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Dans l’encrier, une mouche s’était noyée. Pendant deux ans, elle avait virevolté, heureuse, joyeuse, ravie, s’était gavée de nourritures en tout genre, les meilleures comme les plus ragoutantes. Le matin, tôt levée, elle prenait son poste de guet, au-dessus de l’ordinateur, puis lisait, lisait, lisait, sans se fatiguer, elle lisait les mots postés, les mots à poster, tous les mots. C’était une mouche dévoreuse de mots, une mouche heureuse.
Pourquoi dans ce cas s’échapper ou s’essayer à trouver un autre foyer ? Tout était là, mots de tous les jours, de rien, de peu, mots de beaucoup, de tout, mots chargés d’émotion, de résonnances, mots grattés, sortis de derrière une musique, toujours la même, les Floyd.
Et puis un jour, le silence. Alors qu’elle s’apprêtait à fêter ses deux ans dans ce cocon inespéré, les mots se sont arrêtés. L’ordinateur s’est éteint, dévoré par une maladie de civilisation, peu importe son nom, seul comptait le résultat, catastrophique, inattendu, les mots avaient cessé d’apparaître sur l’écran. Certaines fois elle avait espéré un sursaut, un retour aux habitudes, au temps d’avant, chaud et doux. Mais les semaines avaient passé et l’écran était resté vide.
Quelquefois, l’espoir pourtant reprenait de plus belle avec un élément d’importance : le nom de Tistou réapparaissait sur l’écran du téléphone. Les heures passaient, les jours suivaient et le clavier restait silencieux. La dépression guettait. Le chat aussi.
Le 8 mai 2014, à 14h précises, la mouche se posa sur le bord de l’encrier. Qui sait, à défaut de clavier, une plume bien trempée aurait peut-être pu lui redonner la joie de vivre ? Dehors, un vent d’octobre soufflait. Oui, un vent d'octobre au mois de mai ça existe ! A 14h07 la porte s’ouvrit, l’air frais s’engouffra dans la pièce. A 14h15 un brusque courant d’air fit vaciller un paquet de feuilles posé près de l’encrier. A 14h18, le chat sauta sur le bureau, glissa sur le paquet de feuilles. A 14h20 la mouche, accrochée à l’idée de voir une dernière fois l’encre couler se cramponna au rebord de l’encrier. Un coup de patte bien placé lui fut fatal. A 14h21, l’écran s’allumait. Y’a pas à dire, il est des fins bien tristes.
Pourquoi dans ce cas s’échapper ou s’essayer à trouver un autre foyer ? Tout était là, mots de tous les jours, de rien, de peu, mots de beaucoup, de tout, mots chargés d’émotion, de résonnances, mots grattés, sortis de derrière une musique, toujours la même, les Floyd.
Et puis un jour, le silence. Alors qu’elle s’apprêtait à fêter ses deux ans dans ce cocon inespéré, les mots se sont arrêtés. L’ordinateur s’est éteint, dévoré par une maladie de civilisation, peu importe son nom, seul comptait le résultat, catastrophique, inattendu, les mots avaient cessé d’apparaître sur l’écran. Certaines fois elle avait espéré un sursaut, un retour aux habitudes, au temps d’avant, chaud et doux. Mais les semaines avaient passé et l’écran était resté vide.
Quelquefois, l’espoir pourtant reprenait de plus belle avec un élément d’importance : le nom de Tistou réapparaissait sur l’écran du téléphone. Les heures passaient, les jours suivaient et le clavier restait silencieux. La dépression guettait. Le chat aussi.
