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Cyclo
avatar 26/05/2022 @ 15:12:39
Je viens de lire un livre entier en écriture inclusive, "Les non-frères au pays de l’égalité", de Réjane Sénac, Presses de Sciencepo, 2017. Cet essai, fort intéressant en soi, est rendu presque illisible, par l’abus de cette forme d’écriture. Il me semble que les féministes ont d’autres combats plus utiles à mener que celui de rendre la lecture difficile.

Exemple de phrase :
La tentation est grande de justifier l'inclusion des femmes et des racialisé.e.s pour les mêmes raisons qu'ils.elles ont été exclu.e.s, à savoir au nom de leur différence et non parce qu'elles.ils sont reconnu.e.s comme des éga.ux.les, des politiquement semblables.

Franchement, qui peut lire un pareil charabia ? Imagine-t-on la réécriture de "Madame Bovary" de Flaubert ou "Le blé en herbe" de Colette, en écriture inclusive ?

Blue Cat

avatar 26/05/2022 @ 15:44:07
Effectivement, c'est une torture...
En revanche, la féminisation des noms de fonctions, quand elles sont occupées par une femme, me paraît juste. Perso je déteste 'autrice', je dis et écris 'auteure'.

Minoritaire

avatar 26/05/2022 @ 17:25:46
Perso je déteste 'autrice', je dis et écris 'auteure'.
Existe-t-il une règle, sanctifiée par l'Académie Française ? A mes yeux, "autrice" est plus clair à l'oral, surtout quand le déterminant laisse un doute : l', cet•te, des, quelques...
Pour le reste, je ne crois pas qu'il soit question de récrire Flaubert ou quelque classique ni même roman contemporain que ce soit. L'écriture inclusive concerne essentiellement des essais, peut-être du journalisme.
Je travaille en alphabétisation avec un groupe constitué essentiellement de 6 femmes et 1 homme. La règle du "masculin qui l'emporte sur le féminin" voudrait donc que j'en parle avec mes collègues comme étant "ils". Personnellement, je comprends que cela choque mes collègues féminines. Dans les rapports que nous rédigeons, l'usage du "ielles" est fréquent, et mon correcteur orthographique en semble beaucoup plus choqué que moi. Mais ce n'est jamais que de la littérature fonctionnelle entre collègues.

Saint Jean-Baptiste 27/05/2022 @ 11:22:55
Je pense que ces revendications des féministes sont d’une stupidité infernale.
C’est comme la parité ! Si dans une assemblée il y a plus de femmes capables que d’hommes pourquoi les limiter à la moitié !
Il faut nommer la personnalité la plus indiquée pour un poste sans tenir compte de son sexe, de ses préférences sexuelles, de sa couleur de peau, de sa composition familiale, etc.

En Belgique pour certains postes on est obligé de nommer alternativement un Flamand puis un Francophone. Si bien qu’il arrive qu’on se prive de quelqu’un de super capable parce qu’il n’est pas du bon côté linguistique. On en arrivera à faire la même chose si on doit nommer une fois un homme, une fois une femme.
C’est en même temps une injustice et une imbécillité.

Tous les humains sont différents entre eux et c’est heureux. Un monde où nous serions tous égaux serait bien monotone. Qu’est-ce que la condition féminine a gagné à supprimer les jolies filles aux manifestations folkloriques et sportives ! Comme si c’était mal pour une fille d’être jolie et comme si c’était mal d’admirer ce qui est beau ! Les mannequins en ont perdu leur gagne-pain. Il faut cultiver nos différences plutôt que de vouloir l’égalité.
Les féministes en arriveront à exiger que les femmes s’habillent comme les hommes, se coiffent comme les hommes, se laissent pousser la barbe comme… non, quand même pas !

Les féministes en arrivent à dresser les femmes contre les hommes, on dirait qu’elles ont trouvé leur bouc émissaire… Elles seraient mieux inspirées si elles s’attachaient à d’autres revendications comme l’égalité des salaires entre les hommes et les femmes qui font le même travail.

C'était mon pétrolage du jour ! ;-))

Martin1

avatar 27/05/2022 @ 11:45:55
SJB, Tu parles d'or.

AmauryWatremez

avatar 27/05/2022 @ 13:10:22
L'écriture inclusive a déjà gagné le combat institutionnel.
Théoriquement interdite dans l'éducation nationale elle est systématique dans 90% des mails professionnels des enseignants.
Si la féminisation des noms de métiers se conçoit aisément, l'écriture inclusive est en soi une lubie de pauvres petites filles riches névrosées qui ont hélas leurs entrées dans les ministères.

