La nouvelle traduction parue en 2018 chez Gallimard ( que personne n'a encore commentée ici à ce jour) a largement alimenté une vive polémique. Parmi les nombreux reproches qu'elle a suscités, citons le parti pris de réécrire l'œuvre au présent qui induit un appauvrissement de la langue (curieusement illustrant ce que dénonce l'auteur).
Une troisième traduction sortie en janvier 2019, par Celia Izoad, chez une petite maison d'édition québécoise "Les éditions de la rue Dorion" (accessible sur Internet) qui corrige les erreurs et lacunes de la première sans toutefois dénaturer le texte original m'a paru digne d'intérêt.
https://www.ruedorion.ca/portfolio_page/1984/
Une troisième traduction sortie en janvier 2019, par Celia Izoad, chez une petite maison d'édition québécoise "Les éditions de la rue Dorion" (accessible sur Internet) qui corrige les erreurs et lacunes de la première sans toutefois dénaturer le texte original m'a paru digne d'intérêt.
https://www.ruedorion.ca/portfolio_page/1984/
Correctif:
Je pensais le livre accessible pour l'Europe, mais finalement non. L'éditeur précise qu'il sera publié par les éditions Agone à l'hiver 2021. A suivre donc.
Je pensais le livre accessible pour l'Europe, mais finalement non. L'éditeur précise qu'il sera publié par les éditions Agone à l'hiver 2021. A suivre donc.
Décidément ces histoires de traduction soulèvent bien des questions (très intéressantes par ailleurs !).
Sur l'utilisation du présent de l'indicatif dans cette nouvelle traduction je serai curieux de savoir quel est le temps dominant dans l’œuvre original, car si mes (vagues) souvenirs sont bons la concordance des temps entre anglais et français n'est pas symétriques, le choix du présent peut peut-être se défendre. Sinon justement, comment le traducteur le justifie-t-il ?
De façon générale on a effectivement tendance à dire que l'utilisation du présent "appauvrit la langue" (on l'a dit par exemple lors de la ré-écriture récente des livres de la bibliothèque verte et rose où le présent a remplacé le passé, voir l'article "le Club des cinq a perdu son passé simple https://bibliobs.nouvelobs.com/romans/…). J'ai tendance aussi à le dire car c'est aussi mon ressenti. Mais je me demande à quoi cela ait dû ? Est-ce que parce qu’il amène moins de nuance temporel ?
Sur l'utilisation du présent de l'indicatif dans cette nouvelle traduction je serai curieux de savoir quel est le temps dominant dans l’œuvre original, car si mes (vagues) souvenirs sont bons la concordance des temps entre anglais et français n'est pas symétriques, le choix du présent peut peut-être se défendre. Sinon justement, comment le traducteur le justifie-t-il ?
De façon générale on a effectivement tendance à dire que l'utilisation du présent "appauvrit la langue" (on l'a dit par exemple lors de la ré-écriture récente des livres de la bibliothèque verte et rose où le présent a remplacé le passé, voir l'article "le Club des cinq a perdu son passé simple https://bibliobs.nouvelobs.com/romans/…). J'ai tendance aussi à le dire car c'est aussi mon ressenti. Mais je me demande à quoi cela ait dû ? Est-ce que parce qu’il amène moins de nuance temporel ?
Décidément ces histoires de traduction soulèvent bien des questions (très intéressantes par ailleurs !).
Sur l'utilisation du présent de l'indicatif dans cette nouvelle traduction je serai curieux de savoir quel est le temps dominant dans l’œuvre original, car si mes (vagues) souvenirs sont bons la concordance des temps entre anglais et français n'est pas symétriques, le choix du présent peut peut-être se défendre.
Bonjour Fanou03. Le livre en VO étant du domaine public, on peut facilement y accéder en ligne. J'ai jeté un coup d'oeil sur quelques pages et en tout état de cause l'auteur semble avoir employé le 'past continuous', une forme de temps passé, qui est généralement traduit en français par l'imparfait.
