TERMINE LES SERIES 5 et 6
Rien de bien nouveau; je trouve qu'on fait un peu du sur place.
Côté humains, la vie continue avec ses naissances et ses morts, son lot d'épreuves, de souffrances et de désillusions (les rêves brisés de Paul, d'Isidor...les sentiments désabusés de Ruth et de Misia): bilan amer de la condition humaine.
Les anges semblent avoir déserté le récit et l'âme damnée du Noyeur continue à errer dans l'éternité sans pouvoir jamais rejoindre les âmes des soldats morts probablement envolées vers le Paradis.
Le thème de la fuite du temps inéluctable et de la relativité du temps humain sont plus que jamais présents. Dans ce dernier sous-thème, j'ai particulièrement apprécié "Le temps du mycélium" qui, outre la qualité de l'évocation et de l'écriture, nous rappelle que notre espèce est à la fois loin d'être le cœur du monde .
Le personnage de la Glaneuse avec ses prophéties m'apparaît toujours autant enveloppé de mystère et je pense (peut-être à tort) qu'elle le restera car elle est justement l'incarnation du lien avec un monde qui échappe à notre entendement d'êtres humains limités.
Le questionnement sur la nature de Dieu, pour autant qu'il existe, se poursuit et semble en privilégier une image négative (voir les propos de Ruth dans "Le temps d'Isidor" et surtout la dernière vision glaçante de Geneviève). A propos de ce chapitre d'ailleurs ("Le temps de Geneviève") j'avoue que je n'ai pas tout compris. D'un côté, ses dernières visions accréditent l'existence d'un monde spirituel, de l'autre quelques lignes plus haut (p 235) il est écrit: " L'homme est un corps. Tout ce que l'homme éprouve a son commencement et sa fin dans son corps". Où est la cohérence ?
Je voudrais bien en savoir plus sur cette cosmogonie dévoilée parcimonieusement. au travers des chapitres "Le temps du jeu". Suspense maintenu à une centaine de pages de la fin! J'en attends beaucoup pour éclairer le propos et j'espère que je ne resterai pas sur ma faim bien que la perplexité de Ludmilla me le fasse craindre;-(
Enfin, on aura compris que je n'adhère pas du tout aux remarques de SJB sur ce qu'il appelle les "digressions philosophico-religieuses" dans la mesure où elles me semblent constituer la substance même du livre, le déroulement des vies et des évènements ne présentant ici d'intérêt ici que dans sa mise en perspective d'une vision globale de l'univers traversée par un questionnement métaphysique. Le traducteur français ne s'y est d'ailleurs pas trompé en optant pour ce titre.
Rien de bien nouveau; je trouve qu'on fait un peu du sur place.
Côté humains, la vie continue avec ses naissances et ses morts, son lot d'épreuves, de souffrances et de désillusions (les rêves brisés de Paul, d'Isidor...les sentiments désabusés de Ruth et de Misia): bilan amer de la condition humaine.
Les anges semblent avoir déserté le récit et l'âme damnée du Noyeur continue à errer dans l'éternité sans pouvoir jamais rejoindre les âmes des soldats morts probablement envolées vers le Paradis.
Le thème de la fuite du temps inéluctable et de la relativité du temps humain sont plus que jamais présents. Dans ce dernier sous-thème, j'ai particulièrement apprécié "Le temps du mycélium" qui, outre la qualité de l'évocation et de l'écriture, nous rappelle que notre espèce est à la fois loin d'être le cœur du monde .
Le personnage de la Glaneuse avec ses prophéties m'apparaît toujours autant enveloppé de mystère et je pense (peut-être à tort) qu'elle le restera car elle est justement l'incarnation du lien avec un monde qui échappe à notre entendement d'êtres humains limités.
Le questionnement sur la nature de Dieu, pour autant qu'il existe, se poursuit et semble en privilégier une image négative (voir les propos de Ruth dans "Le temps d'Isidor" et surtout la dernière vision glaçante de Geneviève). A propos de ce chapitre d'ailleurs ("Le temps de Geneviève") j'avoue que je n'ai pas tout compris. D'un côté, ses dernières visions accréditent l'existence d'un monde spirituel, de l'autre quelques lignes plus haut (p 235) il est écrit: " L'homme est un corps. Tout ce que l'homme éprouve a son commencement et sa fin dans son corps". Où est la cohérence ?
