de pluie et de gouttes
d'eau de pluie et d'averse et sans un paragoutte
pour proteger les pieds et les cheveux mouillés
qui ne vont plus friser qui ne vont plus friser
à cause de l'averse à cause de la pluie
à cause de l'averse et des gouttes de pluie
des gouttes d'eau de pluie et des gouttes d'averse
cheveux désarçonnés cheveux sans parapluie
Raymond Queneau
On a la sensation de voir Gene Kelly sur son trottoir dans Singing in the rain!!!
Xxxx
"Vues des Anges, les cimes..."
Vues des Anges, les cimes des arbres peut-être
sont des racines, buvant les cieux ;
et dans le sol, les profondes racines d'un hêtre
leur semblent des faîtes silencieux.
Pour eux, la terre, n'est-elle point transparente
en face d'un ciel, plein comme un corps ?
Cette terre ardente, où se lamente
auprès des sources l'oubli des morts.
(Rainer Maria RILKE)
Vues des Anges, les cimes des arbres peut-être
sont des racines, buvant les cieux ;
et dans le sol, les profondes racines d'un hêtre
leur semblent des faîtes silencieux.
Pour eux, la terre, n'est-elle point transparente
en face d'un ciel, plein comme un corps ?
Cette terre ardente, où se lamente
auprès des sources l'oubli des morts.
(Rainer Maria RILKE)
Leur amour
Leur amour était né comme ça,
c'était le destin,
leur rencontre était si charmante,
ils s'étaient aimés dés le premier instant,
c'était un moment fascinant.
C'est comme cela que tout est arrivé,
cherché mais pas voulu,
on pouvait voir l'amour
dans leurs yeux,
chacun de leurs baisers était comme le premier.
La première fois qu'ils se sont
serrés dans les bras,
leur premier amour,
que nous envions et honorons.
Leur amour,
est comme une première fois,
il a bouleversé leurs vies.
C'était comme la première fois,
qu'ils ont fait l'amour et
qu'ils ont recommencé
en d'autres lieux et à l'aurore,
qui pour eux est l'heure,
où point le soleil,
sans aucune ombre.
Leur amour est si fantastique,
car il est unique
et tellement beau,
à écrire dans leur journal,
intime pour se souvenir
de tous leurs moments
passés ensemble.
Leur amour,
immortalisé chaque instant,
moment indélébile
imprimé,
mis dans un album
pour se rappeler et s'émouvoir à nouveau,
pour le montrer à tous,
à ceux qui leur sont
le plus chers en ce monde.
Stefano Patera
Leur amour était né comme ça,
c'était le destin,
leur rencontre était si charmante,
ils s'étaient aimés dés le premier instant,
c'était un moment fascinant.
C'est comme cela que tout est arrivé,
cherché mais pas voulu,
on pouvait voir l'amour
dans leurs yeux,
chacun de leurs baisers était comme le premier.
La première fois qu'ils se sont
serrés dans les bras,
leur premier amour,
que nous envions et honorons.
Leur amour,
est comme une première fois,
il a bouleversé leurs vies.
C'était comme la première fois,
qu'ils ont fait l'amour et
qu'ils ont recommencé
en d'autres lieux et à l'aurore,
qui pour eux est l'heure,
où point le soleil,
sans aucune ombre.
Leur amour est si fantastique,
car il est unique
et tellement beau,
à écrire dans leur journal,
intime pour se souvenir
de tous leurs moments
passés ensemble.
Leur amour,
immortalisé chaque instant,
moment indélébile
imprimé,
mis dans un album
pour se rappeler et s'émouvoir à nouveau,
pour le montrer à tous,
à ceux qui leur sont
le plus chers en ce monde.
Stefano Patera
Extrait du poème La Maison bleue, Tomas Tranströmer
Il est toujours si tôt ici, c’est juste avant le carrefour, avant les choix irrévocables. Je suis reconnaissant pour cette vie!
Et pourtant, je manque de solutions de rechange. Tous les croquis voudraient être réalité.
Un moteur sur l'eau, au lointain, étend l'horizon de la nuit d'été. La joie et la tristesse s’élargissent ensemble dans le verre
grossissant de la rosée. Nous n'avons pas vraiment à le savoir, mais nous le pressentons: notre vie a un navire-jumeau
qui vogue sur une voie entièrement différente.
Alors que le soleil brûle derrière les îles.
Il est toujours si tôt ici, c’est juste avant le carrefour, avant les choix irrévocables. Je suis reconnaissant pour cette vie!
