Antinea
avatar 08/05/2014 @ 18:21:07
C'est un exercice difficile que d'écrire pour cet anniversaire de Vos Ecrits ; il ne s'agit pas d'un exercice guidé par des contraintes, il faut « juste » laisser son imagination parler en l'honneur de cette partie du forum souvent sujette à polémique ou à des questionnements qui parfois m'échappent : en effet, j'ai pu voir pendant ces presque dix ans que je la fréquente que certains Cliens la croient réservée à un groupe alors qu'il suffit d'en pousser la porte qui n'est jamais fermée, d'autres la regardent d'un œil un peu dur : celles et ceux qui postent n'ont-ils pas, quelque part, le besoin (honteux, forcément) d'être lus ? Rhôoo, les gros vilains. D'autres inscrits, plus furtifs, n'y viennent que pour y faire leur publicité, semble-t-il, jetant là comme une bouteille à la mer leur texte ou un lien vers un blog sans prêter attention aux autres textes, sans participer en rien à la vie du forum. Et puis il y a les lecteurs invisibles qui jettent un œil aux exercices, sans y participer, et enfin, et c'est le plus important, toutes celles et tous ceux qui s'y amusent, qui profitent de cet espace pour mettre en mot une anecdote, un souvenir, une histoire qu'ils ou elles aiment se raconter et aimeraient raconter aux autres, pour se torturer les neurones avec des contraintes parfois cocasses, et viennent lire et laisser quelques lignes sur les écrits des autres, partagent et participent, critiquent et s'enrichissent de cette diversité offerte par ce lieu que je pense être un lieu de liberté. La liberté pour l'écrivaillon que je suis, sans honte.

Car quelle honte y a-il à écrire ? Quelle honte y-a-t-il à poster ? Quelle honte y-a-t-il à exposer ses textes en espérant qu'ils soient lus ? Et enfin quelle honte y-a-t-il à lire les lignes des autres qui comme moi ont la logorrhée au bout des doigts et à oser la critique ? Seul l'écrivain aurait-il le droit d'écrire et de faire lire ses écrits ? J'ai toujours écrit ou presque, depuis l'âge de dix ans, des histoires, des nouvelles, que je ne partageais qu'avec une amie dont je lisais les textes, bien différents des miens (et c'est là tout l'intérêt). Cela a toujours fait partie de mes passions et de mes occupations.

Alors oui, je revendique le droit d'écrire de l'écrivaillon, le droit de faire partager ses histoires à celles et ceux qui ont envie de les lire, le droit d'accéder aussi aux textes de ses coreligionnaires, le droit de découvrir, de surprendre et de se surprendre, de faire réagir et de réagir. Bref, le droit tout simplement de communiquer par ce biais qu'est l'écrit.

A travers VosEcrits, j'ai mis en mots la « saudade » que j'avais de mon pays lorsque j'étais déracinée, et c'est par elle que je suis arrivée sur cette partie du forum. VosEcrits, c'est pour moi la liberté, la découverte, le partage : Bali en mobylette et tout en sensualité, l'horreur du goulag, un tambour, une roulotte, les boules de moulins, les châtaignes électriques et autres eucalyptus doucereux... Et c'est aussi grâce à VosEcrits que j'ai pu coucher l'aventure de mon gentleman cambrioleur à Venise, feuilleton suivi par quelques fans inconditionnels dont certains ont pu lire la fin de l'histoire. Sans ce forum, aurais-je été au bout de ce long « début de nouvelle » ? Peut-être pas. Alors voilà, VosEcrits, c'est tout cela pour moi, la découverte, la liberté, la communication et l'exploit. De l'audace très certainement en fin de compte, puisqu'il faut exposer ses textes, et du rêve parfois. N'a-t-on pas le droit de rêver ?

Merci à VosEcrits et... longue vie !

Nathafi
avatar 08/05/2014 @ 19:49:04
Tout est dit ! En parfait accord avec ce que tu dis, Antinea, ton texte fait beaucoup de bien !