Je voudrais bien en savoir plus sur cette cosmogonie dévoilée parcimonieusement. au travers des chapitres "Le temps du jeu". Suspense maintenu à une centaine de pages de la fin! J'en attends beaucoup pour éclairer le propos et j'espère que je ne resterai pas sur ma faim bien que la perplexité de Ludmilla me le fasse craindre;-(
Enfin, on aura compris que je n'adhère pas du tout aux remarques de SJB sur ce qu'il appelle les "digressions philosophico-religieuses" dans la mesure où elles me semblent constituer la substance même du livre, le déroulement des vies et des évènements ne présentant ici d'intérêt ici que dans sa mise en perspective d'une vision globale de l'univers traversée par un questionnement métaphysique. Le traducteur français ne s'y est d'ailleurs pas trompé en optant pour ce titre.
Cinquième partie
Le Temps de Misia revient deux fois presque de suite. Puis c’est Misia et ses parents, Michel et Geneviève. La famille Divin devient le fil du récit, dirait-on.
Puis vient Le temps du Noyeur et là, je voudrais que quelqu’un m’explique à quoi ça rime…
Ce côté fiction avec les animaux qui parlent aux hommes, les anges et les âmes errantes, pour moi, ça n’ajoute rien à cette histoire. Je trouve que c’est un artifice qui pourrait être intéressant dans un autre contexte mais ici ça ne vient rien faire.
C’est comme Le Temps du Jeu, le quatrième monde, où on explique les rapports entre Dieu et la création, entre Dieu et les hommes… Il a un côté niaiserie dans le contenu mais c’est raconté le plus sérieusement du monde. Le sens m’échappe, je suis sans doute trop terre à terre mais chez moi ça ne passe pas. Peut-être que quelqu’un m’expliquera...
Sixième partie
J’ai bien aimé les rapports entre Ruth et Isidore. C’est à la fois fantaisiste et réaliste avec une petite dose de poésie et c’est bien tapé. Ça personnifie bien les deux personnages.
Mais c’est curieux : le chapitre suivant entre la Glaneuse et son Mauvais Bougre est, je trouve, mauvais, ça ne rime à rien, c’est artificiellement tiré par les cheveux. L’auteur(e) en fait trop. Je pense qu’elle est en recherche d’originalité et pour moi, c’est raté.
J’ai apprécié les passages suivants : Ruth et son vilain mari Ukleja, Paul avec son ami Adelka, coureurs de jupons…
Décidément, ces Polonais…! Mesdames, attention, ne prenez pas un mari polonais !
Cette sixième partie se termine par un nouvel accouchement, celui du quatrième de Misia, mais, heureusement, cette fois-ci, dans la sobriété. Et... c'est un garçon !
Le Temps de Misia revient deux fois presque de suite. Puis c’est Misia et ses parents, Michel et Geneviève. La famille Divin devient le fil du récit, dirait-on.
Puis vient Le temps du Noyeur et là, je voudrais que quelqu’un m’explique à quoi ça rime…
Ce côté fiction avec les animaux qui parlent aux hommes, les anges et les âmes errantes, pour moi, ça n’ajoute rien à cette histoire. Je trouve que c’est un artifice qui pourrait être intéressant dans un autre contexte mais ici ça ne vient rien faire.
C’est comme Le Temps du Jeu, le quatrième monde, où on explique les rapports entre Dieu et la création, entre Dieu et les hommes… Il a un côté niaiserie dans le contenu mais c’est raconté le plus sérieusement du monde. Le sens m’échappe, je suis sans doute trop terre à terre mais chez moi ça ne passe pas. Peut-être que quelqu’un m’expliquera...
Sixième partie
J’ai bien aimé les rapports entre Ruth et Isidore. C’est à la fois fantaisiste et réaliste avec une petite dose de poésie et c’est bien tapé. Ça personnifie bien les deux personnages.
Mais c’est curieux : le chapitre suivant entre la Glaneuse et son Mauvais Bougre est, je trouve, mauvais, ça ne rime à rien, c’est artificiellement tiré par les cheveux. L’auteur(e) en fait trop. Je pense qu’elle est en recherche d’originalité et pour moi, c’est raté.
J’ai apprécié les passages suivants : Ruth et son vilain mari Ukleja, Paul avec son ami Adelka, coureurs de jupons…
Décidément, ces Polonais…! Mesdames, attention, ne prenez pas un mari polonais !
Cette sixième partie se termine par un nouvel accouchement, celui du quatrième de Misia, mais, heureusement, cette fois-ci, dans la sobriété. Et... c'est un garçon !
TERMINE LES SERIES 5 et 6@Myrco
j'ai particulièrement apprécié "Le temps du mycélium"
(...)
