Je n'avais pas vu le message de Stavro. Je pense pareil. En principe, l'éditeur doit connaître mieux que le lecteur la valeur de ce qu'il publie, c'est la moindre des choses pour qu'on puisse lui faire confiance (c'est la même chose pour n'importe quel professionnel, d'ailleurs). En l'occurrence, on sait très bien chez Gallimard ce que vaut d'Ormesson d'un point de vue strictement littéraire et on préfère faire prévaloir des critères commerciaux qui ne devraient pas entrer en ligne de compte dans une collection à prétentions littéraires.
...Un beaujolais au milieu des grands bordeaux/bourgogne. Ca dénote et l'ensemble de la cave perd en cohérence.;-))
Quand même, là tu y vas fort : je pense qu'un d'Ormesson de qualité, par exemple Au plaisir de Dieu, ne dépare pas une bibliothèque, comme un bon beaujolais a sa place dans une bonne cave.
Ben, je ne suis pas tout à fait d'accord, Feint. Je trouve que le « bien écrit » est le côté artisanal de l'écrivain, comme le « bien peint » l'est pour le peintre. Pour moi, ce n'est pas « à peu près la même chose que de bien faire sa toilette, guère plus... »
(Bien écrire, pour un écrivain, c'est à peu près la même chose que de faire sa toilette, guère plus.
Je pense que dans l'art contemporain on attache de moins en moins d'importance à la façon. Je suis peut-être vieux jeu mais pour moi ça a toute son importance, la perfection de la forme fait partie de la grandeur de l’œuvre d'art.
Je ne dis pas que ce n'est pas important de bien écrire, SJB, je dis juste que c'est le B-A Ba. C'est quand même la moindre des choses de bien écrire quand on est écrivain, et on n'est pas un écrivain important sous le seul prétexte qu'on écrit bien.
Comme pour Beckett, il semble que ce soit une affaire de droits : Gallimard ne les possède pas sur toute son oeuvre et attendrait que ça tombe dans le domaine public.
Chouette! Plus que dix ans à attendre pour Thomas MANN, par contre pour Samuel BECKETT tu n'est pas sorti de l'auberge eih...
Evidemment. Mais on peut quand même pointer le manque de cohérence d'une collection qui se veut de référence. D'autant que c'est un virage relativement récent à en croire l'article relayé par Fanou. Et si cette collection doit représenter ce qui se fait de mieux dans l'histoire de la littérature mondiale, on peut s'inquiéter d'une dérive qui donnerait la préférence aux auteurs populaires vis-à-vis d'autres plus ambitieux mais moins à la mode.
Oui... inutile ici de te dire que le côté commercial de la chose à sans doute pris le dessus...
Après cela ne change rien à la perspective on n'aime pas, on achète pas!...
Tout de même, le rôle d'un éditeur, c'est de faire de vrais choix cohérents et jouer un rôle de prescripteur. Mettre d'Ormesson dans la même collection que d'Aubigné, Stendhal, Proust ou Saint-John Perse (je jette un oeil au rayon en face de moi en tapant), c'est mettre de la confusion. Sur le plan éditorial, c'est du mauvais travail. L'édition, ce n'est pas qu'un commerce.
Même réponse que plus haut.
Tu est sans doute même mieux placé que moi pour le savoir...
Oui, mais enfin Septu, il ne manquerait plus qu'on soit obligé de l'acheter !! Je veux bien que Gallimard soit cupide, c'est l'époque qui veut ça, mais il n'empêche que ça dévalorise la collection dans son ensemble et donc les autres auteurs qui y sont déjà. Et au passage cela dévalue aussi l'éditeur lui-même.
Quand SJB dit bien écrit, c'est un peu comme on dirait de Mozart que c'est mélodieux, c'est à dire ce petit quelque chose qui fait qu'on a du plaisir à le lire, un peu comme on dirait "une belle plume". J'essaie de ne plus le dire (Feint est passé par là) mais il n'empêche que c'est pratique, ça dit bien ce qu'on ressent (le plaisir) en le lisant.
