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DE GOUGE
avatar 02/06/2014 @ 22:53:32
Grands mouvements en perspective ! Et regard sur nos histoires.
Je suis de Loire atlantique. Pétain a décidé un jour de nous retirer de la Bretagne, et cette décision qui, je le conçois, n'était pas une priorité à la fin de la guerre, n'a jamais été remise en cause malgré les demandes multiples.
Nous faisons, contraints et forcés, partie des "Pays de Loire" une entité sans sens ni âme, ni Histoire. Je suis née à "Fay de Bretagne" (FAY = fagot : zone forestière) tout près du "Temple de Bretagne", ma langue d'origine est le Gallo : A Rennes, je comprends tous les Bretons, à Vannes (aussi près géographiquement que Rennes) je ne comprends pas un mot.
Nous avons 2 langues mais la même émotion devant notre musique, nos textes... et notre sale caractère.
Pourtant, je ne suis pas considérée comme Bretonne ! Je vis à Nantes ou fleurit le château d'Anne, ou tout, pourtant, respire l'appartenance à notre culture bretonne.
Ils (à Paris) vont décider pour nous ! Je suis colère et souhaite le partager.
OK, il y a pire problème dans le monde mais se voir arracher 2 fois sa culture, son appartenance, ça fait mal !
Désolée, Jules Roman , mais la Vendée je la vire tout de suite, nous n'avons pas de liens (enfin le nord de la LA, dont je suis) et même historiquement, nous fûmes largement antagonistes..... !
A suivre : ce que feront de nous les "décideurs parisiens" ?!

Radetsky
avatar 03/06/2014 @ 10:37:33
1) FAY = probablement du latin fagus, donc bois de hêtres... pas très celte,...mieux vaudrait employer la racine nemeton = bois, en gaulois.
2) La bretonnitude est une variante invasive récente (VIIe siècle) du celtique gaulois (Ve siècle avant JC), que les parlers vannetais qui en gardent la trace représentent assez bien, notamment dans leur prononciation chuintante. Précisons que j'ai épousé - et réciproquement - une Bretonne du Finistère et je me coltine amicalement avec sa fratrie, engluée dans ses contradictions franco-bretonnes. Donc non pas deux langues mais une infinité de variantes locales.
3) le breton "diwan", tentative de resurrection et d'unification (donc de nivellement et d'anéantissement culturel) est un squelette sans chair, comme l'hébreu moderne, ou encore le romanche "unifié" des Grisons : va tenter de discuter avec une mamie Bigoudène dans son breton à elle et tu comprendras ce qu'on est en train de perdre à jamais ; le vin sans alcool ni tanins n'est plus que du jus de raisins...

On peut toujours danser au son du biniou avec des beaux costumes qui n'existent que depuis 120 ans et ne sont que des inventions de folkloristes (quel paysan misérable aurait eu les moyens de se payer des fanfreluches brodées de fil d'argent, en Bretagne ou ailleurs...?) : être Breton ce n'est pas ça !
Par contre les grèves des ouvrières dans les conserveries, ça c'est breton ! pareil pour celles du "Joint Français".

Ceci dit, le charcutage administratif est de tous les temps, pour déplorable qu'il soit. Et arrête de cracher sur les maudits Parisiens : c'est vous, provinciaux, qui les y avez envoyés, ces fameux "décideurs". Et ensuite, laisse-moi te dire que les Parisiens ont été expulsés de leur ville dans les années 60-80 par les Rastignac issus du terroir. Les miens (en ligne paternelle) étaient déjà Parisiens sous Louis XIII, mais aujourd'hui c'est devenu impossible pour mloi ou mes gamines : pas assez de fric pour ça. Mais baste, c'est une autre histoire (quoique...). Je suis né à Paris, mais les femmes, chez nous, sont ou ont été Allemandes, Italiennes, Austro-Hongroises, Flamandes.... alors camarade, ma culture, elle est où ? Je remercie le non-dieu d'être aussi fils d'immigrées météques pur jus.

Une culture refermée sur elle-même et qui se revendique originale et nécessaire ferait bien tout d'abord de s'interroger sur ses origines et surtout ses buts actuels. Pour illuster, je prends pour exemple celle d'un écrivain canadien (j'ai oublié son nom) francophone qui il y a quelques années, démontait les arguments des indépendantistes du Québec en leur posant la question du "Pourquoi être indépendant ?" et sur quelles bases :

- Supprimerez-vous le rapport d'exploitation entre le capital et le travail ?
- Les femmes seront-elles en tout pointà égalité avec les hommes ?
- Changerez-vous les règles de la propriété foncière et de sa transmission ?
- Persisterez-vous à vous figer devant une télé de merde, à mâchouiller du caoutchouc, etc., en bref à vivre et penser comme des porcs ?

