Page 1 de 1
Vingt ans ou presque que ce site existe, et dix ans ou presque que j'y traîne mes savates, que j’y fais défiler les fils des forums, que mon cœur y bat au tambour des critiques. Dieu que l'horizon de mes lectures s'est élargie, me donnant le tournis, m’enivrant comme une liqueur précieuse ! Mais une inquiétude me vient, vieille angoisse familière: vivrais-je assez longtemps, corps déjà sénile, yeux déjà fatigués, pour me perdre dans la longue liste des ouvrages que vous, compagnons contributeurs, m'ont suggéré, comme des friandises, des gourmandises de l'esprit ?
Ô vous compagnons du livre ! Par la magie des mots que vous déposez comme des traces de pas, il me semble que parfois je vous connais, ou bien n’est-ce qu’une illusion de plus de ce monde où la réalité nous échappe ? Quant à nos avatars, qui pourraient nous trahir, ne sont-il pas au contraire comme un voile qui nous cache et nous protège ?
Étrange aventure de la critique littéraire commune, étourdissement de participer à une œuvre collective, de mettre sa pierre à l'édifice ! Qu'il est loin le temps ancien où sur mes cahiers d'écolier je notais, malhabile novice, mes frêles impressions de lecture, comme dans quelque journal intime, juste pour l'infime plaisir de ne pas perdre le nom des livres aimés…
Bon anniversaire donc Critiques Libres, navire perdu dans les flots de la toile ! Merci d’accueillir, telle une île qui n’apparaît sur aucune carte, le lecteur solitaire, naufragé des pages, que je fus jadis !
Ô vous compagnons du livre ! Par la magie des mots que vous déposez comme des traces de pas, il me semble que parfois je vous connais, ou bien n’est-ce qu’une illusion de plus de ce monde où la réalité nous échappe ? Quant à nos avatars, qui pourraient nous trahir, ne sont-il pas au contraire comme un voile qui nous cache et nous protège ?
Étrange aventure de la critique littéraire commune, étourdissement de participer à une œuvre collective, de mettre sa pierre à l'édifice ! Qu'il est loin le temps ancien où sur mes cahiers d'écolier je notais, malhabile novice, mes frêles impressions de lecture, comme dans quelque journal intime, juste pour l'infime plaisir de ne pas perdre le nom des livres aimés…
Bon anniversaire donc Critiques Libres, navire perdu dans les flots de la toile ! Merci d’accueillir, telle une île qui n’apparaît sur aucune carte, le lecteur solitaire, naufragé des pages, que je fus jadis !
Bon, le "pour de faux" est peu visible. Mais le témoignage d'amour, lui est patent. Et pour ça, on te pardonnera !
Une chose est sûre, personne ne vivra suffisamment pour écluser toutes les lectures ... Partant de là, cool, et Carpe Diem. Longue vie à Critiques Libres. Même avec des lecteurs séniles et diminués physiquement.
Une chose est sûre, personne ne vivra suffisamment pour écluser toutes les lectures ... Partant de là, cool, et Carpe Diem. Longue vie à Critiques Libres. Même avec des lecteurs séniles et diminués physiquement.
Sympathique déclaration à la lecture, à CL et aux Cliens. "CL, œuvre collective", donc diverse, et c'est heureux.
Quant à vivre assez longtemps... Qui donc disait "...Tralala, et j'ai lu tous les livres" ? Un peu vantard, non ? Quelques uns qui nous marquent, et c'est déjà pas mal. Je rejoins Tistou dans le Carpe Diem.
Quant à vivre assez longtemps... Qui donc disait "...Tralala, et j'ai lu tous les livres" ? Un peu vantard, non ? Quelques uns qui nous marquent, et c'est déjà pas mal. Je rejoins Tistou dans le Carpe Diem.
Vraiment beau témoignage et qui résonne totalement en moi ! Tout est dit concernant cette decouverte que l'on doit ,qu'on le veuille ou non, à cet internet si inégal par ailleurs...Cette possibilite de communiquer si rapidement, si grisante au risque d'emballement :-) et surtout pouvoir retrouver des amoureux des livres quand on se sent presque un ovni dans l'entourage...
Merci beaucoup d'avoir exprimé si joliment tout ce que je ressens...
Merci beaucoup d'avoir exprimé si joliment tout ce que je ressens...
"...Tralala, et j'ai lu tous les livres" ? Un peu vantard, non ?
Ce cher Mallarmé ... et son poème le plus célèbre ( et encore n'en a t'on gardé que le premier vers !!! )
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D'être parmi l'écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce cœur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l'ancre pour une exotique nature !
Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots ...
Mais, ô mon cœur, entends le chant des matelots !
C'est un texte très émouvant Fanou. Voilà longtemps que je suis partie de ce lieu si magnifique, et nous nous sommes peu rencontrés. Malgré tout, cet espace est une sorte de bibliothèque commune où chacun apporte un peu de ses mots.
Les tiens sont doux à lire. Merci et bonnes lectures, peu importe la quantité pourvu qu'on ait l'ivresse...
Les tiens sont doux à lire. Merci et bonnes lectures, peu importe la quantité pourvu qu'on ait l'ivresse...
"...Tralala, et j'ai lu tous les livres" ? Un peu vantard, non ?...tralala :-)
Ce cher Mallarmé ... et son poème le plus célèbre ( et encore n'en a t'on gardé que le premier vers !!! )
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
(...)
Je me doutais bien qu'il se trouverait quelqu'un sur CL de plus cultivé que moi (pas difficile ! ) pour combler les trous.
Merci Patman.
Merci à tous de vos réactions !
Je ne connaissais pas ce poème de Mallarmé dont ce vers m'a beaucoup interpellé.
Je me suis dit: est-ce que quand le poète dit "j'ai lu tous les livres" il n'exprime pas ce sentiment de lassitude que vous avez eu peut-être aussi: car bien que non, "nous n'avons pas lu tous les livres", il m'arrive parfois, par temps de tristesse, d'avoir cette impression, que tous les livres se ressemble, que sous le soleil rien de nouveau, que déjà tout a été écrit (ce qui est vrai dans un sens). D'ailleurs sans doute que ce sentiment "d'avoir tout lu" vient de plus en plus en vieillissant car nous sommes plus exigeant, moins facilement sujet à l'étonnement...
Et puis ce sentiment file, heureusement, au détour de quelque œuvre qui ravive ma curiosité !
"...Tralala, et j'ai lu tous les livres" ? Un peu vantard, non ?
Ce cher Mallarmé ... et son poème le plus célèbre ( et encore n'en a t'on gardé que le premier vers !!! )
La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les livres.
Je ne connaissais pas ce poème de Mallarmé dont ce vers m'a beaucoup interpellé.
Je me suis dit: est-ce que quand le poète dit "j'ai lu tous les livres" il n'exprime pas ce sentiment de lassitude que vous avez eu peut-être aussi: car bien que non, "nous n'avons pas lu tous les livres", il m'arrive parfois, par temps de tristesse, d'avoir cette impression, que tous les livres se ressemble, que sous le soleil rien de nouveau, que déjà tout a été écrit (ce qui est vrai dans un sens). D'ailleurs sans doute que ce sentiment "d'avoir tout lu" vient de plus en plus en vieillissant car nous sommes plus exigeant, moins facilement sujet à l'étonnement...
Et puis ce sentiment file, heureusement, au détour de quelque œuvre qui ravive ma curiosité !
Vous devez être connecté pour poster des messages : S'identifier ou Devenir membre