Quand SJB dit bien écrit, c'est un peu comme on dirait de Mozart que c'est mélodieux, c'est à dire ce petit quelque chose qui fait qu'on a du plaisir à le lire, un peu comme on dirait "une belle plume". J'essaie de ne plus le dire (Feint est passé par là) mais il n'empêche que c'est pratique, ça dit bien ce qu'on ressent (le plaisir) en le lisant.
Quand SJB dit bien écrit, c'est un peu comme on dirait de Mozart que c'est mélodieux, c'est à dire ce petit quelque chose qui fait qu'on a du plaisir à le lire, un peu comme on dirait "une belle plume". J'essaie de ne plus le dire (Feint est passé par là) mais il n'empêche que c'est pratique, ça dit bien ce qu'on ressent (le plaisir) en le lisant.:)) C'est le compliment à ne jamais faire à un écrivain, que son livre est bien écrit (ou alors avec une intention pernicieuse) ; c'est un peu comme de dire à une très jolie femme qu'elle est bien coiffée.
:)) C'est le compliment à ne jamais faire à un écrivain, que son livre est bien écrit (ou alors avec une intention pernicieuse) ; c'est un peu comme de dire à une très jolie femme qu'elle est bien coiffée.
Merci Feint , je sais maintenant pourquoi ma femme me fait souvent la tête !
;)
Merci Feint , je sais maintenant pourquoi ma femme me fait souvent la tête !
...c'est un peu comme de dire à une très jolie femme qu'elle est bien coiffée.Pas de périphrase minorative, parfait. Tu préfères lui dire qu'elle a un beau cul ?
Oui, mais enfin Septu, il ne manquerait plus qu'on soit obligé de l'acheter !!
Beh oui, c'est exactement ce que je dis...
Je veux bien que Gallimard soit cupide, c'est l'époque qui veut ça, mais il n'empêche que ça dévalorise la collection dans son ensemble et donc les autres auteurs qui y sont déjà. Et au passage cela dévalue aussi l'éditeur lui-même.
Sans doute vrai ici...
Même si je ne voit pas trop en quoi publier un écrivain dit "de moindre valeur" (si on arrive toutefois à s'accorder sur le sens à donner au mot "valeur"), dévalorise les écrivains déjà présents dans la Pléiade. Après tout un livre (et un auteur d'ailleurs...) n'a de "valeur" que celle que l'on veut bien lui accorder...
je viens de lire en diagonale ce forum.
je suis un grand admirateur de Jean d'Ormesson, que j'ai découvert en 1993, lors de mon service militaire (je découvrais à l'époque "l'histoire du Juif Errant" et j'ai embrayé ensuite sur ses autres oeuvres) et également un amateur de la Pléïade, dont je possède modestement un quarantaine de titres: d'Anatole France à Proust en passant par Baudelaire, Jules Renard ou Chateaubriand.
Je me suis donc rué sur l'ouvrage de la Pléïade dédié à d'Ormesson .
Certes , la partie notes et variantes change par rapport aux autres oeuvres mais il faut souligner qu'en y incluant des articles de l'époque, des critiques, et des retranscriptions d'entretiens, les éditions Gallimard ont su renouveler le genre.
D'ailleurs, de mémoire, l'ouvrage de la pléiade consacré à Jules Verne, ne possède pas d'appareil critique aussi étoffé que celui dédié à Proust!!
Et nul ne s'est écrié de l'entrée de Jules Verne dans la Pléiade !
Je reste un inconditionnel de Jean d'O et défend son entrée dans la pléiade, peut-être enfin un exemplaire qui se vendra bien .
Nul n'aura un pistolet sur la tempe pour l'acheter.
Je l'ai acheté en toute connaissance de cause et j'ai apprécié la partie biographique et celle dédiée aux critiques, assez originale dans cette collection.
Et puis, quant on part en voyage, il est maintenant plus aisé d'emporter la pleiade que l'ensemble des ouvrages de Jean d'Ormesson.
A quand, d'ailleurs un ouvrage de la pléiade consacré aux autres ouvrages de d'Ormesson?
je suis un grand admirateur de Jean d'Ormesson, que j'ai découvert en 1993, lors de mon service militaire (je découvrais à l'époque "l'histoire du Juif Errant" et j'ai embrayé ensuite sur ses autres oeuvres) et également un amateur de la Pléïade, dont je possède modestement un quarantaine de titres: d'Anatole France à Proust en passant par Baudelaire, Jules Renard ou Chateaubriand.
