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Comme il pleuvait dru l’autre jour, mon maître m’a déposé, en position ouverte, dans la baignoire, le temps que je sèche.
Il n’utilise jamais sa baignoire, préférant la douche du petit cabinet de toilette.
Et, comme il a fait très beau les jours suivants, il m’a abandonné et complètement oublié.
Faut dire qu’il est vieux, il a perdu la mémoire immédiate.
Par contre, il se souvient très bien de tout ce qui lui est arrivé dans sa jeunesse, et même de son premier parapluie perdu, le premier d’une longue liste.
Il l’avait posé dans un café de Paris où il avait ses habitudes et, comme il ne pleuvait plus quand il est sorti, il n’y a plus pensé.
Quand il est revenu le chercher le lendemain midi, il ne l’a pas trouvé. Le patron l’a consolé : « Il aura fait un heureux, votre pébroque ! »
*
Mais cette fois-ci, il m’a réellement oublié.
J’ai langui dans cette baignoire où j’avais très vite séché.
Impossible de sortir tout seul et de rejoindre les autres parapluies pendus au mur du cellier et jouer avec eux.
Car ce monstre, à chaque fois, il en achète un nouveau, car les autres parapluies sont dissimulés sous des pulls, des blousons, des impers, des k-ways ou des écharpes…
Mon maître est bon pour l’EHPAD : je crois qu’il a Alzheimer ou quelque chose comme ça, et que je suis bon pour pourrir dans cette baignoire.
Jusqu’à ce qu’un ou une invitée prenne un bain. Mais ça n’arrive que rarement.
Car beaucoup de ses amis sont morts. Ou vieux. Et quand il leur téléphone pour les inviter à venir, le temps qu’ils répondent, il ne sait plus pourquoi il leur a téléphoné.
Je vous le dis, mon maître est bon pour l’EHPAD, et moi, quand il y sera, pour la déchetterie, quand sa famille me découvrira enfin !
Il n’utilise jamais sa baignoire, préférant la douche du petit cabinet de toilette.
Et, comme il a fait très beau les jours suivants, il m’a abandonné et complètement oublié.
Faut dire qu’il est vieux, il a perdu la mémoire immédiate.
Par contre, il se souvient très bien de tout ce qui lui est arrivé dans sa jeunesse, et même de son premier parapluie perdu, le premier d’une longue liste.
Il l’avait posé dans un café de Paris où il avait ses habitudes et, comme il ne pleuvait plus quand il est sorti, il n’y a plus pensé.
Quand il est revenu le chercher le lendemain midi, il ne l’a pas trouvé. Le patron l’a consolé : « Il aura fait un heureux, votre pébroque ! »
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Mais cette fois-ci, il m’a réellement oublié.
J’ai langui dans cette baignoire où j’avais très vite séché.
Impossible de sortir tout seul et de rejoindre les autres parapluies pendus au mur du cellier et jouer avec eux.
Car ce monstre, à chaque fois, il en achète un nouveau, car les autres parapluies sont dissimulés sous des pulls, des blousons, des impers, des k-ways ou des écharpes…
Mon maître est bon pour l’EHPAD : je crois qu’il a Alzheimer ou quelque chose comme ça, et que je suis bon pour pourrir dans cette baignoire.
Jusqu’à ce qu’un ou une invitée prenne un bain. Mais ça n’arrive que rarement.
Car beaucoup de ses amis sont morts. Ou vieux. Et quand il leur téléphone pour les inviter à venir, le temps qu’ils répondent, il ne sait plus pourquoi il leur a téléphoné.
Je vous le dis, mon maître est bon pour l’EHPAD, et moi, quand il y sera, pour la déchetterie, quand sa famille me découvrira enfin !
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