Enfin, on aura compris que je n'adhère pas du tout aux remarques de SJB sur ce qu'il appelle les "digressions philosophico-religieuses"
J’ai aussi apprécié Le temps du Mycélium et cette idée que seule Ruth en a deviné son secret qui est de moduler le temps. Comme d’ailleurs, en général, tous les chapitres qui parlent de la nature. Je les trouve bien racontés avec une sorte de tendresse poétique…
J’aime, par exemple, Le Temps du Verger, (page 280), du moins le début quand OT explique le réveil et la vie des arbres fruitiers.
Mais quand elle raconte que pendant l’année du pommier le monde entre en ébullition et que pendant l’année du poirier le monde se calme, je ne vois pas où elle veut en venir. Elle doit savoir que ce sont des sornettes. C’est peut-être bien imaginé mais, si ça n’a pas de sens, c’est, je trouve, un peu se moquer du monde. Surtout que c’est raconté sur le ton péremptoire qui ne supporte pas de remise en question !
Mais je me dis que OT est un prix Nobel et que ce qu’elle raconte ne peut pas être du n’importe quoi. Alors je m’interroge, il doit y avoir un sens caché dans ce qu’elle dit, et alors, ça me dépasse.
@SJB à propos du"Temps du verger" (1er chap. de la 7ème série)
Effectivement s'il peut exister une alternance des années (pas toujours vérifiée) en termes de productivité au sein de chaque espèce pommier ou poirier, je n'ai jamais entendu parler d'une alternance entre années poirier et années pommier surtout avec les corollaires qu'elle nous décrit;-)
Est-ce fondé sur des croyances populaires ou issu de son imagination débordante; je ne sais pas.
Quant au sens, peut-être peut-on y voir une illustration fantasmée d'une interrelation étroite entre l'homme et les autres éléments du vivant régis par les mêmes lois? Elle s'attache beaucoup dans son récit à gommer les frontières entre eux, à les présenter comme non étanches (qu'ils soient hommes, plantes ou animaux): le mauvais bougre est entre l'homme et l'animal, Florentine pénétrait la perception animale, la Glaneuse a conçu avec l'angélique, les fleurs prient…
Quant à son ton affirmatif, je crois qu'il faut accepter de rentrer dans la dimension du conte qui raconte une histoire comme si elle était vraie;-)
Effectivement s'il peut exister une alternance des années (pas toujours vérifiée) en termes de productivité au sein de chaque espèce pommier ou poirier, je n'ai jamais entendu parler d'une alternance entre années poirier et années pommier surtout avec les corollaires qu'elle nous décrit;-)
Est-ce fondé sur des croyances populaires ou issu de son imagination débordante; je ne sais pas.
Quant au sens, peut-être peut-on y voir une illustration fantasmée d'une interrelation étroite entre l'homme et les autres éléments du vivant régis par les mêmes lois? Elle s'attache beaucoup dans son récit à gommer les frontières entre eux, à les présenter comme non étanches (qu'ils soient hommes, plantes ou animaux): le mauvais bougre est entre l'homme et l'animal, Florentine pénétrait la perception animale, la Glaneuse a conçu avec l'angélique, les fleurs prient…
Quant à son ton affirmatif, je crois qu'il faut accepter de rentrer dans la dimension du conte qui raconte une histoire comme si elle était vraie;-)
@SJBEffectivement ! Je crois que j’ai eu tort de voir dans cette lecture autre chose qu’un conte pour grande personne. Le ton, gentiment affirmatif, est bien celui du conte. Et dans le genre, il faut le dire, c’est une réussite. Les personnages, la Glaneuse, le Mauvais Bougre, Florentine et ses chiens, le Noyeur… et aussi les Anges et le Dieu du jeu, sont des personnages comme on en voit dans les contes ; et ils sont très bien imaginés.
... Est-ce fondé sur des croyances populaires ou issu de son imagination débordante; je ne sais pas.
...
Quant à son ton affirmatif, je crois qu'il faut accepter de rentrer dans la dimension du conte qui raconte une histoire comme si elle était vraie;-)
Ce qui est désarçonnant, c’est que ça raconte aussi, parfois très crûment, l’histoire d’un village avec des personnages tout à fait réels.
Mais ce mélange a son charme surtout quand on y ajoute l’intervention de la nature, des arbres, de la forêt, des champignons… Et puis, redisons-le, il y a le charme de l’écriture.
Septième partie.
Un beau chapitre pour commencer : Le Temps du Verger. Je trouve que ces chapitres sur la nature, la forêt, les jardins, les ruisseaux, les vergers sont pleins d’imagination et de poésie.
Et puis plus loin, dans l’histoire de la troisième génération des Divin, vient s’intercaler Le Temps des Tilleuls. Ces chapitres hors récit font, selon moi, tout le charme du livre.
