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En guise de clin d’œil à SJB et aux autres liégeois du site, voici ce que dit, de savoureuse façon, George Duruy dans son manuel d'histoire pour les classes de huitième de 1882 de la triste entrevue de Péronne, liée aux massacres des habitants de Liège.
Petit rappel: Louis XI vient rencontrer Charles le Téméraire dans la ville de Péronne, mais une nouvelle vient bousculer le programme et l'ambiance...
"Un courrier annonce que la ville de Liège, possession du duc de Bourgogne, vient de se révolter aux cris de Vive la France ! Déjà, dit-il, des massacres ont eu lieu, et le sang des partisans de la Bourgogne coule à flots. Charles entre alors dans une effroyable colère et déclare Louis XI responsable de tout.
Les portes du château sont fermées par son ordre; le roi est prisonnier. Pendant trois jours, personne ne put savoir si cette tragédie n’allait pas se dénuer par un meurtre. Le duc restait dans ses appartements, si furieux qu’il ne prenait pas un moment de repos et passait la nuit à se promener comme un fou.
Heureusement, il recula devant les conséquences d’un assassinat, sinon devant l’infamie d’un pareil forfait. Le roi, qui attendait dans le château, sous bonne garde, en proie à une anxiété qu'on peut aisément deviner, fut enfin prévenu que le duc désirait lui parler. « Comme le duc arriva en sa présence, sa voix tremblait, tant il était ému et prêt à se courroucer. Il fit humble contenance de corps, mais ses gestes et sa parole étaient âpres. »
Louis XI comprit que le seul moyen d'échapper à ce mauvais pas était d’accepter sans hésiter toutes les conditions que Charles le Téméraire voudrait lui imposer. Il signa donc le traité de Péronne, par lequel il cédait la Champagne à son frère, ami et protégé du Duc de Bourgogne. Il s’engagea de plus à accompagner celui-ci contre les Liégeois révoltés. Louis XI consentit à tout, même à l’affreuse humiliation d’aller combattre les habitants de cette vaillante cité qui mouraient au cri de vive la France ! C’est à ce prix seulement qu’il put rentrer à Paris.
L’entrevue de Péronne dont il attendait les meilleurs résultats, n’avait donc été pour lui qu’une cruelle déception. Il avait failli périr ; et pour sauver sa vie, il avait dû se déshonorer en combattant contre de vieux et fidèles alliés, amoindrir le royaume en cédant une riche province à ce mauvais frère, ami et instrument du duc de Bourgogne.
Le désastre était complet. Louis XI avait voulu jouer plus fin, et restait victime de ses propres ruses. En rentrant dans sa capitale, « confus comme un renard qu'une poule aurait pris », le pauvre roi fut accueilli par un mot qui lui rappelait toutes ces humiliations: Péronne ! Péronne ! Les Parisiens avaient appris à certains oiseaux bavards, perroquets, pies, geais, l’art de prononcer ce mot malencontreux, assez distinctement pour qu’il blessât cruellement les oreilles de louis XI"
Petit rappel: Louis XI vient rencontrer Charles le Téméraire dans la ville de Péronne, mais une nouvelle vient bousculer le programme et l'ambiance...
"Un courrier annonce que la ville de Liège, possession du duc de Bourgogne, vient de se révolter aux cris de Vive la France ! Déjà, dit-il, des massacres ont eu lieu, et le sang des partisans de la Bourgogne coule à flots. Charles entre alors dans une effroyable colère et déclare Louis XI responsable de tout.
Les portes du château sont fermées par son ordre; le roi est prisonnier. Pendant trois jours, personne ne put savoir si cette tragédie n’allait pas se dénuer par un meurtre. Le duc restait dans ses appartements, si furieux qu’il ne prenait pas un moment de repos et passait la nuit à se promener comme un fou.
Heureusement, il recula devant les conséquences d’un assassinat, sinon devant l’infamie d’un pareil forfait. Le roi, qui attendait dans le château, sous bonne garde, en proie à une anxiété qu'on peut aisément deviner, fut enfin prévenu que le duc désirait lui parler. « Comme le duc arriva en sa présence, sa voix tremblait, tant il était ému et prêt à se courroucer. Il fit humble contenance de corps, mais ses gestes et sa parole étaient âpres. »
Louis XI comprit que le seul moyen d'échapper à ce mauvais pas était d’accepter sans hésiter toutes les conditions que Charles le Téméraire voudrait lui imposer. Il signa donc le traité de Péronne, par lequel il cédait la Champagne à son frère, ami et protégé du Duc de Bourgogne. Il s’engagea de plus à accompagner celui-ci contre les Liégeois révoltés. Louis XI consentit à tout, même à l’affreuse humiliation d’aller combattre les habitants de cette vaillante cité qui mouraient au cri de vive la France ! C’est à ce prix seulement qu’il put rentrer à Paris.