Par exemple (je cite): 'It was a bright cold day in April and the clocks were striking thirteen.Winston Smith, his chin nuzzled into his breast in an effort to escape the vile wind slipped quickly through the glass doors...'
Qui normalement devrait se traduire par (approximativement): ' C'était une journée froide et claire d'avril et les horloges marquaient treize heures. Winston Smith, le menton blottit contre sa poitrine dans un effort pour échapper au vent, se faufila rapidement entre les portes vitrées...'
Et la suite du texte semble être du même acabit.
Et merci à Myrco pour l'info.
Bonjour Fanou03. Le livre en VO étant du domaine public, on peut facilement y accéder en ligne. J'ai jeté un coup d'oeil sur quelques pages et en tout état de cause l'auteur semble avoir employé le 'past continuous', une forme de temps passé, qui est généralement traduit en français par l'imparfait.
Par exemple (je cite): 'It was a bright cold day in April and the clocks were striking thirteen.Winston Smith, his chin nuzzled into his breast in an effort to escape the vile wind slipped quickly through the glass doors...'
Qui normalement devrait se traduire par (approximativement): ' C'était une journée froide et claire d'avril et les horloges marquaient treize heures. Winston Smith, le menton blottit contre sa poitrine dans un effort pour échapper au vent, se faufila rapidement entre les portes vitrées...'
Et la suite du texte semble être du même acabit.
Très intéressant, merci Space ! Alors je serai effectivement curieux de savoir comment le traducteur justifie l'emploi du présent ?
Bonjour Fanou,
Je ne peux évidemment pas me permettre de mettre en doute ce que dit Space sachant qu'il maîtrise parfaitement l'anglais. J'avoue que dans mon ignorance je n'avais jamais entendu parler de ce past continuous. Les critiques que j'avais lues disaient que le texte original était écrit au prétérit (ce que reprend d'ailleurs la traductrice). Pretérit et past continuous sont ils donc la même chose?
Concernant le parti pris du choix du présent, voici les justifications avancées:
- par l'éditeur: cette version aurait pour ambition de "restituer la terreur dans toute son immédiateté" , selon d'autres et cela se rejoint, traduire l'urgence du texte, sa spontanéité et sa violence, lui conférer un rythme ( perso je trouve que c'est quand même une réécriture qui même si elle apporte quelque chose au texte trahit ce qu'a choisi l'auteur)
- par la traductrice Josée Kemoun: "En anglais, le prétérit, c'est le temps de tous les récits: écrits, oraux, solennels, argotiques (...) Mais il n'introduit aucune distance entre l'oral et l'écrit. Il n'en va pas de même en français. Le passé simple en français a toujours une certaine raideur, et circonstance aggravante, étant donné la concordance des temps, il va induire automatiquement le subjonctif imparfait qui va donner un texte lourd et pompeux" (j'ai lu cet ouvrage il y a très,très longtemps et je ne me souviens pas avoir été gênée par de telles caractéristiques).
Certains relèvent également que ce propos ne tient pas compte du fait que dans la première traduction "L'imparfait, le passé composé et le plus que parfait étaient aussi utilisés (...)plusieurs temps qui expriment des nuances contre un seul temps, le présent qui aplanit et appauvrit" (source ActuaLitté)
Je ne peux évidemment pas me permettre de mettre en doute ce que dit Space sachant qu'il maîtrise parfaitement l'anglais. J'avoue que dans mon ignorance je n'avais jamais entendu parler de ce past continuous. Les critiques que j'avais lues disaient que le texte original était écrit au prétérit (ce que reprend d'ailleurs la traductrice). Pretérit et past continuous sont ils donc la même chose?