Par exemple, j’ai trouvé ce passage excellent (page 299, éd Poche) :
« au cours du quadruple changement de saison dans une année, l’arbre ignore le temps et ne sait pas que les saisons se suivent. Pour lui, les quatre saisons coexistent. L’hiver fait partie de l’été, l’automne est intégrée au printemps. Le froid est une partie du chaud, la mort un élément de la naissance. Le feu est une partie de l’eau, la terre une partie de l’air ».
Huitième partie (page 321 jusqu’à la fin, éd Poche).
J’ai apprécié le manège de Isidore pour trouver de l’argent. En même temps c’est une amusante satire du régime. Les quadruplets d’Isidore sont bien trouvés. Encore une fois, beaucoup d’imagination mais que c’est long ! On dirait que l’auteur(e) a du mal à terminer son récit et qu’elle doit remplir des pages. A moins que ces quadruplets aient tous un sens ? Mais alors, de nouveau, ça me dépasse…
J’ai beaucoup apprécié les rapports entre Misia et l’héritière du Châtelain. C’est pour moi, un des meilleurs passages du livre. On voit comment le monde a évolué d’une génération à l’autre et j’ai trouvé que c’était plein d’humanité.
Il m’a semblé qu’après l’arrivée de la guerre l’histoire du village est racontée avec plus de réalisme. Dans la seconde partie, le côté « conte » disparaît de plus en plus, comme si les rêves étaient du passé. L’évolution de Ruth en est un bon exemple.
Mais, dans l’ensemble, que le sort des habitants du village est décevant ! Personne n’est là pour assurer la relève au village ! C’est une fin plutôt triste qui conclut une vision, finalement, assez fataliste du monde.
Il est vrai que les contes finissent souvent très mal…
Un beau chapitre pour commencer : Le Temps du Verger. Je trouve que ces chapitres sur la nature, la forêt, les jardins, les ruisseaux, les vergers sont pleins d’imagination et de poésie.
Et puis plus loin, dans l’histoire de la troisième génération des Divin, vient s’intercaler Le Temps des Tilleuls. Ces chapitres hors récit font, selon moi, tout le charme du livre.
Par exemple, j’ai trouvé ce passage excellent (page 299, éd Poche) :
« au cours du quadruple changement de saison dans une année, l’arbre ignore le temps et ne sait pas que les saisons se suivent. Pour lui, les quatre saisons coexistent. L’hiver fait partie de l’été, l’automne est intégrée au printemps. Le froid est une partie du chaud, la mort un élément de la naissance. Le feu est une partie de l’eau, la terre une partie de l’air ».
Huitième partie (page 321 jusqu’à la fin, éd Poche).
J’ai apprécié le manège de Isidore pour trouver de l’argent. En même temps c’est une amusante satire du régime. Les quadruplets d’Isidore sont bien trouvés. Encore une fois, beaucoup d’imagination mais que c’est long ! On dirait que l’auteur(e) a du mal à terminer son récit et qu’elle doit remplir des pages. A moins que ces quadruplets aient tous un sens ? Mais alors, de nouveau, ça me dépasse…
J’ai beaucoup apprécié les rapports entre Misia et l’héritière du Châtelain. C’est pour moi, un des meilleurs passages du livre. On voit comment le monde a évolué d’une génération à l’autre et j’ai trouvé que c’était plein d’humanité.
Il m’a semblé qu’après l’arrivée de la guerre l’histoire du village est racontée avec plus de réalisme. Dans la seconde partie, le côté « conte » disparaît de plus en plus, comme si les rêves étaient du passé. L’évolution de Ruth en est un bon exemple.
Mais, dans l’ensemble, que le sort des habitants du village est décevant ! Personne n’est là pour assurer la relève au village ! C’est une fin plutôt triste qui conclut une vision, finalement, assez fataliste du monde.
Il est vrai que les contes finissent souvent très mal…
TERMINE SERIE 7
Certes c'est un passage (comme tous ceux dédiés à la nature) qui ne manque pas d'une certaine poésie moins par la forme que par l'originalité de l'évocation.
Mais alors là, c'est moi qui ai eu du mal à suivre l'auteure dans les circonvolutions de .sa pensée;-))
Au final elle nie toute conscience d'exister au végétal contrairement aux hommes et aux animaux, ce qui effectivement "libère du temps et de la mort". Ca je comprends. Mais est-ce que cela ne vient pas contredire certaines notations anthropomorphiques antérieures (par ex. les fleurs qui prient p.70)? J'avoue que je peine parfois à cerner sa vision de l'univers, à moins qu'il ne faille y chercher aucune cohérence…
Je note par ailleurs que l'auteure continue à ne pas épargner l'institution de l'Eglise de ses flèches assassines au travers de ses représentants que sont le curé ( "Le temps de Paul") et ici le moine des Réformateurs de Dieu (" Le temps d'Isidor" N°1). Dans ce chapitre, cela aboutira chez Isidor à un rejet de l'Eglise et une conception panthéiste (Dieu est dans tout) , notion déjà évoquée par Saule.