L’entrevue de Péronne dont il attendait les meilleurs résultats, n’avait donc été pour lui qu’une cruelle déception. Il avait failli périr ; et pour sauver sa vie, il avait dû se déshonorer en combattant contre de vieux et fidèles alliés, amoindrir le royaume en cédant une riche province à ce mauvais frère, ami et instrument du duc de Bourgogne.
Le désastre était complet. Louis XI avait voulu jouer plus fin, et restait victime de ses propres ruses. En rentrant dans sa capitale, « confus comme un renard qu'une poule aurait pris », le pauvre roi fut accueilli par un mot qui lui rappelait toutes ces humiliations: Péronne ! Péronne ! Les Parisiens avaient appris à certains oiseaux bavards, perroquets, pies, geais, l’art de prononcer ce mot malencontreux, assez distinctement pour qu’il blessât cruellement les oreilles de louis XI"
De Louis XI il existe je crois une excellente biographie écrite par Paul Murray Kendall, qui fut traduite dans les années 70.
Georges Duruy résume bien l’histoire et la raconte bien.
J’aime beaucoup l’histoire des oiseaux à qui on a appris à dire « Peronne, Peronne ».
Mais c’est amusant de voir comment la même histoire est racontée différemment selon l’historien. Pour Auguste Bailly, par exemple, Charles le Téméraire est un forcené, irresponsable, une brute épaisse et même un parjure…
Marcel Brion, par contre, parle d’un manque de duplicité, d’astuce et de souplesse. Selon lui, le Téméraire était plein de bonnes dispositions vis-à-vis de son cousin, il voulait seulement se protéger des agressions de la France. Évidemment, il manquait de sens politique mais il était loyal alors que Louis XI ne l’était pas.
Mais tous les historiens sont d’accord pour dire que les Liégeois étaient barbares, cruels, insensés, « un fol peuple »… Il faut dire qu’ils avaient coupé la tête de leur archidiacre parce qu’il était prétentieux, et qu’ils s’en servaient comme d’un ballon de football… Ce qui, reconnaissons-le, ne sont pas des choses à faire. Mais ils ont changé depuis, je peux témoigner…
J’aime beaucoup l’histoire des oiseaux à qui on a appris à dire « Peronne, Peronne ».
Mais c’est amusant de voir comment la même histoire est racontée différemment selon l’historien. Pour Auguste Bailly, par exemple, Charles le Téméraire est un forcené, irresponsable, une brute épaisse et même un parjure…
Marcel Brion, par contre, parle d’un manque de duplicité, d’astuce et de souplesse. Selon lui, le Téméraire était plein de bonnes dispositions vis-à-vis de son cousin, il voulait seulement se protéger des agressions de la France. Évidemment, il manquait de sens politique mais il était loyal alors que Louis XI ne l’était pas.
Mais tous les historiens sont d’accord pour dire que les Liégeois étaient barbares, cruels, insensés, « un fol peuple »… Il faut dire qu’ils avaient coupé la tête de leur archidiacre parce qu’il était prétentieux, et qu’ils s’en servaient comme d’un ballon de football… Ce qui, reconnaissons-le, ne sont pas des choses à faire. Mais ils ont changé depuis, je peux témoigner…
Louis XI s'est bien rattrapé par la suite, la Bourgogne est tombée dans son apanage et les francs-Comtois sont passés un peu après dans celui des Habsbourg où nous sommes restés jusqu'au traité de Nimègue : Paix de Nimègue en 1678.
Louis XI s'est bien rattrapé par la suite, la Bourgogne est tombée dans son apanage et les francs-Comtois ...Oui mais il n’a pas eu la Principauté de Liège ! ;-))
Louis XI était un fin diplomate et le Téméraire était un chevalier du Moyen-Age échappé dans son siècle.
J’ai relu ce qu’en disait Prosper de Barante dans son génial Histoire des Ducs de Bourgogne.
Il raconte la destruction et le pillage de Liège sur plusieurs pages et trois choses l’indignent par dessus tout : la première, c’est que le siège ayant duré six jours, l’estocade a été donnée le 30 novembre qui était un saint dimanche… un manque de savoir vivre inadmissible !
La deuxième, c’est que les soudards sont entrés dans la cathédrale, ce même dimanche, pour massacrer les braves gens qui s’y étaient réfugiés.
