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Je ne sais pas si vous avez vu mais Juli Zeh a développé un site internet pour le village d'Unterleuten. Malheureusement la page, hébergée par actes-sud, apparemment n'existe plus (https://www.actes-sud.fr/brandebourg). Le site allemand semble lui toujours existé mais à vue de nez son contenu ne semble pas amener beaucoup de plus-value (https://unterleuten.de/index.html#).
Pourtant une critique de Jean-Luc Tiesset (https://en-attendant-nadeau.fr/2017/10/…) précise que le site "permet au lecteur de rencontrer les habitants, de consulter les entreprises citées dans le livre ou même la page d’accueil de l’auberge locale – avec le menu !"
Autre prolongement que j'ai découvert dans cet article de Nadeau d'ailleurs: c'est que le fameux "Mon succès" , de Manfred Gortz, le maître à penser dans le livre de Linda Franzen, existe vraiment en librairie ! (en allemand seulement: https://amazon.fr/Dein-Erfolg-German-Manfred-Gortz…) Mais c'est une mystification de Juli Zeh.
Je cite Jean-Luc Tiesset : "On sait maintenant que la romancière seule a organisé cette manipulation, qu’elle a inventé Manfred Gortz pour mieux brouiller les cartes : car son intention est de créer, plus qu’un livre, une œuvre qui met à profit les techniques contemporaines pour porter la fiction au-delà de la littérature et la projeter dans le monde d’aujourd’hui, derrière lequel se profile déjà celui de demain"
Jean-Luc Tiesset cite Juli Zeh justifiant son projet : « Le récit continue, dans des livres, dans des journaux, sur Internet. Si vous le pistez, vous tomberez partout sur des fragments d’Unterleuten. Parce que la société ne fonctionne plus comme à l’époque de Balzac, de Thomas Mann ou de John Updike, Brandebourg est, en tant que roman de société du XXIe siècle, une œuvre d’art totale, littéraire et virtuelle. »
Bon, tout cela est sympa, mais assez anecdotique je trouve. Quand l’œuvre est bonne elle se suffit à elle-même. Quand elle fait débouche sur une communauté de fan, ce sont eux qui font d'elle "une œuvre d’art totale, littéraire et virtuelle" me semble-t-il, à travers les fanfictions, les suites apocryphes, les représentation graphiques, les réinterprétations, à l'image d'un Harry Potter par exemple. L’œuvre prend alors son envol indépendamment de l'auteur. C'est le plus beau des prolongements que l'on peut lui souhaiter.
Pourtant une critique de Jean-Luc Tiesset (https://en-attendant-nadeau.fr/2017/10/…) précise que le site "permet au lecteur de rencontrer les habitants, de consulter les entreprises citées dans le livre ou même la page d’accueil de l’auberge locale – avec le menu !"
Autre prolongement que j'ai découvert dans cet article de Nadeau d'ailleurs: c'est que le fameux "Mon succès" , de Manfred Gortz, le maître à penser dans le livre de Linda Franzen, existe vraiment en librairie ! (en allemand seulement: https://amazon.fr/Dein-Erfolg-German-Manfred-Gortz…) Mais c'est une mystification de Juli Zeh.
Je cite Jean-Luc Tiesset : "On sait maintenant que la romancière seule a organisé cette manipulation, qu’elle a inventé Manfred Gortz pour mieux brouiller les cartes : car son intention est de créer, plus qu’un livre, une œuvre qui met à profit les techniques contemporaines pour porter la fiction au-delà de la littérature et la projeter dans le monde d’aujourd’hui, derrière lequel se profile déjà celui de demain"
Jean-Luc Tiesset cite Juli Zeh justifiant son projet : « Le récit continue, dans des livres, dans des journaux, sur Internet. Si vous le pistez, vous tomberez partout sur des fragments d’Unterleuten. Parce que la société ne fonctionne plus comme à l’époque de Balzac, de Thomas Mann ou de John Updike, Brandebourg est, en tant que roman de société du XXIe siècle, une œuvre d’art totale, littéraire et virtuelle. »
Bon, tout cela est sympa, mais assez anecdotique je trouve. Quand l’œuvre est bonne elle se suffit à elle-même. Quand elle fait débouche sur une communauté de fan, ce sont eux qui font d'elle "une œuvre d’art totale, littéraire et virtuelle" me semble-t-il, à travers les fanfictions, les suites apocryphes, les représentation graphiques, les réinterprétations, à l'image d'un Harry Potter par exemple. L’œuvre prend alors son envol indépendamment de l'auteur. C'est le plus beau des prolongements que l'on peut lui souhaiter.