Et pourtant, je manque de solutions de rechange. Tous les croquis voudraient être réalité.
Un moteur sur l'eau, au lointain, étend l'horizon de la nuit d'été. La joie et la tristesse s’élargissent ensemble dans le verre
grossissant de la rosée. Nous n'avons pas vraiment à le savoir, mais nous le pressentons: notre vie a un navire-jumeau
qui vogue sur une voie entièrement différente.
Alors que le soleil brûle derrière les îles.
Pour souligner la journée internationale de la poésie je vous propose quelques mots de Bashô:
Au milieu du champ
et libre de toute chose
l'alouette chante
Et pour la musicalité des mots, voici une transcription de la version originale (japonais)
haranaka ya
mono ni mo tsukazu
naku hibari
Au milieu du champ
et libre de toute chose
l'alouette chante
Et pour la musicalité des mots, voici une transcription de la version originale (japonais)
haranaka ya
mono ni mo tsukazu
naku hibari
Je commence un recueil de poésie en prose à quatre mains, celles d'Eric Allard et de Denys-Louis Colaux, un recueil très original qui me promet un bon moment de lecture.
« CIERGES »
de Constantin CAVAFIS.
Les jours de l’avenir se dressent devant nous
comme une file de petits cierges allumés -
des petits cierges dorés, chauds et plein de vie.
Les jours passés restent en arrière,
une triste rangée de cierges juste éteints ;
les plus proches encore fumants,
cierges froids, fondus et prostrés.
Je ne veux pas les voir ; leur aspect m’afflige,
comme il m’afflige de me rappeler leur éclat premier.
Je regarde, vers l’avant, mes cierges allumés.
Je ne veux pas me retourner pour constater avec horreur
comme s’allonge vite l’obscure rangée
comme augmentent vite les cierges éteints.
Le poème « CIERGES » de Constantin CAVAFIS (1863-1933)
a été écrit en 1899.
de Constantin CAVAFIS.
Les jours de l’avenir se dressent devant nous
comme une file de petits cierges allumés -
des petits cierges dorés, chauds et plein de vie.
Les jours passés restent en arrière,
une triste rangée de cierges juste éteints ;
les plus proches encore fumants,
cierges froids, fondus et prostrés.
Je ne veux pas les voir ; leur aspect m’afflige,
comme il m’afflige de me rappeler leur éclat premier.
Je regarde, vers l’avant, mes cierges allumés.
Je ne veux pas me retourner pour constater avec horreur
comme s’allonge vite l’obscure rangée
comme augmentent vite les cierges éteints.
Le poème « CIERGES » de Constantin CAVAFIS (1863-1933)
a été écrit en 1899.
« CIERGES »
de Constantin CAVAFIS.
Les jours de l’avenir se dressent devant nous
comme une file de petits cierges allumés -
des petits cierges dorés, chauds et plein de vie.
Les jours passés restent en arrière,
une triste rangée de cierges juste éteints ;
les plus proches encore fumants,
cierges froids, fondus et prostrés.
Je ne veux pas les voir ; leur aspect m’afflige,
comme il m’afflige de me rappeler leur éclat premier.
Je regarde, vers l’avant, mes cierges allumés.
Je ne veux pas me retourner pour constater avec horreur
comme s’allonge vite l’obscure rangée
comme augmentent vite les cierges éteints.
Le poème « CIERGES » de Constantin CAVAFIS (1863-1933)
a été écrit en 1899.
Joli. La destinée humaine, commune à chacune. Belles images que ces cierges.
Mais il n'est pas juste qu'un fou, à qui personne n'a rien demandé, vienne souffler d'un seul coup de bombe, tous les cierges allumés devant soi, et plonge dans une obscurité brutale tant d'êtres humains innocents.
La mort, d'accord, mais qu'elle arrive à son heure, pour chacun, personnellement, sans qu'elle soit imposée par d'autres, pour quelques raisons que ce soit.
Élégie troisième
Ce pays a la fraîcheur molle des bords des eaux.
Les chemins s’enfoncent obscurément, noirs de mousses,
vers des épaisseurs bleues pleines d’ombre d’amour.
Le ciel est trop petit sur des arbres trop hauts.
C’est ici que je viens promener ma tristesse,
chez des amis et que, lentement, au soleil,
le long des fleurs je m’adoucis et je me traîne.
Ils s’inquiètent de mon cœur et de sa peine,
et je ne sais pas trop ce qu’il faut leur répondre.
