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Dans ce livre, j'écris un chapitre appelé le corps expéditionnaire où je fais par de mon expérience entriste au PS quand j'étais militant à la LCR....
C'est une page d'histoire niée ou oubliée or, à mon avis, c'est une expérience menée par de nombreux révolutionnaires....Beaucoup sont restés au PS où ils ont trouvé des places : comme Cambadélis ou Jospin.....Ils ont rompu avec leurs attaches et leurs idées de jeunesse
D'autres et j'en fais partie sont partis du PS et sont restés révolutionnaires car pour eux le PS n'était et n'est pas redressable
C'est une page d'histoire niée ou oubliée or, à mon avis, c'est une expérience menée par de nombreux révolutionnaires....Beaucoup sont restés au PS où ils ont trouvé des places : comme Cambadélis ou Jospin.....Ils ont rompu avec leurs attaches et leurs idées de jeunesse
D'autres et j'en fais partie sont partis du PS et sont restés révolutionnaires car pour eux le PS n'était et n'est pas redressable
Souvenirs
du corps expéditionnaire ( un chapitre du livre)
Pendant cinq ans, de 1988 à 1992, inscrit au PS, je n’étais ni un rallié, ni un converti. Je restais un révolutionnaire en immersion au sein de la social-démocratie.
Celui qui attend des révélations sur l’identité de tel militant entré au PS pour y effectuer un travail politique clandestin sera bien déçu. Je n’ai d’autre propos ici que de relater ma propre aventure de militant trotskiste en terre de mission.
Avant de commencer mon récit et compte-rendu d’ex-périence, je voudrais d’abord, par souci de transparence, voire d’honnêteté, préciser que mon passage au PS a été une démarche volontaire que n’avait dictée aucun dirigeant de la Ligue que ce soit. Ces derniers étaient d’ailleurs plutôt réticents à mon passage au PS.
Comme beaucoup de militants LCR, je connaissais l’existence d’un secteur entriste au PS, une anecdote vécue en Mayenne m’avait éclairé sur les modalités de la “clandestinité “. Un jour, un militant de ma cellule de Laval me téléphone d’une cabine téléphonique pour me raconter qu’il partait, qu’il ne me rencontrerait plus et qu’il fallait surtout ne pas chercher à le contacter. J’avais compris… Deux ans plus tard je quittais le département de la Mayenne pour un retour volontaire au “pays“, en Seine-et-Marne…
Militant de la Ligue depuis 1968, j’ai fréquenté assidûment ma cellule mayennaise de 1979 à 1988 : quatre militants en 79 et trois après mon départ en 88 ! De quoi s’interroger sur l’efficacité d’un engagement politique alors que j’avais été capable de participer activement au développement de l’ÉÉ en attirant de nombreux militants et abonnés à la Revue.
De retour en Seine-et-Marne, j’avais décidé d’arrêter l’aventure “groupusculaire “ pour tenter une autre démarche, potentiellement plus prometteuse. C’est ainsi que je pris contact avec la direction de la Ligue pour une entrée au PS… Je n’ignorais pas que cette immersion au sein de la social-démocratie exigeait de la discrétion et qu’il fallait apparaître comme un social-démocrate honnête sinon comme un révolutionnaire repenti .
Je rencontrais le responsable du secteur entriste de la Ligue dans une gare parisienne : j’eus droit à quelques indications et quelques conseils : tout contact avec un militant de la LCR m’était interdit, le secret le plus absolu devait être respecté , j’étais affecté à une cellule parisienne dont la localisation géographique était tenue secrète – un rendez-vous secondaire, un appartement loué par un militant, beaucoup de mystères . Pour être crédible, il me fallait en outre quitter l’École Émancipée afin de devenir un réformiste accompli…
Ces conseils étaient agrémentés d’une argumentation solide : une crise allait certainement secouer la social-démocratie, la présence de militants trotskistes dans le PS pourrait, au moment propice, favoriser des rapprochements, la création d’un parti “centriste“– un parti “centriste“ pour un marxiste révolutionnaire est un parti qui oscille entre réforme et révolution .
