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SBJ, j'ai pensé souvent à toi, en lisant ce livre !
Je ne sais si tu le connais, mais je pense, si tu dois le découvrir, qu'il ne te laisserait pas indifférent.
Dans le sens positif du terme.
Quand la religion se cherche, se trouve, se donne un sens. Et c'est signée : la mécréante de service qui ne peut qu'être ébranlée par l'énorme mouvement spirituel que dégage cet ouvrage !
Bien sûr, il ne t'est pas réservé.
Mais à tous les curieux du phénomène mystique (ce n'est pas un "gros mot")
Je ne sais si tu le connais, mais je pense, si tu dois le découvrir, qu'il ne te laisserait pas indifférent.
Dans le sens positif du terme.
Quand la religion se cherche, se trouve, se donne un sens. Et c'est signée : la mécréante de service qui ne peut qu'être ébranlée par l'énorme mouvement spirituel que dégage cet ouvrage !
Bien sûr, il ne t'est pas réservé.
Mais à tous les curieux du phénomène mystique (ce n'est pas un "gros mot")
SBJ, j'ai pensé souvent à toi, en lisant ce livre !Ah, De Gouge, c'était toi ! J'avais senti que mon nez me chatouillait et je m'étais demandé qui donc pensait à moi...
;-))
je vais suivre ton conseil et mettre ce bouquin dans ma liste de livres à lire, parce que, c'est vrai, le phénomène mystique m'a toujours intéressé.
Il m'arrive de relire le livre de Ethi Illesum, « Une vie bouleversée » : c'était son journal intime qui n'était pas destiné à la publication et donc, on peut penser qu'elle dit la vérité sur ses dialogues avec Dieu. Et c'est tout à fait ahurissant.
Mais j'ai vu que ce livre était un gros livre et j'en ai déjà tellement en route que je me demande si j'aurais un jour le temps de tous les lire.
En tout cas, merci du conseil.
Puisqu'il est question d'animaux dans le voisinage divin, SJB, as-tu lu ce conte de Dino Buzzati "Le chien qui a vu Dieu" ??
... SJB, as-tu lu ce conte de Dino Buzzati "Le chien qui a vu Dieu" ??Non, Radetsky, je ne l'ai pas lu. De Buzzati je n'ai lu que Le Désert des Tartares mais j'ai vu que ce conte n'était pas critiqué... Tu t'y mets ?
Je m'y mets de façon rapide et parcellaire, puisque ce conte fait partie d'un recueil de nouvelles publié sous le titre général "La boutique del mistero", dans la collection Oscar chez Mondadori. (ISBN 88-04-36748-2).
Les 32 pages de ce conte décrivent un village quelconque habité par l'échantillon habituel d'une humanité montrant surtout un art consommé pour les petitesses, les mesquineries, les lâchetés ordinaires... rien de très original en somme. Le personnage qui s'en détache de prime abord est un boulanger, avare et retors, qui, lorsqu'il fait la distribution du pain destiné aux nécessiteux, se débrouille pour en récupérer une bonne partie par un procédé astucieux
Un beau jour, un ermite vient s'installer à quelque distance de là, passant sa vie en prières et méditations, sans interférer avec la vie du village ; comme tout bon ermite, il vit seul, à l'exception... d'un chien qui partage son existence.
Vient alors le moment où le chien se place dans la file des mendiants et vu son rôle de compagnon muet d'un saint homme, on n'ose lui refuser le pain qu'il semble de toute évidence attendre afin de l'apporter à son maître.
Jusque là, le brave animal par ailleurs tout à fait pacifique et aucunement menaçant ni chapardeur, pourrait presque se fondre dans le décor et finir par passer inaperçu. Seulement voilà : au-delà de la simple aumône d'un pain, il devient à son corps défendant (mais les voies du Seigneur sont impénétrables...), une manière d'oeil sacré, comme celui qui regardait Caïn dans sa tombe.