Bonjour Fanou,
J'avais buté comme toi sur la non-.existence de la page d'Actes-Sud. D'ailleurs, on peut se demander pourquoi ils l'ont fait disparaître. Et je voulais m'intéresser par curiosité à ce Manfred Gorz mais c'en est resté là aussi je ne peux qu'apprécier ta démarche;-)
Je peux comprendre celle de l'auteure qui a voulu exploiter le champ des possibilités du virtuel lié aux technologies nouvelles pour prolonger son livre et s'en est probablement amusée. Mais dire que j'adhère à ces jeux de mystification et de manipulation, c'est autre chose.
J'avoue que cela me fait un peu froid dans le dos car est-ce que cela ne préfigure pas un monde demain (et peut-être à la marge d'aujourd'hui ?) dans lequel nous ne serons plus en mesure de distinguer le réel du virtuel, le vrai du faux ? On imagine très bien qu'avec les possibilités techniques de manipulation de l'image notamment , un pouvoir autoritaire (politique ou financier) pourrait nous faire gober n'importe quoi.
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J'avais buté comme toi sur la non-.existence de la page d'Actes-Sud. D'ailleurs, on peut se demander pourquoi ils l'ont fait disparaître. Et je voulais m'intéresser par curiosité à ce Manfred Gorz mais c'en est resté là aussi je ne peux qu'apprécier ta démarche;-)
Je peux comprendre celle de l'auteure qui a voulu exploiter le champ des possibilités du virtuel lié aux technologies nouvelles pour prolonger son livre et s'en est probablement amusée. Mais dire que j'adhère à ces jeux de mystification et de manipulation, c'est autre chose.
J'avoue que cela me fait un peu froid dans le dos car est-ce que cela ne préfigure pas un monde demain (et peut-être à la marge d'aujourd'hui ?) dans lequel nous ne serons plus en mesure de distinguer le réel du virtuel, le vrai du faux ? On imagine très bien qu'avec les possibilités techniques de manipulation de l'image notamment , un pouvoir autoritaire (politique ou financier) pourrait nous faire gober n'importe quoi.
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J'avais buté comme toi sur la non-.existence de la page d'Actes-Sud. D'ailleurs, on peut se demander pourquoi ils l'ont fait disparaître.
J'ai envoyé un message à Actes Sud à ce sujet. Pas sûr qu'ils répondent, mais il faut commencer par là ! Je te tiendrai au courant !
Je peux comprendre celle de l'auteure qui a voulu exploiter le champ des possibilités du virtuel lié aux technologies nouvelles pour prolonger son livre et s'en est probablement amusée. Mais dire que j'adhère à ces jeux de mystification et de manipulation, c'est autre chose.
J'avoue que cela me fait un peu froid dans le dos car est-ce que cela ne préfigure pas un monde demain (et peut-être à la marge d'aujourd'hui ?) dans lequel nous ne serons plus en mesure de distinguer le réel du virtuel, le vrai du faux ? On imagine très bien qu'avec les possibilités techniques de manipulation de l'image notamment , un pouvoir autoritaire (politique ou financier) pourrait nous faire gober n'importe quoi.
Ce genre de mystification existait déjà avant l’avènement des "nouvelles technologies" (le prix Goncourt décerné à Emile Ajar...) mais c'est sûr que les technologies d'aujourd'hui multiplient les possibilités. Entre acteur virtuel, peinture réalisé par une Intelligence Artificielle, retouche d'image ou de vidéo indétectable...Je pense que en ce qui concerne l'écriture, il doit y avoir pas mal de projet dans ce sens aussi. C'est assez effrayant quand on y réfléchit bien, ça pose la question de la déshumanisation du monde.
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