Vince92

avatar 27/05/2022 @ 13:16:36
SJB, Tu parles d'or.


pareil...ce qui devrait être l'évidence est devenu inintelligible pour ceux qui sont supposés diriger nos institutions...

Blue Cat

avatar 27/05/2022 @ 16:05:35

Existe-t-il une règle, sanctifiée par l'Académie Française ? A mes yeux, "autrice" est plus clair à l'oral, surtout quand le déterminant laisse un doute : l', cet•te, des, quelques...

Autrice est entré dans le dictionnaire. Je reste sur 'auteure', à l'oral il suffit de dire 'une auteure'.
De même je dis une ou la 'docteure'. Autrice me fait entendre une craie qui crisse sur un tableau, mauvais pour les dents...

Saint Jean-Baptiste 27/05/2022 @ 18:33:17
J’en arrive à me demander quand nos féministes arriveront à évacuer toutes les Vénus de nos musées !

Saule

avatar 27/05/2022 @ 19:01:19
La féminisation des noms de métier c’est plutôt bien mais l’écriture avec des points et les deux genres c’est vraiment pénible, il doit y avoir mieux. La règles de proximité par exemple, ou pourquoi pas utiliser le féminin dans la cas de la classe de Minoritaire? Mais qu’on nous épargne le charabia dans l’exemple de Cyclo :-)

Radetsky 27/05/2022 @ 21:06:28
Le progrès consiste à dépasser le stade global de civilisation auquel on est arrivé à un instant donné.
Le pseudo bouleversement réclamé par les soi-disant féministes revient à instaurer une tyrannie inverse de laquelle elles se réfèrent, mais aux mêmes effets : mêmes outils, mêmes stigmatisations, dans un brouet idéologique qui emprunte à l'adversaire ses méthodes et ses buts.
Et puis, ça sent la pulsion anhistorique, à l'oeuvre un peu partout : on voudrait effacer ce qui a été, sans nuance ni réflexion ; c'est la méthode Daech.
Ruse de la dialectique : ça revient à cracher en l'air, avec pour conséquence logique de se recevoir son propre glaviot dans la tronche (oui, Martin, je suis grossier...).
SJB s'exprime avec plus d'élégance, désolé...

Minoritaire

avatar 27/05/2022 @ 23:01:45
...ulinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlemasculinlemportesurlefémininlem...

Pieronnelle

avatar 28/05/2022 @ 11:23:25
Dès l'instant où l'on peut féminiser un mot par les moyens que donnent la langue française, et il y en a beaucoup, je ne vois pas pourquoi on aurait recours à ce charabia . De plus je ne trouve pas que ça respecte plus les femmes que de les "innclure" dans des "ajouts "illisibles...Le feminin doit se placer, dès que l'orthographe le permet, de façon naturelle dans la langue.
Même si ça pouvait à priori se justifier pour la compréhension et la facilite à l'époque, d'appliquer le principe du "le masculin l'emporte sur le feminin", c'était choquant car il y avait en fond le fait que les femmes n'étaient pas les égales des hommes puisque sous curatelle pour tout ce qui était administratif et juridique en particulier. Remettre le féminin dans les mots qui auraient dû l'être n'est que justice comme effectivement "une auteure, une docteure,une agente, une inspecteure (le trice accroche comme celui de autrice...) etc. dès lors qu'en plus il se comprend aussi bien à l'oral qu'à l'écrit.
Prendre le temps de dire et d'écrire "Mesdames, mes Demoiselles, Messieurs" avant un discours démontre bien qu'on peut respecter les deux sexes ,beaucoup plus que par un "messieudames"...:-)

Ludmilla
avatar 28/05/2022 @ 12:47:53
Prendre le temps de dire et d'écrire "Mesdames, mes Demoiselles, Messieurs" avant un discours démontre bien qu'on peut respecter les deux sexes ,beaucoup plus que par un "messieudames"...:-)
Personnellement "Mesdames, Mesdemoiselles" me choque toujours, la femme étant alors définie suivant son statut marital...
Soit "Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Mesdamoiseaux"
Soit "Mesdames, Messieurs"

Martin1

avatar 28/05/2022 @ 13:51:08
Personnellement "Mesdames, Mesdemoiselles" me choque toujours, la femme étant alors définie suivant son statut marital...

Oui, signifier le statut marital, est devenu grossier, de nos jours...
Radetsky s'excusait d'être grossier tout à l'heure, alors que ses mots ne m'offusquaient point, mais il faut voir comme la modernité a aussi développé un nouveau genre de pudibonderies qui ne laisse pas de m'étonner!

