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Magicite
avatar 04/08/2021 @ 22:10:24
(Éros Thanatos Covid19)

Nous sommes tous morts et personne ne le sait.
Cela a commencé avec l’annonce d’un virus, les nouvelles diffusées moins vite que l’épidémie.
Je me rappelle le microscope au laboratoire, deux lamelles translucides entourant une goutte à examiner.
Disons que nos corps sont les lamelles, la goutte nos esprits. Si nous examinons cela nous sommes déjà des cellules brisées, mort de chez mort. Simple incubateur à virus.

Il était une fois une beauté sensible, enfant amicale et simple, une poétesse qui me fit écrire son nom en rimes, fossettes et cheveux d’ors paillés qui se lassa de mes défections et hautaine ne me parla plus.
Puis la terre a explosée, comme un pneu percé se vidant progressivement pendant que le véhicule roule toujours, une chaussure à la semelle trouée jusqu’à sentir le sol...petit à petit puis tout à coup, on peut pas vraiment savoir quand on passe de vie à trépas.

Il y avait cette amie sage qui chantait des paroles et une fois mon nom, sa chaleur si proche et si loin d’avoir essayé sans y arriver, si longtemps que le sol fut creusée de l’eau qui coule sur les joues.
Sans nous laisser le temps de nous prévenir, sans avertir, alors nous pensons que nous sommes toujours là.
On a beau se soutenir à coup de liqueurs à bas coup ou luxueuses comme pour se conserver dans le formol, embryons inachevés d’humains nous sommes des morts, la vie à crédit déjà dépensée et plus aucun intérêt à payer.
Morts comme des porcs taillés à l’os et le lard pendu sec effiloché, morts comme la pierre noire de la Mecque, cédés à l’oubli pareil à des étoiles effondrées.

Et une petite impertinente qui jouait et pour qui tout était expérience, qui m’étudia et me prit la main en oubliant son copain me titilla de son bijou sur la langue.
Ce n’est qu’une question de temps. Dans 10 ans, dans 100 ans ou dans un millier d’années personne ne pleurera sur nos cercueils, ne viendra sur nos tombes, tout le monde est mort alors il n’y aura plus personne.

Il y avait celle qui avait des dessous raffinés qu’elle tenait de son père et qui ferma sa porte apeurée mais finit par entendre que je ne lui voulais de mal pendant les heures à sa fenêtre sous mon parapluie, elle tenait la peur de sa mère.
Il n’y a pas de sang, il n’y a pas de chiffres juste le cri de nos silences.
Attardés sur nos vies passées.

Il y avait cette blonde aux yeux bleus convaincue d’être châtain clair et de savoir distinguer le vrai des faux, et ses cris et ses pleurs et nos pleurs et nos terreurs à nous éloigner comme des aimants déboussolés et frustrés de trop aimer.
L’ivresse n’est plus qu’une gueule de bois, les rires et les sourires des souvenirs.

Celle qui rit coquine copine, son cœur mécanique qui me criait tic tac en rafale d’automatique avant de s’évanouir.
Morts sans agonies, morts sans prévenir, sans arriver jusqu’au lit pour s’y redresser en bravant la faucheuse.
Je suis mort alors pourquoi mes pensées ne sont pas claires et nettes, pourquoi mes humeurs sont toujours aigres et bileuses? Et mon ventre tendu et saigne encore à l’intérieur.

Il y avais cette fille grande et brune qui me faisait danser comme un fou fêlé, elle avait des yeux de chat intenses à me transpercer alors que je me forçais d’oublier son nom sans y arriver.
Honte plus que regrets, raisonnable désespérance pour moins de dépit.
Sans répit pourtant.

Suave, féminine aux cheveux long ondulés qui fit plus que m’effleurer de son corps en me saluant avec sa brouette, joli minois bien que n’ayant pas mes lunettes je ne la reconnaîtrait pas des yeux.
Il y avais cette fille sincère dans sa violence d’émotions, avare en paroles, mes yeux accrochés à son derrière mignon comme son visage et qui disparut dans l’obscurité et moi je disparut à l’opposé.
J’étais déjà mort mais je ne le savais pas encore.
Alors pourquoi ces douleurs?
A l’intérieur de moi. Dans mes os, dans mes tendons, dans mes muscles, omniprésentes.
Dans mon crâne de fatigues variées et avariées encrées aux tréfonds de mon âme.
Méprisable sans rancœur ni amour-sale, rembobinez la cassette et enregistrez un blanc, que je sois vierge et innocent puisque je suis mort donnez moi l’oubli de tout ce que je n’ai pas, ce que je n’ai su faire.
Comme je suis mort vous êtes tous mort.
Je ne peut être le seul à avoir ce virus fatidique nommé la vie et qui peut nous achever de tant de façons.
Fièvre et nausées, vomissements de l’égo, mal de crâne des lendemains mendiants de soirs sans mots pour dire, manchot sans bras pour embrasser. Amoureux sans confiance, peureux de mes ombres, perdu dans mon sombre, héros de l’amer.
Je ne peut cacher que je suis un con primé, palmé d’illusions.
C’est une overdose qui m’as tué, une d’ennui de tous et tout.
Je suis mort et je le sait, cela me tue dans une païenne comédie qui d’enfer me ment, qui me confine con fini à toujours n’être que moi et non mes rêves.
Et je rêve toujours éveillé, je rêve que je suis mort parce que je ne rêve plus d’être fort, parce que je voudrais sortir de mon fort intérieur ou il n’y a plus personne et je le sais.

Tistou 18/09/2021 @ 23:59:10
Ca commence par un scoop :
Nous sommes tous morts et personne ne le sait.
Ca se termine par un aveu, un terrible aveu, qui laisse à penser que le scoop initial est dans le vrai :
Et je rêve toujours éveillé, je rêve que je suis mort parce que je ne rêve plus d’être fort, parce que je voudrais sortir de mon fort intérieur ou il n’y a plus personne et je le sais.

Entre les deux, confusions et éclats d'idées auxquelles je n'ai pas tout compris. Et tout ça pour le virus de la vie ...

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