."Le temps du jeu" (5ème monde si je ne me trompe) nous livre une interprétation très personnelle du livre de Job qui nous présente Dieu sous un jour peu glorieux à savoir ne souffrant aucune rivalité. Je crois retrouver là le "Caïn" de Saramago;-)
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Et puis plus loin, dans l’histoire de la troisième génération des Divin, vient s’intercaler Le Temps des Tilleuls. Ces chapitres hors récit font, selon moi, tout le charme du livre.
Par exemple, j’ai trouvé ce passage excellent (page 299, éd Poche) :
« au cours du quadruple changement de saison dans une année, l’arbre ignore le temps et ne sait pas que les saisons se suivent. Pour lui, les quatre saisons coexistent. L’hiver fait partie de l’été, l’automne est intégrée au printemps. Le froid est une partie du chaud, la mort un élément de la naissance. Le feu est une partie de l’eau, la terre une partie de l’air ».
Certes c'est un passage (comme tous ceux dédiés à la nature) qui ne manque pas d'une certaine poésie moins par la forme que par l'originalité de l'évocation.
Mais alors là, c'est moi qui ai eu du mal à suivre l'auteure dans les circonvolutions de .sa pensée;-))
Au final elle nie toute conscience d'exister au végétal contrairement aux hommes et aux animaux, ce qui effectivement "libère du temps et de la mort". Ca je comprends. Mais est-ce que cela ne vient pas contredire certaines notations anthropomorphiques antérieures (par ex. les fleurs qui prient p.70)? J'avoue que je peine parfois à cerner sa vision de l'univers, à moins qu'il ne faille y chercher aucune cohérence…
Je note par ailleurs que l'auteure continue à ne pas épargner l'institution de l'Eglise de ses flèches assassines au travers de ses représentants que sont le curé ( "Le temps de Paul") et ici le moine des Réformateurs de Dieu (" Le temps d'Isidor" N°1). Dans ce chapitre, cela aboutira chez Isidor à un rejet de l'Eglise et une conception panthéiste (Dieu est dans tout) , notion déjà évoquée par Saule.
."Le temps du jeu" (5ème monde si je ne me trompe) nous livre une interprétation très personnelle du livre de Job qui nous présente Dieu sous un jour peu glorieux à savoir ne souffrant aucune rivalité. Je crois retrouver là le "Caïn" de Saramago;-)
Je regrette d'avoir lu le livre trop vite... d'un côté c'est vous qui trainez aussi :-)
Dans ses réflexions sur Dieu, j'avais bien aimé le soldat Russe qui explique à Isidore : "ce qui compte ce n'est pas que Dieu existe ou pas. Croire ou ne pas croire, c'est la question". Et après, elle fait dire au soldat, en gros "ou bien Dieu existe et Il a toujours existé, ou bien Dieu n'existe pas et n'a jamais existé, ou encore Dieu a existé mais n'existe plus ou alors Dieu n'existe pas mais il va apparaitre plus tard".
Ce qui distingue les hommes des animaux et des dieu c'est qu'on a conscience du temps, à l'inverse d'un Dieu qui serait immuable dans sa perfection (ce qui le rendrait malheureux) et à l'inverse du monde végétal qui est immuable aussi.
A vous lire je trouve que c'est l'aspect conte le plus réussi, l'introduction du fantastique est très réussie, par exemple le don de voyance de la Glaneuse. Il faudra vraiment que je lise un autre de cet auteur.
Dans ses réflexions sur Dieu, j'avais bien aimé le soldat Russe qui explique à Isidore : "ce qui compte ce n'est pas que Dieu existe ou pas. Croire ou ne pas croire, c'est la question". Et après, elle fait dire au soldat, en gros "ou bien Dieu existe et Il a toujours existé, ou bien Dieu n'existe pas et n'a jamais existé, ou encore Dieu a existé mais n'existe plus ou alors Dieu n'existe pas mais il va apparaitre plus tard".
Ce qui distingue les hommes des animaux et des dieu c'est qu'on a conscience du temps, à l'inverse d'un Dieu qui serait immuable dans sa perfection (ce qui le rendrait malheureux) et à l'inverse du monde végétal qui est immuable aussi.
A vous lire je trouve que c'est l'aspect conte le plus réussi, l'introduction du fantastique est très réussie, par exemple le don de voyance de la Glaneuse. Il faudra vraiment que je lise un autre de cet auteur.