Le 8 mai 2014, à 14h précises, la mouche se posa sur le bord de l’encrier. Qui sait, à défaut de clavier, une plume bien trempée aurait peut-être pu lui redonner la joie de vivre ? Dehors, un vent d’octobre soufflait. Oui, un vent d'octobre au mois de mai ça existe ! A 14h07 la porte s’ouvrit, l’air frais s’engouffra dans la pièce. A 14h15 un brusque courant d’air fit vaciller un paquet de feuilles posé près de l’encrier. A 14h18, le chat sauta sur le bureau, glissa sur le paquet de feuilles. A 14h20 la mouche, accrochée à l’idée de voir une dernière fois l’encre couler se cramponna au rebord de l’encrier. Un coup de patte bien placé lui fut fatal. A 14h21, l’écran s’allumait. Y’a pas à dire, il est des fins bien tristes.
Ah ah ! Toujours fidèle au poste, Garance82, et toujours bien à l'heure !
Bravo !
Je dois m'en aller dare dare mais je lirai et commenterai plus tard...
Bravo !
Je dois m'en aller dare dare mais je lirai et commenterai plus tard...
Ah ah ! Toujours fidèle au poste, Garance82, et toujours bien à l'heure !
Bravo !
Je dois m'en aller dare dare mais je lirai et commenterai plus tard...
Ravi de te relire Saint Jean Baptiste ! Moi aussi je te lirai plus tard :))
Dommage, la mouche n'aura pas vu, pourtant elle pressentait quelque chose, un retour, un plaisir retrouvé de quelque chose qui avait fui, d'un coup, sans prévenir.
Bon retour, Garance !
Bon retour, Garance !
C'est triste, oui.... mais la mouche ne peut-elle pas renaître? Ailleurs? Autrement? Se réincarner?
Je l'espère en tout cas...
Je l'espère en tout cas...
:-))
Pauvre petite mouche! Bon, elle a eu une belle vie quand meme, tous ces mots, et les Floyds....Et puis, ce qui compte, c'est qu'a 14h21, l'ecran s'est allume, et que toi Garance, tu as poste ce texte malicieux.
Pauvre petite mouche! Bon, elle a eu une belle vie quand meme, tous ces mots, et les Floyds....Et puis, ce qui compte, c'est qu'a 14h21, l'ecran s'est allume, et que toi Garance, tu as poste ce texte malicieux.
Au-delà de l'histoire qui est très bien vue et joliment menée, j'aime ton écriture, la musique de tes mots, le rythme de tes phrases mais ça je le sais depuis longtemps.
Hé hé ! Mais quelle mouche t'a piquée Garance ? :-) pour avoir laissé un écran éteint aussi longtemps ? :-) Mais il s'alluma en même temps qu'un petit " vent frais d'octobre au mois de mai " ; et les mots de Garance sont apparus et la mouche se réincarna en ...souris ! Et cette fraîcheur est devenue bien douce sur les écrans de CL ! On en redemande hein ?
Une écriture en pattes de mouche,
c'est rare d'y arriver avec un clavier.
Bravo.
J'aime bien la mouche qui se nourrit d'écrits et des Floyd, elle m'évoquait une muse mais la chute, sa chute, est noire...d'encre bien sûr.
Le chat prendra peut être le relais de l'observation de l'écran et merci d'être venu sur ton clavier.
c'est rare d'y arriver avec un clavier.
Bravo.
J'aime bien la mouche qui se nourrit d'écrits et des Floyd, elle m'évoquait une muse mais la chute, sa chute, est noire...d'encre bien sûr.
Le chat prendra peut être le relais de l'observation de l'écran et merci d'être venu sur ton clavier.
une panne d'inspiration ou des aléas de la vie.. et hop, un petit vent tistounien a tout fait renaître.. ;-)
Ha ha ! Une mouche qui se noie, un chat qui déprime, une plume et un encrier, un vent d'octobre au mois de mai, des paquets de feuilles qui s'envolent et l'écran qui se rallume enfin... et puis, des mots, des mots, des mots ! On a reconnu le petit monde de Garance. Il n'a pas changé, son style non plus : un style inimitable qui se reconnaît même quand Garance devient Kaïros ou quelqu'un d'autre...
