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Forums  :  Vos écrits  :  Le spleen du parking

Dgpg 29/08/2004 @ 23:16:38
Le feu du ciel s'abat sur la zone industrielle pendant que j'attends dans ma voiture, seul. L'immense parking se vide petit à petit, les places ne deviennent qu'une et personne ne prend le temps d'assister à l'écho de mon coeur. Est-ce moi qui fait cela ? Est-ce le sentiment qui brûle en moi, cette envie de toi, qui met le feu à l'horizon ? Le pourpre tombe contre les néons grésillant, les abris pour caddies, les enseignes qui s'éteignent une à une. C'est l'heure où j'ai le plus envie de toi, de te trouver, de te chercher. Je me demande où tu te caches, et par la vitre de ma voiture, je regarde si tu n'es pas parmi tous ceux-là qui fourrent leurs sacs pleins à craquer par toutes les portières de leurs véhicules.

Ce moment, je l'ai traversé des centaines de fois, que ce soit au bord de la mer, accoudé à la fenêtre de mon appartement, surpris au coeur de la ville ou en rase campagne ; dans le sud, près de la Manche, ici. C'est devenu une habitude, un rendez-vous. Aussi, je sais que cela va passer, que je reprendrai mon souffle dans quelques minutes, quand la nuit sera vraiment tombée. Je me sentirai plus fort alors car sans toi, là, je me sens si fragile, si faible. Je me sens sans attache et si je me laissais aller, ma carcasse deviendrait si légère qu'elle pourrait bien s'élever vers le brasier.

Il ne me reste qu'à pousser le volume de l'autoradio. Mais ce n'est qu'amplifier l'écho.

Toutes les caresses, tous les baisers, toutes les étreintes reviennent contre ma peau comme mille toi absents ; tous les rires, tous les chahuts comme une accoutumance irrésolue.
C'est ici que la larme roule. C'est à chaque fois là, dans une voiture, sur un parking, sous la voûte en feu que la larme coule.



dgpg

Sibylline 29/08/2004 @ 23:26:53
Très joli.
Juste quelque chose que je n'ai pas bien saisi et qui gène un peu:"C'est ici que la larme roule. C'est à chaque fois là, dans une voiture, sur un parking, sous la voûte en feu que la larme coule."
Pas "au bord de la mer, accoudé à la fenêtre de mon appartement, surpris au coeur de la ville ou en rase campagne ; dans le sud, près de la Manche, ici. "?

Tistou 30/08/2004 @ 07:58:02
L'amour, la fin de l'amour, la frustration, ...
On sent bien tout ça.
Plutôt autobiographique, non?

Yali 30/08/2004 @ 13:46:03
Faut développer, installer le « Il », le « Elle », ne pas s’adresser à soi mais aux autres, surtou que d'un point de vue écriture ça fonctionne, enfin tu vois…

Kilis 30/08/2004 @ 17:19:45
Je trouves tes expressions très belles cependant je n'ai rien compris à ton texte.
J'ai d'abord cru (feux du ciel + complexe industriel) que tu faisais allusion à la catastrophe de ghislengien. Est-ce cela?

Dgpg 31/08/2004 @ 11:48:14
Tout d'abord merci à tous d'avoir pris le temps de me lire et encore plus de m'écrire.

Ce texte est-il autobiographique ? Oui, certainement. Au point d'en ressentir encore, à sa lecture, les trous au coeur.
Installer les "il", les "elle", à quoi bon ? Il n'y a ni il ni elle puisqu'il ne s'agit que d'absence.

Ici ou là, cet instant qui semble durer des heures, des siècles, cette douleur de l'âme sévit quelque soit l'endroit où "je" se trouve. Ici, sur ce parking, c'est toujours là que la larme roule, comme à mille autres endroits, il n'y a que la souffrance qui soit régulière, similaire.

Et à vous qui n'avez pas compris le sens de ces mots, quelle chance, je vous envie. Quelle envie !

Bien à vous,
dgpg

Papagayo 31/08/2004 @ 17:32:48
La solitude, c'est ça? la solitude qui presse ton coeur comme une éponge? la solitude cruelle, celle qu'on ne désire pas, celle qu'on voudrait fuir mais qui nous rattrape car elle est devenue notre seule compagne? J'espère que ce n'est pas une solitude due à la mort, au moins, la solitude due à la vie est surmontable avec le temps. Enfin je crois...

"Avec le temps, va, tout s'en va"...
Tout? Non, pas tout, bien sur...

Dgpg 31/08/2004 @ 17:53:06
La solitude, qui me fait écrire, vomir les mots. L'essentielle douleur qui me pousse à veiller, à tourner en rond dans mon appartement, devant mon clavier. Fièvre. Créatrice, toujours. Il en faut des mots, pour s'en remettre ; il en faut des heures pour que la jouissance du cisèlement des phrases dépasse le lourd battement du coeur. Mais quand c'est là, oh! mon dieu, quand c'est là !...

