Page 1 de 1
- Selon la théorie du légiste, l’âge moyen des victimes est d’environ 25 ans. Tous des hommes …
Il ne put continuer. Fanny qui soupesait, les yeux dans le vague, le téléphone antédiluvien trouvé à côté du corps, l’interrompit brusquement :
- Age moyen, âge moyen, Moyen-Age oui, à en juger par cette antiquité. Non mais tu as vu ça ? Ca doit dater d’au moins …, des années 90.
- Oui – un oui hésitant – oui, sûrement. Mais le légiste …
- Le légiste, le légiste, son mot d’ordre devrait être « Chercher le glaçon » …
Fanny remarqua l’air ahuri de son adjoint, manifestement interloqué au plus haut point :
- Quoi qu’est-ce que j’ai dit ? Un problème, Marius ?
- Chef ? Vous avez dit « Chercher le glaçon » !
- Ah oui ? Cette foutue canicule sûrement … « Chercher le garçon », Marius. « Chercher le garçon », évidemment. Mais quelle idée aussi de mourir en plein désert texan, en plein été et pleine canicule !
Fanny lorgna avec gourmandise sur son véhicule, banalisé, arrêté à à peine 20 mètres, au milieu d’un décor de roches chauffées à blanc et de sable sale. Un véhicule doté de climatisation. Il soupira ;
- Et ce gaillard n’a même pas été foutu de mettre en œuvre l’aphorisme d’Oscar Wilde.
Derechef, air ahuri de l’adjoint qui n’échappa pas à la sagacité du chef.
- Quoi ? Qu’est ce que j’ai dit encore ?
- Oscar qui ? La faux quoi ?
Jim se souvint alors que la population texane n’était pas précisément au fait des subtilités lexicales et culturelles.
- Oscar Wilde. Un auteur british fin du XIXème siècle. Qui a dit :
Vivre est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu’exister.
L’air ahuri restait accroché au visage de l’adjoint. Il en oubliait même de fermer la bouche. En même temps, il se disait qu’un inspecteur détaché dans leur trou perdu texan et portant le prénom de Fanny ne pouvait augurer que des complications.
- Bon, laissez tomber, Marius. Oubliez Oscar Wilde, il n’a rien à voir avec notre affaire. Dites moi plutôt … Pourquoi le légiste parlait-il d’âge moyen des victimes. Il y en a eu d’autres ? N’oubliez pas que je débarque, moi.
De retour sur un terrain plus concret le visage de Marius perdit de sa perplexité.
- Il y a 5 ans, un autre glaçon … Non, excusez-moi, un autre garçon a été trouvé pas très loin d’ici. L’enquête n’a jamais rien donné, on n’a jamais su de qui il s’agissait …
- Ah oui ? Et il avait aussi un portable préhistorique à côté de lui ?
- Non chef – la mine de Marius devenait maintenant hagarde – non, pas de portable. Mais une loupe. Il avait une loupe près de lui.
- Une loupe ? Et l’enquête n’a rien donné ? Le légiste a bien trouvé quand même comment il avait été tué ?
- Ah mais non, chef. Il n’avait pas été tué. Pas à proprement parler. Il avait été victime d’un coup de chaud, perdu dans le désert en plein été, complètement déshydraté. Comme celui-ci, sûrement …
Il ne put continuer. Fanny qui soupesait, les yeux dans le vague, le téléphone antédiluvien trouvé à côté du corps, l’interrompit brusquement :
- Age moyen, âge moyen, Moyen-Age oui, à en juger par cette antiquité. Non mais tu as vu ça ? Ca doit dater d’au moins …, des années 90.
- Oui – un oui hésitant – oui, sûrement. Mais le légiste …
- Le légiste, le légiste, son mot d’ordre devrait être « Chercher le glaçon » …
Fanny remarqua l’air ahuri de son adjoint, manifestement interloqué au plus haut point :
- Quoi qu’est-ce que j’ai dit ? Un problème, Marius ?
- Chef ? Vous avez dit « Chercher le glaçon » !
- Ah oui ? Cette foutue canicule sûrement … « Chercher le garçon », Marius. « Chercher le garçon », évidemment. Mais quelle idée aussi de mourir en plein désert texan, en plein été et pleine canicule !
Fanny lorgna avec gourmandise sur son véhicule, banalisé, arrêté à à peine 20 mètres, au milieu d’un décor de roches chauffées à blanc et de sable sale. Un véhicule doté de climatisation. Il soupira ;
- Et ce gaillard n’a même pas été foutu de mettre en œuvre l’aphorisme d’Oscar Wilde.