Si vous répondez par "non" aux trois premières et "oui" à la dernière, on ne voit pas à quoi peut servir une "indépendance" où tout change pour que rien ne change. {on peut passer le message aux Ecossais et autres Catalans...}

Tu piges, ma poulette, ton taf c'est pas du nanan, alors va falloir te manier la rondelle et radicaliser un peu ta jactance.

Donc, commence par former un soviet dans ton quartier, avec fédération concomitante des autres soviets de district, rédige un programme, forme des militants visibles ou occultes, forme des groupes d'infiltration dans les administrations et autres nids de "parisiens", bloque les transports, les communications, recrute des hackers pour bordéliser internet (sauf CL, hein !) noyaute la police, la gendarmerie et l'armée, prépare des caches de vivres et d'autres choses utiles....

Non ? T'es pas méchante à ce point ? Dommage...encore une Pasionaria qui se défile :-((

Pieronnelle

avatar 03/06/2014 @ 11:27:53
Et toi Radetsky t'es méchant :-) ?

Radetsky
avatar 03/06/2014 @ 14:01:11
Et toi Radetsky t'es méchant :-) ?
Autant que possible, mais pas trop (pas assez dirais-je presque) avec les femmes...

Saint Jean-Baptiste 03/06/2014 @ 22:52:50
Je pense que Normal Premier se lance dans une nouvelle péripétie qui va émoustiller la France et lui faire oublier les vrais problèmes.
Le but est de faire des économies, ce qui est très louable. Mais des économies en supprimant beaucoup d'emplois...

On va s'amuser à voir resurgir des conflits régionalistes avec la promotion des langues locales, du folklore et des réminiscences historiques... Un premier problème sera de donner des noms aux nouvelles régions ; j'espère qu'on ne va pas remplacer les beaux noms actuels par des abominations du genre Normancardie ou Picarmandie...

Mais, au moins, en France ça reste sur le plan purement culturel, apparemment.
Partout ailleurs, ces tendances régionalistes sont essentiellement des replis égoïstes des régions riches qui refusent la solidarité avec les régions plus pauvres.

DE GOUGE
avatar 04/06/2014 @ 00:42:25
Merci, Pieronelle !
Radetsky, pour moi, ton approche est avant tout de la rationalisation un peu étroite d'un phénomène affectif : ben oui !
Il y a l'Europe (à laquelle j'adhère à fond) qui me fait justement avoir envie de gérer mon origine : Bretonne ne t'en déplaise !
Je déteste que le parisianisme entérine le mouvement pétainiste lequel a crée une région amputée, et c'est la mienne : Désolée, il n'y a pas de construction, dansée ou "binouisée" chez nous, mais un sentiment de réalités fortes qui nous unissent ! Est-ce ridicule ?


On peut toujours danser au son du biniou avec des beaux costumes qui n'existent que depuis 120 ans et ne sont que des inventions de folkloristes (quel paysan misérable aurait eu les moyens de se payer des fanfreluches brodées de fil d'argent, en Bretagne ou ailleurs...?) : être Breton ce n'est pas ça !
Par contre les grèves des ouvrières dans les conserveries, ça c'est breton ! pareil pour celles du "Joint Français".

A Nantes, on ne se la joue pas costumes et biniou - d’autant plus que notre histoire fait apparaitre que la "Révolution française" a crée un hiatus : La Nantes Républicaine, dans la Bretagne rebelle (pas anti ni pro-royaliste, mais défendeuse en diable de ses droits ancestraux).
Mais, il est toujours resté, au décours des siècles, une identité commune, la nôtre que le régime Vichyste a un jour décidé de détruire.
Quant au droit à la grève, dont tu parles, il est inscrit dans nos gènes : des chantiers de St Saint-Nazaire aux mouvements de rébellion paysans et ouvriers, et même relevants de l’administration, ça fait partie notre identité commune.
Tu piges, ma poulette, ton taf c'est pas du nanan, alors va falloir te manier la rondelle et radicaliser un peu ta jactance.
Radetsky, tu vas ou là ?
Il y a un épisode dans ton discours que je n'arrive pas à suivre : un familiarisme macho et imbécile -ce qui ne te ressemble pas- d’ordinaire. Es-tu fatigué, agacé ? Je ne sais mais on sort du vrai sujet.