Peut-être, quand je serai mort, un enfant doux
se rappellera qu’il a vu passer dans l’allée
un jeune homme, en chapeau de soleil, qui fumait
sa pipe doucement dans un matin d’Eté.
Et toi que j’ai quittée, tu ne m’auras pas vu,
tu ne m’auras pas vu ici, songeant à toi
et traînant mon ennui aussi grand que les bois...
Et d’ailleurs, toi non plus, tu ne comprendrais pas,
car je suis loin de toi et tu es loin de moi.
Je ne regrette pas ta bouche blanche et rose.
Mais alors, pourquoi est-ce que je souffre encore ?
Si tu le sais, amie, arrive et dis-le-moi.
Dis-moi pourquoi, pourquoi, lorsque je suis souffrant,
il semble que les arbres comme moi soient malades ?
Est-ce qu’ils mourront aussi en même temps que moi ?
Est-ce que le ciel mourra ? Est-ce que tu mourras ?
Francis Jammes
Ce pays a la fraîcheur molle des bords des eaux.
Les chemins s’enfoncent obscurément, noirs de mousses,
vers des épaisseurs bleues pleines d’ombre d’amour.
Le ciel est trop petit sur des arbres trop hauts.
C’est ici que je viens promener ma tristesse,
chez des amis et que, lentement, au soleil,
le long des fleurs je m’adoucis et je me traîne.
Ils s’inquiètent de mon cœur et de sa peine,
et je ne sais pas trop ce qu’il faut leur répondre.
Peut-être, quand je serai mort, un enfant doux
se rappellera qu’il a vu passer dans l’allée
un jeune homme, en chapeau de soleil, qui fumait
sa pipe doucement dans un matin d’Eté.
Et toi que j’ai quittée, tu ne m’auras pas vu,
tu ne m’auras pas vu ici, songeant à toi
et traînant mon ennui aussi grand que les bois...
Et d’ailleurs, toi non plus, tu ne comprendrais pas,
car je suis loin de toi et tu es loin de moi.
Je ne regrette pas ta bouche blanche et rose.
Mais alors, pourquoi est-ce que je souffre encore ?
Si tu le sais, amie, arrive et dis-le-moi.
Dis-moi pourquoi, pourquoi, lorsque je suis souffrant,
il semble que les arbres comme moi soient malades ?
Est-ce qu’ils mourront aussi en même temps que moi ?
Est-ce que le ciel mourra ? Est-ce que tu mourras ?
Francis Jammes
Il est beau ce poème de Fffranck, merci.
*Il est beau ce poème, Fffranck, merci.
Et fut fait
cendre, fut fait
peur, fut fait
pesanteur et ténèbre, fut fait
proie dans la gueule de la baleine, fut fait
doute, fut fait désespoir.
Seigneur des armées,
Seigneur des soldats,
Seigneur qui nous jeta dans la gueule de la baleine,
donne nous aujourd'hui
non pas encore ta paix, mais
notre quotidienne nourriture d'erreur, de confusion,
d'aveuglement, d'injustice,
afin que, mâchant notre pain de poussière et de vent,
nous nous rappelions chaque jour
que l’Éternel n'est pas une poupée faite de main d'homme,
qu'il n'est pas un fantôme docile à notre appel,
qu'il ne donne, même contre Caïn, nulle victoire,
qu'il n'est pas justice, pas ordre,
pas amour au sens de notre langue cannibale,
n'est pas vie, n'est pas dieu,
n'est rien de ce que dit une parole humaine.
Seigneur, donne nous notre peine quotidienne,
afin qu'elle soit pesée avec les cendres de nos frères.
Jean Paul de Dadelsen (1913 - 1957)
cendre, fut fait
peur, fut fait
pesanteur et ténèbre, fut fait
proie dans la gueule de la baleine, fut fait
doute, fut fait désespoir.
Seigneur des armées,
Seigneur des soldats,
Seigneur qui nous jeta dans la gueule de la baleine,
donne nous aujourd'hui
non pas encore ta paix, mais
notre quotidienne nourriture d'erreur, de confusion,
d'aveuglement, d'injustice,
afin que, mâchant notre pain de poussière et de vent,
nous nous rappelions chaque jour
que l’Éternel n'est pas une poupée faite de main d'homme,
qu'il n'est pas un fantôme docile à notre appel,
qu'il ne donne, même contre Caïn, nulle victoire,
qu'il n'est pas justice, pas ordre,
pas amour au sens de notre langue cannibale,
n'est pas vie, n'est pas dieu,
n'est rien de ce que dit une parole humaine.