TERMINE
Je suis encore sous le coup de cette fin. Quelle vision terrible et pourtant si juste de notre pauvre condition!
Dur, dur à mon âge (mais je ne suis sans doute pas la seule) de devoir regarder cela en face! J'ai le moral plombé pour la journée.
Du coup, j'en ai l'esprit critique annihilé;-)
Je lis le dernier commentaire de SJB: je m'étais fait les mêmes remarques concernant les tribulations postales d'Isidor, passages que j'avais bien aimés et m'avaient fait sourire.
Pour le reste, j'espère que nous y reviendrons mais j'ai besoin d'un peu de recul.
@Bluewitch
Devons-nous t'attendre ou t'es-tu à nouveau volatilisée?:-)
Je suis encore sous le coup de cette fin. Quelle vision terrible et pourtant si juste de notre pauvre condition!
Dur, dur à mon âge (mais je ne suis sans doute pas la seule) de devoir regarder cela en face! J'ai le moral plombé pour la journée.
Du coup, j'en ai l'esprit critique annihilé;-)
Je lis le dernier commentaire de SJB: je m'étais fait les mêmes remarques concernant les tribulations postales d'Isidor, passages que j'avais bien aimés et m'avaient fait sourire.
Pour le reste, j'espère que nous y reviendrons mais j'ai besoin d'un peu de recul.
@Bluewitch
Devons-nous t'attendre ou t'es-tu à nouveau volatilisée?:-)
Je n'ai pas encore la tête à approfondir, mais je suis troublée par ce que je ressens comme un hiatus à propos de ce qui concerne le jeu du châtelain. D'un côté, tous ces chapitres tendent à présenter une sorte de cosmogonie qui interroge aussi bien la création que la nature de Dieu et seraient issus du fascicule qui accompagne le jeu.
De l'autre, la conversation entre Misia et la fille Popielski révèle que le jeu , via les figurines consistait à jouer avec les destins des personnages, se donner l'illusion de se substituer à Dieu peut-être…
Tout cela m'apparaît encore très confus.
De l'autre, la conversation entre Misia et la fille Popielski révèle que le jeu , via les figurines consistait à jouer avec les destins des personnages, se donner l'illusion de se substituer à Dieu peut-être…
Tout cela m'apparaît encore très confus.
Confus...? bizarre… ? En effet ! Sans cette lecture commune j’aurais lu ce livre en vitesse et je l’aurais classé dans mon capharnaüm, derrière les autres livres, à un endroit où on ne les retrouve jamais.
Tout cela m'apparaît encore très confus.
Maintenant je reste sur l’impression d’un inachevé ; comme si l’auteur(e) avait soulevé plusieurs voiles mais sans bien examiner ce qu’il y avait dessous.
TERMINE SERIE 7Pour les moqueries du curé et des moines, je pense que le clergé polonais a une génération de retard sur le nôtre. Apparemment, la population aussi, d’ailleurs. ;-))
Je note par ailleurs que l'auteure continue à ne pas épargner l'institution de l'Eglise de ses flèches assassines au travers de ses représentants que sont le curé ( "Le temps de Paul") et ici le moine des Réformateurs de Dieu (" Le temps d'Isidor" N°1).
Parties 4 & 5 terminées, 6 en cours
Je dois dire que je continuais la lecture avec une certaine allégresse, et j'ai beaucoup apprécié l'arrivée du temps du Jeu, apportant un sorte de gravité ludique au récit et à l'évolution de tous ces archétypes du hameau d'Antan.
Dans la tragédie réelle et fictive de l'arrivée de la guerre, les nuances se déclinent, aiguës, vives, tranchantes, je me suis sentie tiraillées entre le mythe et la réalité.
Grotesques et profonds, sensibles et distants, stupides et clairvoyants, aimants et égoïstes, tous, à la fois caricaturaux et d'un certain coté banals, vivent leur parcours initiatique.
Je lis bien vos divergences, pour moi le récit est avant tout initiatique/philosophique, distanciant la question de Dieu et plongeant en même temps dedans en profondeur. Ce livre nous offre un cadre métaphorique et symbolique où il me plait de trouver affaire à méditer.
La femme sous tous ses aspects, l'homme pareil.
Ca me fait penser au héros aux mille et un visage de Campbell. Les villageois sont appelés à sortir de leur monde de croyances et de perceptions mais restent aussi accrochés à ce qu'ils connaissent (je pense notamment au passage où le campement en forêt est recrée à l'image de la disposition des maisons dans le hameau, chacun cherchant à retrouver un ordre passé pourtant perdu).