Magicite
avatar 08/05/2014 @ 20:36:03
Écrivaillon! écrivailleur!
Que j'aime ce nom , je les ai découverts lorsque je me suit mis à partager, diffuser des petits livrets mis en page, rédigés, imprimés et reliés par mes soins. C'était en fréquentant d'autres écrivains amateurs ou plus confirmés et leur réseaux, je me souvient d'une discussion qui m'avait marqué lors d'une foire de l'art où j'ai pu avoir un stand avec mes B5 de 20 pages:
Quelle est la différence entre l'auteur/romancier et l'amateur?
Aucune ce qui importe c'est d'être lu.
L'écrivaillon, l'écrivailleur, l'écrivain amateur a la différence qu'il est moins prétentieux que celui édité, le travail et le processus reste le même.

Inutile de dire que je partage tout à fait ce que tu exprime dans ton texte Antinea.
Vos Écrits a la particularité d'être une communauté ouverte, l'antithèse du virage commercial d'Internet puisque ici il n'y a rien à vendre et beaucoup à gagner gratuitement.
Une telle communauté et les personnalités de ses membres y sont autant de moteurs pour écrire, être lu et découvrir les autres et leurs textes.

Je me joint à ton (é)cri(t):

longue vie à la plume virtuelle ou pas, aux amis avec qui ont écrit, au forum vos écrits et la source de motivation (voire inspiration) qu'il prodigue en tout temps.

Marvic

avatar 08/05/2014 @ 20:42:29
Ils y sont tous !
Même ceux qui, comme moi, sont obligés de "se torturer les neurones" pour participer ;-)
Oui, la porte est ouverte à tous !
Mais surtout je partage ta revendication de LIBERTE, chère à CL et aux Céliens, "la découverte et le partage" qui nous font venir et revenir dans Les Ecrits.

Provisette1 08/05/2014 @ 20:57:30
J'adooooooorrrrrrreeeeeee!

Ah!CL...ces "écrits", baumes libérateurs, créateurs d'nfinis: que serait-on sans elle?Sans eux?...

Darius
avatar 08/05/2014 @ 21:04:58
coucou Antinéa.. voilà un beau résumé de ton parcours - et de notre parcours - dans vos écrits et une revendication pour tous les écrivaillons de la terre.. ;-)

Valadon
avatar 08/05/2014 @ 22:36:20
+1 !!
Une belle banniere pour Vos ecrits, tu as tout dit!
Je me souviens du jour ou j'ai pousse la porte comme tu le dis si bien, aidee entre autres par Clamence et Piero, et je me felicite tous les jours de l'avoir fait.
Merci pour ce beau texte plein de passion a partager :)

Débézed

avatar 08/05/2014 @ 23:48:40
Si je n'avais pas poussé cette porte aujourd'hui, je l'aurais peut-être poussée après avoir lu ton texte. Je partage tellement ce que tu dis que j'aurais voulu l'écrire. J'espère qu'encore longtemps des ami(e)s des lettres mêleront encore leurs mots pour le seul plaisir de les écrire et de les échanger.

Et j'abonde aussi avec Darius, Valadon dont je vois les osts en tapant le mien.

Sissi

avatar 09/05/2014 @ 00:01:08
Un très beau texte en ce jour d'anniversaire, et un bel hommage à "Vos écrits".
Je ferai juste une petite remarque: s'il est tout naturel d'écrire et de poster des textes si on en a envie, il faut néanmoins le faire sans attendre quoi que ce soit en retour (ni les commentaires, ni les éloges).

Et c'est bien là que le bât blesse, a blessé ou blessera sans doute encore.
Bon, on en a déjà suffisamment parlé, mais comme c'est un texte de fond sur Vos Ecrits...

Un gentleman cambrioleur à Venise???? Qu'est-ce que c'est que cette histoire?? Mais ça m'intéresse follement!

Pieronnelle

avatar 09/05/2014 @ 01:08:27
Ben oui, c'est ainsi que devrait être Vos Ecrits !
Si Antinéa, la reine d'un monde perdu le dit ! :-) C'est qu'il a bien failli disparaître et se transformer en Atlantide...
Ah la Liberté oui, avant tout ! le problème c'est que chacun a sa propre conception de la liberté ! Qu'importe, des sommes de libertés emportent tout le monde sur le même bateau qui parviendra bien à naviguer...et il ne restera qu'à écrire sur les vagues...