Seigneur, donne nous notre peine quotidienne,
afin qu'elle soit pesée avec les cendres de nos frères.
Jean Paul de Dadelsen (1913 - 1957)
*Titre: ET HOMO FACTUS EST
Chacun reste seul sur le cœur de la terre
Transpercé par un rayon de soleil
Et c’est déjà le soir.
Salvatore Quasimodo
Transpercé par un rayon de soleil
Et c’est déjà le soir.
Salvatore Quasimodo
Qui parle
de refaire le monde ?
On voudrait simplement
le supporter
avec une brindille
de dignité
au coin des lèvres
Abdellatif Laâbi
de refaire le monde ?
On voudrait simplement
le supporter
avec une brindille
de dignité
au coin des lèvres
Abdellatif Laâbi
Mon œil distrait, errant dans la prairie,
T'a reconnue avec transport.
Suis-moi, rappelle à mon âme attendrie
Les moments passés sur ce bord.
Mais non, fleuris et meurs sur ce rivage,
J'y voudrais mourir près de toi...
Je pars...
Vous tous dont j'emporte l'image,
Souvenez-vous de moi !
Pauline de Flaugergues
T'a reconnue avec transport.
Suis-moi, rappelle à mon âme attendrie
Les moments passés sur ce bord.
Mais non, fleuris et meurs sur ce rivage,
J'y voudrais mourir près de toi...
Je pars...
Vous tous dont j'emporte l'image,
Souvenez-vous de moi !
Pauline de Flaugergues
Si mon cœur est ma Bien-aimée, qui est-Elle ?
Si ma Bien-aimée est mon cœur, comment La nommer ?
Cœur et Bien-aimée ensemble j'ai tellement mêlé
Que je ne distingue plus cœur et Bien-aimée.
(Baba Taher, Quatre-vingt-dix-neuf leçons d'amour, Trad. Neiy Khan, Reyne de Coupe, 1996)
Si ma Bien-aimée est mon cœur, comment La nommer ?
Cœur et Bien-aimée ensemble j'ai tellement mêlé
Que je ne distingue plus cœur et Bien-aimée.
(Baba Taher, Quatre-vingt-dix-neuf leçons d'amour, Trad. Neiy Khan, Reyne de Coupe, 1996)
Omar Khayyam (Les Quatrains)
CL*
Ne te dépense pas tant en tristesse insensée, mais sois en fête.
Donne, dans le chemin de l'injustice, l'exemple de la justice,
Puisque la fin de ce monde est le néant,
Suppose que tu n'existes pas, et sois libre
* si, promis! je l'ai choisi parce que c'était l'un de mes préférés, et que c'est une belle coïncidence.
CL*
Ne te dépense pas tant en tristesse insensée, mais sois en fête.
Donne, dans le chemin de l'injustice, l'exemple de la justice,
Puisque la fin de ce monde est le néant,
Suppose que tu n'existes pas, et sois libre
* si, promis! je l'ai choisi parce que c'était l'un de mes préférés, et que c'est une belle coïncidence.
Je ne suis pas Noir
Je suis un petit fagot de forces
Un petit lingot
De foudres
Qui flambent
Je ne suis pas Noir
La nuit n’est pas ma sœur
Et je n’ai rien au cœur
Puisque je suis seulement
Le sucre amer
Des péchés capitaux.
Je ne suis pas Noir
Je n’ai pas mûri sous ce ciel
Qui pleut l’outrage
Je ne suis pas au centre d’un carnage
D’univers
Pas une barre de honte enrichie
Pas une liasse d’injures
À Dieu
Pas une solution d’opprobre dans le guignon
Sony Labou Tansi
Poème à mon frère blanc
Cher frère blanc,
Quand je suis né, j'étais noir,
Quand j'ai grandi, j'étais noir,
Quand je suis au soleil, je suis noir,
Quand je suis malade, je suis noir,
Quand je mourrai, je serai noir.
Tandis que toi, homme blanc,
Quand tu es né, tu étais rose,
Quand tu as grandi, tu étais blanc,
Quand tu vas au soleil, tu es rouge,
Quand tu as froid, tu es bleu,
Quand tu as peur, tu es vert,
Quand tu es malade, tu es jaune,
Quand tu mourras, tu seras gris.
Alors, de nous deux,
Qui est l'homme de couleur ?
Léopold SEDAR SENGHOR
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