Dgpg 31/08/2004 @ 17:59:12
Discours de remerciement à prononcer lors de toute éventuelle remise de prix :

"Je voudrais remercier mon Mac, mon traitement de texte et bien entendu mon correcteur orthographique sans qui (sans quoi ?) je ne serais rien."

Monique 31/08/2004 @ 18:18:53
[quote"Je voudrais remercier mon Mac, mon traitement de texte et bien entendu mon correcteur orthographique sans qui (sans quoi ?) je ne serais rien."Pourtant il y a encore deux fautes, mais pas de goût, rassure toi...
Restons sérieux : le début m'a également gênée, je me suis rendue compte un peu tard que tu parlais des couleurs du couchant.
Et ce coup de blues sur un parking, même si tu dis bien que c'est partout et tout le temps, bof, pas immémorable pour un lecteur "étranger".
Mais bien écrit, sans aucun doute, comme ton autre texte plus long qui vient d'apparaître et que j'irai aussi commenter.
Ici, c'est un cri lancé comme ça, à tous vents, il n'y a pas de construction particulière, juste un besoin de décrire un ressenti. Bon. Ca c'est difficile à faire passer, je sais. D'autant plus si on le vit vraiment, ce qui semble être le cas au vu de tes différents posts. Alors courage.
Merci pour ces textes en attendant.

Sibylline 31/08/2004 @ 19:09:04
dgpg
Tout ceci dit, et bien dit, est-ce que tu pourrais nous répondre un peu, à nous qui t'avons répondu?

Monique 31/08/2004 @ 19:11:29
Tu as raison Sib, je me disais que j'avais oublié quelque chose, c'était ça ! Merci

Dgpg 31/08/2004 @ 20:09:44
dgpg
Tout ceci dit, et bien dit, est-ce que tu pourrais nous répondre un peu, à nous qui t'avons répondu?



heu... hé bien c'est ce que je pensais avoir fait dans le "post" de... 11h48.

Voici l'éclairage que j'ai essayé de donner à ta question Sybilline :

"Ici ou là, cet instant qui semble durer des heures, des siècles, cette douleur de l'âme sévit quelque soit l'endroit où "je" se trouve. Ici, sur ce parking, c'est toujours là que la larme roule, comme à mille autres endroits, il n'y a que la souffrance qui soit régulière, similaire."

Serais-je sibyllin ? (arf!)

Quant à ma réponse à Monique, fiou ! Minute papillon ! Comment faites-vous pour être si réactifs, pour être présents non stop ? Je vous le dis tout net : je n'y arriverai pas.

Voici donc ma réponse:

oui, il y a sûrement plus romanesque, textuel, qu'un parking de zone industrielle ; mais ce coup de spleen sur le parking m'a bien surpris moi-même, je me suis donc dit que j'allais tenter de surprendre un lecteur ou deux et de mêler le désir au bitume d'un parking. Pas facile, ouais.

Comme tu le dis dis "c'est un cri lancé comme ça, à tous vents, il n'y a pas de construction particulière, juste un besoin de décrire un ressenti" ; la plupart de mes textes courts sont des sortes d'instantanés. Plus prosaïquement, j'appelle ça mes "envies de pisser". Une envie qui fait du bien à soulager.

Peux-tu m'indiquer les deux fautes dans mon discours de remerciement ? Elles vont sûrement me sauter aux yeux quand tu me les auras pointées du doigt... agaçant.

Voilà, merci en tout cas pour ces échanges enrichissants, et puis ce sont de bons repères dans cette solitude de l'écriture.

Ah oui, encore une chose, je ne voudrais pas passer pour un écri(vain) dépressif. Je parle de solitude, de désir, de manque, mais tout cela se transforme, prend forme, bien heureusement.

Bien à vous,
dgpg

Sibylline 31/08/2004 @ 20:26:26
1)Ah non ! Pas « arf »
2)Pour ta réponse, ben oui, comment je ne l’ai pas vue ? Mais je ne l’ai vraiment pas vue.
Et puis, ce que je voulais dire, c’est que je m’étonnais que tu mettes un texte le 29 et que tu disparaisses deux jours ensuite sans venir voir les réactions.
3)Non, please, ne sois pas un écrivain dépressif, personnellement, ça me fatigue.
4)Ca veut dire quoi « dgpg » ?

Monique 31/08/2004 @ 20:58:08
Et moi, ce que j'attendais comme réponse, ce n'était pas seulement ici et maintenant. Mais que tu lises NOS écrits, car on existe aussi, NOUS comme écrivains ama... dilettantes et on aime avoir des avis ! Suis-je assez claire ?!...
Les 2 fautes :
"Est-ce moi qui fait cela ?"
"les néons grésillant"

Dois-je les corriger ou les vois-tu bien ??

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