Toujours le même bonheur de te lire, Garance, sauf que je ne trouve plus rien à critiquer, alors... grrrrrr !
;-))
Ah ! Si, j'ai trouvé quelque chose : c'est quoi des Floyd ? Des parasites dans ton poste de radio ? Des maladies de ton chat, ou de ta mouche... ?
...Manque de clarté, ton texte, Garance !
;-)))
Toujours le même bonheur de te lire, Garance, sauf que je ne trouve plus rien à critiquer, alors... grrrrrr !
;-))
Ah ! Si, j'ai trouvé quelque chose : c'est quoi des Floyd ? Des parasites dans ton poste de radio ? Des maladies de ton chat, ou de ta mouche... ?
...Manque de clarté, ton texte, Garance !
;-)))
Hey, la mouche, non ! Il faut sortir de l'encrier, se mettre au stylo bic et revenir terminer la roulotte et commencer d'autres histoires ! Ici au ailleurs, les pattes de mouches ne demandent qu'à s'exprimer et nous à les lire ! Snif !
Nous avons quelques petites choses en commun, Garance;
un vent de Novembre au mois de mai (et s'il n'y avait que le vent !) et un chat qui adore les mouches (et s'il n'y avait que les mouches !)
Mais son sacrifice n'aura pas été vain, car il t'aura permis d'écrire une belle et triste histoire et à la mouche, que le récit de sa vie passe à la postérité !
un vent de Novembre au mois de mai (et s'il n'y avait que le vent !) et un chat qui adore les mouches (et s'il n'y avait que les mouches !)
Mais son sacrifice n'aura pas été vain, car il t'aura permis d'écrire une belle et triste histoire et à la mouche, que le récit de sa vie passe à la postérité !
Ça m'évoque, de loin, un épisode d'une BD de Thorgal (la 5ème de la série!) dans laquelle pour sauver la vie d'Aaricia il tranche une autre vie: le sacrifice de la mouche pour la renaissance de l'écriture? Ma foi, je suis prête à être cruelle pour lire plus souvent des lignes comme celles-ci... Parce qu'à lire tes écrits précédents aussi (le grain de sable, ohlala, ce si beau grain de sable), on souhaite que l'ordinateur redémarre plus souvent. Vraiment.
C'est bien mystérieux tout ça. Une maladie de civilisation, rien de moins ? Une mouche victime d'accident, la pauvre bête ! Et la responsabilité du chat ?
On ne m'enlèvera pas que tout ceci reste mystérieux. avec l'heureuse conséquence d'une mise en ligne à 14h21 pétantes. Et l'autre heureuse conséquence de revoir le nom de Garance dans la marge de gauche d'un texte de "Dix ans".
Mais dis voir ? Va falloir rattendre 10 ans ?
"Y’a pas à dire, il est des fins bien tristes." Ca me fait penser à une chanson de Brassens mais là, comme ça, je ne retrouve pas laquelle ?
... Ah si, "L'épave" ! ("Ca n'fait bien, il y a des passants bien singuliers")
C'est bien sympa d'avoir ressuscité la mouche pour jeter quelques pattes ici. Elle va peut-être finir par renaître ?
On ne m'enlèvera pas que tout ceci reste mystérieux. avec l'heureuse conséquence d'une mise en ligne à 14h21 pétantes. Et l'autre heureuse conséquence de revoir le nom de Garance dans la marge de gauche d'un texte de "Dix ans".
Mais dis voir ? Va falloir rattendre 10 ans ?
"Y’a pas à dire, il est des fins bien tristes." Ca me fait penser à une chanson de Brassens mais là, comme ça, je ne retrouve pas laquelle ?
... Ah si, "L'épave" ! ("Ca n'fait bien, il y a des passants bien singuliers")
C'est bien sympa d'avoir ressuscité la mouche pour jeter quelques pattes ici. Elle va peut-être finir par renaître ?
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