Je laisse passer ton délire soviet : à l'émotion primaire mais sincère tu réponds : infiltrations, hackers, bordel et noyautage..
Ma "colère" pauvrement identitaire n'en demandait pas tant !
Re merci à Pieronnelle, qui ne craint pas de s'opposer aux 'Chevaliers blancs" des pourfendeurs.
Sans rancune, Radetsky, mais en espérant de ta part un regard plus ouvert ! (?)et qui te ressemblerait plus

DE GOUGE
avatar 04/06/2014 @ 00:46:45
Pardon, j'ai merdé : c'est trop bête, le ressenti douloureux! je n'ai pas remis en en parenthèses les phrases de Radetsky !

CA rend plus compliqué à lire mon message ci dessus !
Désolée

Radetsky
avatar 04/06/2014 @ 12:12:48
Pardon, j'ai merdé : c'est trop bête, le ressenti douloureux! je n'ai pas remis en en parenthèses les phrases de Radetsky !
CA rend plus compliqué à lire mon message ci dessus !
Désolée

Je crois surtout que tu n'as pas pris le temps d'aller au fond de ce que j'écrivais. Et puis on peut manier l'ironie ou la blague sans être forcément d'un "familiarisme macho et imbécile"... Cool, cool, Olympe. On s'asseoit, on relit, paragraphe par paragraphe (et des fois on change de registre ou d'idée de l'un à l'autre). Et ton ostracisme à l'égard des Parisiens vaut bien tous les autres. Et réfléchis : si tu en es à pleurer après une "identité", c'est que tu l'as déjà perdue, ou bien qu'elle est le signe visible d'autre chose, le substitut d'un manque plus profond. Des "identités" j'en ai à la pelle, vois-tu, de Paris (pardon !) à Vienne, via Turin, Francfort, Lisbonne, Cardiff, Amsterdam, Toulouse, L'île Molène, et j'en oublie...
Tiens, pour ajouter à ta confusion je te cite une phrase de Jean Jaurès (essaie de la lire avec l'accent, miladiou !) : "Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup d'internationalisme y ramène..."

Antinea
avatar 04/06/2014 @ 12:33:11
J'avoue que ce nationalisme régional m'interroge. Je pensais naïvement que les français avaient complètement intégré et dissocié dans leurs mentalités et leurs cœurs les régions administratives des régions folkloriques-traditionnelles, autrement dit que bien que Nantes (par exemple) soit en Pays-de-Loire administrativement elle n'en restait pas moins bretonne de cœur et que cela suffisait et que cela ne vexait personne. Je vois avec ce fil que non.

Pourquoi ce besoin de reconnaissance ? Est-ce vraiment important que ce qui soit dans la tête figure effectivement sur le papier ? Je dis cela mais quand on me dit que je suis parisienne, j'ai juste envie de hurler... et pourtant, les jours dans la capitales s'éternisent...

Radetsky
avatar 04/06/2014 @ 12:33:21

On va s'amuser à voir resurgir des conflits régionalistes avec la promotion des langues locales, du folklore et des réminiscences historiques... Un premier problème sera de donner des noms aux nouvelles régions ; j'espère qu'on ne va pas remplacer les beaux noms actuels par des abominations ;du genre Normancardie ou Picarmandie...
Tout à fait. On a d'ailleurs à disposition des noms vieux comme les chemins et qu'il est inutile de remplacer par des trucs artificiels. Ainsi, Bretagne, Normandie, Auvergne sont très clairs et Dauphiné le serait tout autant, tout comme on pourrait rendre hommage aux Romains (pour une fois qu'on était conquis par des gens civilisés... ça ne s'est plus jamais reproduit, même ailleurs) en redonnant à la Narbonnaise son lustre d'antan, et un Béarn-Gascogne sonnerait bien aux oreilles d'un Henri IV, le meilleur souverain qu'on ait jamais eu : il a fait l'édit de Nantes.

Mais, au moins, en France ça reste sur le plan purement culturel, apparemment.

Culturel, oui, mais la chose recouvre des vieilles querelles, de vieux contentieux, (NordSud) et ça dure au moins depuis St Dominique et la croisade contre les Albigeois, en passant par la Réforme, la Révolution, les crises viticoles des XIXe/XXe siècles, et j'en passe.
Partout ailleurs, ces tendances régionalistes sont essentiellement des replis égoïstes des régions riches qui refusent la solidarité avec les régions plus pauvres.
Je te suis là aussi mais avec des nuances : il ne faut pas oublier en outre l'avidité des "élites" locales (variantes du "parisien" que déteste DEGouge) se disant qu'il y a là un fromage juteux à presser, sans avoir à rien changer en profondeur.