L’aventure me tentait… J’étais fin prêt ou presque : l’abandon de l’ÉÉ me semblait difficile, affectivement, personnellement et politiquement. J’étais d’ailleurs, à cette époque, trésorier national de la Revue et élu École Émancipée au Conseil Fédéral National de la FEN… J’ai bien essayé de jouer correctement la partition. Je n’ai toutefois eu à résister qu’à une tentative de débauchage : Charpentier, secrétaire national du SNETAA et responsable du courant Autrement, ignorant tout de mon positionnement, m’invita un jour à déjeuner à la cantine du SNETAA pour discuter de mon investissement à Autrement. Après cette rencontre au demeurant fort sympathique, ma décision était prise : je resterai à l’École Émancipée.
*
* *
A peine installée à Meaux comme instituteur, je demandai à adhérer au PS. L’entrée au Parti se fit sans problème… Il ne me restait plus qu’à choisir un courant 1. Dans la section de Meaux dirigé de fait par le fabiusien maire de la ville, une opposition interne au PS existait : les chevènementistes. Après discussion en cellule, le choix de ce courant fut validé…
Etant particulièrement actif, avec des collages d’affiches, une participation assidue aux réunions, une réelle implication dans le débat avec des prises de parole, je fus élu “Socialisme et république “ au Bureau L’ÉÉ du 24 janvier 1985
Fédéral du PS….
Chevènement regrettait pourtant « qu’on ait supprimé le tableau d’honneur et les distributions de prix » !
L’ÉÉ du 24 janvier 1985
Le secrétaire de cellule, dirigeant de la LCR, était ravi : la mayonnaise prenait. Du moins presque, car il restait deux problèmes majeurs : mon maintien à l’ÉÉ comme militant actif, ma propension à l’ouvrir en bureau fédéral – au lieu de faire comme un camarade “lambertiste “, je ne cherchais pas à me faire accepter en devenant une taupe convenable. Quand il fallut dénoncer une grève de la fonction publique, je votai contre la résolution proposée… L’aventure entriste oui, la duplicité non !
Je me suis d’ailleurs bien amusé, même quand avec beaucoup de malices, au niveau national, les camarades ÉÉ du CFN m’ont demandé d’intervenir vigoureusement contre l’accord école-armée, qu’on désignait aussi du nom de ses deux co-auteurs, l’accord Jospin-Chevènement…
Je me suis exécuté relativement brillamment... pour me faire engueuler trois jours plus tard en l’annonçant aux camarades de cellule !
du corps expéditionnaire ( un chapitre du livre)
Pendant cinq ans, de 1988 à 1992, inscrit au PS, je n’étais ni un rallié, ni un converti. Je restais un révolutionnaire en immersion au sein de la social-démocratie.
Celui qui attend des révélations sur l’identité de tel militant entré au PS pour y effectuer un travail politique clandestin sera bien déçu. Je n’ai d’autre propos ici que de relater ma propre aventure de militant trotskiste en terre de mission.
Avant de commencer mon récit et compte-rendu d’ex-périence, je voudrais d’abord, par souci de transparence, voire d’honnêteté, préciser que mon passage au PS a été une démarche volontaire que n’avait dictée aucun dirigeant de la Ligue que ce soit. Ces derniers étaient d’ailleurs plutôt réticents à mon passage au PS.
Comme beaucoup de militants LCR, je connaissais l’existence d’un secteur entriste au PS, une anecdote vécue en Mayenne m’avait éclairé sur les modalités de la “clandestinité “. Un jour, un militant de ma cellule de Laval me téléphone d’une cabine téléphonique pour me raconter qu’il partait, qu’il ne me rencontrerait plus et qu’il fallait surtout ne pas chercher à le contacter. J’avais compris… Deux ans plus tard je quittais le département de la Mayenne pour un retour volontaire au “pays“, en Seine-et-Marne…
Militant de la Ligue depuis 1968, j’ai fréquenté assidûment ma cellule mayennaise de 1979 à 1988 : quatre militants en 79 et trois après mon départ en 88 ! De quoi s’interroger sur l’efficacité d’un engagement politique alors que j’avais été capable de participer activement au développement de l’ÉÉ en attirant de nombreux militants et abonnés à la Revue.