Concernant le parti pris du choix du présent, voici les justifications avancées:
- par l'éditeur: cette version aurait pour ambition de "restituer la terreur dans toute son immédiateté" , selon d'autres et cela se rejoint, traduire l'urgence du texte, sa spontanéité et sa violence, lui conférer un rythme ( perso je trouve que c'est quand même une réécriture qui même si elle apporte quelque chose au texte trahit ce qu'a choisi l'auteur)
- par la traductrice Josée Kemoun: "En anglais, le prétérit, c'est le temps de tous les récits: écrits, oraux, solennels, argotiques (...) Mais il n'introduit aucune distance entre l'oral et l'écrit. Il n'en va pas de même en français. Le passé simple en français a toujours une certaine raideur, et circonstance aggravante, étant donné la concordance des temps, il va induire automatiquement le subjonctif imparfait qui va donner un texte lourd et pompeux" (j'ai lu cet ouvrage il y a très,très longtemps et je ne me souviens pas avoir été gênée par de telles caractéristiques).
Certains relèvent également que ce propos ne tient pas compte du fait que dans la première traduction "L'imparfait, le passé composé et le plus que parfait étaient aussi utilisés (...)plusieurs temps qui expriment des nuances contre un seul temps, le présent qui aplanit et appauvrit" (source ActuaLitté)
Bonjour Fanou,
Je ne peux évidemment pas me permettre de mettre en doute ce que dit Space sachant qu'il maîtrise parfaitement l'anglais. J'avoue que dans mon ignorance je n'avais jamais entendu parler de ce past continuous. Les critiques que j'avais lues disaient que le texte original était écrit au prétérit (ce que reprend d'ailleurs la traductrice). Pretérit et past continuous sont ils donc la même chose?
Eh bien oui Myrco tu peux mettre en doute ce que j'avance, car je suis nul en grammaire et je ne suis pas traducteur non plus. (Bilingue, voire trilingue, oui, ça je le suis). J'ignore si 'past continuous' et 'prétérit' sont équivalents. Cela dit, la citation que je propose ainsi que son approximative traduction illustrent bien que 'non l'auteur n'a pas utilisé le temps présent pour la version originale', mais bien un temps 'passé' (quel qu'il soit). Après, il est clair que les écarts existants entre le français et l'anglais vont avoir un impact sur la forme que prendra la traduction.
My mistake. Ca serait plutôt du 'simple past' ou en français 'prétérit'. Voilà qui est clarifié.
Personnellement j'aime bien le passé simple, mais je comprend que ce soit perçu comme désuet (d'ailleurs, est-ce qu'on ne dit pas que ça va disparaître de la langue ?) Mais il reste le passé composé, l'imparfait,... bref on peut facilement raconter un récit au temps passé sans être lourd aurai-je tendance à penser.
Pour le subjonctif imparfait j'avoue que j'ai du aller voir sur wiki, et pour le coup la traductrice a raison: c'est un peu lourd !! (https://fr.wikipedia.org/wiki/….)
Finalement le problème est peut-être qu'on ne connait plus la grammaire. Pourtant j'aimais beaucoup ça à l'école mais maintenant je suis largué.
Je vais essayer de lire l'ancienne traduction (je n'ai jamais lu ce livre), avec le texte original en même temps, pour me faire une idée.
Pour le subjonctif imparfait j'avoue que j'ai du aller voir sur wiki, et pour le coup la traductrice a raison: c'est un peu lourd !! (https://fr.wikipedia.org/wiki/….)
Finalement le problème est peut-être qu'on ne connait plus la grammaire. Pourtant j'aimais beaucoup ça à l'école mais maintenant je suis largué.
Je vais essayer de lire l'ancienne traduction (je n'ai jamais lu ce livre), avec le texte original en même temps, pour me faire une idée.