Veneziano
avatar 04/06/2014 @ 14:45:31
La technocratie n'est pas le parisianisme et la Loire atlantique est bien bretonne.
Cette réforme est menée rapidement, quelque peu délayée, pour éviter de trop retarder les régionales, qui ne seront retardées que de six mois et non d'un an. C'est un moyen d'éluder le non-sens administratif du grand ouest. Ni les Pays de la Loire ni le Centre ne signifient quelque chose, le Poitou-Charentes déjà un peu plus.

Pieronnelle

avatar 04/06/2014 @ 15:43:23
Il me semble qu'on doit dissocier la question de l'"identité" régionale du fait de se sentir proche de l'endroit où l'on est né ou a vécu des moments de sa vie.
Je me sens bourbonnaise, où je suis née, parce que j'aime ce qui s'y rattache, la géographie, les gens, les moeurs ; les souvenirs sont reliés aux lieux, aux évènements que j'ai connus avant d'en partir...pour d'autres lieux auxquels aussi je me suis attachés.

En fait, l'Histoire et les traditions sont liées pour moi de manière absolue à la géographie de ces régions. Chaque endroit a son intérêt ; j'ai aimé Paris, vraiment, alors j'ai cherché à connaître l'histoire des arrondissements où je suis passée ; et je me suis sentie parisienne...
Arrivée en Eure et Loir (cette fameuse région Centre , bizarre !) j'ai fouillé aussi dans son passé ; pourquoi il y a "Liberté égalité fraternite" au fronton de certaines églises....Et je me suis sentie eurélienne...
Dans le midi, où je trouvais la mer plutôt monotone, je me suis plongée dans l'histoire de Menton en pleine tourmente au moment de la guerre de 40 ; et je me suis sentie mentonaise...
Tout ça pour dire que ce qui compte ce sont les marques qu'il y a en nous de ces régions, ou pays, et que ces divisions administratives qui n'ont d'autre intérêt souvent qu'économique, sont bien loin du sentiment d'appartenance que l'on ressent.

Non DeGouge ils ne t-ont pas volé ta Bretagne, bretonne tu resteras et tu as raison d'en être fière ; et te connaissant un peu sur ce fil je sais bien que tu es une vraie citoyenne du monde aussi :-))

Veneziano
avatar 04/06/2014 @ 16:30:53
Je suis bien d'accord avec toi, Pierronnelle.

Radetsky
avatar 04/06/2014 @ 16:49:10
Un tout petit, un microdétail. Pourquoi Bretons et Normands tiennent-ils à manger du beurre salé ? Cette petite particularité ne sied ni aux Savoyards, Comtois, Picards et autres Basques. Et la revendication va parfois jusqu'à l'obstination, tant elle leur tient à coeur et, apparemment, fait partie de cette "identité". Tout juste pour des raisons fiscales : pays de petite gabelle. Il n'y a plus de gabelle (il y a pire en fait d'impôts) et on n'a plus besoin de torturer le beurre pour le conserver, puisqu'un frigo suffit. Et franchement, une tartine salée avec le café du matin... j'ai l'impression d'être au Tibet, mais il n'y a pas de yaks autour du Conquet et le Menez Mikel n'a même pas 400 m :(
Afin qu'une culture ne disparaisse pas, il lui faut se dépasser et puiser en elle-même les matériaux d'un futur possible qui puisse être une raison d'être aussi pour les autres et non pas s'accrocher uniquement à un passé mythifié. Maintenant, si "culture" signifie d'abord nostalgie, réminiscences, consolations esthétiques, conservatisme et rien d'autre, c'est foutu. De Gaulle disait, je ne sais plus quand (1945 ?) "La France aura été, une fois de plus, exemplaire". Il importe peu de savoir s'il avait tout à fait raison, mais tout est là. Et à ce titre il y a belle lurette que nous ne le sommes plus.

DE GOUGE
avatar 04/06/2014 @ 22:33:43
"Un peu d'internationalisme éloigne de la patrie, beaucoup d'internationalisme y ramène..."

