Pucksimberg
avatar 11/10/2014 @ 08:25:04
Bonjour à tous !

Voilà le fil est ouvert. Bonne lecture ! :-)

Pucksimberg
avatar 11/10/2014 @ 09:16:18
p.34.

Je viens de finir le premier chapitre.

J'ai été assez surpris par la structure même, un seul paragraphe par chapitre. Pas facile de faire une pause au milieu d'une section. :-)

Pour l'instant, le texte est assez descriptif. L'auteur décrit le personnage de Joseph et son environnement. L'évocation de cette vie à la campagne m'a rapidement fait penser à certains romans de George Sand ou ceux de Mauriac. Les comparaisons s'arrêtent peut-être là ...

Le style est singulier et Marie-Hélène Lafon possède son empreinte propre. Il y a une certaine force dans ses phrases, une petit musique singulière. Elle a aussi le sens du détail qui permet véritablement de visualiser ses personnages.

Sissi

avatar 11/10/2014 @ 11:38:23
Page 34 (premier chapitre)

Bien!
Donc...(je ne sais pas par où commencer, en fait)

C'est effectivement descriptif. Le décor est planté d'emblée (lieu de vie, spartiate d'ailleurs, de Joseph, dans la ferme où il travaille), puis rapidement viennent les analepses (retours en arrière) où, à travers le regard de Joseph (point de vue interne), est évoquée non pas sa vie à lui, mais celle des autres, celle des différents patrons qu'il a eus, celle du village, bref on voit bien ce qu'est la vie agricole dans les campagnes reculées.
Alors, si le projet, comme c'est écrit en quatrième de couverture, est de faire de Jospeh un "témoin", un "regard" sur le monde rural, c'est plutôt réussi.

Il y a juste un énorme hic en ce qui me concerne: qu'est-ce que je m'ennuie....c'est trop factuel, il se passait ci, il se passait ça, il venait de tel bled, il avait tels enfants etc.
Mais bon, attendons la suite, ce n'est que le début après tout.

Sissi

avatar 11/10/2014 @ 11:39:58
p.34.
L'évocation de cette vie à la campagne m'a rapidement fait penser à certains romans de George Sand ou ceux de Mauriac. Les comparaisons s'arrêtent peut-être là ...


Pour moi il n'y a pas de comparaison possible, en fait..;-)

Aaro-Benjamin G.

avatar 11/10/2014 @ 12:43:23
c'est trop factuel, il se passait ci, il se passait ça, il venait de tel bled, il avait tels enfants etc.


Je remarque la même chose. Et ça m’étonne toujours que les auteurs utilisent la troisième personne mais ne font pas ‘vivre’ leurs personnages avec des interactions et des dialogues.

Pieronnelle

avatar 11/10/2014 @ 16:16:14
Pour le moment la vie de Joseph se déroule comme un long ruban...peu de respirations car peu de points mais des points-virgules que j'aime :-). On rentre très vite dans son univers chargé (alourdi ?) de nombreux détails. C'est vrai que cela crée une sorte de monotonie dans la lecture mais en même temps c'est sa vie, dense et conditionnée par celles des autres. Acteur ou témoin ? La suite devrait permettre de le savoir...

Pieronnelle

avatar 11/10/2014 @ 16:22:33
c'est trop factuel, il se passait ci, il se passait ça, il venait de tel bled, il avait tels enfants etc.



Je remarque la même chose. Et ça m’étonne toujours que les auteurs utilisent la troisième personne mais ne font pas ‘vivre’ leurs personnages avec des interactions et des dialogues.

D'après le style de l'écriture je n'ai pas l'impression qu'il devrait y avoir beaucoup de dialogues ; mais je me trompe peut-être.
Je pense personnellement qu'on peut faire vivre des personnages sans forcément des dialogues. Les dialogues peuvent être «racontés».