Question de goût je suppose, dans tous les cas de figure, je préfère et de loin une traduction qui reste le plus près possible de l'original plutôt qu'une traduction qui privilégie la fluidité du texte traduit. Dans cet esprit-là donc (et c'est là un point de vue personnel) je trouve qu'un traducteur qui fait le choix de 'travestir' le texte d'origine en modifiant le temps des verbes, ou en modifiant le texte lui-même, me prive en tant que lecteur de l'opportunité d'apprécier l'oeuvre en question, pour m'offrir en contrepartie le fruit de son interprétation personnelle de l'oeuvre.
Certes, on peut admettre que par le passé, certains traducteurs ne possédaient pas toujours les moyens pour rendre un ouvrage de première qualité.
Au demeurant, on peut également admettre que certains écarts puissent être dus au fait que la traduction n'est pas une science exacte et que forcément, il y a une certaine part d'interprétation qui entre en jeu.
Mais entre ces deux pôles, j'ai parfois l'impression que certains traducteurs prennent et jouissent d'une grande liberté.
Cela dit, j'ai également quelques réserves par rapport aux traductions qui se veulent rafraîchir un texte devenu désuet, car il ne faut pas perdre de vue qu'une langue quelle qu'elle soit évolue avec le temps et je trouve que lorsqu'on revoit/rafraîchit une traduction afin que le texte traduit soit plus près de la langue 'actuelle', on risque encore là de perdre la 'saveur' originale.
Certes, on peut admettre que par le passé, certains traducteurs ne possédaient pas toujours les moyens pour rendre un ouvrage de première qualité.
Au demeurant, on peut également admettre que certains écarts puissent être dus au fait que la traduction n'est pas une science exacte et que forcément, il y a une certaine part d'interprétation qui entre en jeu.
Mais entre ces deux pôles, j'ai parfois l'impression que certains traducteurs prennent et jouissent d'une grande liberté.
Cela dit, j'ai également quelques réserves par rapport aux traductions qui se veulent rafraîchir un texte devenu désuet, car il ne faut pas perdre de vue qu'une langue quelle qu'elle soit évolue avec le temps et je trouve que lorsqu'on revoit/rafraîchit une traduction afin que le texte traduit soit plus près de la langue 'actuelle', on risque encore là de perdre la 'saveur' originale.
Mais ce que dit la traductrice n'est pas faux : en traduisant l'imparfait anglais par le passé simple en français on crèe artificiellement un écart entre le texte original et le texte traduit (car le passé simple introduit une certaine raideur, dit la traductrice, en plus du problème de la concordance des temps et du subjonctif imparfait).
Ce que tu dis à propos des traducteurs qui offrent leur interprétation personnelle de l'oeuvre est tout à vrai. C'est d'ailleurs souvent lorsque le traducteur est lui-même écrivain que la traduction est la plus réussie (mais l'écart avec le texte original aussi). C'est souvent un dilemme auquel un traducteur ne peut pas échapper. Ce que j'apprécie beaucoup c'est que le traducteur justifie ses choix, que ce soit en notes de bas de page ou dans une préface.
Ce que tu dis à propos des traducteurs qui offrent leur interprétation personnelle de l'oeuvre est tout à vrai. C'est d'ailleurs souvent lorsque le traducteur est lui-même écrivain que la traduction est la plus réussie (mais l'écart avec le texte original aussi). C'est souvent un dilemme auquel un traducteur ne peut pas échapper. Ce que j'apprécie beaucoup c'est que le traducteur justifie ses choix, que ce soit en notes de bas de page ou dans une préface.
A titre comparatif, voici les premières phrases du récit et leurs différentes traductions:
It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen. Winston Smith his chin nuzzled into his breast in an effort to escape the vile wind, slipped quickly through the glass doors of Victory Mansions, though not quickly enough to prevent the swirl of gritty dust from entering along with him.
Extrait de 1984 par Georges Orwell (1949)
*
C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures. Winston Smith le menton rentré dans le cou s’efforçait d’éviter le mauvais vent. Il passa rapidement les portes vitrées du bloc des ‘Maisons de la Victoire’, pas assez rapidement cependant pour que s’engouffre en même temps que lui un tourbillon de poussière et de sable.