De retour en Seine-et-Marne, j’avais décidé d’arrêter l’aventure “groupusculaire “ pour tenter une autre démarche, potentiellement plus prometteuse. C’est ainsi que je pris contact avec la direction de la Ligue pour une entrée au PS… Je n’ignorais pas que cette immersion au sein de la social-démocratie exigeait de la discrétion et qu’il fallait apparaître comme un social-démocrate honnête sinon comme un révolutionnaire repenti .
Je rencontrais le responsable du secteur entriste de la Ligue dans une gare parisienne : j’eus droit à quelques indications et quelques conseils : tout contact avec un militant de la LCR m’était interdit, le secret le plus absolu devait être respecté , j’étais affecté à une cellule parisienne dont la localisation géographique était tenue secrète – un rendez-vous secondaire, un appartement loué par un militant, beaucoup de mystères . Pour être crédible, il me fallait en outre quitter l’École Émancipée afin de devenir un réformiste accompli…
Ces conseils étaient agrémentés d’une argumentation solide : une crise allait certainement secouer la social-démocratie, la présence de militants trotskistes dans le PS pourrait, au moment propice, favoriser des rapprochements, la création d’un parti “centriste“– un parti “centriste“ pour un marxiste révolutionnaire est un parti qui oscille entre réforme et révolution .
L’aventure me tentait… J’étais fin prêt ou presque : l’abandon de l’ÉÉ me semblait difficile, affectivement, personnellement et politiquement. J’étais d’ailleurs, à cette époque, trésorier national de la Revue et élu École Émancipée au Conseil Fédéral National de la FEN… J’ai bien essayé de jouer correctement la partition. Je n’ai toutefois eu à résister qu’à une tentative de débauchage : Charpentier, secrétaire national du SNETAA et responsable du courant Autrement, ignorant tout de mon positionnement, m’invita un jour à déjeuner à la cantine du SNETAA pour discuter de mon investissement à Autrement. Après cette rencontre au demeurant fort sympathique, ma décision était prise : je resterai à l’École Émancipée.
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A peine installée à Meaux comme instituteur, je demandai à adhérer au PS. L’entrée au Parti se fit sans problème… Il ne me restait plus qu’à choisir un courant 1. Dans la section de Meaux dirigé de fait par le fabiusien maire de la ville, une opposition interne au PS existait : les chevènementistes. Après discussion en cellule, le choix de ce courant fut validé…
Etant particulièrement actif, avec des collages d’affiches, une participation assidue aux réunions, une réelle implication dans le débat avec des prises de parole, je fus élu “Socialisme et république “ au Bureau L’ÉÉ du 24 janvier 1985
Fédéral du PS….
Chevènement regrettait pourtant « qu’on ait supprimé le tableau d’honneur et les distributions de prix » !
L’ÉÉ du 24 janvier 1985
Le secrétaire de cellule, dirigeant de la LCR, était ravi : la mayonnaise prenait. Du moins presque, car il restait deux problèmes majeurs : mon maintien à l’ÉÉ comme militant actif, ma propension à l’ouvrir en bureau fédéral – au lieu de faire comme un camarade “lambertiste “, je ne cherchais pas à me faire accepter en devenant une taupe convenable. Quand il fallut dénoncer une grève de la fonction publique, je votai contre la résolution proposée… L’aventure entriste oui, la duplicité non !
Je me suis d’ailleurs bien amusé, même quand avec beaucoup de malices, au niveau national, les camarades ÉÉ du CFN m’ont demandé d’intervenir vigoureusement contre l’accord école-armée, qu’on désignait aussi du nom de ses deux co-auteurs, l’accord Jospin-Chevènement…
Je me suis exécuté relativement brillamment... pour me faire engueuler trois jours plus tard en l’annonçant aux camarades de cellule !
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