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«Le geai gélatineux geignait dans le jasmin »
Voici, mes zinfints
Sans en avoir l'air
Le plus beau vers
De la langue française.
Ai, eu, ai, in
Le geai gélatineux geignait dans le jasmin...
Le poite aurait pu dire
Tout à son aise :
«Le geai volumineux picorait des pois fins »
Eh bien ! non, mes zinfints.
Le poite qui a du génie
Jusque dans son délire
D'une main moite
A écrit :
«C'était l'heure divine où, sous le ciel gamin,
LE
GEAI
GÉLATINEUX
GEIGNAIT
DANS
LE
JASMIN.»
Gé, gé, gé, les gé expirent dans le ji.
Là, le geai est agi
Par le génie du poite
Du poite qui s'identifie À l'oiseau sorti de son nid
Sorti de sa ouate.
Quel galop !
Quel train dans le soupir !
Quel élan souterrain !
Quand vous serez grinds
Mes zinfints
Et que vous aurez une petite amie anglaise
yous pourrez murmurer
A son oreille dénaturée
Ce vers, le plus beau de la langue française
Et qui vient tout droit du gallo-romain :
«Le geai gélatineux geignait dans le jasmin. »
Admirez comme
Voyelles et consonnes sont étroitement liées
Les zunes zappuyant les zuns de leurs zailes.
Admirez aussi, mes zinfints,
Ces gé à vif
Ces gé sans fin
Tous ces gé zingénus qui sonnent comme un glas :
Le geai gela... «
Biaise !
Trois heures de retenue.
Motif:
Tape le rythme avec son soulier froid
Sur la tète nue de son voisin.
Me copierez cent fois :
Le geai gélatineux geignait dans le jasmin. »
René de Obaldia nous a quitté hier à l'âge de 103 ans... Poète, romancier et dramaturge, il siégeait à l'Académie française depuis 1999. Curieusement absent sur CL, il faudra remédier à cela !
Dans mes jeunes années, j'ai participé à plusieurs soirées de cabarets poétiques et il m'est arrivé de réciter du Obaldia, entre autres celui ci dessus. .
Voici, mes zinfints
Sans en avoir l'air
Le plus beau vers
De la langue française.
Ai, eu, ai, in
Le geai gélatineux geignait dans le jasmin...
Le poite aurait pu dire
Tout à son aise :
«Le geai volumineux picorait des pois fins »
Eh bien ! non, mes zinfints.
Le poite qui a du génie
Jusque dans son délire
D'une main moite
A écrit :
«C'était l'heure divine où, sous le ciel gamin,
LE
GEAI
GÉLATINEUX
GEIGNAIT
DANS
LE
JASMIN.»
Gé, gé, gé, les gé expirent dans le ji.
Là, le geai est agi
Par le génie du poite
Du poite qui s'identifie À l'oiseau sorti de son nid
Sorti de sa ouate.
Quel galop !
Quel train dans le soupir !
Quel élan souterrain !
Quand vous serez grinds
Mes zinfints
Et que vous aurez une petite amie anglaise
yous pourrez murmurer
A son oreille dénaturée
Ce vers, le plus beau de la langue française
Et qui vient tout droit du gallo-romain :
«Le geai gélatineux geignait dans le jasmin. »
Admirez comme
Voyelles et consonnes sont étroitement liées
Les zunes zappuyant les zuns de leurs zailes.
Admirez aussi, mes zinfints,
Ces gé à vif
Ces gé sans fin
Tous ces gé zingénus qui sonnent comme un glas :
Le geai gela... «
Biaise !
Trois heures de retenue.
Motif:
Tape le rythme avec son soulier froid
Sur la tète nue de son voisin.
Me copierez cent fois :
Le geai gélatineux geignait dans le jasmin. »
René de Obaldia nous a quitté hier à l'âge de 103 ans... Poète, romancier et dramaturge, il siégeait à l'Académie française depuis 1999. Curieusement absent sur CL, il faudra remédier à cela !
Dans mes jeunes années, j'ai participé à plusieurs soirées de cabarets poétiques et il m'est arrivé de réciter du Obaldia, entre autres celui ci dessus. .
Le plus beau vers de la langue française... Il y a quelques années, une vidéo accessible sur le net montrait Obaldia lui-même disant avec malice cette poésie. Hélas, elle semble aujourd'hui introuvable.
En attendant, mourir à 103 ans et immortel, c'est une belle revanche pour quelqu'un qui n'airait pas dû naître. Il explique en effet dans son Exobiographie que sa mère, abandonnée par son mari, avait tout fait pour le faire passer avant la naissance.
En attendant, mourir à 103 ans et immortel, c'est une belle revanche pour quelqu'un qui n'airait pas dû naître. Il explique en effet dans son Exobiographie que sa mère, abandonnée par son mari, avait tout fait pour le faire passer avant la naissance.
Quand j'ai fait du théâtre amateur, nous avons joué des pièces d'Obaldia, des courtes et une longue.
C'était savoureux pour nous et pour les spectateurs.
C'était savoureux pour nous et pour les spectateurs.
J'ai notamment joué dans "Le défunt", où je jouais le mort, allongé sur un banc, censé être dans le cercueil, avec deux femmes qui parlaient du mort, et ce qu'elles disaient était tellement drôle que j'avais mon ventre qui se tordait de rire, alors que j'aurais dû rester totalement immobile, presque sans respirer.
J'ai aussi participé à des représentations de "les bons bourgeois", comédie loufoque en alexandrins. Ce qu'on s'est amusé !
J'ai aussi participé à des représentations de "les bons bourgeois", comédie loufoque en alexandrins. Ce qu'on s'est amusé !
J'avais beaucoup aimé son "Exobiographie". Il faudrait la relire.
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