Extrait de 1984 traduit par Amélie Audiberti, Editions Gallimard (1950)
*
C’est un jour d’avril froid et lumineux et les pendules sonnent 13 :00. Winston Smith qui rentre le cou dans les épaules pour échapper au vent aigre, se glisse à toute vitesse par les portes vitrées de la Résidence de la Victoire, pas assez vite tout de même pour empêcher une bourrasque de poussière gravillonneuse de s’engouffrer avec lui.
Extrait de 1984 traduit par Josée Kamoun, Editions Gallimard (2018)
*
C’était un jour d’avril froid et lumineux, et les horloges sonnaient 13:00. Winston Smith, qui avançait le menton rentré dans le cou pour tenter d’échapper au vent mauvais, franchit rapidement les portes vitrées des demeures de la Victoire, pas assez vite cependant pour empêcher un tourbillon de poussière gravillonneuse de s’engouffrer avec lui.
Extrait de 1984 traduit par Celia Izoad, Editions de la rue Dorion (2019)
It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen. Winston Smith his chin nuzzled into his breast in an effort to escape the vile wind, slipped quickly through the glass doors of Victory Mansions, though not quickly enough to prevent the swirl of gritty dust from entering along with him.
Extrait de 1984 par Georges Orwell (1949)
*
C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures. Winston Smith le menton rentré dans le cou s’efforçait d’éviter le mauvais vent. Il passa rapidement les portes vitrées du bloc des ‘Maisons de la Victoire’, pas assez rapidement cependant pour que s’engouffre en même temps que lui un tourbillon de poussière et de sable.
Extrait de 1984 traduit par Amélie Audiberti, Editions Gallimard (1950)
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C’est un jour d’avril froid et lumineux et les pendules sonnent 13 :00. Winston Smith qui rentre le cou dans les épaules pour échapper au vent aigre, se glisse à toute vitesse par les portes vitrées de la Résidence de la Victoire, pas assez vite tout de même pour empêcher une bourrasque de poussière gravillonneuse de s’engouffrer avec lui.
Extrait de 1984 traduit par Josée Kamoun, Editions Gallimard (2018)
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C’était un jour d’avril froid et lumineux, et les horloges sonnaient 13:00. Winston Smith, qui avançait le menton rentré dans le cou pour tenter d’échapper au vent mauvais, franchit rapidement les portes vitrées des demeures de la Victoire, pas assez vite cependant pour empêcher un tourbillon de poussière gravillonneuse de s’engouffrer avec lui.
Extrait de 1984 traduit par Celia Izoad, Editions de la rue Dorion (2019)
A titre comparatif, voici les premières phrases du récit et leurs différentes traductions:
It was a bright cold day in April, and the clocks were striking thirteen. Winston Smith his chin nuzzled into his breast in an effort to escape the vile wind, slipped quickly through the glass doors of Victory Mansions, though not quickly enough to prevent the swirl of gritty dust from entering along with him.
Extrait de 1984 par Georges Orwell (1949)
*
C’était une journée d’avril froide et claire. Les horloges sonnaient treize heures. Winston Smith le menton rentré dans le cou s’efforçait d’éviter le mauvais vent. Il passa rapidement les portes vitrées du bloc des ‘Maisons de la Victoire’, pas assez rapidement cependant pour que s’engouffre en même temps que lui un tourbillon de poussière et de sable.
Extrait de 1984 traduit par Amélie Audiberti, Editions Gallimard (1950)
*
Il faut plutôt lire : '... pas assez rapidement cependant pour EMPECHER que s'engouffre... '
Décidément, j'enchaîne les erreurs!
Je vais essayer de lire l'ancienne traduction (je n'ai jamais lu ce livre), avec le texte original en même temps, pour me faire une idée.
Quand tu y arriveras Saule, il serait intéressant de connaître tes impressions.