Derechef, air ahuri de l’adjoint qui n’échappa pas à la sagacité du chef.
- Quoi ? Qu’est ce que j’ai dit encore ?
- Oscar qui ? La faux quoi ?
Jim se souvint alors que la population texane n’était pas précisément au fait des subtilités lexicales et culturelles.
- Oscar Wilde. Un auteur british fin du XIXème siècle. Qui a dit :
Vivre est la chose la plus rare du monde. La plupart des gens ne font qu’exister.
L’air ahuri restait accroché au visage de l’adjoint. Il en oubliait même de fermer la bouche. En même temps, il se disait qu’un inspecteur détaché dans leur trou perdu texan et portant le prénom de Fanny ne pouvait augurer que des complications.
- Bon, laissez tomber, Marius. Oubliez Oscar Wilde, il n’a rien à voir avec notre affaire. Dites moi plutôt … Pourquoi le légiste parlait-il d’âge moyen des victimes. Il y en a eu d’autres ? N’oubliez pas que je débarque, moi.
De retour sur un terrain plus concret le visage de Marius perdit de sa perplexité.
- Il y a 5 ans, un autre glaçon … Non, excusez-moi, un autre garçon a été trouvé pas très loin d’ici. L’enquête n’a jamais rien donné, on n’a jamais su de qui il s’agissait …
- Ah oui ? Et il avait aussi un portable préhistorique à côté de lui ?
- Non chef – la mine de Marius devenait maintenant hagarde – non, pas de portable. Mais une loupe. Il avait une loupe près de lui.
- Une loupe ? Et l’enquête n’a rien donné ? Le légiste a bien trouvé quand même comment il avait été tué ?
- Ah mais non, chef. Il n’avait pas été tué. Pas à proprement parler. Il avait été victime d’un coup de chaud, perdu dans le désert en plein été, complètement déshydraté. Comme celui-ci, sûrement …
Ça se tient, et même bien ! Je me demande juste qui est ce Jim qui fait une seule apparition ? Est-ce une première mouture où Fanny s'appelait ainsi ? En tout cas, elle gagne à s'appeler ainsi, Pagnol transposé dans un récit policier de le Sud américain, ça a son charme. Une chute en forme de conclusion sensée : l'excès de chaleur, c'est aussi une arme létale (et pas que pour les humains).
Je ne connais les USA qu'à travers le cinéma, c'est à dire, pas très bien. Mais c'est dingue ce qu'on y trouve de séquences routières, de contrôles de police. Bon, là, manifestement pas de dépassement de la vitesse autorisée, mais comme dit Lobe, un excès de chaleur. Ton histoire, elle, est tout à fait dans les limites du sujet, bien nourrie semble-t-il par votre récente escapade USesque ou étasunienne.
A développer, peut-être, le sujet d'un soleil tueur en série ? Et la lune qui n'arriverait que rarement à l'empêcher de commettre ses méfaits.
Ouille, non, oubliez ça. :-)
A développer, peut-être, le sujet d'un soleil tueur en série ? Et la lune qui n'arriverait que rarement à l'empêcher de commettre ses méfaits.
Ouille, non, oubliez ça. :-)
Marius et Fanny les Texas Rangers aussi absurde que leurs bons mots et quelqu'un qui cherche un glaçon à la loupe dans le désert.
Des personnages au comique efficace, quel drôle d'endroit que le Texas et les USA.
Des personnages au comique efficace, quel drôle d'endroit que le Texas et les USA.
Bien vu Lobe. Ce Jim n'est que le rescapé d'une relecture insuffisante après que j'aie changé Jim en Fanny.
Il est évident que c'est mon expérience récente qui est le terreau ; le Texas, le désert, la déshydratation (sans la fin ultime !) et la faible culture générale des habitants ...
Il est évident que c'est mon expérience récente qui est le terreau ; le Texas, le désert, la déshydratation (sans la fin ultime !) et la faible culture générale des habitants ...
Très bonne idée d'avoir intégré l'histoire (faussement policière) dans un pic de chaleur. la mort par déshydratation, il fallait y penser...
Et les réminiscences littéraires résonnent bien. Vu le titre, je m'attendais à une histoire d'amour : mais il se révèle que Fanny est un homme (ou alors j'ai rien compris)... En tout cas, j'ai passé un bon moment...
Et les réminiscences littéraires résonnent bien. Vu le titre, je m'attendais à une histoire d'amour : mais il se révèle que Fanny est un homme (ou alors j'ai rien compris)... En tout cas, j'ai passé un bon moment...
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre