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Forums : Forum des livres : L'Hebergement d'Urgence en Question : un extrait significatif
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Un début décourageant
Dans les contes de fées, tout commence mal avant qu'un heureux dénouement finisse par satisfaire le lecteur. Dans la vie, il n’en va pas toujours de même. Le début de mon histoire est triste et la fin n’est pas plus réjouissante malgré les moyens employés .
En avril 2013, j'apprends qu’une femme va être expulsée avec ses trois enfants de l'appar-tement qu'ils occupent à Vaux-le-Pénil. Suren-dettée, elle est en retard de paiement de loyer.
Immédiatement, je la rencontre, je la rassure et, avec le Secours catholique qui nous a informés, je lui fais trois promesses :
- nous mettrons ses meubles en sécurité;
- nous verrons avec le principal du collège la question de la scolarité de l'ainée
- nous leur trouverons un autre logement. ( logés à l'hôtel par le 115, ils vivent dans l'insécurité et l'inconfort).
Avec des bénévoles de « Familles laïques » de Vaux-le-Pénil, nous avons opéré le déménagement ; le principal était prêt à faciliter la mutation de la collégienne et nous avons commencé notre recherche d'un bail glissant...
La famille a pu respirer, d'autant que le père, parti depuis plusieurs mois, est revenu...
Après avoir remué ciel et terre (en fait, je me suis contenté de la terre, laissant le ciel à d'autres !) le couple a bénéficié d’un bail glissant.
Malheureusement la juge, sans même nous entendre, a placé les trois enfants dans trois familles d'accueil différentes. Désespérés, les parents, ont « sombré »...
La fin de l’histoire est particulièrement triste car les parents n'ont vu leurs enfants que très peu souvent et dans un bureau... La fille aînée subira un viol dans un foyer.
Nous avions tout fait pour le mieux, avec détermination, en partenariat avec le Secours catholique et Familles laïques. Pourtant, le résultat est catastrophique.
De bonnes âmes prétendent que nous ne savions peut être pas tout. Ce que nous savions, c'est que les parents n'étaient pas maltraitants et que le reproche à leur faire c'était d'être trop conciliants et pas assez fermes avec leurs enfants.
C'est justement le rôle de la société et des services éducatifs que de soutenir les parents, de les accompagner et de les conseiller.
***
Cette première expérience d'intervention sociale bénévole sur le terrain de l'hébergement m'a beaucoup fait réfléchir.
C'est ainsi que quelques mois plus tard, quand un couple privé d'eau, en plein dans le mois de juillet torride de 2013, nous a fait part de sa désespérance et de sa peur de se voir privé de leur bébé à naître, j'ai décidé d'intervenir tout de suite, sans attendre. Ce n'était pas de la faute de cette famille si l'eau était coupée... Il est inadmissible que des professionnels aient pu lui faire croire qu'elle ne garderait pas son bébé si l'eau n'était pas revenue...
Dès le début, avant même qu'un travailleur social trop pressé ou une autorité ne prenne une décision dangereuse pour cette famille, il fallait faire connaître cette « affaire » pour forcer les pouvoirs publics à prendre les dispositions adéquates.
L'eau a été rétablie d’autorité par le maire de Melun qui a envoyé ses techniciens mais la fermeture effectuée par le propriétaire était en fait illégale. L’attitude du maire de Melun a été digne et responsable.
***
C'est en 2013 que mon champ d'intervention s'est élargi. À Vaux-le-Pénil, pendant dix ans, l'association familiale laïque locale avait mené des actions éducatives et sociales comme l'accompagnement à la scolarité, l'alphabétisation, la formation informatique... À partir ce 2013, je me suis « cantonné » à l'accompagnement des familles en me spécialisant.
Cette action sociale prend beaucoup de temps et comme me le dit mon épouse, nous mangeons souvent, même en vacances avec Madame Unetelle, Monsieur Untel et quelques autres...
S'il fallait recommencer je ne donnerais peut-être pas mon numéro de téléphone aux gens. Peut-être ?
Dans les contes de fées, tout commence mal avant qu'un heureux dénouement finisse par satisfaire le lecteur. Dans la vie, il n’en va pas toujours de même. Le début de mon histoire est triste et la fin n’est pas plus réjouissante malgré les moyens employés .
En avril 2013, j'apprends qu’une femme va être expulsée avec ses trois enfants de l'appar-tement qu'ils occupent à Vaux-le-Pénil. Suren-dettée, elle est en retard de paiement de loyer.
Immédiatement, je la rencontre, je la rassure et, avec le Secours catholique qui nous a informés, je lui fais trois promesses :
- nous mettrons ses meubles en sécurité;
- nous verrons avec le principal du collège la question de la scolarité de l'ainée
- nous leur trouverons un autre logement. ( logés à l'hôtel par le 115, ils vivent dans l'insécurité et l'inconfort).
Avec des bénévoles de « Familles laïques » de Vaux-le-Pénil, nous avons opéré le déménagement ; le principal était prêt à faciliter la mutation de la collégienne et nous avons commencé notre recherche d'un bail glissant...
La famille a pu respirer, d'autant que le père, parti depuis plusieurs mois, est revenu...
Après avoir remué ciel et terre (en fait, je me suis contenté de la terre, laissant le ciel à d'autres !) le couple a bénéficié d’un bail glissant.
Malheureusement la juge, sans même nous entendre, a placé les trois enfants dans trois familles d'accueil différentes. Désespérés, les parents, ont « sombré »...
La fin de l’histoire est particulièrement triste car les parents n'ont vu leurs enfants que très peu souvent et dans un bureau... La fille aînée subira un viol dans un foyer.
Nous avions tout fait pour le mieux, avec détermination, en partenariat avec le Secours catholique et Familles laïques. Pourtant, le résultat est catastrophique.
De bonnes âmes prétendent que nous ne savions peut être pas tout. Ce que nous savions, c'est que les parents n'étaient pas maltraitants et que le reproche à leur faire c'était d'être trop conciliants et pas assez fermes avec leurs enfants.
C'est justement le rôle de la société et des services éducatifs que de soutenir les parents, de les accompagner et de les conseiller.
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Cette première expérience d'intervention sociale bénévole sur le terrain de l'hébergement m'a beaucoup fait réfléchir.
C'est ainsi que quelques mois plus tard, quand un couple privé d'eau, en plein dans le mois de juillet torride de 2013, nous a fait part de sa désespérance et de sa peur de se voir privé de leur bébé à naître, j'ai décidé d'intervenir tout de suite, sans attendre. Ce n'était pas de la faute de cette famille si l'eau était coupée... Il est inadmissible que des professionnels aient pu lui faire croire qu'elle ne garderait pas son bébé si l'eau n'était pas revenue...
Dès le début, avant même qu'un travailleur social trop pressé ou une autorité ne prenne une décision dangereuse pour cette famille, il fallait faire connaître cette « affaire » pour forcer les pouvoirs publics à prendre les dispositions adéquates.
L'eau a été rétablie d’autorité par le maire de Melun qui a envoyé ses techniciens mais la fermeture effectuée par le propriétaire était en fait illégale. L’attitude du maire de Melun a été digne et responsable.
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C'est en 2013 que mon champ d'intervention s'est élargi. À Vaux-le-Pénil, pendant dix ans, l'association familiale laïque locale avait mené des actions éducatives et sociales comme l'accompagnement à la scolarité, l'alphabétisation, la formation informatique... À partir ce 2013, je me suis « cantonné » à l'accompagnement des familles en me spécialisant.
Cette action sociale prend beaucoup de temps et comme me le dit mon épouse, nous mangeons souvent, même en vacances avec Madame Unetelle, Monsieur Untel et quelques autres...
S'il fallait recommencer je ne donnerais peut-être pas mon numéro de téléphone aux gens. Peut-être ?
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