Ce que tu dis à propos des traducteurs qui offrent leur interprétation personnelle de l'oeuvre est tout à vrai. C'est d'ailleurs souvent lorsque le traducteur est lui-même écrivain que la traduction est la plus réussie (mais l'écart avec le texte original aussi). C'est souvent un dilemme auquel un traducteur ne peut pas échapper. Ce que j'apprécie beaucoup c'est que le traducteur justifie ses choix, que ce soit en notes de bas de page ou dans une préface.
Au sujet des notes en bas de page ou en préface, je suis bien d'accord avec toi. Elles sont bien souvent impératives même pour une meilleure mise en contexte et une meilleure compréhension de l'oeuvre. J'apprécie aussi quand un traducteur apporte des précisions sur certains détails d'ordre culturel dont la signification pourrait m'échapper.
Dans le même ordre d'idées, et pour revenir aux traductions ci-haut mentionnées. J'essaie d'imaginer que n'ayant jamais lu ce roman auparavant, ma première lecture de 1984 soit sous la version traduite par Josée Kamoun, mon impression du roman serait alors toute autre, je pense, que si je lisais la traduction proposée par Amélie Audiberti ou (sous toutes réxerves) celle de Celia Izoad. Forcément, les explications du traducteur sont alors nécessaires.
Et pour faire bonne mesure, voici un entretien accordé par Celia Izoard au sujet de sa traduction de 1984:
http://magazine-spirale.com/article-dune-publicati…
http://magazine-spirale.com/article-dune-publicati…
La traduction par Celia Izoard est parue en janvier dernier chez Agone et donc désormais disponible chez nous (j'ai rajouté l'édition).
J'ai trouvé un article intéressant pour aider au choix de la traduction:
https://en.attendant.nadeau.fr/2021/02/…
J'ai trouvé un article intéressant pour aider au choix de la traduction:
https://en.attendant.nadeau.fr/2021/02/…
L'article en question mentionne une quatrième traduction récente par Jarowski parue dans le volume des Oeuvres de la Pléiade en octobre dernier et reprise seule en poche Folio classique en janvier 21.
Choix pas évident !
Choix pas évident !
L'article en question mentionne une quatrième traduction récente par Jarowski parue dans le volume des Oeuvres de la Pléiade en octobre dernier et reprise seule en poche Folio classique en janvier 21.
Choix pas évident !
Très intéressant cet article.
Nous voilà donc 'armés' de quatre traductions, dont deux qui nous proposent un 'titre revu' (allez donc savoir pourquoi?)...
Punaise!
N'ayant pas lu et vu tout ce matériel, je me garderai bien d'en juger, mais disons que... enfin, il y a de quoi se poser des questions.
Lors de sa sortie ce livre était une « fiction », depuis quelques années il est devenu une référence politique. Un des sujets qu’il aborde, la réécriture, la modification d’une traduction d’un livre à des fins de manipulations, fait que, pour ma part je préfère la première traduction, celle qui a été faite sans la pression sur le traducteur d’être ou pas dans un courant de pensée en accord avec des idées politiques.
De plus retraduire plusieurs fois consécutivement ce livre en particulier ne peut que donner du crédit à l’auteur sur la tentative de manipulation qu’il y décrit.
Quant au temps employé, je pense que le présent est dans une action immédiate et permanente avec donc une vision réduite des conséquences , alors que les temps passés permettent d’englober plus d’éléments et d’avoir une vue plus générale des événements car le lecteur devient plus spectateur qu’acteur.
De plus retraduire plusieurs fois consécutivement ce livre en particulier ne peut que donner du crédit à l’auteur sur la tentative de manipulation qu’il y décrit.
Quant au temps employé, je pense que le présent est dans une action immédiate et permanente avec donc une vision réduite des conséquences , alors que les temps passés permettent d’englober plus d’éléments et d’avoir une vue plus générale des événements car le lecteur devient plus spectateur qu’acteur.
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