Chacun ne voit plus désormais, dans la présence régulière et muette du silencieux animal, que le vivant reflet de ses propres manquements, le reproche d'autant plus brûlant qu'il est humble, adressé à l'indignité de tous. Ce chien, accomplissant fidèlement, lui une simple bête, la vertu cardinale de la Charité, ne peut plus apparaître que comme le Deus ex machina des vertus de l'ermite lequel, comme on sait, est en dialogue permanent avec Dieu, lequel ne répugnerait pas à faire de la plus humble de ses créatures un messager tout aussi éloquent qu'un bipède.
Il est alors terrible, le regard de ce chien, traversant tranquillement, quotidiennement, la boue où se meut la communauté des humains ordinaires. C'est comme s'il s'était mué en une vivante icone de la Conscience.
Puis, brusquement, le bien commence à faire son apparition dans le village...
La fin du conte, pour prosaïque qu'elle soit, laisse une place durable au doute, aux vertus peut-être cachées de la contingence (un croyant dira : la Providence) et c'est le génie de l'écrivain pessimiste qu'est Dino Buzzati de nous faire entrevoir des infinis de possibles...
Les 32 pages de ce conte décrivent un village quelconque habité par l'échantillon habituel d'une humanité montrant surtout un art consommé pour les petitesses, les mesquineries, les lâchetés ordinaires... rien de très original en somme. Le personnage qui s'en détache de prime abord est un boulanger, avare et retors, qui, lorsqu'il fait la distribution du pain destiné aux nécessiteux, se débrouille pour en récupérer une bonne partie par un procédé astucieux
Un beau jour, un ermite vient s'installer à quelque distance de là, passant sa vie en prières et méditations, sans interférer avec la vie du village ; comme tout bon ermite, il vit seul, à l'exception... d'un chien qui partage son existence.
Vient alors le moment où le chien se place dans la file des mendiants et vu son rôle de compagnon muet d'un saint homme, on n'ose lui refuser le pain qu'il semble de toute évidence attendre afin de l'apporter à son maître.
Jusque là, le brave animal par ailleurs tout à fait pacifique et aucunement menaçant ni chapardeur, pourrait presque se fondre dans le décor et finir par passer inaperçu. Seulement voilà : au-delà de la simple aumône d'un pain, il devient à son corps défendant (mais les voies du Seigneur sont impénétrables...), une manière d'oeil sacré, comme celui qui regardait Caïn dans sa tombe.
Chacun ne voit plus désormais, dans la présence régulière et muette du silencieux animal, que le vivant reflet de ses propres manquements, le reproche d'autant plus brûlant qu'il est humble, adressé à l'indignité de tous. Ce chien, accomplissant fidèlement, lui une simple bête, la vertu cardinale de la Charité, ne peut plus apparaître que comme le Deus ex machina des vertus de l'ermite lequel, comme on sait, est en dialogue permanent avec Dieu, lequel ne répugnerait pas à faire de la plus humble de ses créatures un messager tout aussi éloquent qu'un bipède.
Il est alors terrible, le regard de ce chien, traversant tranquillement, quotidiennement, la boue où se meut la communauté des humains ordinaires. C'est comme s'il s'était mué en une vivante icone de la Conscience.
Puis, brusquement, le bien commence à faire son apparition dans le village...
La fin du conte, pour prosaïque qu'elle soit, laisse une place durable au doute, aux vertus peut-être cachées de la contingence (un croyant dira : la Providence) et c'est le génie de l'écrivain pessimiste qu'est Dino Buzzati de nous faire entrevoir des infinis de possibles...
Merci, Rad, tu as l'art de donner l'envie de lire les livres que tu critiques...
Ca donne envie, en effet. Je n'ai lu que le "désert des Tartares" de Buzzati.
Merci, Rad, tu as l'art de donner l'envie de lire les livres que tu critiques...Merci à toi, c'est un beau compliment que tu me fais là... !
Je ne sais pas comment sont regroupés les très nombreux récits, contes et nouvelles de Buzzati en français, puisque j'ai la chance de pouvoir le lire en italien. Il faudra piocher sur internet ;-)
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