Je me suis donc rué sur l'ouvrage de la Pléïade dédié à d'Ormesson .
Certes , la partie notes et variantes change par rapport aux autres oeuvres mais il faut souligner qu'en y incluant des articles de l'époque, des critiques, et des retranscriptions d'entretiens, les éditions Gallimard ont su renouveler le genre.
D'ailleurs, de mémoire, l'ouvrage de la pléiade consacré à Jules Verne, ne possède pas d'appareil critique aussi étoffé que celui dédié à Proust!!
Et nul ne s'est écrié de l'entrée de Jules Verne dans la Pléiade !
Je reste un inconditionnel de Jean d'O et défend son entrée dans la pléiade, peut-être enfin un exemplaire qui se vendra bien .
Nul n'aura un pistolet sur la tempe pour l'acheter.
Je l'ai acheté en toute connaissance de cause et j'ai apprécié la partie biographique et celle dédiée aux critiques, assez originale dans cette collection.
Et puis, quant on part en voyage, il est maintenant plus aisé d'emporter la pleiade que l'ensemble des ouvrages de Jean d'Ormesson.
A quand, d'ailleurs un ouvrage de la pléiade consacré aux autres ouvrages de d'Ormesson?
Même si je ne voit pas trop en quoi publier un écrivain dit "de moindre valeur" (si on arrive toutefois à s'accorder sur le sens à donner au mot "valeur"), dévalorise les écrivains déjà présents dans la Pléiade. Après tout un livre (et un auteur d'ailleurs...) n'a de "valeur" que celle que l'on veut bien lui accorder...Quand on est publié on aime bien l'être en bonne compagnie. Etre dans la même collection que Faulkner, c'est la classe. Etre dans la même que d'Ormesson, nettement moins.
Puis même en dehors du point de vue de l'auteur, si tu vas dans un trois étoiles et qu'au milieu de la carte, parmi les plats gastronomiques, tu vois un plat préparé Piquard, ça te fera tout drôle, non ? Ça présence, pourtant, ne nuit en rien à la qualité des autres plats, mais il y a de grandes chances que tu trouves qu'un plat surgelé n'a pas sa place dans le menu d'un restaurant étoilé. Encore une fois, tout est question de cohérence.
Pardon pour cette affreux "ça présence". Je suis sur mon portable et pas bien réveillé.
Et pour ce "cette affreux" aussi.
Ah bon ! J'ai bien compris, Feint. C'est un peu comme de dire à un peintre abstrait qu'il est « décoratif ».
:)) C'est le compliment à ne jamais faire à un écrivain, que son livre est bien écrit (ou alors avec une intention pernicieuse)
Ça me fait plaisir de te l'entendre dire, Hervé, ici j'aurais fini par ne plus oser... ;-))
je suis un grand admirateur de Jean d'Ormesson,
Mais on peut parfaitement aimer d'Ormesson, là n'est pas le problème. Tout comme, encore une fois, on peut aimer boire une quille modeste entre amis et même la préférer à un prétentieux bordeaux.
Le problème, c'est qu'il faut se mettre d'accord sur ce qu'est la Pléiade.
Si c'est une collection poche de luxe, alors très bien ! Bienvenu à d'Ormesson et à tout un tas d'autres auteurs populaires. Si, par contre, la Pléiade a vocation à être le viatique de la littérature mondiale, alors on peut légitimement s'interroger sur sa place dans cette collection (tout comme sur celle des derniers entrants, type Verne, Zweig ou Kundera).
Le problème, c'est qu'il faut se mettre d'accord sur ce qu'est la Pléiade.
Si c'est une collection poche de luxe, alors très bien ! Bienvenu à d'Ormesson et à tout un tas d'autres auteurs populaires. Si, par contre, la Pléiade a vocation à être le viatique de la littérature mondiale, alors on peut légitimement s'interroger sur sa place dans cette collection (tout comme sur celle des derniers entrants, type Verne, Zweig ou Kundera).
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