La troisième c’est que, après avoir brûlé complètement la ville, Louis XI a revêtu la croix de saint André et a ripaillé bruyamment avec son complice au milieu des restes de la ville en ruine.
Tout ça est raconté comme un roman dans le beau style du XIXème… un régal !
Louis XI s'est bien rattrapé par la suite, la Bourgogne est tombée dans son apanage et les francs-Comtois ...
Oui mais il n’a pas eu la Principauté de Liège ! ;-))
Louis XI était un fin diplomate et le Téméraire était un chevalier du Moyen-Age échappé dans son siècle.
J’ai relu ce qu’en disait Prosper de Barante dans son génial Histoire des Ducs de Bourgogne.
Il raconte la destruction et le pillage de Liège sur plusieurs pages et trois choses l’indignent par dessus tout : la première, c’est que le siège ayant duré six jours, l’estocade a été donnée le 30 novembre qui était un saint dimanche… un manque de savoir vivre inadmissible !
La deuxième, c’est que les soudards sont entrés dans la cathédrale, ce même dimanche, pour massacrer les braves gens qui s’y étaient réfugiés.
La troisième c’est que, après avoir brûlé complètement la ville, Louis XI a revêtu la croix de saint André et a ripaillé bruyamment avec son complice au milieu des restes de la ville en ruine.
Tout ça est raconté comme un roman dans le beau style du XIXème… un régal !
Je pourrais te montrer les pages que j'ai trouvées dans les manuscrits que j'ai décryptés pour la rédaction de ma maitrise, je crois qu'on y parlait du sac de Liège.
Je vois que Louis XI et Liège suscitent bien des commentaires ! :°)
Sur le texte de Georges Duruy que je cite en entrée de ce fil, je me pose plusieurs questions/remarque que je vous soumets:
- le texte semble utiliser en citation le passage suivant, qui est entre guillemet: « Comme le duc arriva en sa présence, sa voix tremblait, tant il était ému et prêt à se courroucer. Il fit humble contenance de corps, mais ses gestes et sa parole étaient âpres. »
Cela signifierait que cette citation est extraite sans doute d'une chronique de l'époque. Savez-vous quels étaient les chroniqueurs qui ont relayé la vie de Louis XI ?
- la formule entre guillemet elle-aussi « confus comme un renard qu'une poule aurait pris » semble venir d'une fable de La Fontaine ("Le renard et la cigogne" mais avec une tournure légèrement différente ("Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris") qui suggèrerait une (petite) erreur de Georges Duruy
- enfin je me demande si l'anecdote des parisiens répétant "Péronne, Péronne" est issu aussi d'une chronique ou bien de l'imagination romancé de Georges Duruy...
Sur le texte de Georges Duruy que je cite en entrée de ce fil, je me pose plusieurs questions/remarque que je vous soumets:
- le texte semble utiliser en citation le passage suivant, qui est entre guillemet: « Comme le duc arriva en sa présence, sa voix tremblait, tant il était ému et prêt à se courroucer. Il fit humble contenance de corps, mais ses gestes et sa parole étaient âpres. »
Cela signifierait que cette citation est extraite sans doute d'une chronique de l'époque. Savez-vous quels étaient les chroniqueurs qui ont relayé la vie de Louis XI ?
- la formule entre guillemet elle-aussi « confus comme un renard qu'une poule aurait pris » semble venir d'une fable de La Fontaine ("Le renard et la cigogne" mais avec une tournure légèrement différente ("Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris") qui suggèrerait une (petite) erreur de Georges Duruy
- enfin je me demande si l'anecdote des parisiens répétant "Péronne, Péronne" est issu aussi d'une chronique ou bien de l'imagination romancé de Georges Duruy...
- le texte semble utiliser en citation le passage suivant, qui est entre guillemet: « Comme le duc arriva en sa présence, sa voix tremblait, tant il était ému et prêt à se courroucer. Il fit humble contenance de corps, mais ses gestes et sa parole étaient âpres. »
Cela signifierait que cette citation est extraite sans doute d'une chronique de l'époque. Savez-vous quels étaient les chroniqueurs qui ont relayé la vie de Louis XI ?
peut-être cela vient-il de "la chronique scandaleuse" dont l'auteur présumé serait Jean de Roye, un juriste parisien contemporain de Louis XI ... parfois appelé aussi Jean de Troye. L'auteur (anonyme) n'y est pas tendre avec le roi.