Saint Jean-Baptiste 09/05/2014 @ 17:32:03
Mais quelle belle diatribe, Antinea ! Un diatribe comme on les aime sur Vos écrits. Et que cet exercice difficile est bien envoyé :

« Alors oui, je revendique le droit d'écrire de l'écrivaillon, le droit de faire partager ses histoires à celles et ceux qui ont envie de les lire, le droit d'accéder aussi aux textes de ses coreligionnaires, le droit de découvrir, de surprendre et de se surprendre, de faire réagir et de réagir. Bref, le droit tout simplement de communiquer par ce biais qu'est l'écrit ». Etc, etc...

C'est un genre où tu es toute bonne et moi, personnellement, c'est un genre que j'aime entre tous.

Et ici, quel bel hommage à tout ce qui s'est écrit depuis dix ans :

« A travers VosEcrits, j'ai mis en mots la « saudade » que j'avais de mon pays lorsque j'étais déracinée, et c'est par elle que je suis arrivée sur cette partie du forum. VosEcrits, c'est pour moi la liberté, la découverte, le partage : Bali en mobylette et tout en sensualité, l'horreur du goulag, un tambour, une roulotte, les boules de moulins, les châtaignes électriques et autres eucalyptus doucereux... Et c'est aussi grâce à VosEcrits que j'ai pu coucher l'aventure de mon gentleman cambrioleur à Venise, feuilleton suivi par quelques fans inconditionnels dont certains ont pu lire la fin de l'histoire. Sans ce forum, aurais-je été au bout de ce long « début de nouvelle » ? Peut-être pas. Alors voilà, VosEcrits, c'est tout cela pour moi, la découverte, la liberté, la communication et l'exploit. De l'audace très certainement en fin de compte, puisqu'il faut exposer ses textes, et du rêve parfois. N'a-t-on pas le droit de rêver ? »

Ah ! que c'est bon de lire de tel morceau ! Que de bons textes ! Et que de bons souvenirs...
Tu nous fais un tout beau cadeau d'anniversaire, Antinea.

Lobe
avatar 09/05/2014 @ 22:20:27
Le droit de l'écrivaillon à être lu par des liserons, et que l'un comme l'autre y trouvent plaisir = définition de Vos Ecrits, et c'est très bien ainsi.

Garance62
avatar 10/05/2014 @ 07:20:04
"Vos écrits" c'est un peu notre île, notre radeau sur une mer quelquefois déchaînée, notre cabane dans les bois, notre igloo dans la steppe humaine, notre nuage, notre liberté.

Oui, Antinéa ! Oui, notre liberté, combien tu as raison de mettre ce mot essentiel sur ce lieu unique !

C'est tout ça, pour nous tous, nous tous, aussi différents que tu l'écris.
J'y rajouterais juste le grand plaisir des rencontres faites grâce à ces écrits déposés ici. La tienne en fait partie !!!

Merci pour ce texte !! Merci l'écrivaillon !!! :))

Antinea
avatar 14/05/2014 @ 17:16:51
"Vos écrits" c'est un peu notre île, notre radeau sur une mer quelquefois déchaînée, notre cabane dans les bois, notre igloo dans la steppe humaine, notre nuage, notre liberté.

... notre chaumière en Bretagne ? ;)
Ah, les pommes de pin qui crépitent dans le feu, chaleur, douce musique et parfum ! ;)

Je vous remercie toutes et tous de vos commentaires sympathiques et de cet exercice où j'ai eu le plaisir de retrouver des plumes connues et d'en rencontrer de nouvelles. Mais que font les retardataires ? Il est toujours temps !