Je continue, à la traine certes, mais je surveille vos arrières. ;-)
Je dois dire que je continuais la lecture avec une certaine allégresse, et j'ai beaucoup apprécié l'arrivée du temps du Jeu, apportant un sorte de gravité ludique au récit et à l'évolution de tous ces archétypes du hameau d'Antan.
Dans la tragédie réelle et fictive de l'arrivée de la guerre, les nuances se déclinent, aiguës, vives, tranchantes, je me suis sentie tiraillées entre le mythe et la réalité.
Grotesques et profonds, sensibles et distants, stupides et clairvoyants, aimants et égoïstes, tous, à la fois caricaturaux et d'un certain coté banals, vivent leur parcours initiatique.
Je lis bien vos divergences, pour moi le récit est avant tout initiatique/philosophique, distanciant la question de Dieu et plongeant en même temps dedans en profondeur. Ce livre nous offre un cadre métaphorique et symbolique où il me plait de trouver affaire à méditer.
La femme sous tous ses aspects, l'homme pareil.
Ca me fait penser au héros aux mille et un visage de Campbell. Les villageois sont appelés à sortir de leur monde de croyances et de perceptions mais restent aussi accrochés à ce qu'ils connaissent (je pense notamment au passage où le campement en forêt est recrée à l'image de la disposition des maisons dans le hameau, chacun cherchant à retrouver un ordre passé pourtant perdu).
Je continue, à la traine certes, mais je surveille vos arrières. ;-)
@Bluewitch
Devons-nous t'attendre ou t'es-tu à nouveau volatilisée?:-)
Hé mais si tu continues, je vais finir par trouver cette pression désagréable (suis ronchonchon aujourd'hui). ;-) Comme je le dis, je suis là mais en retard.
Mais vous n'êtes pas obligés de m'attendre, hein. D'ailleurs, ça veut dire quoi m'attendre? ;-D
Bon, j'ai peut-être loupé qu'il fallait lire à un rythme particulier, alors toutes mes excuses. ;-)
@Bluewitch
Devons-nous t'attendre ou t'es-tu à nouveau volatilisée?:-)
Hé mais si tu continues, je vais finir par trouver cette pression désagréable (suis ronchonchon aujourd'hui). ;-) Comme je le dis, je suis là mais en retard.
Mais vous n'êtes pas obligés de m'attendre, hein. D'ailleurs, ça veut dire quoi m'attendre? ;-D
Bon, j'ai peut-être loupé qu'il fallait lire à un rythme particulier, alors toutes mes excuses. ;-)
Non surtout pas de pression…; il ne fallait voir là qu'une attention et une attente intéressée de tes commentaires à venir.
Je dois avoir des formulations maladroites car ce n'est pas la première fois qu'elles sont perçues à côté de mes intentions;-(
Quant au rythme de lecture, il n'a jamais été très cadré. Saule semble regretter notre lenteur (à SJB et à moi je suppose) et moi je me plaindrais plutôt de sa rapidité;-))Comme quoi ce n'est pas facile.....
Quelques remarques supplémentaires à propos de la fin…
J'ai trouvé que la description du 6ème monde ressemblait étrangement à notre monde actuel qui, Dieu ou pas, pourrait bien engendrer sa propre destruction.
A propos du chapitre consacré à la chienne Lalka.
Tant que l'auteure touche à des domaines où la connaissance de l'homme se heurte à l'inconnu, au doute, elle (et la littérature en général) a beau jeu d'en faire un champ propice à libérer l'imaginaire et la fantaisie créatrice dont elle ne manque pas. Dès lors que l'on aborde le domaine de la conscience animale et même si nous avons encore beaucoup à découvrir, nous ne sommes plus tout à fait en terrain inconnu ,ne serait- ce qu'à travers notre humble expérience. Pour le chien, certes il ne conceptualise pas comme nous les notions d'avenir et de passé. Quant à dire qu'il ne vit que dans le présent, c'est autre chose. Il garde néanmoins la mémoire du passé: un chien est capable de reconnaître son maître après des années de séparation . Et s'il n'a pas la notion d'avenir, il est néanmoins capable de se projeter dans un moment d'après; j'en veux pour exemple que lorsque je pars faire des courses en le laissant seul des heures, il sait très bien que je vais revenir.
Cela pour dire que si ce chapitre "fait joli" dans le paysage comme enième variation sur la perception du temps (par ailleurs magnifiquement traité quant au temps humain), là je trouve que l'auteure s'aventure en terrain trop glissant. Du coup, je ne marche plus et c'est dommage;-(
J'ai trouvé que la description du 6ème monde ressemblait étrangement à notre monde actuel qui, Dieu ou pas, pourrait bien engendrer sa propre destruction.