Je vois que Louis XI et Liège suscitent bien des commentaires ! :°)
Sur le texte de Georges Duruy que je cite en entrée de ce fil, je me pose plusieurs questions/remarque que je vous soumets:
- le texte semble utiliser en citation le passage suivant, qui est entre guillemet: « Comme le duc arriva en sa présence, sa voix tremblait, tant il était ému et prêt à se courroucer. Il fit humble contenance de corps, mais ses gestes et sa parole étaient âpres. »
Cela signifierait que cette citation est extraite sans doute d'une chronique de l'époque. Savez-vous quels étaient les chroniqueurs qui ont relayé la vie de Louis XI ?
- la formule entre guillemet elle-aussi « confus comme un renard qu'une poule aurait pris » semble venir d'une fable de La Fontaine ("Le renard et la cigogne" mais avec une tournure légèrement différente ("Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris") qui suggèrerait une (petite) erreur de Georges Duruy
- enfin je me demande si l'anecdote des parisiens répétant "Péronne, Péronne" est issu aussi d'une chronique ou bien de l'imagination romancé de Georges Duruy...
Comme j'ai bossé sur les chroniques médiévales bisontines, je suis un peu intéressé par le sujet, j'ai jeté un oeil sur la Toile et j'ai trouvé à cette adresse : https://persee.fr/doc/… , un article concernant les chroniqueurs et un biographe de Louis XI :
Un historiographe de Louis XI demeuré inconnu : Guillaume Danicot [article]
J. Lesellier
Mélanges de l'école française de Rome Année 1926 43 pp. 1-42
Dans mes chroniques, ce sont des compilations de divers documents qui remontent aux origines mythologiques de Besançon, je n'ai trouvé qu'une ou deux mentions de Louis XI, il faudrait que je recherche, ce n'est pas bien compliqué j'avais eu la bonne idée de faire un index. Mon étude se termine avec l'arrivée de Maximilien à la fin du XV° quand il a récupéré la Comté de Bourgogne et Louis XI le Duché. Les chroniqueurs que j'ai lus étaient du parti des Bourguignons donc pas très objectifs.Il faut être prudent avec les chroniques.
Il faut aussi tenir compte qu'il existe des chroniques en diverses langues : latin, français,langues hispaniques et germaniques et dialectes ou idiomes locaux.
En Belgique, dans les manuels d’histoire rédigés par Henri Pirenne à la demande du Roi Léopold II, on est partisans des ducs de Bourgogne. Léopold II avait demandé à Henri Pirenne d’écrire une histoire qui donnerait aux écoliers la fierté d’être Belges et les ducs de Bourgogne y sont présentés comme les grands seigneurs d’une Belgique qui a rayonné sur l’Europe dans le monde des lettres et des arts, ce qui, en trichant un peu, n’est pas tout à fait faux, du moins pour l’époque - même s'il n'était pas question de "Belgique".
(...) Les chroniqueurs que j'ai lus étaient du parti des Bourguignons donc pas très objectifs.
Mais pour lui, la Belgique c’était la Flandre, Bruges, Gand, Anvers… et il n’aimait pas la Principauté de Liège qui a fait bande à part pendant plus de 800 ans jusque 1796.
Et à Liège, comme dans toute la Belgique, on n’a pratiquement pas enseigné l’Histoire de la Principauté : il fallait éviter de cultiver un esprit séparatiste – qui, à Liège, hélas ! ne demande qu’à s’épanouir…
En Belgique, dans les manuels d’histoire rédigés par Henri Pirenne à la demande du Roi Léopold II, on est partisans des ducs de Bourgogne. Léopold II avait demandé à Henri Pirenne d’écrire une histoire qui donnerait aux écoliers la fierté d’être Belges et les ducs de Bourgogne y sont présentés comme les grands seigneurs d’une Belgique qui a rayonné sur l’Europe dans le monde des lettres et des arts, ce qui, en trichant un peu, n’est pas tout à fait faux, du moins pour l’époque - même s'il n'était pas question de "Belgique".
Mais pour lui, la Belgique c’était la Flandre, Bruges, Gand, Anvers… et il n’aimait pas la Principauté de Liège qui a fait bande à part pendant plus de 800 ans jusque 1796.
Et à Liège, comme dans toute la Belgique, on n’a pratiquement pas enseigné l’Histoire de la Principauté : il fallait éviter de cultiver un esprit séparatiste – qui, à Liège, hélas ! ne demande qu’à s’épanouir…
La Belgique aussi a su se créer un "roman national" ... Notre Vercingétorix à nous s'appelle Ambiorix, notre Du Guesclin, Godefroy de Bouillon et j'en passe....et puis le sublime épisode des 600 Franchimontois ! Vaillants Liégeois franchissant les lignes franco-bourguignones par une sombre nuit d'octobre 1468 pour tenter de briser le siège de la ville... j'en frémis encore !