Ludmilla
avatar 28/05/2022 @ 14:45:48
Indiquer le statut marital n'est pas grossier en soi, mais pourquoi ne pas l'indiquer AUSSI pour les hommes?

Saint Jean-Baptiste 28/05/2022 @ 15:14:22
Moi j’aime beaucoup le « m’sieurs-dames » des Français, ça me rappelle les vacances passées en France au bon vieux temps.
;-))

Blue Cat

avatar 28/05/2022 @ 15:53:15

Personnellement "Mesdames, Mesdemoiselles" me choque toujours, la femme étant alors définie suivant son statut marital...
Soit "Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs, Mesdamoiseaux"
Soit "Mesdames, Messieurs"


Je plussoie ! Signifier le statut marital d'une femme ne présente aucun intérêt lors de salutations. C'est d'un autre âge. A part pour les très jeunes filles (limite adolescentes), je suis pour le Madame systématique. Je suis divorcée deux fois, faudrait-il m'appeler Mademoiselle à mon âge canonique ?
Ridicule.

(Mais, j'aime beaucoup le 'M'sieurs-dames...' circonspect de Jugnot dans 'Le père Noëil est une ordure' lorsqu'il repère Clavier.)

Martin1

avatar 28/05/2022 @ 16:28:22
Indiquer le statut marital n'est pas grossier en soi, mais pourquoi ne pas l'indiquer AUSSI pour les hommes?


Eh bien, parce que c'est ainsi : l'homme et la femme sont différents, biologiquement et essentiellement, les règles de galanterie sont différentes, les rapports à la société, au travail, au mariage et à la procréation sont différents, et ces différences ayant travaillé les sociétés humaines génération après génération, se répercutent fatalement dans les locutions et les formules de politesse.
Cette différence est belle, elle témoigne de la diversité du monde, de la complémentarité précieuse entre les sexes, de l'attention courtoise portée aux jeunes filles par les hommes. Elle est d'un autre âge dites-vous. Et pourtant les usages témoignent des essences du féminin et du masculin, ils nous disent, à la dérobée, dans leurs silences ou leurs équivoques, des choses profondes sur ce qui, dans la femme, ne peut être équivalent à l'homme.
Cela n'empêche pas les accommodements (les femmes ayant atteint un certain âge doivent préférentiellement se faire appeler "Madame", notamment en salle de classe par exemple, c'est le cas pour ma soeur qui n'est pas encore mariée et qui est enseignante, par besoin d'autorité).
Mais en l'absence de justification admissible, je défendrai le "mademoiselle", et je le prononcerai autant de fois qu'il me plaira, même devant des jeunes femmes qui y voient un archaïsme. Et si certaines jeunes filles me disent qu'elles me trouvent offensant, eh bien, c'est à regret je les offenserai, car c'est cela, la culture française : quelque chose de si beau, de si menacé, qu'elle mérite bien quelques offenses indolores.

Martin1

avatar 28/05/2022 @ 17:31:21
Les féministes indifférentialistes (entendu, celles qui prônent l'indifférenciation des sexes dans la lignée de Beauvoir) ne sont pas des êtres antipathiques, et sans doute sont-elles (beaucoup sont des femmes, et même s'il n'y a qu'un homme parmi elles, j'applique ici la règle, désormais canonique, de Minoritaire ;-) armées d'intentions généreuses et soucieuses de faire augmenter la qualité des interactions humaines.
En ce sens, l'écriture inclusive n'est qu'une manifestation hideuse de quelque chose qui voulait, au départ, être beau et souhaitable.
Je peux comprendre cela.

Malheureusement, les bonnes intentions ne suffisent pas, ici-bas, pour faire ployer la nature, les chromosomes et les hormones. Les métiers de l'enseignement et de l'infirmerie restent toujours diaboliquement féminins, tandis que les femmes désertent les scieries et les industries sidérurgiques, et encore, toujours, la société a besoin de couples hétérosexuels pour assurer une natalité à un rythme correct. Les prisons restent peu adeptes de la parité (ce dont jamais aucun homme ne s'est plaint, du reste). Les hommes solitaires restent toujours en besoin de féminité, et les enfants demeureront dans un ventre neuf mois, qui est bien celui d'une femme, malgré tous les efforts dispersés des chirurgiens pour changer cette injustice de la nature. Les parfums d'homme et de femme se distinguent toujours, pour le bonheur de ceux qui ont des rencards, et ainsi les modèles de chaussure, les lectorats des magazine, le nombre de pièces des maillots... C'est à croire que le réel répugne à l'indifférenciation des sexes. Je propose aux féministes de se réconcilier avec le réel, rien de plus.

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