Je rejoins Jaures : affiliée sincèrement à l'Europe, j'ai besoin qu'on mette à plat et revisite une loi Pétainiste qui a arbitrairement scindé mon appartenance régionale. Et que l'on entérine aujourd'hui, quand enfin on aurait pu la remettre en cause !
La Bretagne et la Pays basque furent victimes d'une a-culturation terrible : la honte de s'exprimer dans sa propre langue!
Chez nous, à l'école, un enfant parlant breton se retrouvait, honte suprême, avec un sabot accroché au cou. C'était hier et un besoin évident de construire une communauté élargie ayant des réflexes communs. Sans doute aurait' on pu être moins violent et un tout petit peu plus respectueux.....Ce fut hier.
Aujourd’hui, nous avons ce besoin de nous réapproprier notre identité, pas à notre niveau, c'est du réel, mais aux yeux et à la connaissance de tous.
Je pensais naïvement que les français avaient complètement intégré et dissocié dans leurs mentalités et leurs cœurs les régions administratives des régions folkloriques-traditionnelles, autrement dit que bien que Nantes (par exemple) soit en Pays-de-Loire administrativement elle n'en restait pas moins bretonne de cœur et que cela suffisait et que cela ne vexait personne. Je vois avec ce fil que non.

Eh bien, non, Antinea, ça ne suffit pas un rattachement administratif et le cœur non plus ! Ça n'est pas du folklore, mais une vraie histoire commune qu'on a besoin de vivre, confronter et faire reconnaitre.
OK, je n'ai pas été que fine dans ma notion de parisianisme, mais c'est quand même l’Élisée qui tranche sans respect !
Je te rejoins Radetsky quand tu parles de "l'avidité des élites locales", comme quoi je ne suis pas qu'anti jacobinisme !...
Pourquoi Bretons et Normands tiennent-ils à manger du beurre salé ?

Parce que c'est délicieux ! un petit déjeuner "café au lait + tartine de beurre salée, je ne connais rien de meilleur ! Quand vous voulez, tous, je vous le fais découvrir, attention avec le pain qui va avec et surtout notre beurre salé... Pas demi-sel, salé ! je vous promets, dépassez vos habitudes alimentaires et vos idées reçues : et découvrez un vrai délice !
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Non De Gouge ils ne t-ont pas volé ta Bretagne, bretonne tu resteras et tu as raison d'en être fière ; et te connaissant un peu sur ce fil je sais bien que tu es une vraie citoyenne du monde aussi :-))

Merci Pieronnelle !

Saule

avatar 04/06/2014 @ 23:04:54
Parce que c'est délicieux ! un petit déjeuner "café au lait + tartine de beurre salée, je ne connais rien de meilleur ! Quand vous voulez, tous, je vous le fais découvrir, attention avec le pain qui va avec et surtout notre beurre salé... Pas demi-sel, salé ! je vous promets, dépassez vos habitudes alimentaires et vos idées reçues : et découvrez un vrai délice !

Je confirme : tartines au nutella avec du beurre au sel de Garande... rien de mieux.

Antinea
avatar 04/06/2014 @ 23:43:50

Je pensais naïvement que les français avaient complètement intégré et dissocié dans leurs mentalités et leurs cœurs les régions administratives des régions folkloriques-traditionnelles, autrement dit que bien que Nantes (par exemple) soit en Pays-de-Loire administrativement elle n'en restait pas moins bretonne de cœur et que cela suffisait et que cela ne vexait personne. Je vois avec ce fil que non.

Eh bien, non, Antinea, ça ne suffit pas un rattachement administratif et le cœur non plus ! Ça n'est pas du folklore, mais une vraie histoire commune qu'on a besoin de vivre, confronter et faire reconnaitre.
OK, je n'ai pas été que fine dans ma notion de parisianisme, mais c'est quand même l’Élisée qui tranche sans respect !


L'Elysée, c'est pas plus les parisiens que les charentais, que les bretons. C'est tout le peuple. Mais j'ai vraiment le sentiment que la distance géographique est responsable des inégalités d'attention. C'est comme à la cours de Versailles, les provinces éloignées tombaient dans l'oubli sauf si le noble du coin montait à Versailles et faisait partie de le cour...