A propos du chapitre consacré à la chienne Lalka.
Tant que l'auteure touche à des domaines où la connaissance de l'homme se heurte à l'inconnu, au doute, elle (et la littérature en général) a beau jeu d'en faire un champ propice à libérer l'imaginaire et la fantaisie créatrice dont elle ne manque pas. Dès lors que l'on aborde le domaine de la conscience animale et même si nous avons encore beaucoup à découvrir, nous ne sommes plus tout à fait en terrain inconnu ,ne serait- ce qu'à travers notre humble expérience. Pour le chien, certes il ne conceptualise pas comme nous les notions d'avenir et de passé. Quant à dire qu'il ne vit que dans le présent, c'est autre chose. Il garde néanmoins la mémoire du passé: un chien est capable de reconnaître son maître après des années de séparation . Et s'il n'a pas la notion d'avenir, il est néanmoins capable de se projeter dans un moment d'après; j'en veux pour exemple que lorsque je pars faire des courses en le laissant seul des heures, il sait très bien que je vais revenir.
Cela pour dire que si ce chapitre "fait joli" dans le paysage comme enième variation sur la perception du temps (par ailleurs magnifiquement traité quant au temps humain), là je trouve que l'auteure s'aventure en terrain trop glissant. Du coup, je ne marche plus et c'est dommage;-(
@Myrco
Le temps de Lalka est une bon exemple de ce que j’ai trouvé insupportable dans ce livre (et ce n'est pas le seul).
D’abord ce qu’elle dit des chiens est faux. Tout le monde peut le constater couramment : un chien a la conscience du temps qui passe, de la durée et, au moment de mourir, il réalise très bien qu’il va mourir.
Et puis ce genre de phrases : « les animaux rêvent en permanence... » « Le chien contemple les images qui jaillissent de l’esprit humain... ». « Le chien perçoit en permanence que Dieu existe... », etc, etc … sont des affirmations assez stupides, qui ne veulent rien dire et, ce qui est énervant je trouve, c’est que c’est affirmé sur le ton de la démonstration d’une théorie scientifique : « c’est comme ça, j’ai dit ! »
Je suppose que l’auteur(e) veut faire preuve d’originalité, ou elle veut faire montre de son imagination débordante, ou elle veut montrer son savoir absolu en tout et sur tout… mais moi, j’ai trouvé que c’était prendre le lecteur pour un demeuré et, comme toi, Myrco, j’ai trouvé que ça gâchait le livre.
Le temps de Lalka est une bon exemple de ce que j’ai trouvé insupportable dans ce livre (et ce n'est pas le seul).
D’abord ce qu’elle dit des chiens est faux. Tout le monde peut le constater couramment : un chien a la conscience du temps qui passe, de la durée et, au moment de mourir, il réalise très bien qu’il va mourir.
Et puis ce genre de phrases : « les animaux rêvent en permanence... » « Le chien contemple les images qui jaillissent de l’esprit humain... ». « Le chien perçoit en permanence que Dieu existe... », etc, etc … sont des affirmations assez stupides, qui ne veulent rien dire et, ce qui est énervant je trouve, c’est que c’est affirmé sur le ton de la démonstration d’une théorie scientifique : « c’est comme ça, j’ai dit ! »
Je suppose que l’auteur(e) veut faire preuve d’originalité, ou elle veut faire montre de son imagination débordante, ou elle veut montrer son savoir absolu en tout et sur tout… mais moi, j’ai trouvé que c’était prendre le lecteur pour un demeuré et, comme toi, Myrco, j’ai trouvé que ça gâchait le livre.
@SJB
Je vois que là-dessus nos ressentis convergent. C'est loin d'être toujours le cas;-)
Quoi qu'il en soit, je te remercie de rebondir sur mes propos. Au moins il y a échange et paradoxalement c'est assez rare dans ces lectures communes;-(
J'ose encore espérer les commentaires .annoncés et tenus en réserves par les participants qui ont terminé depuis un moment déjà;-)
Je vois que là-dessus nos ressentis convergent. C'est loin d'être toujours le cas;-)
Quoi qu'il en soit, je te remercie de rebondir sur mes propos. Au moins il y a échange et paradoxalement c'est assez rare dans ces lectures communes;-(
J'ose encore espérer les commentaires .annoncés et tenus en réserves par les participants qui ont terminé depuis un moment déjà;-)
J'ose encore espérer les commentaires .annoncés et tenus en réserves par les participants qui ont terminé depuis un moment déjà;-)
:-)
Après une semaine de vacances, j'essaie de reprendre le fil de cette conversation !
@SJB... Moi aussi. ;-))
J'ose encore espérer les commentaires .annoncés ...
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