Et vive la liberté des écrivaillons et des "liserons" (Lobe, c'est quoi ce mot ?). ;)

Feint

avatar 14/05/2014 @ 20:01:48
Amitiés aux écrivaillons et aux liserons. L'écrivain n'oublie pas, j'espère, qu'il est aussi écrivaillon à ses heures, et en l'occurrence fils d'écrivaillons et d'écrivaillonnes.
Une petite fille de 6e m'a donné hier un magnifique poème qu'elle a écrit. Je l'ai lu à presque tous les adultes du collège (elle était d'accord, bien sûr) - car pour ceux qui la connaissent autrement que par ses textes c'est peu dire que cette part d'elle-même est tout à fait insoupçonnable.
Alors oui, Antinéa, il n'y a pas de honte à écrire, bien au contraire.
Sissi dit qu'il faut le faire sans attendre rien en retour, elle est sage. On est tout seul quand on écrit. Quand votre texte est posté, il est susceptible d'être lu, et il l'est. L'absence de retours est une frustration, oui, c'est comme ça. De temps en temps quelqu'un a vraiment envie de vous dire quelque chose sur votre texte, il vous le dit, c'est merveilleux. Mais même sans commentaires, ça vaut toujours la peine.
Même un bonhomme qui chante sous sa douche, une ado qui danse toute seule dans sa chambre, ce sont aussi de belles choses.

Guigomas
avatar 16/05/2014 @ 15:49:48
Quel beau manifeste, je le signe des deux mains, et même dès aujourd'hui.

C'est vrai que VE est un bel espace de liberté où on n'a pas de honte ou de scrupule à poster un texte, à participer ou pas à un exercice, à commenter ou pas. Un vrai moulin, je vous le dis.

L'important, c'est de se faire plaisir.

Tistou 20/05/2014 @ 10:47:19
Tu as tout dit, Antinea. Je ne vois pas quoi ôter ou ajouter à ton constat. Couramment un constat, c'est froid. Le tien n'est pas froid, c'est un constat du coeur et des émotions. Oui, Vos Ecrits est ce que tu décris, et si parfois il ne l'est pas ... il devrait l'être !
Ma seule divergence d'avec certains posts qui figurent ici, c'est avec l'opinion exprimée qu'il n'est pas important qu'il y ait des commentaires à la suite des textes. Dans l'absolu, oui, sûrement. Dans notre cas précis, ce n'est que l'échange qui motive pour continuer, pour essayer toujours d'aller de l'avant. Retraçant l'histoire des Dix ans de Vos Ecrits, il m'a sauté aux yeux que les époques les plus fécondes, souvent aussi les plus heureuses mais pas que, étaient celles au cours desquelles il y avait de véritables échanges autour des textes. Emanant certes d'un noyau dur le plus souvent mais agrégeant autour d'eux ceux qui pouvaient passer par là. Seul bémol et il ne concerne pas le texte proprement dit d'Antinea.

La sage d'Antinea, Sissi, tu peux y avoir accès aisément via le catalogue, là :

http://rollotomasi.free.fr/CL_cat/

Tu sélectionnes Antinea. Tu as alors l'intégralité de ces textes et la saga commence à "Début de nouvelle", puis "Début de nouvelle (numéroté de 1 à 1") et ça continue par "L'homme du train" (de 1 à 6) et encore tu n'auras pas là, la fin. La fin, il te faudra la demander à Antinea. Mais je vous recommande à tous cette lecture qui nous avait bien occupés en 2009.

En tout cas je remarque que je ne suis pas le seul à m'être rabattu sur l'évènement lui-même faute d'imagination (ou d'envie ?) sur le seul thème de l'anniversaire.

Tistou 20/05/2014 @ 10:49:08
"La sage d'Antinea"

La sage ! La SAGA !!

et ""Début de nouvelle (numéroté de 1 à 1")
Lire (numéroté de 1 à 13) !!

Saint Jean-Baptiste 20/05/2014 @ 11:16:13

Même un bonhomme qui chante sous sa douche...

Oui, c'est vrai ! Et sous la douche, on essaye de chanter juste et de se rappeler les bonnes paroles de la chanson.

On a du plaisir à trouver le mot juste et à rédiger correctement. Quand on pond un bon texte ou qu'on fait une bonne critique de livre, on éprouve une satisfaction personnelle ; même si on se doute que très peu de monde vous lira.

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