Ludmilla
avatar 11/10/2014 @ 16:28:30
Je ne vois pas ce livre comme descriptif. Pour moi, on est dans la tête de Joseph, le livre (au moins jusque là où j'en suis, la moitié), ce sont ses pensées qui dérivent au fil de ses souvenirs (penser au chien de la ferme lui rappelle un autre chien)
Joseph, un vieil ouvrier agricole (59 ans), un monde paysan qui n'existe presque plus, Joseph, qui est seul (ses parents sont morts, il ne reverra probablement jamais son frère), Joseph, qui n'était bon qu'en calcul mental,...

Pas vraiment un roman, plutôt une chronique d'un monde qui meurt sans bruit.

Shelton
avatar 11/10/2014 @ 16:28:44
Voilà, moi aussi, je suis parti à la rencontre de ce fameux Joseph qui m'attendait depuis déjà plus deux semaine dans ma bibliothèque. Pourtant, les bibliothèques ne semblent pas avoir été les lieux qu'il fréquentait le plus dans sa vie...

Un rythme atypique, faussement lent, avec une multitude d'informations qui donnent à la vie de Joseph de la consistance. j'avoue être assez sensible à cette narration et finalement je suis assez content de pénétrer dans une ferme, de voir les relations entre famille et personnel, de voir les petits détails de la vie quotidienne, ces petits riens qui rendent tout crédible comme les mots croisés, la trousse, le dictionnaire...

Pour le moment, après une cinquantaine de pages, je suis plutôt très satisfait de cette lecture...

Pieronnelle s'interroge sur le fait de savoir si Joseph est acteur ou témoin ? La question se pose mais peut-être de façon plus générale : quand on vit, est-ce qu'on n'est pas plus souvent témoin qu'acteur ? Joseph donne le sentiment de vivre, tout simplement, modestement mais surement... A suivre !

Shelton
avatar 11/10/2014 @ 16:29:42
Ludmilla dépose son texte en même temps que moi et j'ai une vision assez proche de la sienne...

Ludmilla
avatar 11/10/2014 @ 16:35:53
Le "style" m'a un peu rappelé celui de "Dévorations" de Richard Millet ("Joseph" étant plus facile à lire toutefois), le monologue intérieur d'une femme, un livre que je n'aurais jamais lu sans le prix CL 2009 (déjà 5 ans) et qui m'avait finalement complètement accrochée.

Pucksimberg
avatar 11/10/2014 @ 21:36:17
p.34.
L'évocation de cette vie à la campagne m'a rapidement fait penser à certains romans de George Sand ou ceux de Mauriac. Les comparaisons s'arrêtent peut-être là ...



Pour moi il n'y a pas de comparaison possible, en fait..;-)


C'était ma première réaction spontanée face à cet univers champêtre, ces petits villages, ces scènes d'intérieur ... J'ai avancé la lecture et l'on n'est plus dans cet univers.

Pucksimberg
avatar 11/10/2014 @ 21:37:41

Il y a juste un énorme hic en ce qui me concerne: qu'est-ce que je m'ennuie....c'est trop factuel, il se passait ci, il se passait ça, il venait de tel bled, il avait tels enfants etc.
Mais bon, attendons la suite, ce n'est que le début après tout.


Un peu le même sentiment, mais je commence à m'intéresser au personnage de Joseph. Ces souvenirs de jeunesse le rendent attachant.
J'ai tout de même l'impression de lire un portrait ...

Pucksimberg
avatar 11/10/2014 @ 21:39:54
Pour l'instant, je ne saurais pas dire s'il est davantage témoin ou acteur. J'ai surtout l'impression que l'on plonge dans se souvenirs. Il y a pas mal d'épisodes liés au passé ...

Sissi

avatar 12/10/2014 @ 07:26:36
c'est trop factuel, il se passait ci, il se passait ça, il venait de tel bled, il avait tels enfants etc.



Je remarque la même chose. Et ça m’étonne toujours que les auteurs utilisent la troisième personne mais ne font pas ‘vivre’ leurs personnages avec des interactions et des dialogues.