Comme je te comprends, Patman, et tu oublies « la guerre des éperons d’or », grand moment glorieux de notre « histoire nationale belge ». Avant tuer quelqu’un on lui faisait dire « schilde en vriend » ; si l’accent n’était pas bon, c’était un Français, on pouvait le tuer. Les éperons d’or de la cavalerie française de Philippe-le-Bel ornent encore aujourd’hui les murs de je ne sais quelle église en Flandre du côté de Courtrai.
... j'en frémis encore !
;-))
... j'en frémis encore !
Comme je te comprends, Patman, et tu oublies « la guerre des éperons d’or », grand moment glorieux de notre « histoire nationale belge ». Avant tuer quelqu’un on lui faisait dire « schilde en vriend » ; si l’accent n’était pas bon, c’était un Français, on pouvait le tuer. Les éperons d’or de la cavalerie française de Philippe-le-Bel ornent encore aujourd’hui les murs de je ne sais quelle église en Flandre du côté de Courtrai.
;-))
La bataille de Courtrai qu'on appelle la Bataille des éperons d'or le 11 juillet 1302 ... c'est d'ailleurs la date de la fête nationale choisie par la Communauté flamande. C'est drôle quand on y repense, en ce temps là les Flandres appartenaient au Royaume de France et la Wallonie dépendait du Saint Empire Germanique ! Quelle ironie !
Les éperons d'or pris aux chevaliers français étaient suspendus comme trophée dans l'église Onze Lieve Vrouw à Courtrai. En 1382, Charles VI vainquit les Flamands à Roozebeke et récupéra les éperons qu'il fit transférer à la basilique de St Denis.
Ce sont les propos rapportés par l’historien Philippe de Commines dans ses mémoires. Il était à cette époque le chambellan (le domestique) de Charles le Téméraire. A Peronne il était chargé de communiquer entre lui et Louis XI. Mais il s’était rallié secrètement au roi et il l’informait secrètement de ce qui se tramait dans le clan du Téméraire.
Sur le texte de Georges Duruy (...) je me pose plusieurs questions/...:
- le texte semble utiliser en citation le passage suivant, qui est entre guillemet: « Comme le duc arriva en sa présence, sa voix tremblait, tant il était ému et prêt à se courroucer. Il fit humble contenance de corps, mais ses gestes et sa parole étaient âpres. »
Cela signifierait que cette citation est extraite sans doute d'une chronique de l'époque. Savez-vous quels étaient les chroniqueurs qui ont relayé la vie de Louis XI ?
Tous les historiens s’accordent à dire que c’est grâce à lui qu’un drame, l’assassinat de Louis XI, ou son maintient en prison à vie et sa destitution au profit de son frère Charles, a pu être évité de justesse.
Mais en échange de sa vie sauve, le roi avait accepté de participer avec le Téméraire à la destruction de Liège qui s’était ralliée à sa cause contre la Bourgogne. Ce qui fait dire aux historiens que Louis XI avait sauvé sa vie mais perdu son honneur.
@Fanou
Sur le texte de Georges Duruy (...)
- la formule entre guillemet elle-aussi « confus comme un renard qu'une poule aurait pris »
- enfin je me demande si l'anecdote des parisiens répétant "Péronne, Péronne" est issu aussi d'une chronique ou bien de l'imagination romancé de Georges Duruy...
« confus comme un renard qu'une poule aurait pris » est, comme tu dis, une formule due à La Fontaine et reprise par Georges Duruy.
D’autres historiens reprennent volontiers l’expression qu’ils attribuent à Pierre Champion, historien de Louis XI qui fait référence : « le renard s’est jeté dans la gueule du loup ». Ce qui, à mon avis, reflète mieux la réalité des faits.
Quant aux oiseaux à qui les Parisiens avaient appris "Peronne, Peronne", je trouve que cette anecdote est géniale ; elle a sa place dans les manuels scolaires ; elle est citée par la plupart des historiens. Certains ajoutent que Louis XI les aurait confisqués parce qu'il aimait bien de s'entourer de toutes sortes d'animaux.
Pouwââââ ! Mauvais joueurs, ces Rois de France… !
Les éperons d'or pris aux chevaliers français étaient suspendus comme trophée dans l'église Onze Lieve Vrouw à Courtrai. En 1382, Charles VI vainquit les Flamands à Roozebeke et récupéra les éperons qu'il fit transférer à la basilique de St Denis.
;-)))
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