Pieronnelle

avatar 05/06/2014 @ 12:04:58
Je précise quand même que je me sens prioritairement bourbonnaise :-) et je me demande bien quels vont être les intérêts communs avec Rhône-Alpes ...campagnes riantes, bois noirs et douces montagnes en face des pics et neiges parfois éternelles ! Déjà que je trouvais limite d'avoir regroupé Auvergne et Bourbonnais et par là même supprimé le nom du pays bourbon (toute une sacrée histoire, celle de la France en fait :-))

AmauryWatremez

avatar 05/06/2014 @ 13:29:47
http://mesterressaintes.hautetfort.com/archive/…
J'ai toujours eu horreur des régionalismes, je dois te l'avouer ami lecteur pour être honnête dés le départ, un alibi pour vendre de la pseudo « brioche vendéenne » (invention des années 60) ou du « vrai » lait fermier, ou du « vrai » cidre pressé avec des pommes cartonneuses, produits en usine à destination des touristes « parisiens » que l'on n'aime pas mais que l'on est content de « plumer » en « saison ». « Paris » en province commence généralement dans la « grande » ville voisine, le chef-lieu de canton. Dans ces villes moyennes provinciales qui n'ont plus beaucoup de cachet ni de véritable identité, même si les habitants ont des « smartefônes » en poche ou vissés dans la paume, des écrans plats chez eux, dans leur tête ils sont toujours en blouses et vareuses, casquettes « à ponts », ne respectant que l'argent.



Ce sont des constructions fantasmatiques récentes issues d'une idéalisation du passé et de traditions ou costumes folkloriques n'ayant jamais réellement eu cours auparavant, en réaction certes parfois contre la centralisation jacobine qui n'y était pas allée de main mort il faut dire ; centralisation républicaine qui ne faisait que parachever l’œuvre de construction de la nation par les souverains français.



L'inconnu qui crie « Vive la Nation ! » à Valmy, galvanisant les troupes françaises en perdition et permettant ainsi d'espérer la victoire est dans le droit fil du désir des descendants d'Hugues Capet d'unir la France autour d'idéaux communs.



Les régionalismes c'est finalement aussi la cerise sur le gâteau de la destruction du lien national, et les quatorze régions présentées en grande pompe, mousse et pampre par notre président (main sur le cœur) ressemblent fort aux « euro-länder », ou « euro-régions » (mais en allemande ça sonne mieux je trouve) qui sont en projet depuis longtemps à Bruxelles et dont la découpe correspond aux intérêts économiques des uns ou des autres, mais pas bien entendu à l'intérêt commun. Il est prévu depuis longtemps par exemple que les « Pays de la Loire » soient la seule région agricole française, de par sa façade littorale, et son accès par le fleuve.



Comme ce lien national est détruit depuis belle lurette c'est tout ce qui reste aux citoyens qui n'ont que cela à se raccrocher comme identité collective, une identité réduite au plus petit commun dénominateur où l'étranger commencer à la porte du village voire du quartier, car cela existe aussi dans les « quartiers » : d'un « bloc » d'immeubles à l'autre, l'identité n'est pas la même et considérée comme un obstacle insurmontable au fameux « vivrensemble » qui n'est plus qu'un mirage.



C'est le retour à la tribu néolithique, à la horde d'« homo plus vraiment sapiens », celui n'en respectant pas les règles ou les normes étriquées étant condamné à s'en voir immanquablement rejeté. « Toi comme moi, toi gentil ; Toi pas comme moi, toi pas gentil, tout en prônant par ailleurs une différenciation marquée de chacun. Par contre tout le monde se rejoint et « communie » dans une même détestation du « parisien » que l'on hait et que l'on envie en même temps, certains provinciaux ayant matériellement réussi deviennent ainsi plus « bobos » que les « bobos », provincialisant la Capitale qui devient un refuge de « grandes personnes » qui sont à la fois des « adulescents » et des petits vieux.





Le fameux « village global » promis et rêvé par MacLuhan il y a quelques décennies, susceptible de devenir réalité de par la multiplication des moyens de communication selon lui, l'utopie devenant accessible, s'est en fait largement rétréci. Il n'y a plus que des individualités presque complètement étanches posées les uns à côté des autres qui lorsqu'elles se croisent le font sur des critères primaires : l'apparence, l'appartenance au même bled, au même coin de ville.



Et c'est ainsi que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes...

JulesRomans
avatar 05/06/2014 @ 15:21:48
Si les habits traditionnels sont souvent le fruit d'une invention folklorique de la fin du XXe siècle, par contre en général les plats traditionnels sont anciens

La Brioche Vendéenne
http://www.association-brioche-vendeenne.fr/

Ce qui ne veut pas dire que ces plats remontent aux Gaulois, ainsi la charcuterie et mojettes ne peut se concevoir avant la découverte de l'Amérique.

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