D'après le style de l'écriture je n'ai pas l'impression qu'il devrait y avoir beaucoup de dialogues ; mais je me trompe peut-être.
Je pense personnellement qu'on peut faire vivre des personnages sans forcément des dialogues. Les dialogues peuvent être «racontés».


Oui. Je suis d'accord. Ce n'est pas le manque de dialogues qui fait défaut selon moi. C'est ce sempiternel imparfait, les phrases qui s'enchaînent sans véritable liant. Elle sont apposées les unes aux autres. Je trouve ça très monotone, en fait.

Sissi

avatar 12/10/2014 @ 07:42:49
Je ne vois pas ce livre comme descriptif. Pour moi, on est dans la tête de Joseph,


L'un n'empêche pas l'autre ;-)
On est dans la tête de Joseph dont l'esprit ne vagabonde pas en pensant à tout et rien, il repense précisément à sa vie passée, aux différentes fermes où il est passé. Et justement, ça manque à mes yeux cruellement de réflexions et de pensées personnelles. Il nous "expose" des personnes, des lieux de vie, des modes de vie, des anecdotes de vie etc.
Mais il reste très neutre.

Exemple en prenant au pif la page 62 (pour ceux qu ne liraient pas le livre mais liraient, avec bonté, nos commentaires quand même ;-)

NE PAS LIRE SI ON EN EST AVANT LA PAGE 62

"Dans l'étable, du côté du parc à veaux qui est moins éclairé, on voit la tête blonde du fils. Il est grand et maigre, les filles doivent le trouver beau. Il tient de la patronne qui a beaucoup de cheveux courts et très blancs. La patronne était peut-être blonde aussi, Joseph l'a pensé au début, mais il ne l'imagine pas jeune et on ne voit aucune photo d'elle fixée sur le frigo avec les coccinelles magnétiques; on voit le patron avec les enfants du Lot alignés sur le mur et aussi, qui reste accrochée à la même place, en haut à droite, une photo du fils à dix-huit ans debout et sérieux à côté de sa première voiture. etc.

(bon, pour le coup, ce n'est pas à l'imparfait, ce passage)

Sissi

avatar 12/10/2014 @ 07:45:26
J'attaque la page 85 et je pense que j'aurai terminé ce matin (je lis assez vite et, pas de chance, je suis tombée de mon lit!)

Pucksimberg
avatar 12/10/2014 @ 08:44:15
p.84.

Le lecteur suit toujours ce personnage et son environnement proche. Il est vrai qu'il ne se passe pas grand-chose. Certains épisodes m'accrochent ( scènes à l'école ), d'autres m'intéressent franchement moins.

Marie-Hélène Lafon a photographié ce monde rural, le dépeint méticuleusement grâce à son personnage de Joseph. C'est la vie dans sa grande simplicité qui est exposée ici. Cela ne me fait plus penser à Mauriac, mais plutôt aux petits reportages du 13 heures de Jean-Pierre Pernault où l'on découvre un vieux cordonnier au fin fond de sa vallée, etc.

Ce qui me semble tout de même intéressant dans le roman, par le point de vue interne, c'est de voir comment Joseph voit les autres, comment sans doute il modifie certains épisodes ... Je n'irai pas jusqu'à dire que c'est un roman psychologique qui permet de voir les mouvements de la pensée du personnage, mais il y a 10% de cela et j'aime bien ce point !

Pucksimberg
avatar 12/10/2014 @ 08:45:12
J'attaque la page 85 et je pense que j'aurai terminé ce matin (je lis assez vite et, pas de chance, je suis tombée de mon lit!)


Ce devrait être la même chose pour moi vu le ciel toulonnais ...

Shelton
avatar 12/10/2014 @ 09:30:56
L'auteure nous enferme dans la tête de Joseph, pour le coup en spectateur : le fil de la mémoire suit sont chemin : un mot, une image, un personnage appelle un autre fait et ainsi de suite... La vie de Joseph arrive chez nous par petites révélations, dans l'ordre provoqué par la mémoire, donc ce n'est ni logique, ni chronologique, c'est tout simplement humain, profondément humain... J'aime toujours...

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